[n° ou bulletin] est un bulletin de
65 - juillet-septembre 2013 [texte imprimé] . - 2013 . - 12 p. : ill. Langues : Français ( fre)
Résumé : |
Dans ce numéro, la revue Aide-mémoire explore les lieux de mémoire à Berlin et aborde le qualificatif de "collabeur", de plus en plus utilisé au sein de certaines cyber-communautés. Édouard Delruelle fait le bilan de vingt ans d'action du Centre pour l'Égalité des Chances et la Lutte contre le Racisme, tandis que Julien Dohet livre sa 50e chronique consacrée au syndicalisme fasciste italien. Mais aussi : un portrait du phénomène Whistleblower et une réflexion sur l'évolution du parlementarisme en France.
À chaque numéro, citoyens engagés, philosophes, historiens et autres enseignants s'efforcent de décrypter les enjeux réels auxquels sont confrontées les sociétés démocratiques contemporaines. Dans notre revue, les discours démagogiques, les résurgences du fascisme et les tentations nationalistes se lisent à la lumière de la mondialisation, des relations politiques internationales, des inégalités et de l'exclusion sociale. Nous savons qu'il est inutile d'isoler tel acte raciste ou tel groupe d'extrême droite sans les intégrer dans un cadre plus global d'explication et d'interprétation du fonctionnement de nos sociétés. |
Note de contenu : |
Sommaire :
Éditorial : La réflexion contre le présentisme / Julien Paulus
L’éditorial du dernier numéro de la revue Aide-mémoire fut l’occasion d’un bilan et d’un passage de témoin, celui du présent numéro sera celle du rappel d’un aspect bien précis de notre ligne éditoriale. Mais qu’il me soit tout d’abord permis de remercier Jérôme Jamin, en mon nom propre pour la confiance qu’il m’accorde en me confiant les rênes de cette publication, et au nom de l’ensemble du comité de rédaction pour le travail qu’il a fourni durant toutes ces années, contribuant à faire de la revue trimestrielle des Territoires de la Mémoire un périodique crédible, de qualité et au contenu solide.
Berlin et les lieux de mémoire / Catherine Messiaen et Olivier Starquit
Alors que les promoteurs immobiliers s’acharnent sur ce qui reste du Mur de Berlin (et plus précisément sur un bout de la East Side Gallery, voir infra), nous nous sommes rendus sur place en janvier dernier pour voir comment cette ville au passé sombre et foisonnant se positionnait à l’égard des lieux de mémoire.
Cette visite visait non seulement la ville en tant que telle mais aussi le camp de concentration de Sachsenhausen, assez proche. Si nous nous sommes majoritairement concentrés sur des espaces et lieux relatifs à la Seconde Guerre mondiale, nous n’avons pu nous empêcher de jeter un regard sur la manière dont Berlin traitait la guerre froide et la scission de l’Allemagne qui en a découlé.
Les Collabeurs : des « arabes » pas hallal / Khadija Aït Oile
« Si vous n’êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et aimer ceux qui les oppriment ». Par cette phrase, Malcolm X mettait son auditoire en garde contre la manière avec laquelle les médias traitaient l’information, il l’invitait à repérer les portraits caricaturés présentés par les canaux plus ou moins officiels pour – peut-être – mieux les contrer.
Aujourd’hui, de la même façon, il existe au sein des réseaux sociaux, de nombreux groupes de discussion cherchant à remettre en cause les puissants – ou prétendus tels – de ce monde et à cet égard, cette citation fait partie de celles qui y sont les plus fréquemment citées. Malcolm X est l’une des figures adulées dans ces espaces virtuels : ce militant de la cause afro-américaine et musulmane était connu pour ses interventions publiques proches du prêche et pour sa lutte contre les discriminations régnant aux États-Unis durant les années 50. Aujourd’hui, des personnalités aux revendications similaires ont pris le relai : Marc-Edouard Nabe, Dieudonné, Alain Soral, Michel Collon, etc. font partie des références inévitables au sein de ces groupes de discussions.
Démocratie et égalité des chances : Entretien avec Édouard Delruelle, professeur de philosophie (ULg) et ancien Directeur adjoint du CECLR
Le 15 février 1993 était promulguée la loi créant le Centre pour l’Égalité des Chances et la Lutte contre le Racisme (CECLR). Après 20 ans d’action sur le terrain et de travail d’analyse, quel bilan peut-on tirer de l’énorme tâche de cette institution dans une société en constante mutation et dont l’actualité continue d’inquiéter et de questionner l’évolution de notre rapport à l’Autre ?
