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132 - décembre 2013 - janvier 2014 - Turquie, des Ottomans aux islamistes (Bulletin de Manière de voir)
[n° ou bulletin] 132 - décembre 2013 - janvier 2014 - Turquie, des Ottomans aux islamistes [texte imprimé] / Alain Gresh, Directeur de publication . - 2013 . - 98 p.
Langues : Français (fre)
Catégories : 297 Islam & Intégrisme islamique (islamisme)
32(560) Politique de la Turquie
321.7 Démocratie / Démocratisation
929 Atatürk, Mustafa Kemal (1881-1938)
94(560) Histoire de la TurquieRésumé : De Soliman le Magnifique à M. Erdogan, ce numéro retrace l’histoire de la Turquie à travers les siècles. Quel est l’héritage d’une puissance qui autrefois fascinait et inquiétait ? Comment a-t-elle abordé la transition démocratique ? Quelle est la place des islamistes aujourd’hui ? Note de contenu : Sommaire :
Une puissance pérenne / A. Gresh
I. Souvenirs de l’empire
On l’a oublié, mais l’Empire ottoman fut, à partir du XVIe siècle, une grande puissance européenne. A deux reprises, en 1529 et en 1683, ses troupes, après s’être emparées des Balkans et d’une partie de l’Europe orientale, avancèrent jusqu’aux portes de Vienne. Mais ces épisodes militaires ne résument pas les relations entre cette puissance musulmane et les Etats chrétiens. Nombre de ces derniers tentèrent de nouer des alliances avec les « mahométans », contre leurs rivaux tout aussi chrétiens. Ainsi, le roi François Ier fut le premier, en 1536, à établir une entente franco-ottomane qui transcendait les clivages religieux.
Des ambassadeurs envoyés par Paris auprès de la Sublime Porte témoignent des ces liens, et Louis XIV lui-même tenta, à plusieurs reprises, de les renforcer. Si l’Empire ottoman domine en Europe, il s’engage aussi dans l’« âge des explorations », mais ses vaisseaux, au lieu de cingler vers l’ouest, explorèrent l’océan Indien, et assurèrent ainsi sa domination sur une partie importante du commerce mondial.
Le XIXe siècle marqua le début du déclin ottoman. Si l’empire cherche des alliés, se rapproche même de son rival russe, c’est d’abord sur les réformes internes qu’il compte pour faire face à sa crise mais aussi aux ingérences croissantes de ses rivaux européens. C’est l’époque des Tanzimat (« réorganisations »), qui commence en 1839. Istanbul tente de construire un Etat moderne, en se dotant d’un Parlement et d’une Constitution. Ces réformes feront long feu, suscitant de fortes oppositions conservatrices, alors même que les puissances extérieures grignotent l’assise territoriale de l’empire, qui sombrera avec la première guerre mondiale. La Turquie faillit même disparaître de la carte politique.
Articles :
Les aventures du baron de Busbecq chez Soliman le Magnifique / Dimitri N.Ciotori
Quand le Grand Seigneur et le Grand Roi se réconciliaient / G.D. Makrinitsas
Un envoyé extraordinaire du calife en mission auprès de Louis XIV / G.D. M.
L’âge ottoman des explorations / Giancarlo Casale
La Russie, une alliée éphémère / Constantin de Grünwald
Modernisation ratée / Serif Mardin
II. Atatürk, l’armée et la démocratie
Aligné sur l’Empire austro-hongrois et l’Allemagne, l’Empire ottoman ne devait pas survivre à la première guerre mondiale. Le traité de Sèvres de 1920 prévoyait la réduction de son territoire autour d’Istanbul et de la partie occidentale de l’Anatolie. C’est contre ce traité inique que se dresse Mustafa Kemal, qui lève l’étendard de la révolte, remporte de nombreuses victoires et réussit à imposer des frontières plus larges pour son pays.
Il ne se contente pas de ces succès, mais impose la fin du califat et la création d’une république qu’il voulait moderne et européenne. La suppression de la référence à l’islam comme religion d’Etat, une forme de laïcité et l’adoption de l’alphabet latin marquèrent cette volonté. Il instaure aussi un système de parti unique et un Etat centralisé qui réprime toute velléité de révolte des Kurdes.
