Les fiches Philo [document électronique] / Luc Brabandere, Auteur ; Stanislas Deprez, Auteur . - Bruxelles : La Libre Belgique, 2008 . - 50 fiches. Publié pendant l'année scolaire 2007-2008 Langues : Français ( fre)
Catégories : |
1(091) Histoire de la Philosophie 14 Systèmes philosophiques
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Résumé : |
Avis aux esprits critiques en herbe. 50 philosophes vous bousculeront cette année dans La Libre et sur le site.
Savez-vous que la Belgique est un des derniers pays européens à ne pas intégrer la philosophie dans les études secondaires ? Un beau gâchis car, comme disait Goethe, "Qui ne sait pas tirer les leçons de 3 000 ans vit seulement au jour le jour". On peut s'en plaindre ou critiquer. Mais on peut aussi réagir et c'est notre choix. Ainsi, durant toute l'année scolaire, "La Libre" va vous offrir 50 fiches de philosophie. Du fond, bien sûr, mais aussi du fun et du pratique.
A quoi serviront ces fiches philo ? C'est la question du pour quoi la philosophie. Elle sert simplement à se poser des questions de fond. "Pourquoi ce garçon me regarde et me sourit ainsi ?" est une question pratique. Mais "Qu'est-ce qui amène les êtres humains à se manifester de tout temps une attraction mutuelle ?" sera la même question dans sa dimension philosophique. La ou les réponses auront un effet bien plus profond, durable voire subversif sur la vie ordinaire. Et les philosophes présentés seront votre trousseau de clés pour vous aider à déchiffrer, seul ou en groupe, notre monde multiple et varié et à lui donner du sens.
A qui sont destinées ces fiches ? Pas uniquement aux élèves et professeurs des 5e et 6e du secondaire. Philosophes de formation, Luc de Brabandere et Stanislas Deprez ont ouvert l'accès de leurs fiches à un public large. Les notes techniques sont bannies et le vocabulaire choisi. Et si du jargon fait de la résistance, Kanar, l'illustrateur, se charge de lui tordre le coup. La philo, c'est d'abord une question de vécu.
Comment sont construites ces fiches ? En 6 parties. 1 : on expose le contexte et l'époque. 2 : un philosophe et ses idées clés vous sont présentés. 3 : que faut-il en retenir aujourd'hui ? 4 : le débat est ouvert et 5 questions fusent. Un dirigeant doit-il être sans défaut ?, vous demanderez-vous avec Platon. A discuter entre vous ou sur un forum sur la libre.be. 5 : comme toute fiche d'introduction, elles sont mini et font un maximum. Mais pour aller plus loin - toujours entre amateurs ! - des références de livres, d'articles ou de liens sont mis à disposition. 6 : l'illustration de Kanar garantira l'esprit séditieux qu'il sied à toute aventure philosophique.
Quand ? Chaque jour, durant ces deux prochaines semaines, une fiche présentant un philosophe paraîtra dans cette page. Ensuite, le rythme deviendra hebdomadaire avec une sortie tous les mardis jusqu'à la fin de l'année scolaire. |
Note de contenu : |
Fiches :
On ne rit pas de la science !
La science et la technique ont fait de l'homme une espèce à part. Mais les sciences exactes ne sont pas neutres et au-dessus des autres. L'enjeu est politique. Isabelle Stengers (née en 1949) nous invite tous à passer d'une technocratie à une démocratie du savoir.
J'existe grâce à l'Autre
L'oeuvre de Levinas est une des plus importantes du XXe siècle. Après la barbarie nazie, il a osé affirmer que seule l'éthique humanise. Sans doute cette éthique est-elle démesurée par rapport à nos possibilités : comment, en effet, ne pas être écrasé par la conviction d'être responsable de tous et de tout ? Mais elle a le mérite d'empêcher de se trouver des excuses pour ne pas secourir autrui qui m'appelle.
Le voile d'ignorance
John Rawls est critiqué par la gauche, qui lui reproche de passer sous silence le rôle des communautés dans la constitution de la société. Il est aussi critiqué par la droite, qui ne supporte pas ses appels à tempérer les libertés individuelles par le souci du bien commun. Il a néanmoins d'ardents défenseurs, dont le philosophe belge Philippe Van Parijs. Rawls est donc lu par tout le monde, ce qui fait de lui un incontournable de la pensée politique et de l'éthique.
L'existence au féminin
Nous nous définissons par nos choix et nos actions. Compagne de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir (1908 - 1986) applique l'existentialisme à la condition féminine : on ne naît pas femme, on le devient. La femme ne doit pas rester le "Deuxième sexe", subordonnée à l'homme mais gagner sa place dans la société.
Une femme d'action
Hannah Arendt (1906 - 1975) a oser philosopher à partir de son époque et du monde : les totalitarismes, le procès d'Eichmann , l'homme moderne... Elle a lancé un genre fécond aujourd'hui : la philosophie politique.
Sauver la planète
Par son principe de responsablilité, Hans Jonas est un des plus grand philosophes de l'écologie. Un des plus nuancé aussi. Et même si son nom reste méconnu, sa pensée est passée dans grand public le slogan: "La planète appartient à nos enfants" est un résumé de sa théorie.
