[article] Comment arrêter de subir ? [texte imprimé] . - 2014. Langues : Français ( fre) in Philosophie magazine > 85 (décembre 2014 - janvier 2015)
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159.9 Psychologie 316.47 Relation sociale . Violence . Torture 323.21 Militantisme Participation Engagement Contrôle social (surveillance, auto-obéissance, obéissance, soumission à l'autorité)
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Résumé : |
Il arrive un moment où la situation apparaît trop absurde, les contraintes bien trop lourdes, l’atmosphère franchement irrespirable. Alors, privés de notre élémentaire liberté de mouvement, nous subissons. Comment se dégage-t-on de cette mécanique oppressante ? Nous avons choisi d’articuler notre dossier autour des deux issues identifiées par le penseur et économiste Albert Hirschman : « exit » et « voice ». La première consiste à faire défection, mais elle nous engage à distinguer la simple fuite du retrait fertile. La seconde invite à donner de la voix, à dire « non », à affronter le système qui voudrait nous aliéner : à l’image de ces révoltes aux multiples formes qu’embrassent aujourd’hui certains de nos concitoyens face au déraillement de ce qu’ils estiment être de justes conditions d’existence. Reste que les options « exit » et « voice » ne s’excluent pas toujours l’une l’autre. Comme le montre notre débat entre l’« anarchiste conservateur » Jean-Claude Michéa et le philosophe et sinologue François Jullien, elles sont souvent prises dans une tension dialectique, imposant ainsi des stratégies obliques, qu’il s’agisse de se libérer en solitaire ou en solidaire. |
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Articles :
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Subir, quel mot bizarre ! Aucun nom ne correspond à ce verbe. Le subissement ? La subission ? Le subi ? Ce n’est vraiment pas beau. Cela révèle que quand on subit, on ne peut s’appuyer sur rien pour s’en sortir. Subir, ça s’éprouve, mais ça ne se définit, ça ne s’explique, ça ne se raconte même pas. C’est aussi un terme qui n’a pas de contraire. Prenez, par contraste, le verbe « pâtir ». Il a un substantif qui lui correspond, la passion – que l’on peut sanctifier et magnifier. Il a également un contraire : agir. Il suffit donc de passer de l’un à l’autre.
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Par Alexandre Lacroix, Philippe Nassif
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[article]
Titre : |
Comment arrêter de subir ? |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2014 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
159.9 Psychologie 316.47 Relation sociale . Violence . Torture 323.21 Militantisme Participation Engagement Contrôle social (surveillance, auto-obéissance, obéissance, soumission à l'autorité)
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Résumé : |
Il arrive un moment où la situation apparaît trop absurde, les contraintes bien trop lourdes, l’atmosphère franchement irrespirable. Alors, privés de notre élémentaire liberté de mouvement, nous subissons. Comment se dégage-t-on de cette mécanique oppressante ? Nous avons choisi d’articuler notre dossier autour des deux issues identifiées par le penseur et économiste Albert Hirschman : « exit » et « voice ». La première consiste à faire défection, mais elle nous engage à distinguer la simple fuite du retrait fertile. La seconde invite à donner de la voix, à dire « non », à affronter le système qui voudrait nous aliéner : à l’image de ces révoltes aux multiples formes qu’embrassent aujourd’hui certains de nos concitoyens face au déraillement de ce qu’ils estiment être de justes conditions d’existence. Reste que les options « exit » et « voice » ne s’excluent pas toujours l’une l’autre. Comme le montre notre débat entre l’« anarchiste conservateur » Jean-Claude Michéa et le philosophe et sinologue François Jullien, elles sont souvent prises dans une tension dialectique, imposant ainsi des stratégies obliques, qu’il s’agisse de se libérer en solitaire ou en solidaire. |
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Par Alexandre Lacroix, Philippe Nassif
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