Après sa mort en 1938 et la seconde guerre mondiale, le pays évolue lentement vers le multipartisme, sous l’œil vigilant de l’armée. Celle-ci fomente trois coups d’Etat, en 1960, en 1971 et en 1980. Même quand elle cède le pouvoir aux civils, elle garde le dernier mot en matière politique. Mais les années 1960-1980 voient une lente transformation de la société et de l’économie, qui se modernisent. La contestation s’accroît. Les réformes mises en place par le premier ministre Turgut Özal à partir de 1983 « ouvrent » la Turquie à la mondialisation, mettant un terme aux politiques d’autarcie héritières du kémalisme.
Articles :
La grande œuvre révolutionnaire de la République / Taner Timur
Portrait de Kemal Atatürk vingt ans après sa mort / A. Langas-Sezen
Du parti unique au multipartisme / Ali Kazancigil
Pouvoir militaire et « dictature de la bourgeoisie » / A.K.
De l’usage du kémalisme / A.K.
Une longue transition politique / A.K.
Sous l’oppression, la culture / Abidine Dino
Mémoire d’un coup d’Etat / Lucie Drechselová et Joseph Richard
III. L’heure des islamistes
Tremblement de terre pour la classe politique traditionnelle et pour les élites d’Istanbul, la victoire du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, aux élections législatives de 2002 marque une étape de l’histoire de la Turquie. Cette expérience se prolonge depuis une décennie, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan ayant remporté les élections de 2007 et de 2011, ces dernières avec près de 50 % des voix.
Ces victoires successives reflètent les succès du pays sur le plan économique, les réformes politiques mises en place dans la perspective de l’adhésion à l’Union européenne, notamment le retour de l’armée dans ses casernes, le prestige grandissant du « modèle turc », en particulier dans un monde arabe ébranlé par des contestations multiformes.
C’est pourtant arrivé au faîte de leur puissance que l’AKP et son leader subissent leurs premières déconvenues. La croissance économique se grippe du fait notamment de la crise internationale, et les inégalités sociales, même réduites, restent fortes. Les manifestations du parc Gezi illustrent l’autoritarisme croissant de M. Erdogan. Enfin, la politique étrangère du pays est fortement contestée, la majorité de l’opinion rejetant l’interventionnisme d’Ankara en Syrie. Le coup d’Etat contre le président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, affaiblit le prestige de M. Erdogan, qui compte désormais sur un accord avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour asseoir son autorité.
Articles :
Les chemins escarpés du pluralisme / Wendy Kristianasen
Une économie fragilisée / Tristan Coloma
A l’assaut de l’Afrique / Alain Vicky
Brève histoire des relations avec l’Europe / Didier Billion
Le tabou du génocide arménien / Taner Akçam
Fragile espoir de paix avec les Kurdes / Kendal Nezan
Iconographie
Frances Dal Chele photographie depuis 2007 les identités changeantes de la Turquie, auxquelles les couleurs légèrement grinçantes de ses images font écho. Son livre, « Du loukoum au béton », est publié chez Trans Photographic Press (2011).
Pour chacun des portraits de la série « Jeunes Turcs », elle a choisi une phrase extraite de ses entretiens avec eux et une image capturée des vidéos musicales dont ils sont abreuvés à la télévision et sur les écrans omniprésents.
