[n° ou bulletin] est un bulletin de
292 - avril 2011 - Belgique chérie [texte imprimé] . - 2011 . - 31 p. ; 30 cm. Langues : Français ( fre)
Catégories : |
316.35 Groupes / Identités / Communautés 316.61 Intégration. Assimilation. Sociabilisation 316.73 Interculturel Métissage Différence Multiculturel 342.1 Peuple Nation Autorité 94(493) Histoire de la Belgique
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Résumé : |
Site AI :
La société belge, comme d’autres, est porteuse de mythes sur base desquels elle construit son Histoire, que ceux-ci s’apparentent à une légende ou à un fait. En attendant de revisiter les fondements de notre mère patrie, lorsque que nous entendrons, l’injonction « Qu’ils s’intègrent ! », à propos des « étrangers », demandons-nous à quelles valeurs exactement et sur quel socle s’est construit l’identité nationale. |
Note de contenu : |
Sommaire
[Editorial] Belgique chérie / Jamila Zekhnini
Si vous demandez à un Belge « qu’est-ce qu’être belge ? », il y a des chances pour que, l’espace de quelques secondes, l’expression de son visage s’apparente à un bug. Il lui faudra encore quelques minutes pour chercher à agencer dans un certain ordre, difficile à trouver, l’information arrivant pèle mêle et correspondant à la recherche demandée. Même si ces deux séquences se déroulent en silence, elles sont visuellement assez parlantes, comme si le Belge était avant tout un étranger pour lui-même.
Comment s’intégrer dans un pays qui se désintègre? / Vincent de Coorebyter
La question qu’il nous a été demandé de traiter est claire, et de bon sens : comment s’intégrer dans un pays qui se désintègre ? Que peut signifier, pour un immigré, « devenir belge », ou intérioriser un socle de valeurs typiquement belge, si la Belgique se déchire entre ses deux grandes communautés linguistiques au point de n’avoir plus d’identité perceptible ?
Une nation d’irréguliers : Entretien avec Jean Puissant
Jean Puissant, professeur émérite à l’ULB, avait intitulé un de ses cours d’histoire de la Belgique «De la nationalité belge à la Belgique des nationalités ». Il nous explique à partir de quels faits et de quels mythes s’est forgée l’identité nationale belge. Hasard ou nécessité, c’est à la Fonderie qu’eut lieu cette interview : la Compagnie des Bronzes de Bruxelles, fabrique d'art et fabrique de l’identité nationale, d’où sont sorties durant près d’un siècle nombre de statues monumentales des figures héroïques nationales qui trônent dans les grandes villes du pays.
La machine des mythes : Entretien avec Gérard Bouchard
La rencontre des cultures est une rencontre des identités, c’est-à-dire des mélanges de raison et d’émotions, de pensée et de mythes. Gérard Bouchard, historien et sociologue, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la dynamique comparée des imaginaires collectifs, est convaincu que les sociétés multiculturelles occidentales n’arriveront pas à avancer beaucoup tant que nous ne connaîtrons pas mieux la machine des mythes : comment ils naissent, fonctionnent, se transforment, se protègent.
Les dessous du débat français sur “l’identité nationale” / Pierre Tevanian
Au terme du ”débat sur l’identité nationale” lancé en France par Éric Besson en novembre 2009, l’heure est au bilan, non pas sur la nature de ladite identité nationale mais sur la signification d’un tel “débat ”, sa fonction, ses effets sociaux et enfin la réponse politique qu’il appelle. Si en effet une identité nationale doit aujourd’hui être interrogée, ce n’est pas une identité raciale, confessionnelle ou culturelle mais une identité politique. Non pas une identité immémoriale et éternelle mais une forme historique singulière.
Devoir… ou vouloir s’intégrer : Entretien avec Annie Amoureux
Comment les primo arrivants pourraient-ils exercer leur citoyenneté tant qu’ils n’ont pas été accueillis, c’est-à-dire tant qu’ils n’ont pas reçu les clés de compréhension qui leur permettront de se situer dans la société ? Répondre à cette question est le fondement même des Ateliers Citoyens, organisés par le Pôle Participation Sociale et Citoyenne du service d'Insertion Socioprofessionnelle du CPAS de Schaerbeek, sous l’impulsion de sa présidente Dominique Decoux. Annie Amoureux, responsable de ce projet, travaille également au CBAI où son expérience nourrit un projet de formation de formateurs à la citoyenneté pour primo arrivants.
Une histoire de trait d’union / Mamadou Saliou Bah
Parler de soi dans la culture peulh est mal vu (par souci de protection de la “vie privée ”, ou par “stratégie ” de la protection du groupe ?). Le Belge aussi parle peu de lui. Donc, il existe au moins ” un point commun entre nos deux cultures ”.