L'homme qui voulait avoir tout faux
Né à Vienne le 28 juillet 1902, Karl Raimund Popper est un touche-à -tout. Il songe d'abord à embrasser la carrière de musicien, avant de la juger trop difficile pour lui. Etudiant, il suit en auditeur libre des cours d'histoire, littérature, psychologie, médecine, philosophie, mathématique et enfin physique théorique.
Le berger de l'Etre
Inspirateur de l'existentialisme dont Sartre portera le flambeau, Martin Heidegger (1889 - 1976) consacrera l'essentiel de sa réflexion à "Qu'est-ce que l'être?". Il est resté membre du parti nazi jusqu'en 1945 : peut-on adhérer à la philosophie de quelqu'un dont on veut prendre ses distances ?
Le kinésithérapeute ordinaire
Chronologiquement, il y a un premier et un second Wittgenstein (1889 - 1951). Le premier veut inventer un langage logique et non ambigü pour traduire tout le fouillis philosophique. Paradoxalement, le second reconnait la faillite de la logique devant la tâche. Génial philosophe pour les uns, ses détracteurs regrettent l'incompréhension et les contradictions de Wittgentein qui voulait pourtant clarifier le langage.
Un type logique
Vous connaissez l'histoire du barbier d’un village qui rase tous les habitants du village qui ne se rasent pas eux-mêmes? Mais qui rase le barbier? Lui? Impossible paradoxe ! Mathématicien critiquant le langage naturel, Bertand Russell (1872 - 1970) veut développer un langage logique pur. Il accouchera de migraines et d'un rêve impossible.
Observer ce qui se montre
Husserl (1859 - 1938) est le père de la phénoménologie. C'est moins une philosophie qu'une méthode qui refonde le savoir à partir du seul point de départ incontestable : notre vécu. Il a inspiré beaucoup d'autres philosophes mais aussi des disciplines aussi diverses que la psychiatrie, l’histoire des religions et même l’éthologie.
Vivre comme un enfant
Friedrich Nietzsche (1844-1900) combat deux adversaires : l'idéalisme platonicien et le christianisme moralisant qui éteignent la vie... alors qu'il faut l'étreindre! La "volonté de puissance" (le vouloir-vivre) est la clé du monde pour ce philosophe qui est, avec Marx et Freud, un des maîtres du soupçon, inspirateur du XXe siècle.
Agir et croire
Frère du romancier Henry James, William James naît le 11 janvier 1842 à New York. Après avoir étudié la peinture, la chimie et la médecine, il met sur pied le premier laboratoire de psychologie expérimentale des Etats-Unis et publie un monumental traité de psychologie qui sera traduit en allemand, français, italien et russe.
La révolution du travail
Né le 5 mai 1818 à Trèves, Karl Marx est le second de huit enfants. Il étudie le droit, la philosophie et l'histoire à Bonn, Berlin et Iéna. Influencé par Hegel et Feuerbach, il devient journaliste à la Rheinische Zeitung de Cologne, en 1842.
Dieu est le miroir de l'homme
Marx l'admirait ! Pour Ludwig Feuerbach (1804 - 1872), Dieu n'est que le miroir de l'homme qui y projette ses qualités. Une étape nécessaire que cette religion. A l'homme maintenant de se réaproprier ses valeurs en comprennant que Dieu n'est qu'une personnification de l'humanité. L'humanisme athée est né.
Soyons positifs et concrets
Auguste Comte (1798 - 1857) est l'inventeur de la sociologie. Selon ce philosophe, ce ne sont ni la politique ni l'économie qui font une société mais "l'accord des esprits". Ainsi, les croyances communes - comme la religion - assure la cohésion sociale. Reste que l'histoire avance, poussée par la loi du progrès. Etape par étape, l'homme se débarrasse du pourquoi des choses pour dégager leur comment : c'est l'âge scientifique.
Fi du vouloir-vivre
Né à Dantzig en 1788, Schopenhauer est le fils d'un marchand cultivé. Son père le baptise Arthur parce que ce prénom se prononce à peu près de la même manière dans toutes les grandes langues d'Europe. Une grande partie de son éducation se passe à voyager, notamment en France et au Royaume-Uni.
La Raison dans l'histoire
Hegel (1788 - 1860) veut trouver la logique de l'histoire. Pour lui, elle n'est pas une suite d'événements mais elle a un sens, une fin ou, pour le dire autrement, elle est habitée par la raison. Chaque moment de l'histoire est une étape du développement de l'esprit, lequel tend à la connaissance de l'absolu.
Joindre l'utile à l'agréable
Fi de Dieu ou de l'Humanité, c'est l'utile qui fonde toutes les valeurs pour Jeremy Bentham (1748-1832). Le bonheur de l'homme se ramène à la sentation de plaisir, qu'il recherche, calcule et octroie dans l'espoir d'en recevoir. Cet utilitarisme hédoniste est un morale qui nous permet de vivre en société. Les gouvernants ont donc intérêt à assurer la satisfaction du plus grand nombre, de peur de perdre le pouvoir, dixit ce champion de la liberté individuelle et père du libéralisme.