Culture
De Smyrne à Izmir
Un barde anatolien
Cinéma, le réalisme des années 1970
« Moi aussi, je veux mourir »
Cartographie / Philippe Rekacewicz et Agnès Stienne
Quand l’Empire ottoman dominait l’Europe
Le lent dépeçage de l’empire
La Turquie à l’assaut du monde
En ligne : http://www.monde-diplomatique.fr/mav/132/ Format de la ressource électronique : Sommaire Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ [n° ou bulletin]
Titre : 132 - décembre 2013 - janvier 2014 - Turquie, des Ottomans aux islamistes Type de document : texte imprimé Auteurs : Alain Gresh, Directeur de publication Année de publication : 2013 Importance : 98 p. Langues : Français (fre) Catégories : 297 Islam & Intégrisme islamique (islamisme)
32(560) Politique de la Turquie
321.7 Démocratie / Démocratisation
929 Atatürk, Mustafa Kemal (1881-1938)
94(560) Histoire de la TurquieRésumé : De Soliman le Magnifique à M. Erdogan, ce numéro retrace l’histoire de la Turquie à travers les siècles. Quel est l’héritage d’une puissance qui autrefois fascinait et inquiétait ? Comment a-t-elle abordé la transition démocratique ? Quelle est la place des islamistes aujourd’hui ? Note de contenu : Sommaire :
Une puissance pérenne / A. Gresh
I. Souvenirs de l’empire
On l’a oublié, mais l’Empire ottoman fut, à partir du XVIe siècle, une grande puissance européenne. A deux reprises, en 1529 et en 1683, ses troupes, après s’être emparées des Balkans et d’une partie de l’Europe orientale, avancèrent jusqu’aux portes de Vienne. Mais ces épisodes militaires ne résument pas les relations entre cette puissance musulmane et les Etats chrétiens. Nombre de ces derniers tentèrent de nouer des alliances avec les « mahométans », contre leurs rivaux tout aussi chrétiens. Ainsi, le roi François Ier fut le premier, en 1536, à établir une entente franco-ottomane qui transcendait les clivages religieux.
Des ambassadeurs envoyés par Paris auprès de la Sublime Porte témoignent des ces liens, et Louis XIV lui-même tenta, à plusieurs reprises, de les renforcer. Si l’Empire ottoman domine en Europe, il s’engage aussi dans l’« âge des explorations », mais ses vaisseaux, au lieu de cingler vers l’ouest, explorèrent l’océan Indien, et assurèrent ainsi sa domination sur une partie importante du commerce mondial.
Le XIXe siècle marqua le début du déclin ottoman. Si l’empire cherche des alliés, se rapproche même de son rival russe, c’est d’abord sur les réformes internes qu’il compte pour faire face à sa crise mais aussi aux ingérences croissantes de ses rivaux européens. C’est l’époque des Tanzimat (« réorganisations »), qui commence en 1839. Istanbul tente de construire un Etat moderne, en se dotant d’un Parlement et d’une Constitution. Ces réformes feront long feu, suscitant de fortes oppositions conservatrices, alors même que les puissances extérieures grignotent l’assise territoriale de l’empire, qui sombrera avec la première guerre mondiale. La Turquie faillit même disparaître de la carte politique.
Articles :
Les aventures du baron de Busbecq chez Soliman le Magnifique / Dimitri N.Ciotori
Quand le Grand Seigneur et le Grand Roi se réconciliaient / G.D. Makrinitsas
Un envoyé extraordinaire du calife en mission auprès de Louis XIV / G.D. M.
L’âge ottoman des explorations / Giancarlo Casale
La Russie, une alliée éphémère / Constantin de Grünwald
Modernisation ratée / Serif Mardin
II. Atatürk, l’armée et la démocratie
Aligné sur l’Empire austro-hongrois et l’Allemagne, l’Empire ottoman ne devait pas survivre à la première guerre mondiale. Le traité de Sèvres de 1920 prévoyait la réduction de son territoire autour d’Istanbul et de la partie occidentale de l’Anatolie. C’est contre ce traité inique que se dresse Mustafa Kemal, qui lève l’étendard de la révolte, remporte de nombreuses victoires et réussit à imposer des frontières plus larges pour son pays.
Il ne se contente pas de ces succès, mais impose la fin du califat et la création d’une république qu’il voulait moderne et européenne. La suppression de la référence à l’islam comme religion d’Etat, une forme de laïcité et l’adoption de l’alphabet latin marquèrent cette volonté. Il instaure aussi un système de parti unique et un Etat centralisé qui réprime toute velléité de révolte des Kurdes.
Après sa mort en 1938 et la seconde guerre mondiale, le pays évolue lentement vers le multipartisme, sous l’œil vigilant de l’armée. Celle-ci fomente trois coups d’Etat, en 1960, en 1971 et en 1980. Même quand elle cède le pouvoir aux civils, elle garde le dernier mot en matière politique. Mais les années 1960-1980 voient une lente transformation de la société et de l’économie, qui se modernisent. La contestation s’accroît. Les réformes mises en place par le premier ministre Turgut Özal à partir de 1983 « ouvrent » la Turquie à la mondialisation, mettant un terme aux politiques d’autarcie héritières du kémalisme.
