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Polémiques et controverses autour de la question raciale [document électronique] / Juliette Galonnier, Directeur de publication ; Jules Naudet, Directeur de publication . - La Vie des idées.fr, 2019 . - pages web (consulté le 20/06/2019).
Langues : Français (fre)
Catégories : 03 Dictionnaire. Référence. Adresses. Définitions
3 Sciences sociales
323.118 Racisme. Rejet. Préjugés. Discriminations. Ségrégation raciale. XénophobieRésumé : Texte de présentation du dossier :
Pour offrir à ses lecteurs des clés pour comprendre les polémiques et controverses autour de la question raciale, La Vie des Idées a posé les six mêmes questions à cinq spécialistes en sciences humaines et sociales. Leurs réponses donnent à voir la grande diversité des approches universitaires.
En 2014, La Vie des Idées publiait un dossier intitulé « La race, parlons-en » invitant à discuter des usages de la notion de « race » en sciences sociales. Cinq ans plus tard, en 2019, force est de constater que l’on parle beaucoup de race, mais pas forcément dans les termes du débat scientifique. La question raciale connaît une actualité aiguë et conflictuelle : les controverses se multiplient et s’amplifient autour de l’opportunité de supprimer le mot « race » de la Constitution française, autour d’une fresque jugée raciste à l’Assemblée nationale, autour de la condamnation de l’État français pour contrôle au faciès, autour de réunions non-mixtes organisées par certains syndicats, autour de pièces de théâtre ou d’expositions accusées de reproduire des stéréotypes racistes, autour du fichage ethnique et racial dans des clubs de foot, autour d’une supposée offensive « décoloniale » et « intersectionnelle » sur les bancs de l’université et d’une nouvelle « obsession de la race, du sexe, du genre et de l’identité », etc.
L’animosité des débats qui saturent la sphère médiatique est à la mesure des quiproquos et des malentendus qui entourent les termes de « race » et « racisme », dont les définitions varient en fonction des contextes et des points de vue. Leur porosité sémantique, que vient renforcer leur caractère sulfureux, explique en partie la tournure polémique qu’ont prise plusieurs des débats récents, au cours desquels les protagonistes s’accusent mutuellement d’être « racistes ». Mais la violence des controverses tient surtout aux questionnements profondément politiques que suscite l’examen de la question raciale en France : elle réactive la mémoire du passé colonial, esclavagiste et vichyste, et pose la question de ses ramifications contemporaines. Elle interroge la construction et la perpétuation des inégalités sociales, selon des modalités qui ne seraient pas uniquement celles du genre ou de la classe. Elle pose la question de la responsabilité (individuelle, collective, institutionnelle) et des moyens (juridiques, politiques, linguistiques, intellectuels, redistributifs) à mettre en œuvre pour remédier aux inégalités criantes qui persistent (dans l’accès au logement, à l’emploi, à l’éducation, etc. comme le montrent de nombreuses études). Elle porte enfin sur la définition légitime des individus et des groupes, et sur la reconnaissance ou non des différences pour faire avancer la cause de l’égalité. Les réponses apportées à ces questions dessinent des clivages marqués au sein de l’antiracisme français et du débat citoyen au sens large.
Cependant, la polarisation des débats médiatiques en des termes souvent binaires ne rend pas justice à la complexité des discussions scientifiques et à l’éventail des positions des chercheurs et chercheuses qui traitent de ces sujets. En témoigne ces dernières années la multiplication des séminaires et des colloques consacrés au racisme et à la question raciale ou la parution de nombreux ouvrages et de numéros spéciaux de revue sur la question. Les questionnements qui se dégagent de ces travaux et de ces controverses sont particulièrement riches. Qu’entend-on exactement lorsqu’on parle de « race » et comment faire pour que l’emploi de catégories raciales dans les recherches en sciences sociales ne conduise pas à une réification des phénomènes qu’elles observent ? Quel est le statut de la race par rapport à d’autres catégories du monde social comme le genre ou la classe ? Le racisme est-il le seul fait d’individus malveillants ou est-il inscrit dans les structures de notre société ? La « blanchité » est-elle un concept opératoire dans le contexte français ? L’idéologie républicaine affecte-t-elle notre façon de concevoir ces questions ? La recherche sur la race et le racisme peut-elle et doit-elle se faire indépendamment de considérations politiques et militantes ?
