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Les "traîtres" devant la justice militaire / Guillaume Baclin in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP), 20 (décembre 2008)
[article] Les "traîtres" devant la justice militaire : L'activité du conseil de guerre de Mons au sortir de la Grande Guerre, 1918-1919 [texte imprimé] / Guillaume Baclin, Auteur . - 2009 . - pp. 15-47.
Langues : Français (fre)
in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) > 20 (décembre 2008) . - pp. 15-47
Catégories : 343.1 Justice pénale. Instruction pénale. Procédure pénale
353(493) Hainaut, province
94(100)"1914/18" Histoire Première Guerre mondiale
Collaboration Première Guerre mondialeRésumé : Samenvattingen / Résumés / Summaries
La fin de la Première Guerre mondiale constitue un tournant décisif dans l’histoire de la Belgique. Ébranlé par quatre années de conflit et d’occupation de la majeure partie de son territoire, l’État belge entame une reconstruction particulièrement complexe de sa légitimité. Le rôle de l’appareil judiciaire au sein de ce processus est essentiel. La guerre s’est achevée sur de lourdes tensions. Le ressentiment de la population, à l’encontre de ceux qui ont trahi leur patrie, les ‘inciviques’, est énorme. L’exigence d’une répression sévère apparaît dès les premiers jours de la Libération.
Si l’essentiel de ce travail judiciaire est l’oeuvre des cours d’assises et des tribunaux correctionnels, il échoit à la justice militaire dans les premiers mois suivant l’armistice. Cette contribution analyse, à travers l’exemple hennuyer, la mise en oeuvre de la répression de ‘l’incivisme’ par les tribunaux militaires. À travers des sources originales (dossiers judiciaires, presse et statistiques pénales), la problématique s’organise autour des questions de légitimité et d’activité des conseils de guerre.
Les deux premières parties de cet article décrivent succinctement l’atmosphère vengeresse de la fin de la guerre dans la province du Hainaut et font le point sur les premiers travaux réalisés sur la problématique de la répression de ‘l’incivisme’, laissant apparaître certaines carences concernant la courte période durant laquelle la justice militaire a la main (novembre 1918-mai 1919).
La troisième partie constitue l’essentiel de l’article. Après avoir détaillé l’évolution législative et institutionnelle de la question durant le conflit, l’action de l’auditeur militaire et du conseil de guerre du Hainaut est examinée. L’aspect transitoire de la juridiction militaire ressort nettement de l’analyse. Pratiquement 70 % des affaires n’aboutissent pas à une conclusion à Mons. La majorité d’entre elles est transmise à la justice ordinaire, qui retrouve ses compétences à la fin du mois d’avril 1919. La légitimité des décisions du tribunal militaire divise opinion publique, magistrature et pouvoir politique. La première apprécie, outre le prestige des militaires, la célérité et la ‘justesse’ des sentences, les autres contestent notamment la non-séparation de la poursuite et de l’instruction dans le cadre militaire, ainsi que l’inexpérience juridique des jurés militaires.
La dernière partie replace le cas hennuyer dans le cadre national, démontrant la part minime de la répression de l’incivisme dans la globalité du travail des conseils de guerre. Elle révèle par ailleurs la spécificité des affaires jugées dans les provinces wallonnes (Hainaut, Namur, Liège-Luxembourg) et le taux de condamnation hennuyer nettement inférieur à celui de l’ensemble du pays.
Cet article met en lumière le paradoxe entre la réception populaire de la répression de ‘l’incivisme’ par la justice militaire et ses résultats concrets, notamment en comparaison avec ceux des justices ordinaires, nettement plus critiqués. Il engage par ailleurs à une étude globale de l’activité de la justice militaire, notamment au vu des disparités provinciales observées.Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di [article]
Titre : Les "traîtres" devant la justice militaire : L'activité du conseil de guerre de Mons au sortir de la Grande Guerre, 1918-1919 Type de document : texte imprimé Auteurs : Guillaume Baclin, Auteur Année de publication : 2009 Article en page(s) : pp. 15-47 Langues : Français (fre) Catégories : 343.1 Justice pénale. Instruction pénale. Procédure pénale
353(493) Hainaut, province
94(100)"1914/18" Histoire Première Guerre mondiale
Collaboration Première Guerre mondialeRésumé : Samenvattingen / Résumés / Summaries
La fin de la Première Guerre mondiale constitue un tournant décisif dans l’histoire de la Belgique. Ébranlé par quatre années de conflit et d’occupation de la majeure partie de son territoire, l’État belge entame une reconstruction particulièrement complexe de sa légitimité. Le rôle de l’appareil judiciaire au sein de ce processus est essentiel. La guerre s’est achevée sur de lourdes tensions. Le ressentiment de la population, à l’encontre de ceux qui ont trahi leur patrie, les ‘inciviques’, est énorme. L’exigence d’une répression sévère apparaît dès les premiers jours de la Libération.
Si l’essentiel de ce travail judiciaire est l’oeuvre des cours d’assises et des tribunaux correctionnels, il échoit à la justice militaire dans les premiers mois suivant l’armistice. Cette contribution analyse, à travers l’exemple hennuyer, la mise en oeuvre de la répression de ‘l’incivisme’ par les tribunaux militaires. À travers des sources originales (dossiers judiciaires, presse et statistiques pénales), la problématique s’organise autour des questions de légitimité et d’activité des conseils de guerre.
Les deux premières parties de cet article décrivent succinctement l’atmosphère vengeresse de la fin de la guerre dans la province du Hainaut et font le point sur les premiers travaux réalisés sur la problématique de la répression de ‘l’incivisme’, laissant apparaître certaines carences concernant la courte période durant laquelle la justice militaire a la main (novembre 1918-mai 1919).
La troisième partie constitue l’essentiel de l’article. Après avoir détaillé l’évolution législative et institutionnelle de la question durant le conflit, l’action de l’auditeur militaire et du conseil de guerre du Hainaut est examinée. L’aspect transitoire de la juridiction militaire ressort nettement de l’analyse. Pratiquement 70 % des affaires n’aboutissent pas à une conclusion à Mons. La majorité d’entre elles est transmise à la justice ordinaire, qui retrouve ses compétences à la fin du mois d’avril 1919. La légitimité des décisions du tribunal militaire divise opinion publique, magistrature et pouvoir politique. La première apprécie, outre le prestige des militaires, la célérité et la ‘justesse’ des sentences, les autres contestent notamment la non-séparation de la poursuite et de l’instruction dans le cadre militaire, ainsi que l’inexpérience juridique des jurés militaires.
La dernière partie replace le cas hennuyer dans le cadre national, démontrant la part minime de la répression de l’incivisme dans la globalité du travail des conseils de guerre. Elle révèle par ailleurs la spécificité des affaires jugées dans les provinces wallonnes (Hainaut, Namur, Liège-Luxembourg) et le taux de condamnation hennuyer nettement inférieur à celui de l’ensemble du pays.
Cet article met en lumière le paradoxe entre la réception populaire de la répression de ‘l’incivisme’ par la justice militaire et ses résultats concrets, notamment en comparaison avec ceux des justices ordinaires, nettement plus critiqués. Il engage par ailleurs à une étude globale de l’activité de la justice militaire, notamment au vu des disparités provinciales observées.Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) > 20 (décembre 2008) . - pp. 15-47Réservation
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