[article] Les figures sombres de l’histoire de Belgique [texte imprimé] / Pierre Havaux, Auteur ; Olivier Rogeau, Auteur . - 2013 . - p. 42-50. Langues : Français ( fre) in Le Vif / L'Express > 2 [11/01/2013] . - p. 42-50
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316.47 Relation sociale . Violence . Torture 929 Biographies et témoignages 94(493) Histoire de la Belgique
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Usés, déclassés, démystifiés les « héros » du Panthéon national ? Sans doute. Intéressons-nous donc plutôt aux méchants, aux maudits, aux pestiférés de l’histoire de nos régions. A ces tyrans, ces bourreaux et ces personnages impopulaires qui n’ont jamais eu de piédestal ou en sont tombés.
Pour fonder la légitimité de la nation belge naissante ou menacée des XIXe et XXe siècles, les livres d’histoire, les romans populaires et les manuels scolaires ont fait la part belle à une brochette de personnages fondateurs, de grands souverains et de figures emblématiques de la résistance « belge » : Ambiorix, Charlemagne, Pierre l’Ermite, Godefroid de Bouillon, Jacques van Artevelde, les comtes d’Egmont et de Hornes, les archiducs Albert et Isabelle, le Roi-Chevalier... La plupart d’entre eux, glorifiés par la légende, ont leur statue dans nos cités et hantent encore notre passé, tel qu’il est vulgarisé. Mais nos provinces ont aussi leurs anti-héros, leurs despotes peu éclairés, leurs traîtres à la patrie. Il arrive d’ailleurs qu’un « héros » d’hier, confronté à la critique historique, bascule dans le camp des « monstres ».
Notre choix, dont nous assumons la subjectivité, s’est porté sur douze figures noires de la mémoire nationale. Quelques noms sont immédiatement venus à l’esprit des auteurs de ce dossier. Au premier rang de ces bad boys : le duc d’Albe. Gouverneur austère, il est toujours perçu comme le symbole de la répression dans les Pays-Bas du XVIe siècle. Encore faut-il nuancer : les historiens contemporains font valoir, à sa décharge, qu’il était un « homme de son temps » et un « stratège méritant ».
Plus près de nous, Léopold II s’impose comme l’un des souverains les plus controversés de l’histoire de Belgique. Un « roi maudit » qui a ses thuriféraires mais reste poursuivi par ses fantômes congolais. Au XXe siècle, dans un autre registre, celui du traître à la patrie, c’est Degrelle qui sort du rang. Après avoir perturbé la vie politique des années 1936-1939, le chef de Rex a confondu anticommunisme et soutien au nazisme. Dès le début de l’Occupation, il collabore, puis fonde la Légion Wallonie et participe, sous l’uniforme SS, aux combats sur le front de l’Est.
Pour compléter la liste, il a fallu trancher. Sans remonter le temps au-delà de Charles le Téméraire, qui a mis à sac Dinant et Liège. Exit, donc, César, exterminateur des Eburons, ou Godefroid de Bouillon, le saint croisé désormais considéré par les spécialistes comme un seigneur rapace et violent. Alors, qui choisir ? Voici les douze « méchants » retenus, aux profils très divers.
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articles :
Les figures sombres de l’histoire de Belgique
Persécuteurs ou rois maudits, despotes peu éclairés ou traîtres à la patrie, qui sont les « méchants » de l’histoire belge ? Portraits de douze figures noires de la mémoire nationale.
Charles Le Téméraire :Sans pitié pour Liège et Dinant
Dinant bombardée, pillée et incendiée, Liège matée et privée de ses libertés, les insurgés bannis ou jetés dans la Meuse... : les deux villes ont payé très cher leur opposition au Téméraire.
Duc d’Albe : Tyran sanguinaire par obéissance
Son nom a fait frémir des générations d’écoliers. Il symbolise la répression sanglante qui s’est abattue sur nos régions au XVIe siècle. Mais les historiens d’aujourd’hui rendent justice au duc d’Albe.
Comte de Tilly : Le général la bavure
Jean t’Serclaes, comte de Tilly, ne méritait pas ce poids sur la conscience. La réputation du grand chef wallon de la guerre de Trente Ans est à jamais entachée de l’atroce sac de Magdebourg.