Articles :
La grande œuvre révolutionnaire de la République / Taner Timur
Portrait de Kemal Atatürk vingt ans après sa mort / A. Langas-Sezen
Du parti unique au multipartisme / Ali Kazancigil
Pouvoir militaire et « dictature de la bourgeoisie » / A.K.
De l’usage du kémalisme / A.K.
Une longue transition politique / A.K.
Sous l’oppression, la culture / Abidine Dino
Mémoire d’un coup d’Etat / Lucie Drechselová et Joseph Richard
III. L’heure des islamistes
Tremblement de terre pour la classe politique traditionnelle et pour les élites d’Istanbul, la victoire du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de la mouvance islamiste, aux élections législatives de 2002 marque une étape de l’histoire de la Turquie. Cette expérience se prolonge depuis une décennie, le premier ministre Recep Tayyip Erdogan ayant remporté les élections de 2007 et de 2011, ces dernières avec près de 50 % des voix.
Ces victoires successives reflètent les succès du pays sur le plan économique, les réformes politiques mises en place dans la perspective de l’adhésion à l’Union européenne, notamment le retour de l’armée dans ses casernes, le prestige grandissant du « modèle turc », en particulier dans un monde arabe ébranlé par des contestations multiformes.
C’est pourtant arrivé au faîte de leur puissance que l’AKP et son leader subissent leurs premières déconvenues. La croissance économique se grippe du fait notamment de la crise internationale, et les inégalités sociales, même réduites, restent fortes. Les manifestations du parc Gezi illustrent l’autoritarisme croissant de M. Erdogan. Enfin, la politique étrangère du pays est fortement contestée, la majorité de l’opinion rejetant l’interventionnisme d’Ankara en Syrie. Le coup d’Etat contre le président égyptien Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, affaiblit le prestige de M. Erdogan, qui compte désormais sur un accord avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pour asseoir son autorité.
Articles :
Les chemins escarpés du pluralisme / Wendy Kristianasen
Une économie fragilisée / Tristan Coloma
A l’assaut de l’Afrique / Alain Vicky
Brève histoire des relations avec l’Europe / Didier Billion
Le tabou du génocide arménien / Taner Akçam
Fragile espoir de paix avec les Kurdes / Kendal Nezan
Iconographie
Frances Dal Chele photographie depuis 2007 les identités changeantes de la Turquie, auxquelles les couleurs légèrement grinçantes de ses images font écho. Son livre, « Du loukoum au béton », est publié chez Trans Photographic Press (2011).
Pour chacun des portraits de la série « Jeunes Turcs », elle a choisi une phrase extraite de ses entretiens avec eux et une image capturée des vidéos musicales dont ils sont abreuvés à la télévision et sur les écrans omniprésents.
Culture
De Smyrne à Izmir
Un barde anatolien
Cinéma, le réalisme des années 1970
« Moi aussi, je veux mourir »
Cartographie / Philippe Rekacewicz et Agnès Stienne
Quand l’Empire ottoman dominait l’Europe
Le lent dépeçage de l’empire
La Turquie à l’assaut du monde
En ligne : http://www.monde-diplomatique.fr/mav/132/ Format de la ressource électronique : Sommaire Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ Réservation
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Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 48732 MAN Périodique Libre-accès Périodiques Disponible Le Véritable visage de M. Ehoud Barak / Alain Gresh in Le Monde Diplomatique, 580 (juillet 2002)
Réservation
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Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 27125/1 P/3459 Périodique Réserve Périodiques Disponible Vies et mort du tiers-monde 1955-2006 / Alain Gresh in Manière de voir, 87 (juin-juillet 2006)
[article] Vies et mort du tiers-monde 1955-2006 [texte imprimé] / Alain Gresh, Éditeur scientifique . - 2006 . - pp. 1-98.