Le devoir de morale
Révolution avec Kant. A une philosophie qui a pour fondement Dieu ou qui cherche à construire un système global de l'univers, Emmanuel Kant (1724-1804) substitue une philosophie qui part d'un point de vue :celui de l'homme. Et pour juger de la moralité d'un acte, il tient compte de l'intention et non des conséquences. Et une action sera éthique, non pas par amitié mais par devoir. Exemple: on refusera de voler qui que ce soit : c'est son fameux "impératif" qui s'impose à tous de manière "catégorique", donc indiscutable. texte du lien
La société corrompt l'homme
Altermondialistes revendiquant une société respectueuse de l’humain et de la planète ou partisans des logiciels libres, Jean-Jacques Rousseau (1712 -1778) est votre mentor. "L'homme est né libre et partout il est dans les fers", écrit-il dans "Du contrat social".
La critique de la matière
Pour Georges Berkeley (1685 -1753), la sensation prime sur la monde objectif et physique. "Etre", écrit ce philosophe irlandais qui a beaucoup voyagé, "'est percevoir ou être perçu".
Méfions-nous des habitudes !
L'homme est ainsi fait : il veut que son monde soit cohérent et n'hésite pas sortir quelques "lois du monde". Sceptique vis-à -vis de notions comme la causalité ou l'habitude, l'Ecossais David Humme (1711 - 1776) a lancé le problème de l'induction qui empoissonne encore la philosophie des sciences : comment passer de l'observation d'un grand nombre de phénomènes à une loi ?
La substance et l'harmonie
Contemporain de Newton et penseur encyclopédique, Gottfried Leibniz (1646-1716) a pratiqué toutes les disciplines scientifiques. Travaillant sur les notions de substance et d'harmonie, il afffirme que Dieu a créé le meilleur des mondes possibles - ce qui ne veut pas dire parfait ! - et anticipe nos langages informatiques et le modèle du réseau, cher à Michel Serres.
Le géomètre de l'éthique
Après avoir écrit sur la politique, la manière de lire la Bible, sur la faculté de connaître, sur Dieu..., Spinoza (1632 - 1677) a fait de l'Ethique, l'ouvrage de sa vie. Il y enseigne comment se comporter ... pour trouver la liberté. Hérétique de son vivant, il est considéré aujourd'hui comme un des plus grands philosophes de tous les temps.
Le père de l'empirisme
Spécialiste des sciences et du langage, John Locke (1632 - 1704) apparaît comme le premier philosophe des Lumières. En politique, il est l'inspirateur des auteurs de la constitution américaine et une référence du libéralisme : les idées s'acquièrent par le libre exercice de la pensée et chacun est libre de s'enrichir par le travail et de disposer sans entrave de ses biens.
Je pense donc je suis !
Les maths ont fourni à René Descartes (1596-1650) les connaissances pour son "Discours de la méthode" Existe-t-il une vérité qui résiste au doute ? Oui! Je suis sûr au moins que quand je pense, j'existe. "Cogito, ergo sum" : Je pense donc je suis! L'invitation à penser par soi-même est lancée.
Vive le pouvoir absolu !
Pessimiste, Thomas Hobbes (1588-1679) considère que l'homme - mu par son égoïsme et sa volonté de pouvoir illimité- est un loup pour l'homme. Conséquence: seul un monarque absolu peut régenter notre société. Il le décrit dans son ouvrage phare : le Léviathan.
Repenser la science
Né d'un père garde des Sceaux, Francis Bacon (1561-1626) étudie le droit et connaît une brillante carrière, devenant grand chancelier d'Angleterre, baron de Verulam et vicomte de Saint-Alban. En 1621, il est accusé de corruption et destitué de ses fonctions.
Des mondes à l'infini
Brûlé par l'Inquisition, Giordano Bruno (1548-1600) apparaît comme le premier martyr de la Libre pensée. Sa philosophie d'un univers infini et vivant nourrit toujours l'imagination des scientifiques d'aujourd'hui.
Le spectateur engagé
"Que sais-je?" La devise de Montaigne (1533-1592) fait rentrer la philosophie dans la modernité. Ce n'est plus Dieu, ni le monde, ni l'Homme en général qui préoccupe Montaigne. C'est "je", l'individu. Bienvenue dans notre monde contemporain.
Le juriste qui inventa le non-lieu
Quand Thomas More (1478-1535) écrit l'Utopie, c'est pour imaginer la meilleure forme de gouvernement sur son île . Ni pure rêverie ni simple critique, l'utopie devient là un outil important de la pensée politique. Place aux fictions.
La fin justifie les moyens
Né à Florence en 1469, Nicolas Machiavel occupe la fonction de secrétaire du gouvernement de la République. Une fonction importante, qui lui vaut de gérer l'armée et les fortifications de la ville, et qui lui permet de remplir plusieurs missions diplomatiques. Il rencontre notamment César Borgia, le fils du pape Alexandre VI, qui l'impressionne fortement.
Le barbier de la philosophie
Précurseur de la philosophie des sciences et de la philosophie du langage, Guillaume d'Ockham est mis au point le "rasoir d'Ockham", principe selon lequel, entre deux théories qui expliquent les mêmes choses, il faut choisir celle qui est la plus simple. Aiguisée cette pensée.