France : Vers la fin de la monarchie républicaine ? (Mémoire brute/Réalité brute) / Jérôme Marchandise
Il y a un an, nos voisins consacraient François Hollande en tant que président en faisant de lui le septième chef d’État de la Cinquième République, le vingt-quatrième toutes Constitutions confondues. Depuis lors, la cote de popularité de l’ancien maire de Tulle n’a pratiquement fait que chuter ; les Français qui avaient élu un président « normal » face à son hyper-prédécesseur sont en plein désamour.
Cette déception s’exprime partout et tout le temps si bien que l’on se demande, vu de chez nous, comment le président parviendra à terminer son mandat. Cette interrogation contraste avec la relative sérénité, l’apparente tranquillité de François Hollande qui ne cesse de répéter que c’est lors de la présidentielle de 2017 que l’on fera les comptes. Cette attitude, loin d’être contagieuse, aurait plutôt tendance à inquiéter davantage les Français qui ont l’impression que le capitaine temporise alors que le bateau coule de toutes parts. Or ce détachement face à la grogne populaire n’est pas nouveau loin s’en faut, il fut employé tant par les prédécesseurs directs du président Hollande que par le général de Gaulle lors des soulèvements étudiants. La tranquillité face à l’impopularité des mesures prises en cours d’exercice et cette attention uniquement portée à l’agenda de la prochaine élection présidentielle sont en fait des traits propres au système de la Ve République.
Charles Koechlin, un humaniste discret / Raphaël Schraepen
Jusqu’il y a peu, le nom de Charles Koechlin n’évoquait presque rien au mélomane. Les dictionnaires parlaient d’une œuvre vaste mais retenaient plutôt le théoricien et le pédagogue. Depuis un peu plus de vingt ans, des artistes renommés – suisses, allemands, suédois, néerlandais, pratiquement aucun français – créent ou exhument un ensemble passionnant qui, selon certains, formerait une sorte de chaînon manquant entre Claude Debussy et Pierre Boulez. Les faits sont heureusement un peu subtils que ça.
La servante et le catcheur / Jean-Paul Bonjean
À la croisée du roman et du témoignage, Horacio Castellanos Moya dégivre deux jours de l'horreur salvadorienne à la fin des années 70. Les acteurs du drame s'agitent encore quelques instants sans savoir qu'ils courent déjà dans le vide du précipice.
Les Camps de la honte d'Anne Grynberg / Philippe Glesener
Qui n'a pas franchi les portes d'une agence de voyage ou d'une agence immobilière pour organiser soit de belles vacances sur les plages méditerranéennes, soit une paisible retraite dans le mas provençal rêvé toute une vie derrière un bureau, en ignorant tout de ce qui s'était déroulé sur le sable ou dans la garrigue voisine battue par l'air glacial de la tramontane ? De nombreux Français ignorent pourtant encore aujourd'hui que leur pays fut sous le régime de Vichy une « terre des camps ».
La médiathèque présente / Michel Recloux, bibliothécaire
Peuple (Mots) / Henri Deleersijder
« Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes. » Peu d'apostrophes du passé sont restées aussi célèbres que celle-ci, lancée le 23 juin 1789 par Mirabeau au jeune marquis Henri de Dreux-Brézé, chargé de transmettre aux députés du Tiers Etat l'ordre du roi Louis XVI de se retirer de la salle où venait de se clore une séance des États généraux. Le peuple venait ainsi d'entrer par la grande porte – rhétorique, du moins – qui allait donner accès aux turbulences de l'histoire contemporaine.
L’imposture de la gouvernance ou l’héritage de Margaret Thatcher / Olivier Starquit
Alain Deneault, ce philosophe qui enseigne la pensée critique en science politique à l’Université de Montréal, est connu comme étant l’auteur de Noir Canada (Ecosociété, 2008) et de Offshore (La Fabrique, 2010). Lors de la concrétisation de ces deux ouvrages, il a été plus d’une fois confronté aux rouages de la gouvernance. Dans Gouvernance, le management totalitaire[1], il revient sur ce thème et approfondit l’analyse par le biais de cinquante prémisses, assertions de départ desquelles découlent des conséquences.
