[article] Le politique et le savoir : un tournant ? : dossier [texte imprimé] / Luc Van Campenhoudt, Directeur de publication ; Michel Molitor, Directeur de publication . - 2009 . - pp. 33-70. Langues : Français ( fre) in La Revue Nouvelle > 7/8 (juillet-août 2009) . - pp. 33-70
Catégories : |
32(493=40) Politique de la Wallonie / Communauté française de Belgique 5 Sciences pures 6 Sciences appliquées
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Note de contenu : |
Articles :
* Le politique et le savoir : un tournant ? / Revue nouvelle
* De la nécessité de discrétion à l’État évaluateur / Eric Mangez
Certaines spécificités belges, notamment le partage du pouvoir, permettent d’expliquer la place relativement modeste que les connaissances ont occupée dans la construction des politiques publiques, ainsi que le développement tardif et limité de la culture de l’évaluation. Le modèle de gouvernance « à la belge », avec ses « acteurs organisés », a en effet nécessité le respect d’une certaine forme de « discrétion ». Celle-ci a joué un rôle important dans l’histoire du pays en contribuant à rendre possibles deux logiques fondamentales et complémentaires dans un contexte sociologique segmenté : d’une part, la reconnaissance et l’octroi d’une certaine autonomie aux communautés sociologiques et, d’autre part, la recherche du compromis intersegmentaire. Aujourd’hui, différents processus, qui dépassent le contexte belge, rendent de plus en plus difficile le maintien de la discrétion propre au modèle consociatif.
* Pouvoir ne pas savoir, savoir ne pas pouvoir. Une politique du signal / Christophe Mincke
Lorsque le politique se tourne vers le scientifique, c’est à l’expert qu’il s’adresse, susceptible de lui fournir des informations et des données, bien davantage qu’au savant, toujours suspect d’adopter une attitude peu complaisante. Lorsque le pouvoir se tourne vers le savoir, c’est aussi souvent pour parer son action des atours de la rationalité. Dans une politique centrée sur le signe, la figure de la science reste légitimatrice. Mais, bien souvent, le politique se détourne de la science, lui préférant un confortable bon sens que négligeraient les Nimbus enfermés dans leur tour d’ivoire. N’est-il cependant pas possible de trouver une voie qui ne soit faite ni d’isolement ni d’instrumentalisation du savoir scientifique ?
* Pour un autre regard sur le couple connaissance-politique / Bernard Delvaux
Société de la connaissance oblige : l’usage des connaissances en politique est un thème à la mode. Mais le regard que nous portons sur les rapports entre connaissance et politique a-t-il changé ? Certains continuent à penser que, fondamentalement, les connaissances mobilisées en politique ne sont que rhétorique habillant plus ou moins bien les intérêts qui, avec les rapports de force, sont les variables explicatives ultimes des politiques publiques. D’autres croient, plus que jamais, en la possibilité d’une action politique plus rationnelle, davantage fondée sur la connaissance. Face à ces conceptions univoques, une grille d’analyse alternative peut laisser place à la complexité et ne considérer la connaissance ni comme un simple instrument du pouvoir ni comme un simple antidote aux intérêts. Ce « montage conceptuel » est présenté avec des illustrations tirées du secteur de l’éducation en Communauté française.
* Comment la société de la connaissance se méconnaît-elle ? / Luc Van Campenhoudt
En consacrant certaines manières de se connaître, la société de la connaissance s’en interdit d’autres. Les processus de connaissance sont indissociablement institutionnels. D’eux dépendent, pour partie, le succès ou l’échec des théories, des méthodes et, plus largement des manières de penser. Dès lors, il faut étudier « comment pensent les institutions » et changer les institutions plutôt que les individus. La « société de l’information » constitue l’utopie d’une société idéale qui sous-tend le rapport des décideurs au savoir scientifique. Sa suprématie s’est bâtie au cours d’un long processus historique qu’il faut reconstituer afin d’en bien saisir les enjeux. Pour décider et légitimer ses décisions, le politique a tendance à s’appuyer sur les savoirs scientifiques considérés comme les plus légitimes, qui bénéficient du privilège de l’évidence.
* Gestion du risque versus politique de l’incertitude / Franscico Padilla
À rebours d’une vision classique de la science et du politique, dans nos sociétés complexes, les risques ne peuvent se prédire comme la météo en calculant la probabilité de leur survenue. Les interactions multiples entre les acteurs engendrent l’incertitude. Les mécanismes classiques de gestion du risque se révèlent inadéquats et il faut une prise en charge politique qui puisse faire preuve d’un pouvoir d’indécision, moratoire devant permettre l’expérimentation de solutions innovantes et des possibilités d’autonomie collective et individuelle.