La foi à l'épreuve de la raison
Philosophe et théologien, Thomas d'Aquin (1225/1274) considère que la foi ne peut s'imposer mais doit se prouver. Son argument ? Notre monde imparfait serait le signe de l'existence d'un être parfait. A prouver...
La preuve de l'existence de Dieu
Entre foi et raison, Anselme de Cantorbery (1033-1109) va tenter, par la logique, de prouver l'existence de Dieu. Pas évident ! Jusqu'où notre langage peut-il décrire l'univers visible et invisible?
La philosophie comme consolation
Du fond de sa prison, Boèce(480/524) a cherché la consolation auprès de Dame Philosophie. Ben tiens! La philosophie est-elle une simple connaissance livresque ou un véritable outil pour affronter les vicissitudes de l'existence ?
Le temps qui passe existe-t-il ?
Désireux de concilier la religion et la raison - "Si je me trompe, je suis"-, le philosophe Augustin (354-430) devint un des plus illustres théologiens chrétiens. Après lui, le rapport au temps - linéaire et non plus cyclique - fit parler de lui.
Un pour tout et tout pour l'Un
En ce début de millénaire, le judaïsme et le christianisme influencent la philosohie grecque. Avec Plotin (205/270), la recherche de la sagesse devient une quête du salut de l'âme.
Dominez vos passions avec le stoïcisme
Cessons de nous inquiéter à propos de choses sur lesquelles nous n'avons pas prise !, nous dicte Epictète (50/130), le stoïcien. Les seuls élément sur lesquels nous avons du pouvoir sont les passions. Regrets, envie ou haine: dominons-les et la liberté suivra.
Sachons choisir nos plaisirs !
Non, Epicure (-341/-270) n'est pas un bon vivant. Par contre, il sait choisir ses plaisirs, sobres de préférence, et rejeter ceux qui rendent esclaves. Le bonheur est affaire de choix personnel et pas de société. Individualiste, voici votre maître.
Le cynisme, voie de la contestation
Première philosophe de l'histoire, Hipparchia (IVe siècle A.V.) se révèle aussi la première féministe. Cynique comme Cratès son amour et Diogène son maître, elle rejette la hiérarchie, les institutions, les conventions pour vivre en lien avec la nature. Tiens!, voit-on un retour en force du cynisme aujourd'hui?
Tout a une finalité
Alors que Platon (son maître) veut sortir de la caverne pour rejoindre le monde des Idées, Aristote (-384/-322) veut y rester pour y mettre de l'ordre. Usant de toutes les disciplines (biologie, physique, logique, politique...), Aristote compile, classe, range les connaissances de l'époque et place Dieu au-dessus de la pyramide. Dans la nature, tout a une finalité et doit se rapprocher d'un idéal.
L'allégorie de la caverne
Pour Platon (-428/-407), nous sommes prisonniers dans une caverne et ne percevons que l'apparence (l'ombre) des choses. Il faut sortir de ce monde "visible" pour aller vers le monde de l'esprit, celui des Idées dont la plus haute, l'idée du Bien.
L'art de faire accoucher les esprits
Socrate (-469/-399) est supérieur aux autres parce qu'il ne sait qu' une chose : il ne sais rien. Sa mére était sage-femme, il fut accoucheur des âmes. Parcourant les rues d'Athènes, il enseigna, à travers son art de questionner, de reformuler et d'ébranler les certitudes. Meilleur à l'écrit qu'à l'oral.
Les sophistes
22, v'là les sophistes ! Gare, ces maîtres de la parole enseignent comment parler dans les assemblées ou comment gagner un procès. Avec Protagoras (-485/-411), leur tête de file, ils se vantent de pouvoir faire triompher l'argument faible contre l'argument fort. Bien. Mais si des arguments faussés parviennent à être socialement acceptés, où est la vérité ?
Etre ou non-Etre ?
Célèbre pour avoir proclamé quelques siècles avant Sartre "L'Etre est et le Néant n'est pas", Parménide (-540/-450), à l'opposé d'Héraclite pour qui "tout fout le camp" ("panta rhei"), est le penseur de la permanence. La connaissance vraie est la connaissance de l'Un, de l'Etre immuable. Et méfions-nous des apparences !
Tout change
Héraclite (-576/ -480) est le penseur du devenir. Pour ce Grec d'Ephèse (Asie Mineure), tout change, rien ne demeure. D'où vient alors notre impression de permanence? Du langage où les mots sont comme des étiquettes. Le principe de toute chose est pour lui le feu qui crée et détruit tout.
La mathématisation du monde
Installé en Grande Grèce (sud d'Italie), Pythagore (vers -580/-500) fut le premier à appeler les élèves de son école des philosophes, comprenez des "amis de la sagesse". Il fuyait les fèves et affectionnait l'âme qui, immortelle, migrait de corps en corps. Mais ce fut un théorème qui immortalisa ce spécialiste de l'arithmétique. Les musiciens lui doivent l'harmonie et les scientifiques sa conception de l'univers fait de nombres.
