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Auteur Éric Michaud (1948-....) |
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Les invasions barbares : une généalogie de l'histoire de l'art [texte imprimé] / Éric Michaud (1948-....), Auteur . - Paris : Gallimard, 2015 . - 1 vol. (304 p.) : ill. ; 21 cm. - (NRF essais, ISSN 0993-4685) .
ISBN : 978-2-07-012265-3
Index
Langues : Français (fre)
Catégories : 323.118 Racisme. Rejet. Préjugés. Discriminations. Ségrégation raciale. Xénophobie
7.0 Art en général
7.05 Utilisation de l'artIndex. décimale : 323.12 Racisme / Antiracisme Résumé : 4e de couverture
L’histoire de l’art a commencé avec les invasions barbares.
Vers 1800, ces invasions sont devenues soudainement l’événement décisif par lequel l’Occident se serait engagé dans la modernité : le sang neuf des races du Nord, tout en conservant l’ancien, aurait apporté un art nouveau, nécessairement antiromain et anticlassique, et dont l’héritage était encore manifeste en Europe.
Ce récit fantastique, inséparable de la formation des États-nations et de la montée des nationalismes en Europe, se fondait sur le double postulat de l’homogénéité et de la continuité des peuples «étrangers» : il fit bientôt tomber les styles artistiques sous la dépendance du sang et de la race. L’histoire de l’art associa ses objets à des groupes raciaux en s’appuyant sur quelques singularités visibles : tantôt leurs qualités «tactiles» ou «optiques» les dénonçaient comme «latins» ou «germains», tantôt la prédominance des éléments linéaires trahissait une origine méridionale, quand le «pictural» indiquait clairement une provenance germanique ou nordique. Les musées, pour finir, regroupèrent les productions des beaux-arts selon leur provenance géographique et l’appartenance «ethnique» de leurs créateurs.
Il serait parfaitement vain de chercher à démontrer que l’histoire de l’art fut une discipline raciste : elle ne l’aura été ni plus ni moins que les autres sciences sociales qui, toutes, furent touchées ou orientées par la pensée raciale visant à classer et hiérarchiser les hommes en fonction de traits somatiques et psychologiques qui leur étaient attribués. Mais, montre Éric Michaud, les liens qu’elle a tissés entre les hommes et leurs objets artistiques ne sont pas encore tranchés : l’opinion la plus commune sur l’art est qu’il incarne au mieux le génie des peuples.
Aujourd’hui encore, sur le marché mondialisé, la provenance ethnico-raciale exhibée des œuvres – «Black», «African American», «Latino» ou «Native American» – donne à ces objets d’échange une plus-value estimable. Ainsi s’expose en permanence une concurrence des «races» qui n’est jamais que la même qui présida aux commencements de l’histoire de l’art.Note de contenu : Table :
Introduction : sur un fantasme de filiation
I. Du « goût des nations » au « style de race »
Du goût au style : Transmission sociale et transmission biologique, 37 — « Comme un seul homme », 46 — Races, peuples, nations : porosité et confusions, 54 — Giovanni Morelli : les indices de la race, 59.
II.Automimésis et dieux autoportraits
L'invention du profil grec, 68 — Dieux autoportraits et automimésis, 87 — « Circulus naturel », 94 — Le principe physiognomonique, 104.
III. Les invasions barbares ou la racialisation de l'histoire de l'art
Débarbariser les Barbares, 115 — Inversions romantiques, 123 — « La longue et obscure incubation barbare », 129 — Le Kunstwollen des Germains et le temps stratifié, 134.
IV. Un nouveau Barbare : le Juif sans art
« Une caricature hideuse de l'esprit allemand », 145 — Portraits du vide, 149 — «Un laid petit Juif», 157 — Le Juif « destructeur de culture », 162 — Une race issue du désert, 168.
V. Le sang des Barbares : style et hérédité
Mélange des langues, mélange des races, 175 — Évolution : de la tactilité antique du Sud à l'opticalité moderne du Nord, 179 — Les origines du gothique et le sang des Barbares, 183 •— Atavisme, réveils et survivances, 194 — Le « sentiment national de la forme » et le corps de la race, 204 — « Retrouver les anciens peuples dans les modernes » : constantes artistiques et persistance des races, 211.