“Je ne suis pas officiellement étrangère” / Nathalie Caprioli avec Maïté de Hemptinne
Que signifie, pour vous, être belge… ou non belge ? Nous avons posé cette question à des femmes et des hommes envers qui la presse a peu l’habitude de tendre son micro : des apprenantes en cours d’alphabétisation à La voix des femmes de Saint-Josse, à la Maison des femmes de Forest, et à Lire et Écrire Bruxelles Sud, ainsi qu’à des participants à l’Atelier citoyenneté au CPAS, et à quelques habitués du Service d'aide aux Molenbeekois primo arrivants (l’asbl SAMPA). Au total, une cinquantaine de Belges ou non Belges, immigrés, descendants d’immigrés, ou personnes en situation irrégulière.
Un avenir de l'Europe / Safet Kryemadhi
“Flamand et Wallon sont nos prénoms; Belge est notre nom de famille. ” Cette sentence performative a longtemps prétendu fabriquer une identité nationale de rassemblement et d'invincible unité. Contestant cette harmonieuse image trinitaire, le député wallon Jules Destrée rétorquait, déjà en 1912, que si le Roi régnait sur deux peuples, il n'y avait cependant pas de Belges. Certains font aujourd'hui le constat différent qu'il n'y a plus de Belges, exprimant le regret d'une perte ou s'en réjouissant. Mais qu'est-ce qu'être belge?
Armistice sur le front de l’interculturalité? / Denis Desbonnet, Paul Löwenthal, Stéphane Jonlet
Initié fin 2010, Tayush (traduit de l’arabe par “coexistence”) est un groupe de réflexion qui réunit une cinquantaine de femmes et d’hommes provenant ou non de l’immigration et relevant de traditions et de convictions philosophiques diverses, qui partagent le projet d’une démocratie inclusive, ouverte à la diversité culturelle et religieuse. Tayush ne cherche pas l’unanimité entre ses membres, entre leurs questionnements ou leurs positions sur le pluralisme actif. C’est pourquoi ce n’est pas le groupe qui s’exprime dans ce triptyque, mais trois membres (Denis Desbonnet, Paul Löwenthal, Stéphane Jonlet)qui réfléchissent sur comment mieux organiser notre société pour que les minorités y trouvent leur place sur un socle de valeurs partagées et non mythifiées. Entrée en matière provocatrice en diable, pour poursuivre sur des perspectives concrètes, et conclure par un pari entreprenant.
[Bon tuyau] Histoires d’attentes / La rédaction
Coincé entre le ring de Bruxelles et la zone industrielle du canal, le centre Fedasil (Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile) de Neder-Over-Hembeekaccueille chaque année plus de sept-cents MENA (mineurs étrangers non accompagnés) de tous pays. C’est dans ce lieu de passage que le film documentaire “Histoires d’attentes” a été tourné. Trente-sept minutes d’une succession de moments intimes, directs, touchants.
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Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ |
[n° ou bulletin] est un bulletin de
Titre : |
292 - avril 2011 - Belgique chérie |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2011 |
Importance : |
31 p. |
Format : |
30 cm |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
316.35 Groupes / Identités / Communautés 316.61 Intégration. Assimilation. Sociabilisation 316.73 Interculturel Métissage Différence Multiculturel 342.1 Peuple Nation Autorité 94(493) Histoire de la Belgique
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Résumé : |
Site AI :
La société belge, comme d’autres, est porteuse de mythes sur base desquels elle construit son Histoire, que ceux-ci s’apparentent à une légende ou à un fait. En attendant de revisiter les fondements de notre mère patrie, lorsque que nous entendrons, l’injonction « Qu’ils s’intègrent ! », à propos des « étrangers », demandons-nous à quelles valeurs exactement et sur quel socle s’est construit l’identité nationale. |
Note de contenu : |
Sommaire
[Editorial] Belgique chérie / Jamila Zekhnini
Si vous demandez à un Belge « qu’est-ce qu’être belge ? », il y a des chances pour que, l’espace de quelques secondes, l’expression de son visage s’apparente à un bug. Il lui faudra encore quelques minutes pour chercher à agencer dans un certain ordre, difficile à trouver, l’information arrivant pèle mêle et correspondant à la recherche demandée. Même si ces deux séquences se déroulent en silence, elles sont visuellement assez parlantes, comme si le Belge était avant tout un étranger pour lui-même.
Comment s’intégrer dans un pays qui se désintègre? / Vincent de Coorebyter
La question qu’il nous a été demandé de traiter est claire, et de bon sens : comment s’intégrer dans un pays qui se désintègre ? Que peut signifier, pour un immigré, « devenir belge », ou intérioriser un socle de valeurs typiquement belge, si la Belgique se déchire entre ses deux grandes communautés linguistiques au point de n’avoir plus d’identité perceptible ?
Une nation d’irréguliers : Entretien avec Jean Puissant
Jean Puissant, professeur émérite à l’ULB, avait intitulé un de ses cours d’histoire de la Belgique «De la nationalité belge à la Belgique des nationalités ». Il nous explique à partir de quels faits et de quels mythes s’est forgée l’identité nationale belge. Hasard ou nécessité, c’est à la Fonderie qu’eut lieu cette interview : la Compagnie des Bronzes de Bruxelles, fabrique d'art et fabrique de l’identité nationale, d’où sont sorties durant près d’un siècle nombre de statues monumentales des figures héroïques nationales qui trônent dans les grandes villes du pays.