L'invention de la raison
Avant Thalès, les hommes expliquaient le monde en recourant à des mythes. Un mythe est un récit situé en un temps originel, une histoire exemplaire où des dieux, des héros ou des "ancêtres" ont formé le monde et inventé la culture. |
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Titre : |
Les fiches Philo |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Luc Brabandere, Auteur ; Stanislas Deprez, Auteur |
Editeur : |
Bruxelles : La Libre Belgique |
Année de publication : |
2008 |
Importance : |
50 fiches |
Note générale : |
Publié pendant l'année scolaire 2007-2008 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
1(091) Histoire de la Philosophie 14 Systèmes philosophiques
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Résumé : |
Avis aux esprits critiques en herbe. 50 philosophes vous bousculeront cette année dans La Libre et sur le site.
Savez-vous que la Belgique est un des derniers pays européens à ne pas intégrer la philosophie dans les études secondaires ? Un beau gâchis car, comme disait Goethe, "Qui ne sait pas tirer les leçons de 3 000 ans vit seulement au jour le jour". On peut s'en plaindre ou critiquer. Mais on peut aussi réagir et c'est notre choix. Ainsi, durant toute l'année scolaire, "La Libre" va vous offrir 50 fiches de philosophie. Du fond, bien sûr, mais aussi du fun et du pratique.
A quoi serviront ces fiches philo ? C'est la question du pour quoi la philosophie. Elle sert simplement à se poser des questions de fond. "Pourquoi ce garçon me regarde et me sourit ainsi ?" est une question pratique. Mais "Qu'est-ce qui amène les êtres humains à se manifester de tout temps une attraction mutuelle ?" sera la même question dans sa dimension philosophique. La ou les réponses auront un effet bien plus profond, durable voire subversif sur la vie ordinaire. Et les philosophes présentés seront votre trousseau de clés pour vous aider à déchiffrer, seul ou en groupe, notre monde multiple et varié et à lui donner du sens.
A qui sont destinées ces fiches ? Pas uniquement aux élèves et professeurs des 5e et 6e du secondaire. Philosophes de formation, Luc de Brabandere et Stanislas Deprez ont ouvert l'accès de leurs fiches à un public large. Les notes techniques sont bannies et le vocabulaire choisi. Et si du jargon fait de la résistance, Kanar, l'illustrateur, se charge de lui tordre le coup. La philo, c'est d'abord une question de vécu.
Comment sont construites ces fiches ? En 6 parties. 1 : on expose le contexte et l'époque. 2 : un philosophe et ses idées clés vous sont présentés. 3 : que faut-il en retenir aujourd'hui ? 4 : le débat est ouvert et 5 questions fusent. Un dirigeant doit-il être sans défaut ?, vous demanderez-vous avec Platon. A discuter entre vous ou sur un forum sur la libre.be. 5 : comme toute fiche d'introduction, elles sont mini et font un maximum. Mais pour aller plus loin - toujours entre amateurs ! - des références de livres, d'articles ou de liens sont mis à disposition. 6 : l'illustration de Kanar garantira l'esprit séditieux qu'il sied à toute aventure philosophique.
Quand ? Chaque jour, durant ces deux prochaines semaines, une fiche présentant un philosophe paraîtra dans cette page. Ensuite, le rythme deviendra hebdomadaire avec une sortie tous les mardis jusqu'à la fin de l'année scolaire. |
Note de contenu : |
Fiches :
On ne rit pas de la science !
La science et la technique ont fait de l'homme une espèce à part. Mais les sciences exactes ne sont pas neutres et au-dessus des autres. L'enjeu est politique. Isabelle Stengers (née en 1949) nous invite tous à passer d'une technocratie à une démocratie du savoir.
J'existe grâce à l'Autre
L'oeuvre de Levinas est une des plus importantes du XXe siècle. Après la barbarie nazie, il a osé affirmer que seule l'éthique humanise. Sans doute cette éthique est-elle démesurée par rapport à nos possibilités : comment, en effet, ne pas être écrasé par la conviction d'être responsable de tous et de tout ? Mais elle a le mérite d'empêcher de se trouver des excuses pour ne pas secourir autrui qui m'appelle.
Le voile d'ignorance
John Rawls est critiqué par la gauche, qui lui reproche de passer sous silence le rôle des communautés dans la constitution de la société. Il est aussi critiqué par la droite, qui ne supporte pas ses appels à tempérer les libertés individuelles par le souci du bien commun. Il a néanmoins d'ardents défenseurs, dont le philosophe belge Philippe Van Parijs. Rawls est donc lu par tout le monde, ce qui fait de lui un incontournable de la pensée politique et de l'éthique.
L'existence au féminin
Nous nous définissons par nos choix et nos actions. Compagne de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir (1908 - 1986) applique l'existentialisme à la condition féminine : on ne naît pas femme, on le devient. La femme ne doit pas rester le "Deuxième sexe", subordonnée à l'homme mais gagner sa place dans la société.
Une femme d'action
Hannah Arendt (1906 - 1975) a oser philosopher à partir de son époque et du monde : les totalitarismes, le procès d'Eichmann , l'homme moderne... Elle a lancé un genre fécond aujourd'hui : la philosophie politique.
Sauver la planète
Par son principe de responsablilité, Hans Jonas est un des plus grand philosophes de l'écologie. Un des plus nuancé aussi. Et même si son nom reste méconnu, sa pensée est passée dans grand public le slogan: "La planète appartient à nos enfants" est un résumé de sa théorie.