Langues : Français (fre)
in Manière de voir > 87 (juin-juillet 2006) . - pp. 1-98
Catégories : (1-77) Pays en voie Développement
33(-77) Economie politique et sociale des Pays en voie développement
334 Formes d'organisation, de coopération économique. Système coopératifs. Aide au développement
94-077 Histoire des Pays en voie de dévelopementRésumé : I. Naissance du tiers-monde
La conférence de Bandung, en Indonésie, en avril 1955, marque la naissance de ce que l’on a appelé le tiers-monde. Pour la première fois, des dirigeants de l’ancien monde colonisé se réunissent pour affirmer leur volonté d’en finir avec la domination impériale, pour proclamer leur refus de s’inscrire dans l’ordre bipolaire de la guerre froide, de choisir entre les Etats-Unis et l’Union soviétique. La nationalisation de la Compagnie du canal de Suez par le colonel Gamal Abdel Nasser en 1956, l’indépendance de nombreux pays africains en 1960, la victoire de la révolution algérienne marquent les premières étapes de ce qui deviendra le mouvement des non-alignés, une organisation qui entend jouer un rôle actif sur la scène internationale et qui naîtra officiellement en 1961, à Belgrade. Les tâches que se fixent le mouvement et ses membres sont immenses, de la révolution des structures sociales à la récupération des richesses naturelles, en passant par le changement de l’ordre économique international. Si les espoirs sont grands, si l’ardeur révolutionnaire est partout présente, des guérillas latino-américaines au Vietnam en lutte contre les Etats-Unis, les premières divisions sont déjà perceptibles au sein des mouvements d’émancipation. A la radicalisation de l’aile révolutionnaire se heurtent déjà les élites néocoloniales qui ne voient de salut que dans l’alliance avec les anciennes ou les nouvelles métropoles du Nord.
« C’était quoi, le tiers-monde ? » / Immanuel Wallerstein
Bilan de la décolonisation / Jean de La Guérivière
De la domination économique / René Gendarme
La crise de Suez à l’aune de l’histoire / Marc Ferro
« Que le canal soit à l’Egypte, et non pas l’Egypte au canal » / Eric Rouleau
Bandung ou la fin de l’ère coloniale / Jean Lacouture
L’échec du pacte de Bagdad
Belgrade, naissance d’un mouvement / Jean Lacouture
II. Les années flamboyantes
L’effondrement du système colonial, à quelques exceptions près, débouche sur une radicalisation du tiers-monde. La résistance du peuple vietnamien à l’agression américaine, le développement des guérillas en Amérique latine, la solidarité tricontinentale créent les plus formidables espérances : la fin de la domination coloniale sera suivie par la libération économique, par l’instauration d’un système social plus juste, plus favorable aux « damnés de la terre ». Le droit des peuples sur leurs richesses naturelles est affirmé, le pétrole et d’autres ressources sont nationalisées. Des plans de développement sont lancés, au moment même où un effort important est effectué dans les domaines de l’éducation et de la santé. Au cours des années 1970, l’idée d’un nouvel ordre économique international est portée par le mouvement des non-alignés, alors à l’apogée de son influence. Il s’agit de démanteler un système qui cantonne le tiers-monde dans le rôle de fournisseur de matières premières à bas prix et d’acheteur d’équipements et de services de plus en plus chers. Des négociations se déroulent, notamment après le premier choc pétrolier de 1973, et certaines avancées se dessinent, comme la signature de la convention de Lomé entre l’Afrique et la Communauté économique européenne. Mais ces succès seront sans lendemain, et la crise de la dette mettra fin à l’unité du tiers-monde.
