[article] La Peur, le moteur de l'extrême droite : la LLB 28/05/04. Sur le livre "Extrême droite..." de P. Blaise au Crisp [texte imprimé] . - 2004 . - p. 204. Langues : Français ( fre) in Farde Articles 2004 > (2004) . - p. 204
Catégories : |
(4) Europe (continent) 0(082) Critique / extrait document / citations 316 Sociologie 324 Elections Plébiscites 329.18 Tendance d'extrême droite 341.176(4) Union Européenne
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Résumé : |
scrutin régional du 13 juin
La peur, le moteur de l'extrême droite
V.d.W.
Mis en ligne le 28/05/2004
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Le Crisp publie un ouvrage collectif de référence
Les auteurs analysent les racines du mal et dressent les caractéristiques communes des électeurs.
A 15 jours des élections régionales et européennes, le Centre de recherche et d'information socio-politiques (Crisp) publie un ouvrage de référence sur l'extrême droite (1). Placé sous la direction de Pierre Blaise et de Patrick Moreau, ce livre collectif passe en revue, la situation des partis d'extrême droite ou à relents nationaux-populistes dans l'Europe de l'Ouest. Car peu de pays sont aujourd'hui épargnés par ce fléau qui, s'il ne paralyse pas le fonctionnement de nos démocraties, perturbe en tout cas le jeu politique traditionnel.
L'analyse comparative démontre que cette tendance politique connaît un regain d'intérêt au Danemark, en Autriche, en Suisse, en Flandre, alors qu'elle est relativement inexistante en Suède, au Royaume Uni, en Irlande, en Espagne et au Portugal. L'Europe n'est donc pas uniformément traversée par cette tentation: l'intérêt d'un tel essai est de déterminer les causes du mal et d'identifier les caractéristiques communes à leur cible.
Trois types d'électeurs
Comment ces partis sont-ils nés? Dans certains pays européens, le parti s'enracine dans l'histoire et trouve son origine dans la conjoncture politique, économique ou sociale d'une époque. C'est ce qui s'est passé dans les années 30. Mais il n'y a pas aujourd'hui, répétition de cette crise, pas de jeudi noir et les systèmes de sécurité sociale sont plus performants qu'il y a 70 ans. Néanmoins, on constate, en ce début du XXIe siècle, la résurgence ou l'apparition de facteurs qui peuvent expliquer le succès de l'extrême-droite. Les auteurs citent en priorité la peur, la peur de l'exclusion. On peut en fait distinguer trois types d'électeurs:- le noyau dur d'électeurs, celui qui est fixé sur les doctrines telles que le nazisme, le fascisme, la xénophobie;- les perdants de la modernisation qui sont perméables aux idées des partis extrémistes. Cela ne signifie pas que les paumés et les chômeurs sont la principale cible: ceux-ci ont plutôt tendance à se retirer de la vie politique, à développer une certaine apathie politique.- le troisième groupe est hétérogène et plus complexe. Ces gens ont développé le syndrome protestataire et autoritaire. Ils dénoncent la «décadence des moeurs», sont plus individualistes, antifiscalistes, antipolitiques et partisans du recours à la répression dans tous les domaines. Ces personnes appartiennent plutôt à la classe moyenne ou supérieure et craignent généralement que leur statut soit menacé.
L'examen du profil des électeurs des partis extrémistes démontre encore qu'ils ont une caractéristique commune: ils ont tous un faible niveau d'instruction. Autre fait intéressant: les électeurs sont plus masculins que féminins. Cela se retrouve au niveau de la direction des partis d'où les femmes sont généralement exclues. Comme l'expliquait Vincent de Coorebyter, le directeur général du Crisp, «Si Jean-Marie Le Pen a éprouvé beaucoup de mal à imposer sa fille, c'est parce qu'elle s'appelle Le Pen mais aussi, surtout, parce qu'elle s'appelle Marine».