L'homme qui voulait avoir tout faux
Né à Vienne le 28 juillet 1902, Karl Raimund Popper est un touche-à -tout. Il songe d'abord à embrasser la carrière de musicien, avant de la juger trop difficile pour lui. Etudiant, il suit en auditeur libre des cours d'histoire, littérature, psychologie, médecine, philosophie, mathématique et enfin physique théorique.
Le berger de l'Etre
Inspirateur de l'existentialisme dont Sartre portera le flambeau, Martin Heidegger (1889 - 1976) consacrera l'essentiel de sa réflexion à "Qu'est-ce que l'être?". Il est resté membre du parti nazi jusqu'en 1945 : peut-on adhérer à la philosophie de quelqu'un dont on veut prendre ses distances ?
Le kinésithérapeute ordinaire
Chronologiquement, il y a un premier et un second Wittgenstein (1889 - 1951). Le premier veut inventer un langage logique et non ambigü pour traduire tout le fouillis philosophique. Paradoxalement, le second reconnait la faillite de la logique devant la tâche. Génial philosophe pour les uns, ses détracteurs regrettent l'incompréhension et les contradictions de Wittgentein qui voulait pourtant clarifier le langage.
Un type logique
Vous connaissez l'histoire du barbier d’un village qui rase tous les habitants du village qui ne se rasent pas eux-mêmes? Mais qui rase le barbier? Lui? Impossible paradoxe ! Mathématicien critiquant le langage naturel, Bertand Russell (1872 - 1970) veut développer un langage logique pur. Il accouchera de migraines et d'un rêve impossible.
Observer ce qui se montre
Husserl (1859 - 1938) est le père de la phénoménologie. C'est moins une philosophie qu'une méthode qui refonde le savoir à partir du seul point de départ incontestable : notre vécu. Il a inspiré beaucoup d'autres philosophes mais aussi des disciplines aussi diverses que la psychiatrie, l’histoire des religions et même l’éthologie.
Vivre comme un enfant
Friedrich Nietzsche (1844-1900) combat deux adversaires : l'idéalisme platonicien et le christianisme moralisant qui éteignent la vie... alors qu'il faut l'étreindre! La "volonté de puissance" (le vouloir-vivre) est la clé du monde pour ce philosophe qui est, avec Marx et Freud, un des maîtres du soupçon, inspirateur du XXe siècle.
Agir et croire
Frère du romancier Henry James, William James naît le 11 janvier 1842 à New York. Après avoir étudié la peinture, la chimie et la médecine, il met sur pied le premier laboratoire de psychologie expérimentale des Etats-Unis et publie un monumental traité de psychologie qui sera traduit en allemand, français, italien et russe.
La révolution du travail
Né le 5 mai 1818 à Trèves, Karl Marx est le second de huit enfants. Il étudie le droit, la philosophie et l'histoire à Bonn, Berlin et Iéna. Influencé par Hegel et Feuerbach, il devient journaliste à la Rheinische Zeitung de Cologne, en 1842.
Dieu est le miroir de l'homme
Marx l'admirait ! Pour Ludwig Feuerbach (1804 - 1872), Dieu n'est que le miroir de l'homme qui y projette ses qualités. Une étape nécessaire que cette religion. A l'homme maintenant de se réaproprier ses valeurs en comprennant que Dieu n'est qu'une personnification de l'humanité. L'humanisme athée est né.
Soyons positifs et concrets
Auguste Comte (1798 - 1857) est l'inventeur de la sociologie. Selon ce philosophe, ce ne sont ni la politique ni l'économie qui font une société mais "l'accord des esprits". Ainsi, les croyances communes - comme la religion - assure la cohésion sociale. Reste que l'histoire avance, poussée par la loi du progrès. Etape par étape, l'homme se débarrasse du pourquoi des choses pour dégager leur comment : c'est l'âge scientifique.
Fi du vouloir-vivre
Né à Dantzig en 1788, Schopenhauer est le fils d'un marchand cultivé. Son père le baptise Arthur parce que ce prénom se prononce à peu près de la même manière dans toutes les grandes langues d'Europe. Une grande partie de son éducation se passe à voyager, notamment en France et au Royaume-Uni.
La Raison dans l'histoire
Hegel (1788 - 1860) veut trouver la logique de l'histoire. Pour lui, elle n'est pas une suite d'événements mais elle a un sens, une fin ou, pour le dire autrement, elle est habitée par la raison. Chaque moment de l'histoire est une étape du développement de l'esprit, lequel tend à la connaissance de l'absolu.
Joindre l'utile à l'agréable
Fi de Dieu ou de l'Humanité, c'est l'utile qui fonde toutes les valeurs pour Jeremy Bentham (1748-1832). Le bonheur de l'homme se ramène à la sentation de plaisir, qu'il recherche, calcule et octroie dans l'espoir d'en recevoir. Cet utilitarisme hédoniste est un morale qui nous permet de vivre en société. Les gouvernants ont donc intérêt à assurer la satisfaction du plus grand nombre, de peur de perdre le pouvoir, dixit ce champion de la liberté individuelle et père du libéralisme.