Mehdi Ben Barka et la Tricontinentale / René Gallissot
A La Havane, une conférence des mouvements révolutionnaires clandestins / Edouard Bailby
La longue marche du tiers-monde / Edmond Jouve
Une guerre acharnée contre l’OPEP / Michael G. Renner
Convention de Lomé, un exemple oublié / Anne-Cécile Robert
Imaginer un ordre international nouveau / Mohammed Bedjaoui
Le Sud face à ses riches clients / Susan Georgeµ
III. L’éclatement du Sud
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le philosophe Raymond Aron croyait pouvoir annoncer l’âge des empires. Rarement prévision se révéla aussi fausse. Les années 1950 et 1960 auront marqué la chute des empires coloniaux, notamment de l’Empire britannique et de l’Empire français, parfois sous le coup de luttes armées, plus souvent à l’issue de combats politiques et de négociations. Pour tous les protagonistes du tiers-monde, ce ne devait être qu’une première étape dans la longue marche pour l’émancipation des peuples, pour le développement économique et social, pour la redéfinition de l’ordre international. Pourtant, ces espérances n’allaient pas tarder à être déçues. L’affrontement entre les deux blocs soviétique et américain pesait sur l’engagement des pays du Sud. Les nouvelles élites au pouvoir, qu’elles soient issues de la lutte armée ou du compromis avec l’ancienne puissance coloniale, se révélaient souvent incapables de répondre aux aspirations de leurs peuples et accaparaient une partie importante des ressources de l’Etat. Mais, surtout, la reconquête de la souveraineté politique ne se traduisit pas par un changement du rapport des forces dans le domaine crucial de l’économie. La crise de la dette dans les années 1980 allait confirmer le maintien de la dépendance du Sud et d’un système international marqué par la domination du Nord et des grandes entreprises multinationales.
Le recul des grandes espérances révolutionnaires / Paul-Marie de La Gorce
Reflux des ambitions / Jean-Michel Baer
La contre-insurrection, doctrine américaine / Michael T. Klare
Du tiers-mondisme à la dérive des continents / Claude Liauzu
Un merveilleux écran de fumée / Claude Julien
Faux-semblants de l’aide au développement / Damien Millet et Eric Toussaint
Biographies
Jawaharlal Nehru, l’inspirateur du non-alignement / Jyotsna Saksena
Hô Chi Minh, le précurseur vietnamien / Alain Ruscio
Zhou Enlai, un « homme-mystère » (A. R.)
Sukarno, l’esprit de Bandung / Slimane Zeghidour
Gamal Abdel Nasser, la voix des Arabes (S. Z.)
Patrice Lumumba, un rebelle d’Afrique / Augusta Conchiglia
Amilcar Cabral, un intellectuel visionnaire (A. C.)
Ernesto Guevara, guérillero et ministre (A. C.)
Cartographie / Philippe Rekacewicz et Cécile Marin
Le monde à l’apogée des empires
L’Afrique décolonisée
Guérillas d’hier et d’aujourd’hui
Quatre approches historiques du tiers-monde
Enjeux pétroliers
Signes extérieurs de pauvreté
Documentation / Olivier Pironet
Essais
Sur la Toile
Chronologies
Une gifle de Nasser à l’Occident
Ni avec l’Est, ni avec l’Ouest
Combat pour le contrôle du marché pétrolier (avec Armelle Racinoux)
Le Vietnam de la paix à la victoire
Dans la spirale infernale de la dettePermalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di [article]
Titre : Vies et mort du tiers-monde 1955-2006 Type de document : texte imprimé Auteurs : Alain Gresh, Éditeur scientifique Année de publication : 2006 Article en page(s) : pp. 1-98 Langues : Français (fre) Catégories : (1-77) Pays en voie Développement
33(-77) Economie politique et sociale des Pays en voie développement
334 Formes d'organisation, de coopération économique. Système coopératifs. Aide au développement
94-077 Histoire des Pays en voie de dévelopementRésumé : I. Naissance du tiers-monde
La conférence de Bandung, en Indonésie, en avril 1955, marque la naissance de ce que l’on a appelé le tiers-monde. Pour la première fois, des dirigeants de l’ancien monde colonisé se réunissent pour affirmer leur volonté d’en finir avec la domination impériale, pour proclamer leur refus de s’inscrire dans l’ordre bipolaire de la guerre froide, de choisir entre les Etats-Unis et l’Union soviétique. La nationalisation de la Compagnie du canal de Suez par le colonel Gamal Abdel Nasser en 1956, l’indépendance de nombreux pays africains en 1960, la victoire de la révolution algérienne marquent les premières étapes de ce qui deviendra le mouvement des non-alignés, une organisation qui entend jouer un rôle actif sur la scène internationale et qui naîtra officiellement en 1961, à Belgrade. Les tâches que se fixent le mouvement et ses membres sont immenses, de la révolution des structures sociales à la récupération des richesses naturelles, en passant par le changement de l’ordre économique international. Si les espoirs sont grands, si l’ardeur révolutionnaire est partout présente, des guérillas latino-américaines au Vietnam en lutte contre les Etats-Unis, les premières divisions sont déjà perceptibles au sein des mouvements d’émancipation. A la radicalisation de l’aile révolutionnaire se heurtent déjà les élites néocoloniales qui ne voient de salut que dans l’alliance avec les anciennes ou les nouvelles métropoles du Nord.