Pour apporter à ses lecteurs et ses lectrices quelques clés de compréhension de ces enjeux, la Vie des Idées a fait appel à cinq chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales qui ont accepté de se prêter au jeu difficile de l’entretien. Une philosophe, une sociologue, un anthropologue, une juriste et une politiste ayant chacun abordé les questions de race et de racisme dans leurs travaux ont ainsi répondu tour à tour aux six mêmes questions. La diversité de leurs réponses révèle qu’il n’y pas une ni même deux, mais bien de multiples façons d’aborder la question raciale en France, en fonction des disciplines, des méthodes et des positionnements.
Les chercheurs et chercheuses qui ont participé au présent dossier ne représentent qu’une fraction du champ académique consacré à ces questions et cette contribution ne saurait prétendre refléter l’extrême diversité des travaux menés dans l’université française.
La série d’entretiens rassemblés ici entend cependant donner à voir une partie de la richesse et de la complexité de ces débats, en espérant qu’elle incitera nos lecteurs et lectrices à s’y pencher de plus près.Note de contenu :
Interviews croisées de
Magali BESSONE est professeure de philosophie politique à l’université Paris 1
Rachida BRAHIM est docteure en sociologie et chercheure associée au Laboratoire Méditerranéen de Sociologie
Gwénaële CALVES est professeure de droit public à l’Université de Cergy-Pontoise
Ary GORDIEN est chargé de recherche en anthropologie au CNRS et membre du CIRESC
et Nonna MAYER est directrice de recherche émérite au CNRS rattachée au Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po
Articles :
1/ Race et intersectionnalité (11 juin 2019)
2/ Racisme structurel et privilège blanc (14 juin 2019)
3/ L’idéologie républicaine et les limites de la neutralité scientifique (18 juin 2019)En ligne : https://laviedesidees.fr/Polemiques-et-controverses-autour-de-la-question-racial [...] Format de la ressource électronique : Page dossier Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : Polémiques et controverses autour de la question raciale Type de document : document électronique Auteurs : Juliette Galonnier, Directeur de publication ; Jules Naudet, Directeur de publication Editeur : La Vie des idées.fr Année de publication : 2019 Importance : pages web (consulté le 20/06/2019) Langues : Français (fre) Catégories : 03 Dictionnaire. Référence. Adresses. Définitions
3 Sciences sociales
323.118 Racisme. Rejet. Préjugés. Discriminations. Ségrégation raciale. XénophobieRésumé : Texte de présentation du dossier :
Pour offrir à ses lecteurs des clés pour comprendre les polémiques et controverses autour de la question raciale, La Vie des Idées a posé les six mêmes questions à cinq spécialistes en sciences humaines et sociales. Leurs réponses donnent à voir la grande diversité des approches universitaires.
En 2014, La Vie des Idées publiait un dossier intitulé « La race, parlons-en » invitant à discuter des usages de la notion de « race » en sciences sociales. Cinq ans plus tard, en 2019, force est de constater que l’on parle beaucoup de race, mais pas forcément dans les termes du débat scientifique. La question raciale connaît une actualité aiguë et conflictuelle : les controverses se multiplient et s’amplifient autour de l’opportunité de supprimer le mot « race » de la Constitution française, autour d’une fresque jugée raciste à l’Assemblée nationale, autour de la condamnation de l’État français pour contrôle au faciès, autour de réunions non-mixtes organisées par certains syndicats, autour de pièces de théâtre ou d’expositions accusées de reproduire des stéréotypes racistes, autour du fichage ethnique et racial dans des clubs de foot, autour d’une supposée offensive « décoloniale » et « intersectionnelle » sur les bancs de l’université et d’une nouvelle « obsession de la race, du sexe, du genre et de l’identité », etc.
