[article] Il ne s'agit pas ici d'un best-seller de qualité incertaine : quelques échos suscités par la parution de "l'An 40" [texte imprimé] / Chantal Kesteloot, Auteur . - 2005 . - pp. 13-28. Article en français - Résumé en néerlandais et en anglais Langues : Français ( fre) in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) > 15 (2005) . - pp. 13-28
Catégories : |
0(082) Critique / extrait document / citations 82-94 Mémoire/Historiographie 929 Gotovitch, José 94(100)"1939/45" Histoire Seconde Guerre mondiale 94(493)"19" Histoire de la Belgique au XXe siècle
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Résumé : |
Résumé de l'éditeur :
Fin 1971, paraissait L'An 40. La Belgique occupée. L'ouvrage était l'œuvre d'un tandem original qui associait un jeune historien, chercheur au Centre de Recherches et d'Études historiques de la Seconde Guerre mondiale et un docteur en droit, par ailleurs co-fondateur du CRISP. Cette parution marquera le véritable démarrage de l'historiographie de la Seconde Guerre mondiale. L'ouvrage répondait incontestablement à une attente du public et allait susciter échos, débats et comptes rendus passionnés et passionnants dans un pays où l'on déplore plutôt l'absence de la culture de débats. L'ouvrage inscrit la période de la guerre dans la continuité, démontrant combien les attitudes de 1940 ne sont compréhensibles que dans la foulée des années trente. Il met en lumière le comportement de groupes jusqu'alors peu connus, depuis le VNV jusqu'aux communistes, en passant par les militants wallons. Mais il insiste également sur un fait capital : "le déroulement de l'occupation met en jeu les mêmes forces politiques, économiques, sociales et culturelles qui façonnent la société belge en temps normal". Si l'ouvrage a bénéficié d'un large écho favorable tant dans la communauté scientifique que dans le grand public, il n'a pourtant jamais obtenu le prestigieux Prix Pierlot. Le socialiste Paul-Henri Spaak, qui n'appréciait guère l'ouvrage, a usé de toute son influence pour qu'il en soit ainsi.
Il est également intéressant d'appréhender L'An 40 en regard de l'histoire du XXe siècle. Ce n'est qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que cette discipline à part entière s'est véritablement développée. Les historiens ont dû improviser de nouvelles méthodes, se sont frottés à l'histoire orale tout en s'interrogeant sur la légitimité de cette démarche. Comment écrire une histoire qui n'est pas enseignée dans les universités ?
Près de trente-cinq ans plus tard, bien des travaux ont complété le tableau. L'An 40 reste pourtant un ouvrage incontournable, tant au nord qu'au sud du pays. Il apparaît d'ailleurs clairement qu'à l'aube des années 1970, les sociétés wallonne, flamande et francophone avaient des regards beaucoup plus consensuels sur le passé qu'aujourd'hui. Pourtant, la communauté des historiens continue d'avoir une analyse assez proche sur ce passé, à l'inverse des sociétés qui semblent actuellement porter des regards résolument différents sur la Seconde Guerre mondiale. |
Permalink : |
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[article]
Titre : |
Il ne s'agit pas ici d'un best-seller de qualité incertaine : quelques échos suscités par la parution de "l'An 40" |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Chantal Kesteloot, Auteur |
Année de publication : |
2005 |
Article en page(s) : |
pp. 13-28 |
Note générale : |
Article en français - Résumé en néerlandais et en anglais |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
0(082) Critique / extrait document / citations 82-94 Mémoire/Historiographie 929 Gotovitch, José 94(100)"1939/45" Histoire Seconde Guerre mondiale 94(493)"19" Histoire de la Belgique au XXe siècle
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Résumé : |
Résumé de l'éditeur :
Fin 1971, paraissait L'An 40. La Belgique occupée. L'ouvrage était l'œuvre d'un tandem original qui associait un jeune historien, chercheur au Centre de Recherches et d'Études historiques de la Seconde Guerre mondiale et un docteur en droit, par ailleurs co-fondateur du CRISP. Cette parution marquera le véritable démarrage de l'historiographie de la Seconde Guerre mondiale. L'ouvrage répondait incontestablement à une attente du public et allait susciter échos, débats et comptes rendus passionnés et passionnants dans un pays où l'on déplore plutôt l'absence de la culture de débats. L'ouvrage inscrit la période de la guerre dans la continuité, démontrant combien les attitudes de 1940 ne sont compréhensibles que dans la foulée des années trente. Il met en lumière le comportement de groupes jusqu'alors peu connus, depuis le VNV jusqu'aux communistes, en passant par les militants wallons. Mais il insiste également sur un fait capital : "le déroulement de l'occupation met en jeu les mêmes forces politiques, économiques, sociales et culturelles qui façonnent la société belge en temps normal". Si l'ouvrage a bénéficié d'un large écho favorable tant dans la communauté scientifique que dans le grand public, il n'a pourtant jamais obtenu le prestigieux Prix Pierlot. Le socialiste Paul-Henri Spaak, qui n'appréciait guère l'ouvrage, a usé de toute son influence pour qu'il en soit ainsi.
Il est également intéressant d'appréhender L'An 40 en regard de l'histoire du XXe siècle. Ce n'est qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale que cette discipline à part entière s'est véritablement développée. Les historiens ont dû improviser de nouvelles méthodes, se sont frottés à l'histoire orale tout en s'interrogeant sur la légitimité de cette démarche. Comment écrire une histoire qui n'est pas enseignée dans les universités ?
Près de trente-cinq ans plus tard, bien des travaux ont complété le tableau. L'An 40 reste pourtant un ouvrage incontournable, tant au nord qu'au sud du pays. Il apparaît d'ailleurs clairement qu'à l'aube des années 1970, les sociétés wallonne, flamande et francophone avaient des regards beaucoup plus consensuels sur le passé qu'aujourd'hui. Pourtant, la communauté des historiens continue d'avoir une analyse assez proche sur ce passé, à l'inverse des sociétés qui semblent actuellement porter des regards résolument différents sur la Seconde Guerre mondiale. |
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