Charles II : L’ensorcelé face au Roi-Soleil
Charleroi porte son nom. Le plus laid et le plus dégénéré de nos souverains a eu un règne désastreux. Il coïncide avec celui de Louis XIV, qui nous enlève de nombreuses villes et régions.
Guillaume Ier : L’Orange au goût amer
Autoritaire et intransigeant, le fils du dernier stadhouder de la Maison d’Orange s’est rendu de plus en plus impopulaire aux yeux des Belges. Au point de les conduire à l’insurrection.
Maréchal de Villeroi : L’affreux incendiaire de Bruxelles
Un bien triste sire que ce maréchal de Villeroi : pour redorer son blason auprès d’un Louis XIV furibard, le piètre stratège français se défoule sur Bruxelles par un bombardement inutile.
Général Chassé : Bourreau d’Anvers
En bombardant Anvers en octobre 1830, il fait couler un « fleuve de feu et de sang » entre Belges et Hollandais.
Léopold II : Le géant déboulonné
Léopold II n’a pas fait beaucoup d’efforts pour se faire aimer de son peuple. « Je suis le souverain d’un petit pays et de petites gens », assurait-il. Un roi maudit poursuivi, encore aujourd’hui, par ses fantômes congolais.
Henri De Man : L’égarement du gourou socialiste
Le monde socialiste a rayé son nom de ses tablettes. Henri De Man en a pourtant été la brillante tête pensante. C’était avant que le président du POB ne vire en « collabo de gauche ».
Léon Rom : Un amateur de têtes coupées
Léon Degrelle : Le collabo hors normes
Resté fidèle au nazisme jusqu’à sa mort, le chef de Rex symbolise, à lui seul, la collaboration francophone avec l’occupant allemand. Retour sur le « mythe Degrelle ».
August Borms : Deux fois traître à la patrie
Servir l’occupant allemand durant les deux guerres mondiales, ça ne pardonne pas. August Borms, symbole du combat flamingant dévoyé et collabo récidiviste, finit au poteau d’exécution.
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Permalink : |
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[article]
Titre : |
Les figures sombres de l’histoire de Belgique |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Pierre Havaux, Auteur ; Olivier Rogeau, Auteur |
Année de publication : |
2013 |
Article en page(s) : |
p. 42-50 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
316.47 Relation sociale . Violence . Torture 929 Biographies et témoignages 94(493) Histoire de la Belgique
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Résumé : |
Usés, déclassés, démystifiés les « héros » du Panthéon national ? Sans doute. Intéressons-nous donc plutôt aux méchants, aux maudits, aux pestiférés de l’histoire de nos régions. A ces tyrans, ces bourreaux et ces personnages impopulaires qui n’ont jamais eu de piédestal ou en sont tombés.
Pour fonder la légitimité de la nation belge naissante ou menacée des XIXe et XXe siècles, les livres d’histoire, les romans populaires et les manuels scolaires ont fait la part belle à une brochette de personnages fondateurs, de grands souverains et de figures emblématiques de la résistance « belge » : Ambiorix, Charlemagne, Pierre l’Ermite, Godefroid de Bouillon, Jacques van Artevelde, les comtes d’Egmont et de Hornes, les archiducs Albert et Isabelle, le Roi-Chevalier... La plupart d’entre eux, glorifiés par la légende, ont leur statue dans nos cités et hantent encore notre passé, tel qu’il est vulgarisé. Mais nos provinces ont aussi leurs anti-héros, leurs despotes peu éclairés, leurs traîtres à la patrie. Il arrive d’ailleurs qu’un « héros » d’hier, confronté à la critique historique, bascule dans le camp des « monstres ».
Notre choix, dont nous assumons la subjectivité, s’est porté sur douze figures noires de la mémoire nationale. Quelques noms sont immédiatement venus à l’esprit des auteurs de ce dossier. Au premier rang de ces bad boys : le duc d’Albe. Gouverneur austère, il est toujours perçu comme le symbole de la répression dans les Pays-Bas du XVIe siècle. Encore faut-il nuancer : les historiens contemporains font valoir, à sa décharge, qu’il était un « homme de son temps » et un « stratège méritant ».
