Aux Etats-Unis, les manifestations et les violences se poursuivent en réaction à la mort de George Floyd, un Afro-américain tué par la police dans la ville de Minneapolis. Ces dernières heures, des protestataires s’en sont pris aux locaux de CNN à Atlanta et des centaines de personnes ont manifesté devant la Maison Blanche. Le message est partout le même : stop à la violence policière qui cible principalement les membres de la communauté noire dans le pays.
Le débat autour des violences policières aux USA ne date pas de la mort de George Floyd, 46 ans. Et les artistes se sont déjà emparés de cette thématique, dans le monde de la musique notamment. Trois chansons mais surtout leur clip-vidéo sont d’ailleurs cités en exemples et relayés sur les réseaux sociaux depuis quelques jours : Michael Jackson avec "They don’t car about us", Beyonce et "Formation", Childish Gambino et "This is America". Revue…
- Michael Jackson "They don’t care about us"
"They don’t care about us" (Ils s’en foutent de nous), tiré de l’album "HIStory" est sorti en 1996. Pour la première fois, l’artiste sort non pas un mais deux clips : le premier tourné dans les favelas de Rio au Brésil, le deuxième beaucoup plus violent ayant pour décor une prison. Les deux ont été dirigés par Spike Lee, réalisateur afro-américain ("Malcolm X", "Do the right thing", "Jungle fever", "BlackkKlansman"), défenseur de la cause noire.
La version "prison" démarre par une comptine chantée par des jeunes filles devant un grillage : "All i wanna say is that, they don’t really care about us. Enough is enough of this garbage" (Assez de cette m…). S’en suivent les images d’une explosion atomique et celles, désormais iconiques, du tabassage de Rodney King, un Afro-Américain, par des policiers à Los Angeles en 1991, de même que celles des terribles émeutes de 1992 dans la ville des Anges. Lorsque la chanson démarre, le Roi de la Pop est en cellule et plus tard avec d’autres détenus, dans la toute grande majorité de couleur noire.
Le clip présente également d’autres images d’archives : la famine en Afrique, les manifestations de la place Tienanmen à Pékin en 1989, l’arme atomique… Mais clairement, la vidéo qui rend hommage à Martin Luther King ("qui ne laisserait pas faire cela") et dénonce les rassemblements du Klu Klux Klan met en avant la cause noire, la lutte contre le racisme et les arrestations policières arbitraires. Le clip, censuré à l’époque par les chaînes américaines qui lui préfère la version "brésilienne", se termine par la révolte des prisonniers.
Michael Jackson avait déjà abordé le thème de la violence policière dans la chanson "Why you wanna trip on me" (Dangerous) et dans la version longue du clip de "Black or white".