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Auteur Bénédicte Rochet |
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L'Administration belge sous l'Occupation / Bénédicte Rochet in Bulletin du Cegesoma (30-50), 39 (été 2005)
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 40826/1 p/5386 Périodique Libre-accès Périodiques Disponible Une Résistance à l'ombre des écrans / Bénédicte Rochet in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP), 15 (2005)
[article] Une Résistance à l'ombre des écrans : Le gouvernement belge et les actualités filmées de la libération, septembre 1944-janvier 1946 [texte imprimé] / Bénédicte Rochet, Auteur . - 2005 . - pp. 387-411.
Article en français - Résumé en néerlandais et en anglais
Langues : Français (fre)
in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) > 15 (2005) . - pp. 387-411
Catégories : 070 Presse Journalisme Médias
32(493) Politique de la Belgique
32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique
321 Formes de l'organisation politique
342.5 Organes de l'Etat
94(493)"19" Histoire de la Belgique au XXe siècle
94(493)"1939/45" Résistance BelgiqueRésumé : Au lendemain de la libération, la Résistance dispose auprès de la population d'un poids moral de forte intensité. Porte flambeau du patriotisme et de la justice envers les traîtres, elle semble être la seule représentante possible de la démocratie et de l'État face à un gouvernement de retour d'exil complètement dépassé par la réalité de la situation belge. Pourtant, cette Résistance, glorifiée jusqu'à nos jours, paraît absente de la scène politique et publique belge des premiers mois de la libération. Dans ses écrits, J. Gotovitch a analysé et mesuré les causes et conséquences de cette absence. Dès son retour, le gouvernement Pierlot met en place une politique de 'containment' qui vise dans un premier temps à encadrer les forces armées de la Résistance et ensuite à les dénigrer. Différentes mesures gouvernementales et alliées, un contexte socio-politique tendu, des manifestations ponctuées par de violents incidents mettent fin après novembre 44 à toute participation de la Résistance dans la gestion de l'État.
Cette campagne de refoulement de la Résistance transperce dans la presse filmée de la libération, mise sous contrôle militaire (belge et allié) et gouvernemental. Suite à un accord entre le gouvernement belge et les alliés ango-saxons en juillet 44, Le Monde libre est le seul et unique journal d'actualités filmées autorisé dans les cinémas belges du 15 septembre 1944 au 28 décembre 1945. Il est entièrement monté et commenté à Londres par un comité tripartite (anglais-américain-belge) où le délégué belge est sous la tutelle du gouvernement. La propagande de guerre ne s'achève pas avec la libération, il s'agit encore, au moins, de glorifier les héros, d'honorer les victimes de guerre et de convaincre la population des valeurs de la Nation. La Résistance belge, pourtant entrée dans la mémoire collective comme 'le' symbole de tout un pays qui résiste à l'envahisseur, n'existe pour ainsi dire pas dans les sujets du Monde libre choisis et montés à Londres. Ce "partenaire inutile, encombrant et dangereux" est à peine évoqué dans les actualités filmées projetées sur les écrans de la libération. En conformité avec la stratégie politique menée par le gouvernement belge, l'image héroïque de la Résistance est altérée, pour ne pas dire supprimée, dans les actualités. Si les 78 éditions du Monde libre mettent en exergue la guerre et principalement la geste héroïque, elles le font dans un cadre militaire stricto sensu. L'armée régulière belge en pleine reconstruction occupe la place de vedette sur les écrans, elle fait l'objet de toutes les attentions. L'armée est présentée sous un jour qui ne peut susciter que fierté, chauvinisme cocardier et l'envie de s'engager. Par son image, elle est chargée de rétablir toute la cohésion sociale et le redressement du pays… Les actualistes privilégient les hauts faits d'armes de ces combattants d'Angleterre qu'ils associent à ceux de 1830 et de 14-18.