La machine des mythes : Entretien avec Gérard Bouchard
La rencontre des cultures est une rencontre des identités, c’est-à-dire des mélanges de raison et d’émotions, de pensée et de mythes. Gérard Bouchard, historien et sociologue, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur la dynamique comparée des imaginaires collectifs, est convaincu que les sociétés multiculturelles occidentales n’arriveront pas à avancer beaucoup tant que nous ne connaîtrons pas mieux la machine des mythes : comment ils naissent, fonctionnent, se transforment, se protègent.
Les dessous du débat français sur “l’identité nationale” / Pierre Tevanian
Au terme du ”débat sur l’identité nationale” lancé en France par Éric Besson en novembre 2009, l’heure est au bilan, non pas sur la nature de ladite identité nationale mais sur la signification d’un tel “débat ”, sa fonction, ses effets sociaux et enfin la réponse politique qu’il appelle. Si en effet une identité nationale doit aujourd’hui être interrogée, ce n’est pas une identité raciale, confessionnelle ou culturelle mais une identité politique. Non pas une identité immémoriale et éternelle mais une forme historique singulière.
Devoir… ou vouloir s’intégrer : Entretien avec Annie Amoureux
Comment les primo arrivants pourraient-ils exercer leur citoyenneté tant qu’ils n’ont pas été accueillis, c’est-à-dire tant qu’ils n’ont pas reçu les clés de compréhension qui leur permettront de se situer dans la société ? Répondre à cette question est le fondement même des Ateliers Citoyens, organisés par le Pôle Participation Sociale et Citoyenne du service d'Insertion Socioprofessionnelle du CPAS de Schaerbeek, sous l’impulsion de sa présidente Dominique Decoux. Annie Amoureux, responsable de ce projet, travaille également au CBAI où son expérience nourrit un projet de formation de formateurs à la citoyenneté pour primo arrivants.
Une histoire de trait d’union / Mamadou Saliou Bah
Parler de soi dans la culture peulh est mal vu (par souci de protection de la “vie privée ”, ou par “stratégie ” de la protection du groupe ?). Le Belge aussi parle peu de lui. Donc, il existe au moins ” un point commun entre nos deux cultures ”.
“Je ne suis pas officiellement étrangère” / Nathalie Caprioli avec Maïté de Hemptinne
Que signifie, pour vous, être belge… ou non belge ? Nous avons posé cette question à des femmes et des hommes envers qui la presse a peu l’habitude de tendre son micro : des apprenantes en cours d’alphabétisation à La voix des femmes de Saint-Josse, à la Maison des femmes de Forest, et à Lire et Écrire Bruxelles Sud, ainsi qu’à des participants à l’Atelier citoyenneté au CPAS, et à quelques habitués du Service d'aide aux Molenbeekois primo arrivants (l’asbl SAMPA). Au total, une cinquantaine de Belges ou non Belges, immigrés, descendants d’immigrés, ou personnes en situation irrégulière.
Un avenir de l'Europe / Safet Kryemadhi
“Flamand et Wallon sont nos prénoms; Belge est notre nom de famille. ” Cette sentence performative a longtemps prétendu fabriquer une identité nationale de rassemblement et d'invincible unité. Contestant cette harmonieuse image trinitaire, le député wallon Jules Destrée rétorquait, déjà en 1912, que si le Roi régnait sur deux peuples, il n'y avait cependant pas de Belges. Certains font aujourd'hui le constat différent qu'il n'y a plus de Belges, exprimant le regret d'une perte ou s'en réjouissant. Mais qu'est-ce qu'être belge?
Armistice sur le front de l’interculturalité? / Denis Desbonnet, Paul Löwenthal, Stéphane Jonlet
Initié fin 2010, Tayush (traduit de l’arabe par “coexistence”) est un groupe de réflexion qui réunit une cinquantaine de femmes et d’hommes provenant ou non de l’immigration et relevant de traditions et de convictions philosophiques diverses, qui partagent le projet d’une démocratie inclusive, ouverte à la diversité culturelle et religieuse. Tayush ne cherche pas l’unanimité entre ses membres, entre leurs questionnements ou leurs positions sur le pluralisme actif. C’est pourquoi ce n’est pas le groupe qui s’exprime dans ce triptyque, mais trois membres (Denis Desbonnet, Paul Löwenthal, Stéphane Jonlet)qui réfléchissent sur comment mieux organiser notre société pour que les minorités y trouvent leur place sur un socle de valeurs partagées et non mythifiées. Entrée en matière provocatrice en diable, pour poursuivre sur des perspectives concrètes, et conclure par un pari entreprenant.
[Bon tuyau] Histoires d’attentes / La rédaction
Coincé entre le ring de Bruxelles et la zone industrielle du canal, le centre Fedasil (Agence fédérale pour l’accueil des demandeurs d’asile) de Neder-Over-Hembeekaccueille chaque année plus de sept-cents MENA (mineurs étrangers non accompagnés) de tous pays. C’est dans ce lieu de passage que le film documentaire “Histoires d’attentes” a été tourné. Trente-sept minutes d’une succession de moments intimes, directs, touchants.
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