Plus près de nous, Léopold II s’impose comme l’un des souverains les plus controversés de l’histoire de Belgique. Un « roi maudit » qui a ses thuriféraires mais reste poursuivi par ses fantômes congolais. Au XXe siècle, dans un autre registre, celui du traître à la patrie, c’est Degrelle qui sort du rang. Après avoir perturbé la vie politique des années 1936-1939, le chef de Rex a confondu anticommunisme et soutien au nazisme. Dès le début de l’Occupation, il collabore, puis fonde la Légion Wallonie et participe, sous l’uniforme SS, aux combats sur le front de l’Est.
Pour compléter la liste, il a fallu trancher. Sans remonter le temps au-delà de Charles le Téméraire, qui a mis à sac Dinant et Liège. Exit, donc, César, exterminateur des Eburons, ou Godefroid de Bouillon, le saint croisé désormais considéré par les spécialistes comme un seigneur rapace et violent. Alors, qui choisir ? Voici les douze « méchants » retenus, aux profils très divers.
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Les figures sombres de l’histoire de Belgique
Persécuteurs ou rois maudits, despotes peu éclairés ou traîtres à la patrie, qui sont les « méchants » de l’histoire belge ? Portraits de douze figures noires de la mémoire nationale.
Charles Le Téméraire :Sans pitié pour Liège et Dinant
Dinant bombardée, pillée et incendiée, Liège matée et privée de ses libertés, les insurgés bannis ou jetés dans la Meuse... : les deux villes ont payé très cher leur opposition au Téméraire.
Duc d’Albe : Tyran sanguinaire par obéissance
Son nom a fait frémir des générations d’écoliers. Il symbolise la répression sanglante qui s’est abattue sur nos régions au XVIe siècle. Mais les historiens d’aujourd’hui rendent justice au duc d’Albe.
Comte de Tilly : Le général la bavure
Jean t’Serclaes, comte de Tilly, ne méritait pas ce poids sur la conscience. La réputation du grand chef wallon de la guerre de Trente Ans est à jamais entachée de l’atroce sac de Magdebourg.
Charles II : L’ensorcelé face au Roi-Soleil
Charleroi porte son nom. Le plus laid et le plus dégénéré de nos souverains a eu un règne désastreux. Il coïncide avec celui de Louis XIV, qui nous enlève de nombreuses villes et régions.
Guillaume Ier : L’Orange au goût amer
Autoritaire et intransigeant, le fils du dernier stadhouder de la Maison d’Orange s’est rendu de plus en plus impopulaire aux yeux des Belges. Au point de les conduire à l’insurrection.
Maréchal de Villeroi : L’affreux incendiaire de Bruxelles
Un bien triste sire que ce maréchal de Villeroi : pour redorer son blason auprès d’un Louis XIV furibard, le piètre stratège français se défoule sur Bruxelles par un bombardement inutile.
Général Chassé : Bourreau d’Anvers
En bombardant Anvers en octobre 1830, il fait couler un « fleuve de feu et de sang » entre Belges et Hollandais.
Léopold II : Le géant déboulonné
Léopold II n’a pas fait beaucoup d’efforts pour se faire aimer de son peuple. « Je suis le souverain d’un petit pays et de petites gens », assurait-il. Un roi maudit poursuivi, encore aujourd’hui, par ses fantômes congolais.
Henri De Man : L’égarement du gourou socialiste
Le monde socialiste a rayé son nom de ses tablettes. Henri De Man en a pourtant été la brillante tête pensante. C’était avant que le président du POB ne vire en « collabo de gauche ».
Léon Rom : Un amateur de têtes coupées
Léon Degrelle : Le collabo hors normes
Resté fidèle au nazisme jusqu’à sa mort, le chef de Rex symbolise, à lui seul, la collaboration francophone avec l’occupant allemand. Retour sur le « mythe Degrelle ».
August Borms : Deux fois traître à la patrie
Servir l’occupant allemand durant les deux guerres mondiales, ça ne pardonne pas. August Borms, symbole du combat flamingant dévoyé et collabo récidiviste, finit au poteau d’exécution.
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