« C’était quoi, le tiers-monde ? » / Immanuel Wallerstein
Bilan de la décolonisation / Jean de La Guérivière
De la domination économique / René Gendarme
La crise de Suez à l’aune de l’histoire / Marc Ferro
« Que le canal soit à l’Egypte, et non pas l’Egypte au canal » / Eric Rouleau
Bandung ou la fin de l’ère coloniale / Jean Lacouture
L’échec du pacte de Bagdad
Belgrade, naissance d’un mouvement / Jean Lacouture
II. Les années flamboyantes
L’effondrement du système colonial, à quelques exceptions près, débouche sur une radicalisation du tiers-monde. La résistance du peuple vietnamien à l’agression américaine, le développement des guérillas en Amérique latine, la solidarité tricontinentale créent les plus formidables espérances : la fin de la domination coloniale sera suivie par la libération économique, par l’instauration d’un système social plus juste, plus favorable aux « damnés de la terre ». Le droit des peuples sur leurs richesses naturelles est affirmé, le pétrole et d’autres ressources sont nationalisées. Des plans de développement sont lancés, au moment même où un effort important est effectué dans les domaines de l’éducation et de la santé. Au cours des années 1970, l’idée d’un nouvel ordre économique international est portée par le mouvement des non-alignés, alors à l’apogée de son influence. Il s’agit de démanteler un système qui cantonne le tiers-monde dans le rôle de fournisseur de matières premières à bas prix et d’acheteur d’équipements et de services de plus en plus chers. Des négociations se déroulent, notamment après le premier choc pétrolier de 1973, et certaines avancées se dessinent, comme la signature de la convention de Lomé entre l’Afrique et la Communauté économique européenne. Mais ces succès seront sans lendemain, et la crise de la dette mettra fin à l’unité du tiers-monde.
Mehdi Ben Barka et la Tricontinentale / René Gallissot
A La Havane, une conférence des mouvements révolutionnaires clandestins / Edouard Bailby
La longue marche du tiers-monde / Edmond Jouve
Une guerre acharnée contre l’OPEP / Michael G. Renner
Convention de Lomé, un exemple oublié / Anne-Cécile Robert
Imaginer un ordre international nouveau / Mohammed Bedjaoui
Le Sud face à ses riches clients / Susan Georgeµ
III. L’éclatement du Sud
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, le philosophe Raymond Aron croyait pouvoir annoncer l’âge des empires. Rarement prévision se révéla aussi fausse. Les années 1950 et 1960 auront marqué la chute des empires coloniaux, notamment de l’Empire britannique et de l’Empire français, parfois sous le coup de luttes armées, plus souvent à l’issue de combats politiques et de négociations. Pour tous les protagonistes du tiers-monde, ce ne devait être qu’une première étape dans la longue marche pour l’émancipation des peuples, pour le développement économique et social, pour la redéfinition de l’ordre international. Pourtant, ces espérances n’allaient pas tarder à être déçues. L’affrontement entre les deux blocs soviétique et américain pesait sur l’engagement des pays du Sud. Les nouvelles élites au pouvoir, qu’elles soient issues de la lutte armée ou du compromis avec l’ancienne puissance coloniale, se révélaient souvent incapables de répondre aux aspirations de leurs peuples et accaparaient une partie importante des ressources de l’Etat. Mais, surtout, la reconquête de la souveraineté politique ne se traduisit pas par un changement du rapport des forces dans le domaine crucial de l’économie. La crise de la dette dans les années 1980 allait confirmer le maintien de la dépendance du Sud et d’un système international marqué par la domination du Nord et des grandes entreprises multinationales.