L’animosité des débats qui saturent la sphère médiatique est à la mesure des quiproquos et des malentendus qui entourent les termes de « race » et « racisme », dont les définitions varient en fonction des contextes et des points de vue. Leur porosité sémantique, que vient renforcer leur caractère sulfureux, explique en partie la tournure polémique qu’ont prise plusieurs des débats récents, au cours desquels les protagonistes s’accusent mutuellement d’être « racistes ». Mais la violence des controverses tient surtout aux questionnements profondément politiques que suscite l’examen de la question raciale en France : elle réactive la mémoire du passé colonial, esclavagiste et vichyste, et pose la question de ses ramifications contemporaines. Elle interroge la construction et la perpétuation des inégalités sociales, selon des modalités qui ne seraient pas uniquement celles du genre ou de la classe. Elle pose la question de la responsabilité (individuelle, collective, institutionnelle) et des moyens (juridiques, politiques, linguistiques, intellectuels, redistributifs) à mettre en œuvre pour remédier aux inégalités criantes qui persistent (dans l’accès au logement, à l’emploi, à l’éducation, etc. comme le montrent de nombreuses études). Elle porte enfin sur la définition légitime des individus et des groupes, et sur la reconnaissance ou non des différences pour faire avancer la cause de l’égalité. Les réponses apportées à ces questions dessinent des clivages marqués au sein de l’antiracisme français et du débat citoyen au sens large.
Cependant, la polarisation des débats médiatiques en des termes souvent binaires ne rend pas justice à la complexité des discussions scientifiques et à l’éventail des positions des chercheurs et chercheuses qui traitent de ces sujets. En témoigne ces dernières années la multiplication des séminaires et des colloques consacrés au racisme et à la question raciale ou la parution de nombreux ouvrages et de numéros spéciaux de revue sur la question. Les questionnements qui se dégagent de ces travaux et de ces controverses sont particulièrement riches. Qu’entend-on exactement lorsqu’on parle de « race » et comment faire pour que l’emploi de catégories raciales dans les recherches en sciences sociales ne conduise pas à une réification des phénomènes qu’elles observent ? Quel est le statut de la race par rapport à d’autres catégories du monde social comme le genre ou la classe ? Le racisme est-il le seul fait d’individus malveillants ou est-il inscrit dans les structures de notre société ? La « blanchité » est-elle un concept opératoire dans le contexte français ? L’idéologie républicaine affecte-t-elle notre façon de concevoir ces questions ? La recherche sur la race et le racisme peut-elle et doit-elle se faire indépendamment de considérations politiques et militantes ?
Pour apporter à ses lecteurs et ses lectrices quelques clés de compréhension de ces enjeux, la Vie des Idées a fait appel à cinq chercheurs et chercheuses en sciences humaines et sociales qui ont accepté de se prêter au jeu difficile de l’entretien. Une philosophe, une sociologue, un anthropologue, une juriste et une politiste ayant chacun abordé les questions de race et de racisme dans leurs travaux ont ainsi répondu tour à tour aux six mêmes questions. La diversité de leurs réponses révèle qu’il n’y pas une ni même deux, mais bien de multiples façons d’aborder la question raciale en France, en fonction des disciplines, des méthodes et des positionnements.
Les chercheurs et chercheuses qui ont participé au présent dossier ne représentent qu’une fraction du champ académique consacré à ces questions et cette contribution ne saurait prétendre refléter l’extrême diversité des travaux menés dans l’université française.
La série d’entretiens rassemblés ici entend cependant donner à voir une partie de la richesse et de la complexité de ces débats, en espérant qu’elle incitera nos lecteurs et lectrices à s’y pencher de plus près.Note de contenu :
Interviews croisées de
Magali BESSONE est professeure de philosophie politique à l’université Paris 1
Rachida BRAHIM est docteure en sociologie et chercheure associée au Laboratoire Méditerranéen de Sociologie
Gwénaële CALVES est professeure de droit public à l’Université de Cergy-Pontoise
Ary GORDIEN est chargé de recherche en anthropologie au CNRS et membre du CIRESC
et Nonna MAYER est directrice de recherche émérite au CNRS rattachée au Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po
Articles :
1/ Race et intersectionnalité (11 juin 2019)
2/ Racisme structurel et privilège blanc (14 juin 2019)
3/ L’idéologie républicaine et les limites de la neutralité scientifique (18 juin 2019)En ligne : https://laviedesidees.fr/Polemiques-et-controverses-autour-de-la-question-racial [...] Format de la ressource électronique : Page dossier Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Exemplaires
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