Les raisons de cette mise sous le boisseau de la Résistance face à une image glorifiante de l'armée régulière dans les actualités filmées Le Monde libre peuvent se trouver à la fois dans le contexte politique des années 44-45 (campagne gouvernementale, manque d'homogénéité de la résistance…) mais également dans le profil des producteurs, réalisateurs, techniciens et censeurs des actualités filmées. Les actualités cinématographiques sont une instrumentalisation de 'l'effet de réel' qui renvoie à la conception voulue par le producteur. Tous les éléments visuels et sonores ne sont pas neutres, ils induisent la définition et le statut de l'événement considéré. Ce qui est vrai en période de paix, l'est bien plus encore en période de guerre lorsque le gouvernement contrôle ces images. Ces actualités forment la 'culture visuelle' d'une société et une analyse du métrage belge introduit dans Le Monde libre permet d'éclairer la stratégie implicite des actualistes pour façonner l'opinion publique belge.Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di [article]
Titre : Une Résistance à l'ombre des écrans : Le gouvernement belge et les actualités filmées de la libération, septembre 1944-janvier 1946 Type de document : texte imprimé Auteurs : Bénédicte Rochet, Auteur Année de publication : 2005 Article en page(s) : pp. 387-411 Note générale : Article en français - Résumé en néerlandais et en anglais Langues : Français (fre) Catégories : 070 Presse Journalisme Médias
32(493) Politique de la Belgique
32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique
321 Formes de l'organisation politique
342.5 Organes de l'Etat
94(493)"19" Histoire de la Belgique au XXe siècle
94(493)"1939/45" Résistance BelgiqueRésumé : Au lendemain de la libération, la Résistance dispose auprès de la population d'un poids moral de forte intensité. Porte flambeau du patriotisme et de la justice envers les traîtres, elle semble être la seule représentante possible de la démocratie et de l'État face à un gouvernement de retour d'exil complètement dépassé par la réalité de la situation belge. Pourtant, cette Résistance, glorifiée jusqu'à nos jours, paraît absente de la scène politique et publique belge des premiers mois de la libération. Dans ses écrits, J. Gotovitch a analysé et mesuré les causes et conséquences de cette absence. Dès son retour, le gouvernement Pierlot met en place une politique de 'containment' qui vise dans un premier temps à encadrer les forces armées de la Résistance et ensuite à les dénigrer. Différentes mesures gouvernementales et alliées, un contexte socio-politique tendu, des manifestations ponctuées par de violents incidents mettent fin après novembre 44 à toute participation de la Résistance dans la gestion de l'État.
Cette campagne de refoulement de la Résistance transperce dans la presse filmée de la libération, mise sous contrôle militaire (belge et allié) et gouvernemental. Suite à un accord entre le gouvernement belge et les alliés ango-saxons en juillet 44, Le Monde libre est le seul et unique journal d'actualités filmées autorisé dans les cinémas belges du 15 septembre 1944 au 28 décembre 1945. Il est entièrement monté et commenté à Londres par un comité tripartite (anglais-américain-belge) où le délégué belge est sous la tutelle du gouvernement. La propagande de guerre ne s'achève pas avec la libération, il s'agit encore, au moins, de glorifier les héros, d'honorer les victimes de guerre et de convaincre la population des valeurs de la Nation. La Résistance belge, pourtant entrée dans la mémoire collective comme 'le' symbole de tout un pays qui résiste à l'envahisseur, n'existe pour ainsi dire pas dans les sujets du Monde libre choisis et montés à Londres. Ce "partenaire inutile, encombrant et dangereux" est à peine évoqué dans les actualités filmées projetées sur les écrans de la libération. En conformité avec la stratégie politique menée par le gouvernement belge, l'image héroïque de la Résistance est altérée, pour ne pas dire supprimée, dans les actualités. Si les 78 éditions du Monde libre mettent en exergue la guerre et principalement la geste héroïque, elles le font dans un cadre militaire stricto sensu. L'armée régulière belge en pleine reconstruction occupe la place de vedette sur les écrans, elle fait l'objet de toutes les attentions. L'armée est présentée sous un jour qui ne peut susciter que fierté, chauvinisme cocardier et l'envie de s'engager. Par son image, elle est chargée de rétablir toute la cohésion sociale et le redressement du pays… Les actualistes privilégient les hauts faits d'armes de ces combattants d'Angleterre qu'ils associent à ceux de 1830 et de 14-18.
Les raisons de cette mise sous le boisseau de la Résistance face à une image glorifiante de l'armée régulière dans les actualités filmées Le Monde libre peuvent se trouver à la fois dans le contexte politique des années 44-45 (campagne gouvernementale, manque d'homogénéité de la résistance…) mais également dans le profil des producteurs, réalisateurs, techniciens et censeurs des actualités filmées. Les actualités cinématographiques sont une instrumentalisation de 'l'effet de réel' qui renvoie à la conception voulue par le producteur. Tous les éléments visuels et sonores ne sont pas neutres, ils induisent la définition et le statut de l'événement considéré. Ce qui est vrai en période de paix, l'est bien plus encore en période de guerre lorsque le gouvernement contrôle ces images. Ces actualités forment la 'culture visuelle' d'une société et une analyse du métrage belge introduit dans Le Monde libre permet d'éclairer la stratégie implicite des actualistes pour façonner l'opinion publique belge.Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) > 15 (2005) . - pp. 387-411Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 40545/1 p/5213 Périodique Libre-accès Périodiques Disponible