La « démocratie autoritaire » pour le bien des travailleurs / Julien Dohet
Pour notre 50e chronique sur le décryptage de l’idéologie d’extrême droite[1] nous avons choisi de lier nos deux thèmes de recherche depuis une quinzaine d’années. Nous avons donc sélectionné un ouvrage abordant le fascisme italien mais également la question du syndicalisme. Ce choix s’est d’autant plus imposé à moi qu’une publication récente marquée bien à droite révélait en creux une vision du rôle du syndicat dans la société au final guère éloignée de la vision décrite ci-dessous.
Le Whistleblower : un citoyen résistant (Portrait) / Julien Paulus
Le soldat Bradley Manning
S’il est un concept qui est apparu subitement dans le vocabulaire médiatique de ces derniers mois, c’est celui de Whistleblower, que l’on traduit parfois en français par « lanceur d’alerte ». De l’anglais whistle (« sifflet ») et to blow (« souffler »), le whistleblower est « celui qui souffle dans un sifflet », image dérivée du policier qui joue du sifflet pour sanctionner une infraction ou de l’arbitre pour signaler une faute. Le terme désigne actuellement toute personne ou groupe de personnes qui, ayant pris connaissance d’éléments susceptibles de constituer un tort ou une menace pour la collectivité, l’économie ou l’environnement, décide de porter ces éléments à la connaissance des autorités, de la Justice, des médias ou, plus largement, du public. La qualification de whistleblower entend distinguer celui-ci du délateur car, contrairement à ce dernier, le whistleblower décide d’agir de façon désintéressée et évite de s’attaquer à une personne en particulier pour dénoncer plutôt une situation, un état de fait ou un dysfonctionnement.
Le mot de la présidente / Dominique Dauby
Le 15 mars 1944, le Conseil national de la Résistance français énonçait quelques principes fondamentaux pour reconstruire l’avenir : le rétablissement de la démocratie, du suffrage universel et de la liberté de la presse. Des principes auxquels seules des fondations solides pouvaient donner force, en France et ailleurs :
- « 'l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie »,
- « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ».
|
En ligne : |
http://www.territoires-memoire.be/se-documenter/revue-aide-memoire/am-les-dernie [...] |
Format de la ressource électronique : |
Présentation du bulletin de la revue + articles en ligne + bulletin à télécharger |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ |
[n° ou bulletin] est un bulletin de
Titre : |
65 - juillet-septembre 2013 |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2013 |
Importance : |
12 p. |
Présentation : |
ill. |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
Dans ce numéro, la revue Aide-mémoire explore les lieux de mémoire à Berlin et aborde le qualificatif de "collabeur", de plus en plus utilisé au sein de certaines cyber-communautés. Édouard Delruelle fait le bilan de vingt ans d'action du Centre pour l'Égalité des Chances et la Lutte contre le Racisme, tandis que Julien Dohet livre sa 50e chronique consacrée au syndicalisme fasciste italien. Mais aussi : un portrait du phénomène Whistleblower et une réflexion sur l'évolution du parlementarisme en France.
À chaque numéro, citoyens engagés, philosophes, historiens et autres enseignants s'efforcent de décrypter les enjeux réels auxquels sont confrontées les sociétés démocratiques contemporaines. Dans notre revue, les discours démagogiques, les résurgences du fascisme et les tentations nationalistes se lisent à la lumière de la mondialisation, des relations politiques internationales, des inégalités et de l'exclusion sociale. Nous savons qu'il est inutile d'isoler tel acte raciste ou tel groupe d'extrême droite sans les intégrer dans un cadre plus global d'explication et d'interprétation du fonctionnement de nos sociétés. |
Note de contenu : |
Sommaire :
Éditorial : La réflexion contre le présentisme / Julien Paulus
L’éditorial du dernier numéro de la revue Aide-mémoire fut l’occasion d’un bilan et d’un passage de témoin, celui du présent numéro sera celle du rappel d’un aspect bien précis de notre ligne éditoriale. Mais qu’il me soit tout d’abord permis de remercier Jérôme Jamin, en mon nom propre pour la confiance qu’il m’accorde en me confiant les rênes de cette publication, et au nom de l’ensemble du comité de rédaction pour le travail qu’il a fourni durant toutes ces années, contribuant à faire de la revue trimestrielle des Territoires de la Mémoire un périodique crédible, de qualité et au contenu solide.