Le recul des grandes espérances révolutionnaires / Paul-Marie de La Gorce
Reflux des ambitions / Jean-Michel Baer
La contre-insurrection, doctrine américaine / Michael T. Klare
Du tiers-mondisme à la dérive des continents / Claude Liauzu
Un merveilleux écran de fumée / Claude Julien
Faux-semblants de l’aide au développement / Damien Millet et Eric Toussaint
Biographies
Jawaharlal Nehru, l’inspirateur du non-alignement / Jyotsna Saksena
Hô Chi Minh, le précurseur vietnamien / Alain Ruscio
Zhou Enlai, un « homme-mystère » (A. R.)
Sukarno, l’esprit de Bandung / Slimane Zeghidour
Gamal Abdel Nasser, la voix des Arabes (S. Z.)
Patrice Lumumba, un rebelle d’Afrique / Augusta Conchiglia
Amilcar Cabral, un intellectuel visionnaire (A. C.)
Ernesto Guevara, guérillero et ministre (A. C.)
Cartographie / Philippe Rekacewicz et Cécile Marin
Le monde à l’apogée des empires
L’Afrique décolonisée
Guérillas d’hier et d’aujourd’hui
Quatre approches historiques du tiers-monde
Enjeux pétroliers
Signes extérieurs de pauvreté
Documentation / Olivier Pironet
Essais
Sur la Toile
Chronologies
Une gifle de Nasser à l’Occident
Ni avec l’Est, ni avec l’Ouest
Combat pour le contrôle du marché pétrolier (avec Armelle Racinoux)
Le Vietnam de la paix à la victoire
Dans la spirale infernale de la dettePermalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
in Manière de voir > 87 (juin-juillet 2006) . - pp. 1-98Réservation
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Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 41394 man Périodique Réserve Périodiques Disponible Les Vieux parrains du nouveau Liban / Alain Gresh in Le Monde Diplomatique, 615 (juin 2005)
[article] Les Vieux parrains du nouveau Liban : étrange révolution [texte imprimé] / Alain Gresh, Auteur . - 2005 . - pp. 1 et 12-13.
Langues : Français (fre)
in Le Monde Diplomatique > 615 (juin 2005) . - pp. 1 et 12-13
Catégories : (569.1) Syrie
(569.3) Liban
324(569.3) Elections Liban 2005
341.485(569.4) Sabra et ChatilaRésumé : Avec un paragraphe sur les assassins de Sabra et Chatila Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di [article]
Titre : Les Vieux parrains du nouveau Liban : étrange révolution Type de document : texte imprimé Auteurs : Alain Gresh, Auteur Année de publication : 2005 Article en page(s) : pp. 1 et 12-13 Langues : Français (fre) Catégories : (569.1) Syrie
(569.3) Liban
324(569.3) Elections Liban 2005
341.485(569.4) Sabra et ChatilaRésumé : Avec un paragraphe sur les assassins de Sabra et Chatila Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
in Le Monde Diplomatique > 615 (juin 2005) . - pp. 1 et 12-13Réservation
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Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 40635/1 p/5260 Périodique Réserve Périodiques Disponible Vivace démocratie / Alain Gresh in Le Monde Diplomatique, 558 (septembre 2000)
[article] Vivace démocratie [texte imprimé] / Alain Gresh . - 0000 . - p. 1.
Langues : Français (fre)
in Le Monde Diplomatique > 558 (septembre 2000) . - p. 1
Catégories : (73) USA
32(73) Politique des USA
324(73) Elections USA 2000Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di [article]
Titre : Vivace démocratie Type de document : texte imprimé Auteurs : Alain Gresh Année de publication : 0000 Article en page(s) : p. 1 Langues : Français (fre) Catégories : (73) USA
32(73) Politique des USA
324(73) Elections USA 2000Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
in Le Monde Diplomatique > 558 (septembre 2000) . - p. 1Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 17671/1 P/2367 Périodique Réserve Périodiques Disponible De Washington à Moscou, regards croisés sur le Golfe / Alain Gresh in Le Monde Diplomatique, 531 (juin 1998)
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