Épilogue : Vethnicisation de Vart contemporain225
APPENDICES
Remerciements
Notes
Index
Table des illustrations
Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : Les invasions barbares : une généalogie de l'histoire de l'art Type de document : texte imprimé Auteurs : Éric Michaud (1948-....), Auteur Editeur : Paris : Gallimard Année de publication : 2015 Collection : NRF essais, ISSN 0993-4685 Importance : 1 vol. (304 p.) Présentation : ill. Format : 21 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-07-012265-3 Note générale : Index Langues : Français (fre) Catégories : 323.118 Racisme. Rejet. Préjugés. Discriminations. Ségrégation raciale. Xénophobie
7.0 Art en général
7.05 Utilisation de l'artIndex. décimale : 323.12 Racisme / Antiracisme Résumé : 4e de couverture
L’histoire de l’art a commencé avec les invasions barbares.
Vers 1800, ces invasions sont devenues soudainement l’événement décisif par lequel l’Occident se serait engagé dans la modernité : le sang neuf des races du Nord, tout en conservant l’ancien, aurait apporté un art nouveau, nécessairement antiromain et anticlassique, et dont l’héritage était encore manifeste en Europe.
Ce récit fantastique, inséparable de la formation des États-nations et de la montée des nationalismes en Europe, se fondait sur le double postulat de l’homogénéité et de la continuité des peuples «étrangers» : il fit bientôt tomber les styles artistiques sous la dépendance du sang et de la race. L’histoire de l’art associa ses objets à des groupes raciaux en s’appuyant sur quelques singularités visibles : tantôt leurs qualités «tactiles» ou «optiques» les dénonçaient comme «latins» ou «germains», tantôt la prédominance des éléments linéaires trahissait une origine méridionale, quand le «pictural» indiquait clairement une provenance germanique ou nordique. Les musées, pour finir, regroupèrent les productions des beaux-arts selon leur provenance géographique et l’appartenance «ethnique» de leurs créateurs.
Il serait parfaitement vain de chercher à démontrer que l’histoire de l’art fut une discipline raciste : elle ne l’aura été ni plus ni moins que les autres sciences sociales qui, toutes, furent touchées ou orientées par la pensée raciale visant à classer et hiérarchiser les hommes en fonction de traits somatiques et psychologiques qui leur étaient attribués. Mais, montre Éric Michaud, les liens qu’elle a tissés entre les hommes et leurs objets artistiques ne sont pas encore tranchés : l’opinion la plus commune sur l’art est qu’il incarne au mieux le génie des peuples.
Aujourd’hui encore, sur le marché mondialisé, la provenance ethnico-raciale exhibée des œuvres – «Black», «African American», «Latino» ou «Native American» – donne à ces objets d’échange une plus-value estimable. Ainsi s’expose en permanence une concurrence des «races» qui n’est jamais que la même qui présida aux commencements de l’histoire de l’art.Note de contenu : Table :
Introduction : sur un fantasme de filiation
I. Du « goût des nations » au « style de race »
Du goût au style : Transmission sociale et transmission biologique, 37 — « Comme un seul homme », 46 — Races, peuples, nations : porosité et confusions, 54 — Giovanni Morelli : les indices de la race, 59.
II.Automimésis et dieux autoportraits
L'invention du profil grec, 68 — Dieux autoportraits et automimésis, 87 — « Circulus naturel », 94 — Le principe physiognomonique, 104.
III. Les invasions barbares ou la racialisation de l'histoire de l'art
Débarbariser les Barbares, 115 — Inversions romantiques, 123 — « La longue et obscure incubation barbare », 129 — Le Kunstwollen des Germains et le temps stratifié, 134.
IV. Un nouveau Barbare : le Juif sans art
« Une caricature hideuse de l'esprit allemand », 145 — Portraits du vide, 149 — «Un laid petit Juif», 157 — Le Juif « destructeur de culture », 162 — Une race issue du désert, 168.
V. Le sang des Barbares : style et hérédité
Mélange des langues, mélange des races, 175 — Évolution : de la tactilité antique du Sud à l'opticalité moderne du Nord, 179 — Les origines du gothique et le sang des Barbares, 183 •— Atavisme, réveils et survivances, 194 — Le « sentiment national de la forme » et le corps de la race, 204 — « Retrouver les anciens peuples dans les modernes » : constantes artistiques et persistance des races, 211.
Épilogue : Vethnicisation de Vart contemporain225
APPENDICES
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Notes
Index
Table des illustrations
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