Le devoir de morale
Révolution avec Kant. A une philosophie qui a pour fondement Dieu ou qui cherche à construire un système global de l'univers, Emmanuel Kant (1724-1804) substitue une philosophie qui part d'un point de vue :celui de l'homme. Et pour juger de la moralité d'un acte, il tient compte de l'intention et non des conséquences. Et une action sera éthique, non pas par amitié mais par devoir. Exemple: on refusera de voler qui que ce soit : c'est son fameux "impératif" qui s'impose à tous de manière "catégorique", donc indiscutable. texte du lien
La société corrompt l'homme
Altermondialistes revendiquant une société respectueuse de l’humain et de la planète ou partisans des logiciels libres, Jean-Jacques Rousseau (1712 -1778) est votre mentor. "L'homme est né libre et partout il est dans les fers", écrit-il dans "Du contrat social".
La critique de la matière
Pour Georges Berkeley (1685 -1753), la sensation prime sur la monde objectif et physique. "Etre", écrit ce philosophe irlandais qui a beaucoup voyagé, "'est percevoir ou être perçu".
Méfions-nous des habitudes !
L'homme est ainsi fait : il veut que son monde soit cohérent et n'hésite pas sortir quelques "lois du monde". Sceptique vis-à -vis de notions comme la causalité ou l'habitude, l'Ecossais David Humme (1711 - 1776) a lancé le problème de l'induction qui empoissonne encore la philosophie des sciences : comment passer de l'observation d'un grand nombre de phénomènes à une loi ?
La substance et l'harmonie
Contemporain de Newton et penseur encyclopédique, Gottfried Leibniz (1646-1716) a pratiqué toutes les disciplines scientifiques. Travaillant sur les notions de substance et d'harmonie, il afffirme que Dieu a créé le meilleur des mondes possibles - ce qui ne veut pas dire parfait ! - et anticipe nos langages informatiques et le modèle du réseau, cher à Michel Serres.
Le géomètre de l'éthique
Après avoir écrit sur la politique, la manière de lire la Bible, sur la faculté de connaître, sur Dieu..., Spinoza (1632 - 1677) a fait de l'Ethique, l'ouvrage de sa vie. Il y enseigne comment se comporter ... pour trouver la liberté. Hérétique de son vivant, il est considéré aujourd'hui comme un des plus grands philosophes de tous les temps.
Le père de l'empirisme
Spécialiste des sciences et du langage, John Locke (1632 - 1704) apparaît comme le premier philosophe des Lumières. En politique, il est l'inspirateur des auteurs de la constitution américaine et une référence du libéralisme : les idées s'acquièrent par le libre exercice de la pensée et chacun est libre de s'enrichir par le travail et de disposer sans entrave de ses biens.
Je pense donc je suis !
Les maths ont fourni à René Descartes (1596-1650) les connaissances pour son "Discours de la méthode" Existe-t-il une vérité qui résiste au doute ? Oui! Je suis sûr au moins que quand je pense, j'existe. "Cogito, ergo sum" : Je pense donc je suis! L'invitation à penser par soi-même est lancée.
Vive le pouvoir absolu !
Pessimiste, Thomas Hobbes (1588-1679) considère que l'homme - mu par son égoïsme et sa volonté de pouvoir illimité- est un loup pour l'homme. Conséquence: seul un monarque absolu peut régenter notre société. Il le décrit dans son ouvrage phare : le Léviathan.
Repenser la science
Né d'un père garde des Sceaux, Francis Bacon (1561-1626) étudie le droit et connaît une brillante carrière, devenant grand chancelier d'Angleterre, baron de Verulam et vicomte de Saint-Alban. En 1621, il est accusé de corruption et destitué de ses fonctions.
Des mondes à l'infini
Brûlé par l'Inquisition, Giordano Bruno (1548-1600) apparaît comme le premier martyr de la Libre pensée. Sa philosophie d'un univers infini et vivant nourrit toujours l'imagination des scientifiques d'aujourd'hui.
Le spectateur engagé
"Que sais-je?" La devise de Montaigne (1533-1592) fait rentrer la philosophie dans la modernité. Ce n'est plus Dieu, ni le monde, ni l'Homme en général qui préoccupe Montaigne. C'est "je", l'individu. Bienvenue dans notre monde contemporain.
Le juriste qui inventa le non-lieu
Quand Thomas More (1478-1535) écrit l'Utopie, c'est pour imaginer la meilleure forme de gouvernement sur son île . Ni pure rêverie ni simple critique, l'utopie devient là un outil important de la pensée politique. Place aux fictions.
La fin justifie les moyens
Né à Florence en 1469, Nicolas Machiavel occupe la fonction de secrétaire du gouvernement de la République. Une fonction importante, qui lui vaut de gérer l'armée et les fortifications de la ville, et qui lui permet de remplir plusieurs missions diplomatiques. Il rencontre notamment César Borgia, le fils du pape Alexandre VI, qui l'impressionne fortement.
Le barbier de la philosophie
Précurseur de la philosophie des sciences et de la philosophie du langage, Guillaume d'Ockham est mis au point le "rasoir d'Ockham", principe selon lequel, entre deux théories qui expliquent les mêmes choses, il faut choisir celle qui est la plus simple. Aiguisée cette pensée.
