[article] Le Kulturkampf, un enjeu de société [texte imprimé] / André Gob (1951-....), Auteur . - 2015 . - p. 1, 7. Langues : Français ( fre) in Aide-Mémoire > 71 (janvier-mars 2015) . - p. 1, 7
Catégories : |
316.7 Sociologie de la Culture / Vie Intellectuel 321.6"1933/1945" Nazisme 7.0 Art en général
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Résumé : |
Début de l'article :
17 janvier 1873. Rudolf Virchow monte à la tribune du Landtag de Prusse pour s’exprimer sur le conflit qui oppose, depuis deux ans, le chancelier Otto von Bismarck au Zentrum, le parti du centre, catholique, et plus largement, la Prusse à l’Église et au pape Pie IX. C’est d’un Kulturkampf, d’un combat culturel, qu’il s’agit, déclare-t-il, d’une lutte contre l’obscurantisme et pour la civilisation. Par ce discours, Virchow (1821-1902), savant médecin et opposant de longue date du militarisme prussien, élargit à la dimension d’un enjeu de société ce qui n’était, pour Bismarck, qu’une stratégie politicienne. L’expression Kulturkampf va faire florès et se retrouver au centre des débats électoraux ultérieurs. Elle marque, sous des formes diverses, la vie intellectuelle et politique en Allemagne jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Le Kulturkampf recouvre en réalité l’opposition entre une posture moderniste, progressiste et une vision traditionnaliste, prônant un retour aux sources de la germanité. Comme la lutte de Bismarck contre Rome et le parti ultramontain peut rappeler l’antique Querelle des Investitures tout en introduisant, dans le droit impérial, une relation moderne entre l’Église et l’État, ainsi le débat culturel qui se développe en Allemagne à partir de 1880, porté notamment par les Néoromantiques, reflète l’opposition entre un univers spirituel « naturel », organique, « typiquement » germanique (deutsche Geist), et une vision matérialiste, technique et cosmopolite du progrès. La naissance des mouvements Völkisch et, dans un registre plus muséal, des Heimatmuseum, s’inscrit dans ce contexte, marqué aussi par le développement d’un antisémitisme assez radical dans toutes les couches de la population, en Allemagne comme partout en Europe. Le mouvement Völkisch est essentiellement antisémite, promoteur de la pureté de la race germanique, héritière des mythiques Aryens et que vient corrompre le Juif. |
En ligne : |
http://www.territoires-memoire.be/se-documenter/revue-aide-memoire/am-les-dernie [...] |
Format de la ressource électronique : |
Article en ligne |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
[article]
Titre : |
Le Kulturkampf, un enjeu de société |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
André Gob (1951-....), Auteur |
Année de publication : |
2015 |
Article en page(s) : |
p. 1, 7 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
316.7 Sociologie de la Culture / Vie Intellectuel 321.6"1933/1945" Nazisme 7.0 Art en général
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Résumé : |
Début de l'article :
17 janvier 1873. Rudolf Virchow monte à la tribune du Landtag de Prusse pour s’exprimer sur le conflit qui oppose, depuis deux ans, le chancelier Otto von Bismarck au Zentrum, le parti du centre, catholique, et plus largement, la Prusse à l’Église et au pape Pie IX. C’est d’un Kulturkampf, d’un combat culturel, qu’il s’agit, déclare-t-il, d’une lutte contre l’obscurantisme et pour la civilisation. Par ce discours, Virchow (1821-1902), savant médecin et opposant de longue date du militarisme prussien, élargit à la dimension d’un enjeu de société ce qui n’était, pour Bismarck, qu’une stratégie politicienne. L’expression Kulturkampf va faire florès et se retrouver au centre des débats électoraux ultérieurs. Elle marque, sous des formes diverses, la vie intellectuelle et politique en Allemagne jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.
Le Kulturkampf recouvre en réalité l’opposition entre une posture moderniste, progressiste et une vision traditionnaliste, prônant un retour aux sources de la germanité. Comme la lutte de Bismarck contre Rome et le parti ultramontain peut rappeler l’antique Querelle des Investitures tout en introduisant, dans le droit impérial, une relation moderne entre l’Église et l’État, ainsi le débat culturel qui se développe en Allemagne à partir de 1880, porté notamment par les Néoromantiques, reflète l’opposition entre un univers spirituel « naturel », organique, « typiquement » germanique (deutsche Geist), et une vision matérialiste, technique et cosmopolite du progrès. La naissance des mouvements Völkisch et, dans un registre plus muséal, des Heimatmuseum, s’inscrit dans ce contexte, marqué aussi par le développement d’un antisémitisme assez radical dans toutes les couches de la population, en Allemagne comme partout en Europe. Le mouvement Völkisch est essentiellement antisémite, promoteur de la pureté de la race germanique, héritière des mythiques Aryens et que vient corrompre le Juif. |
En ligne : |
http://www.territoires-memoire.be/se-documenter/revue-aide-memoire/am-les-dernie [...] |
Format de la ressource électronique : |
Article en ligne |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
in Aide-Mémoire > 71 (janvier-mars 2015) . - p. 1, 7
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