Extrême droite et national populisme en Europe de l'Ouest, sous la direction de Pierre Blaise et Patrick Moreau, Éditions du Crisp, 584 pages, 34,90 euros. www.crisp.be, crisp@cfwb.be. 02/211 01 80 |
En ligne : |
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=168347 |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
[article]
Titre : |
La Peur, le moteur de l'extrême droite : la LLB 28/05/04. Sur le livre "Extrême droite..." de P. Blaise au Crisp |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2004 |
Article en page(s) : |
p. 204 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
(4) Europe (continent) 0(082) Critique / extrait document / citations 316 Sociologie 324 Elections Plébiscites 329.18 Tendance d'extrême droite 341.176(4) Union Européenne
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Résumé : |
scrutin régional du 13 juin
La peur, le moteur de l'extrême droite
V.d.W.
Mis en ligne le 28/05/2004
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Le Crisp publie un ouvrage collectif de référence
Les auteurs analysent les racines du mal et dressent les caractéristiques communes des électeurs.
A 15 jours des élections régionales et européennes, le Centre de recherche et d'information socio-politiques (Crisp) publie un ouvrage de référence sur l'extrême droite (1). Placé sous la direction de Pierre Blaise et de Patrick Moreau, ce livre collectif passe en revue, la situation des partis d'extrême droite ou à relents nationaux-populistes dans l'Europe de l'Ouest. Car peu de pays sont aujourd'hui épargnés par ce fléau qui, s'il ne paralyse pas le fonctionnement de nos démocraties, perturbe en tout cas le jeu politique traditionnel.
L'analyse comparative démontre que cette tendance politique connaît un regain d'intérêt au Danemark, en Autriche, en Suisse, en Flandre, alors qu'elle est relativement inexistante en Suède, au Royaume Uni, en Irlande, en Espagne et au Portugal. L'Europe n'est donc pas uniformément traversée par cette tentation: l'intérêt d'un tel essai est de déterminer les causes du mal et d'identifier les caractéristiques communes à leur cible.
Trois types d'électeurs
Comment ces partis sont-ils nés? Dans certains pays européens, le parti s'enracine dans l'histoire et trouve son origine dans la conjoncture politique, économique ou sociale d'une époque. C'est ce qui s'est passé dans les années 30. Mais il n'y a pas aujourd'hui, répétition de cette crise, pas de jeudi noir et les systèmes de sécurité sociale sont plus performants qu'il y a 70 ans. Néanmoins, on constate, en ce début du XXIe siècle, la résurgence ou l'apparition de facteurs qui peuvent expliquer le succès de l'extrême-droite. Les auteurs citent en priorité la peur, la peur de l'exclusion. On peut en fait distinguer trois types d'électeurs:- le noyau dur d'électeurs, celui qui est fixé sur les doctrines telles que le nazisme, le fascisme, la xénophobie;- les perdants de la modernisation qui sont perméables aux idées des partis extrémistes. Cela ne signifie pas que les paumés et les chômeurs sont la principale cible: ceux-ci ont plutôt tendance à se retirer de la vie politique, à développer une certaine apathie politique.- le troisième groupe est hétérogène et plus complexe. Ces gens ont développé le syndrome protestataire et autoritaire. Ils dénoncent la «décadence des moeurs», sont plus individualistes, antifiscalistes, antipolitiques et partisans du recours à la répression dans tous les domaines. Ces personnes appartiennent plutôt à la classe moyenne ou supérieure et craignent généralement que leur statut soit menacé.
L'examen du profil des électeurs des partis extrémistes démontre encore qu'ils ont une caractéristique commune: ils ont tous un faible niveau d'instruction. Autre fait intéressant: les électeurs sont plus masculins que féminins. Cela se retrouve au niveau de la direction des partis d'où les femmes sont généralement exclues. Comme l'expliquait Vincent de Coorebyter, le directeur général du Crisp, «Si Jean-Marie Le Pen a éprouvé beaucoup de mal à imposer sa fille, c'est parce qu'elle s'appelle Le Pen mais aussi, surtout, parce qu'elle s'appelle Marine».
Extrême droite et national populisme en Europe de l'Ouest, sous la direction de Pierre Blaise et Patrick Moreau, Éditions du Crisp, 584 pages, 34,90 euros. www.crisp.be, crisp@cfwb.be. 02/211 01 80 |
En ligne : |
http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=90&art_id=168347 |
Permalink : |
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in Farde Articles 2004 > (2004) . - p. 204
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