La foi à l'épreuve de la raison
Philosophe et théologien, Thomas d'Aquin (1225/1274) considère que la foi ne peut s'imposer mais doit se prouver. Son argument ? Notre monde imparfait serait le signe de l'existence d'un être parfait. A prouver...
La preuve de l'existence de Dieu
Entre foi et raison, Anselme de Cantorbery (1033-1109) va tenter, par la logique, de prouver l'existence de Dieu. Pas évident ! Jusqu'où notre langage peut-il décrire l'univers visible et invisible?
La philosophie comme consolation
Du fond de sa prison, Boèce(480/524) a cherché la consolation auprès de Dame Philosophie. Ben tiens! La philosophie est-elle une simple connaissance livresque ou un véritable outil pour affronter les vicissitudes de l'existence ?
Le temps qui passe existe-t-il ?
Désireux de concilier la religion et la raison - "Si je me trompe, je suis"-, le philosophe Augustin (354-430) devint un des plus illustres théologiens chrétiens. Après lui, le rapport au temps - linéaire et non plus cyclique - fit parler de lui.
Un pour tout et tout pour l'Un
En ce début de millénaire, le judaïsme et le christianisme influencent la philosohie grecque. Avec Plotin (205/270), la recherche de la sagesse devient une quête du salut de l'âme.
Dominez vos passions avec le stoïcisme
Cessons de nous inquiéter à propos de choses sur lesquelles nous n'avons pas prise !, nous dicte Epictète (50/130), le stoïcien. Les seuls élément sur lesquels nous avons du pouvoir sont les passions. Regrets, envie ou haine: dominons-les et la liberté suivra.
Sachons choisir nos plaisirs !
Non, Epicure (-341/-270) n'est pas un bon vivant. Par contre, il sait choisir ses plaisirs, sobres de préférence, et rejeter ceux qui rendent esclaves. Le bonheur est affaire de choix personnel et pas de société. Individualiste, voici votre maître.
Le cynisme, voie de la contestation
Première philosophe de l'histoire, Hipparchia (IVe siècle A.V.) se révèle aussi la première féministe. Cynique comme Cratès son amour et Diogène son maître, elle rejette la hiérarchie, les institutions, les conventions pour vivre en lien avec la nature. Tiens!, voit-on un retour en force du cynisme aujourd'hui?
Tout a une finalité
Alors que Platon (son maître) veut sortir de la caverne pour rejoindre le monde des Idées, Aristote (-384/-322) veut y rester pour y mettre de l'ordre. Usant de toutes les disciplines (biologie, physique, logique, politique...), Aristote compile, classe, range les connaissances de l'époque et place Dieu au-dessus de la pyramide. Dans la nature, tout a une finalité et doit se rapprocher d'un idéal.
L'allégorie de la caverne
Pour Platon (-428/-407), nous sommes prisonniers dans une caverne et ne percevons que l'apparence (l'ombre) des choses. Il faut sortir de ce monde "visible" pour aller vers le monde de l'esprit, celui des Idées dont la plus haute, l'idée du Bien.
L'art de faire accoucher les esprits
Socrate (-469/-399) est supérieur aux autres parce qu'il ne sait qu' une chose : il ne sais rien. Sa mére était sage-femme, il fut accoucheur des âmes. Parcourant les rues d'Athènes, il enseigna, à travers son art de questionner, de reformuler et d'ébranler les certitudes. Meilleur à l'écrit qu'à l'oral.
Les sophistes
22, v'là les sophistes ! Gare, ces maîtres de la parole enseignent comment parler dans les assemblées ou comment gagner un procès. Avec Protagoras (-485/-411), leur tête de file, ils se vantent de pouvoir faire triompher l'argument faible contre l'argument fort. Bien. Mais si des arguments faussés parviennent à être socialement acceptés, où est la vérité ?
Etre ou non-Etre ?
Célèbre pour avoir proclamé quelques siècles avant Sartre "L'Etre est et le Néant n'est pas", Parménide (-540/-450), à l'opposé d'Héraclite pour qui "tout fout le camp" ("panta rhei"), est le penseur de la permanence. La connaissance vraie est la connaissance de l'Un, de l'Etre immuable. Et méfions-nous des apparences !
Tout change
Héraclite (-576/ -480) est le penseur du devenir. Pour ce Grec d'Ephèse (Asie Mineure), tout change, rien ne demeure. D'où vient alors notre impression de permanence? Du langage où les mots sont comme des étiquettes. Le principe de toute chose est pour lui le feu qui crée et détruit tout.
La mathématisation du monde
Installé en Grande Grèce (sud d'Italie), Pythagore (vers -580/-500) fut le premier à appeler les élèves de son école des philosophes, comprenez des "amis de la sagesse". Il fuyait les fèves et affectionnait l'âme qui, immortelle, migrait de corps en corps. Mais ce fut un théorème qui immortalisa ce spécialiste de l'arithmétique. Les musiciens lui doivent l'harmonie et les scientifiques sa conception de l'univers fait de nombres.
L'invention de la raison
Avant Thalès, les hommes expliquaient le monde en recourant à des mythes. Un mythe est un récit situé en un temps originel, une histoire exemplaire où des dieux, des héros ou des "ancêtres" ont formé le monde et inventé la culture. |
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