Berlin et les lieux de mémoire / Catherine Messiaen et Olivier Starquit
Alors que les promoteurs immobiliers s’acharnent sur ce qui reste du Mur de Berlin (et plus précisément sur un bout de la East Side Gallery, voir infra), nous nous sommes rendus sur place en janvier dernier pour voir comment cette ville au passé sombre et foisonnant se positionnait à l’égard des lieux de mémoire.
Cette visite visait non seulement la ville en tant que telle mais aussi le camp de concentration de Sachsenhausen, assez proche. Si nous nous sommes majoritairement concentrés sur des espaces et lieux relatifs à la Seconde Guerre mondiale, nous n’avons pu nous empêcher de jeter un regard sur la manière dont Berlin traitait la guerre froide et la scission de l’Allemagne qui en a découlé.
Les Collabeurs : des « arabes » pas hallal / Khadija Aït Oile
« Si vous n’êtes pas vigilants, les médias arriveront à vous faire détester les gens opprimés et aimer ceux qui les oppriment ». Par cette phrase, Malcolm X mettait son auditoire en garde contre la manière avec laquelle les médias traitaient l’information, il l’invitait à repérer les portraits caricaturés présentés par les canaux plus ou moins officiels pour – peut-être – mieux les contrer.
Aujourd’hui, de la même façon, il existe au sein des réseaux sociaux, de nombreux groupes de discussion cherchant à remettre en cause les puissants – ou prétendus tels – de ce monde et à cet égard, cette citation fait partie de celles qui y sont les plus fréquemment citées. Malcolm X est l’une des figures adulées dans ces espaces virtuels : ce militant de la cause afro-américaine et musulmane était connu pour ses interventions publiques proches du prêche et pour sa lutte contre les discriminations régnant aux États-Unis durant les années 50. Aujourd’hui, des personnalités aux revendications similaires ont pris le relai : Marc-Edouard Nabe, Dieudonné, Alain Soral, Michel Collon, etc. font partie des références inévitables au sein de ces groupes de discussions.
Démocratie et égalité des chances : Entretien avec Édouard Delruelle, professeur de philosophie (ULg) et ancien Directeur adjoint du CECLR
Le 15 février 1993 était promulguée la loi créant le Centre pour l’Égalité des Chances et la Lutte contre le Racisme (CECLR). Après 20 ans d’action sur le terrain et de travail d’analyse, quel bilan peut-on tirer de l’énorme tâche de cette institution dans une société en constante mutation et dont l’actualité continue d’inquiéter et de questionner l’évolution de notre rapport à l’Autre ?
France : Vers la fin de la monarchie républicaine ? (Mémoire brute/Réalité brute) / Jérôme Marchandise
Il y a un an, nos voisins consacraient François Hollande en tant que président en faisant de lui le septième chef d’État de la Cinquième République, le vingt-quatrième toutes Constitutions confondues. Depuis lors, la cote de popularité de l’ancien maire de Tulle n’a pratiquement fait que chuter ; les Français qui avaient élu un président « normal » face à son hyper-prédécesseur sont en plein désamour.
Cette déception s’exprime partout et tout le temps si bien que l’on se demande, vu de chez nous, comment le président parviendra à terminer son mandat. Cette interrogation contraste avec la relative sérénité, l’apparente tranquillité de François Hollande qui ne cesse de répéter que c’est lors de la présidentielle de 2017 que l’on fera les comptes. Cette attitude, loin d’être contagieuse, aurait plutôt tendance à inquiéter davantage les Français qui ont l’impression que le capitaine temporise alors que le bateau coule de toutes parts. Or ce détachement face à la grogne populaire n’est pas nouveau loin s’en faut, il fut employé tant par les prédécesseurs directs du président Hollande que par le général de Gaulle lors des soulèvements étudiants. La tranquillité face à l’impopularité des mesures prises en cours d’exercice et cette attention uniquement portée à l’agenda de la prochaine élection présidentielle sont en fait des traits propres au système de la Ve République.
