[article] L'exode… de 14 : La fuite des populations civiles face au tourbillon de l'invasion [texte imprimé] / Michaël Amara, Auteur . - 2005 . - pp. 47-64. Article en français - Résumé en néerlandais et en anglais Langues : Français ( fre) in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) > 15 (2005) . - pp. 47-64
Catégories : |
314.7 Immigration / Emigration / Diasporas / Exil 316 Sociologie 94(100)"1914/18" Histoire Première Guerre mondiale 94(100)"1939/45" Histoire Seconde Guerre mondiale 94(493)"19" Histoire de la Belgique au XXe siècle
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Résumé : |
Résumé de l'éditeur :
Les deux invasions allemandes de 1914 et 1940 donnèrent lieu à des mouvements massifs de populations. En 1914, près d'un million et demi de Belges quittèrent le pays vers les Pays-Bas, la France et la Grande-Bretagne. Vingt-cinq ans plus tard, plus de deux millions d'entre eux franchirent la frontière française. Ces deux exodes trouvent leur origine dans le même phénomène : la peur. Dès le 10 mai 40, la panique s'empara d'une population hantée par les souvenirs de l'invasion et de l'occupation précédentes. En 1914, la peur ne bénéficia pas de ce substrat et prit plus de temps à s'emparer des esprits. Elle dut venir à bout d'une ignorance quasi généralisée de ce qu'était la guerre moderne mais, une fois l'ampleur de la menace appréhendée, les routes du pays furent prises d'assaut par des centaines de milliers d'individus.
La lente progression des troupes allemandes à travers le territoire imprima à l'exode de 14 un caractère graduel qui tranche singulièrement avec les flux et reflux qui se déroulèrent vingt-cinq ans plus tard. La défaite belge et la débâcle française firent refluer l'immense majorité de ceux qui avaient fui quelques semaines auparavant. En 1914, le miracle de la Marne permit de garder vivace l'espoir en la victoire finale. La fuite garda tout son sens pour les six cent mille Belges qui firent le choix de l'exil prolongé.
L'exode de 1940 resta dans les esprits comme le symbole de l'effondrement de pans entiers des structures de l'État. Les abandons de poste et le départ massif des détenteurs de l'autorité publique contribuèrent à plonger le pays dans un incroyable chaos. En 1914, la volonté de maintenir en place les fondements de l'État l'emporta largement sur la peur et l'abattement. La grande majorité des bourgmestres, députés et autres magistrats restèrent à leur poste et ne tardèrent pas à incarner, en Belgique occupée, la permanence d'un État dont seule une minorité des élites politiques et administratives avait quitté le pays.
Le discrédit qui frappa ceux qui étaient partis n'en fut que plus grand. Dès les premiers jours de l'occupation, partisans de l'exil et tenants du maintien se livrèrent à une polémique acharnée. Pendant que les uns mettaient en avant la nécessité de participer au relèvement du pays, les autres en appelaient au refus de l''accommodement'. La création d'un impôt spécial frappant les réfugiés attisa les tensions et mit à l'épreuve la solidarité qui devait prévaloir entre les deux communautés. Imposée par l'occupant en janvier 1915, la mesure n'échoua qu'au prix d'une opposition résolue de la magistrature et de certaines administrations communales. Pour autant, le clivage entre 'Belges de l'intérieur' et exilés resta profond tout au long de l'occupation et perdura après l'Armistice. |
Permalink : |
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[article]
Titre : |
L'exode… de 14 : La fuite des populations civiles face au tourbillon de l'invasion |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Michaël Amara, Auteur |
Année de publication : |
2005 |
Article en page(s) : |
pp. 47-64 |
Note générale : |
Article en français - Résumé en néerlandais et en anglais |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
314.7 Immigration / Emigration / Diasporas / Exil 316 Sociologie 94(100)"1914/18" Histoire Première Guerre mondiale 94(100)"1939/45" Histoire Seconde Guerre mondiale 94(493)"19" Histoire de la Belgique au XXe siècle
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Résumé : |
Résumé de l'éditeur :
Les deux invasions allemandes de 1914 et 1940 donnèrent lieu à des mouvements massifs de populations. En 1914, près d'un million et demi de Belges quittèrent le pays vers les Pays-Bas, la France et la Grande-Bretagne. Vingt-cinq ans plus tard, plus de deux millions d'entre eux franchirent la frontière française. Ces deux exodes trouvent leur origine dans le même phénomène : la peur. Dès le 10 mai 40, la panique s'empara d'une population hantée par les souvenirs de l'invasion et de l'occupation précédentes. En 1914, la peur ne bénéficia pas de ce substrat et prit plus de temps à s'emparer des esprits. Elle dut venir à bout d'une ignorance quasi généralisée de ce qu'était la guerre moderne mais, une fois l'ampleur de la menace appréhendée, les routes du pays furent prises d'assaut par des centaines de milliers d'individus.
La lente progression des troupes allemandes à travers le territoire imprima à l'exode de 14 un caractère graduel qui tranche singulièrement avec les flux et reflux qui se déroulèrent vingt-cinq ans plus tard. La défaite belge et la débâcle française firent refluer l'immense majorité de ceux qui avaient fui quelques semaines auparavant. En 1914, le miracle de la Marne permit de garder vivace l'espoir en la victoire finale. La fuite garda tout son sens pour les six cent mille Belges qui firent le choix de l'exil prolongé.
L'exode de 1940 resta dans les esprits comme le symbole de l'effondrement de pans entiers des structures de l'État. Les abandons de poste et le départ massif des détenteurs de l'autorité publique contribuèrent à plonger le pays dans un incroyable chaos. En 1914, la volonté de maintenir en place les fondements de l'État l'emporta largement sur la peur et l'abattement. La grande majorité des bourgmestres, députés et autres magistrats restèrent à leur poste et ne tardèrent pas à incarner, en Belgique occupée, la permanence d'un État dont seule une minorité des élites politiques et administratives avait quitté le pays.
Le discrédit qui frappa ceux qui étaient partis n'en fut que plus grand. Dès les premiers jours de l'occupation, partisans de l'exil et tenants du maintien se livrèrent à une polémique acharnée. Pendant que les uns mettaient en avant la nécessité de participer au relèvement du pays, les autres en appelaient au refus de l''accommodement'. La création d'un impôt spécial frappant les réfugiés attisa les tensions et mit à l'épreuve la solidarité qui devait prévaloir entre les deux communautés. Imposée par l'occupant en janvier 1915, la mesure n'échoua qu'au prix d'une opposition résolue de la magistrature et de certaines administrations communales. Pour autant, le clivage entre 'Belges de l'intérieur' et exilés resta profond tout au long de l'occupation et perdura après l'Armistice. |
Permalink : |
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