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En ligne : |
http://www.revuenouvelle.be/rvn_abstract.php3?id_article=1574 |
Format de la ressource électronique : |
Introduction du dossier |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
[article]
Titre : |
Le politique et le savoir : un tournant ? : dossier |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Luc Van Campenhoudt, Directeur de publication ; Michel Molitor, Directeur de publication |
Année de publication : |
2009 |
Article en page(s) : |
pp. 33-70 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
32(493=40) Politique de la Wallonie / Communauté française de Belgique 5 Sciences pures 6 Sciences appliquées
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Note de contenu : |
Articles :
* Le politique et le savoir : un tournant ? / Revue nouvelle
* De la nécessité de discrétion à l’État évaluateur / Eric Mangez
Certaines spécificités belges, notamment le partage du pouvoir, permettent d’expliquer la place relativement modeste que les connaissances ont occupée dans la construction des politiques publiques, ainsi que le développement tardif et limité de la culture de l’évaluation. Le modèle de gouvernance « à la belge », avec ses « acteurs organisés », a en effet nécessité le respect d’une certaine forme de « discrétion ». Celle-ci a joué un rôle important dans l’histoire du pays en contribuant à rendre possibles deux logiques fondamentales et complémentaires dans un contexte sociologique segmenté : d’une part, la reconnaissance et l’octroi d’une certaine autonomie aux communautés sociologiques et, d’autre part, la recherche du compromis intersegmentaire. Aujourd’hui, différents processus, qui dépassent le contexte belge, rendent de plus en plus difficile le maintien de la discrétion propre au modèle consociatif.
* Pouvoir ne pas savoir, savoir ne pas pouvoir. Une politique du signal / Christophe Mincke
Lorsque le politique se tourne vers le scientifique, c’est à l’expert qu’il s’adresse, susceptible de lui fournir des informations et des données, bien davantage qu’au savant, toujours suspect d’adopter une attitude peu complaisante. Lorsque le pouvoir se tourne vers le savoir, c’est aussi souvent pour parer son action des atours de la rationalité. Dans une politique centrée sur le signe, la figure de la science reste légitimatrice. Mais, bien souvent, le politique se détourne de la science, lui préférant un confortable bon sens que négligeraient les Nimbus enfermés dans leur tour d’ivoire. N’est-il cependant pas possible de trouver une voie qui ne soit faite ni d’isolement ni d’instrumentalisation du savoir scientifique ?
* Pour un autre regard sur le couple connaissance-politique / Bernard Delvaux
Société de la connaissance oblige : l’usage des connaissances en politique est un thème à la mode. Mais le regard que nous portons sur les rapports entre connaissance et politique a-t-il changé ? Certains continuent à penser que, fondamentalement, les connaissances mobilisées en politique ne sont que rhétorique habillant plus ou moins bien les intérêts qui, avec les rapports de force, sont les variables explicatives ultimes des politiques publiques. D’autres croient, plus que jamais, en la possibilité d’une action politique plus rationnelle, davantage fondée sur la connaissance. Face à ces conceptions univoques, une grille d’analyse alternative peut laisser place à la complexité et ne considérer la connaissance ni comme un simple instrument du pouvoir ni comme un simple antidote aux intérêts. Ce « montage conceptuel » est présenté avec des illustrations tirées du secteur de l’éducation en Communauté française.
* Comment la société de la connaissance se méconnaît-elle ? / Luc Van Campenhoudt
En consacrant certaines manières de se connaître, la société de la connaissance s’en interdit d’autres. Les processus de connaissance sont indissociablement institutionnels. D’eux dépendent, pour partie, le succès ou l’échec des théories, des méthodes et, plus largement des manières de penser. Dès lors, il faut étudier « comment pensent les institutions » et changer les institutions plutôt que les individus. La « société de l’information » constitue l’utopie d’une société idéale qui sous-tend le rapport des décideurs au savoir scientifique. Sa suprématie s’est bâtie au cours d’un long processus historique qu’il faut reconstituer afin d’en bien saisir les enjeux. Pour décider et légitimer ses décisions, le politique a tendance à s’appuyer sur les savoirs scientifiques considérés comme les plus légitimes, qui bénéficient du privilège de l’évidence.
* Gestion du risque versus politique de l’incertitude / Franscico Padilla
À rebours d’une vision classique de la science et du politique, dans nos sociétés complexes, les risques ne peuvent se prédire comme la météo en calculant la probabilité de leur survenue. Les interactions multiples entre les acteurs engendrent l’incertitude. Les mécanismes classiques de gestion du risque se révèlent inadéquats et il faut une prise en charge politique qui puisse faire preuve d’un pouvoir d’indécision, moratoire devant permettre l’expérimentation de solutions innovantes et des possibilités d’autonomie collective et individuelle.
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En ligne : |
http://www.revuenouvelle.be/rvn_abstract.php3?id_article=1574 |
Format de la ressource électronique : |
Introduction du dossier |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
in La Revue Nouvelle > 7/8 (juillet-août 2009) . - pp. 33-70
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