Charles Koechlin, un humaniste discret / Raphaël Schraepen
Jusqu’il y a peu, le nom de Charles Koechlin n’évoquait presque rien au mélomane. Les dictionnaires parlaient d’une œuvre vaste mais retenaient plutôt le théoricien et le pédagogue. Depuis un peu plus de vingt ans, des artistes renommés – suisses, allemands, suédois, néerlandais, pratiquement aucun français – créent ou exhument un ensemble passionnant qui, selon certains, formerait une sorte de chaînon manquant entre Claude Debussy et Pierre Boulez. Les faits sont heureusement un peu subtils que ça.
La servante et le catcheur / Jean-Paul Bonjean
À la croisée du roman et du témoignage, Horacio Castellanos Moya dégivre deux jours de l'horreur salvadorienne à la fin des années 70. Les acteurs du drame s'agitent encore quelques instants sans savoir qu'ils courent déjà dans le vide du précipice.
Les Camps de la honte d'Anne Grynberg / Philippe Glesener
Qui n'a pas franchi les portes d'une agence de voyage ou d'une agence immobilière pour organiser soit de belles vacances sur les plages méditerranéennes, soit une paisible retraite dans le mas provençal rêvé toute une vie derrière un bureau, en ignorant tout de ce qui s'était déroulé sur le sable ou dans la garrigue voisine battue par l'air glacial de la tramontane ? De nombreux Français ignorent pourtant encore aujourd'hui que leur pays fut sous le régime de Vichy une « terre des camps ».
La médiathèque présente / Michel Recloux, bibliothécaire
Peuple (Mots) / Henri Deleersijder
« Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes. » Peu d'apostrophes du passé sont restées aussi célèbres que celle-ci, lancée le 23 juin 1789 par Mirabeau au jeune marquis Henri de Dreux-Brézé, chargé de transmettre aux députés du Tiers Etat l'ordre du roi Louis XVI de se retirer de la salle où venait de se clore une séance des États généraux. Le peuple venait ainsi d'entrer par la grande porte – rhétorique, du moins – qui allait donner accès aux turbulences de l'histoire contemporaine.
L’imposture de la gouvernance ou l’héritage de Margaret Thatcher / Olivier Starquit
Alain Deneault, ce philosophe qui enseigne la pensée critique en science politique à l’Université de Montréal, est connu comme étant l’auteur de Noir Canada (Ecosociété, 2008) et de Offshore (La Fabrique, 2010). Lors de la concrétisation de ces deux ouvrages, il a été plus d’une fois confronté aux rouages de la gouvernance. Dans Gouvernance, le management totalitaire[1], il revient sur ce thème et approfondit l’analyse par le biais de cinquante prémisses, assertions de départ desquelles découlent des conséquences.
La « démocratie autoritaire » pour le bien des travailleurs / Julien Dohet
Pour notre 50e chronique sur le décryptage de l’idéologie d’extrême droite[1] nous avons choisi de lier nos deux thèmes de recherche depuis une quinzaine d’années. Nous avons donc sélectionné un ouvrage abordant le fascisme italien mais également la question du syndicalisme. Ce choix s’est d’autant plus imposé à moi qu’une publication récente marquée bien à droite révélait en creux une vision du rôle du syndicat dans la société au final guère éloignée de la vision décrite ci-dessous.
Le Whistleblower : un citoyen résistant (Portrait) / Julien Paulus
Le soldat Bradley Manning
S’il est un concept qui est apparu subitement dans le vocabulaire médiatique de ces derniers mois, c’est celui de Whistleblower, que l’on traduit parfois en français par « lanceur d’alerte ». De l’anglais whistle (« sifflet ») et to blow (« souffler »), le whistleblower est « celui qui souffle dans un sifflet », image dérivée du policier qui joue du sifflet pour sanctionner une infraction ou de l’arbitre pour signaler une faute. Le terme désigne actuellement toute personne ou groupe de personnes qui, ayant pris connaissance d’éléments susceptibles de constituer un tort ou une menace pour la collectivité, l’économie ou l’environnement, décide de porter ces éléments à la connaissance des autorités, de la Justice, des médias ou, plus largement, du public. La qualification de whistleblower entend distinguer celui-ci du délateur car, contrairement à ce dernier, le whistleblower décide d’agir de façon désintéressée et évite de s’attaquer à une personne en particulier pour dénoncer plutôt une situation, un état de fait ou un dysfonctionnement.
Le mot de la présidente / Dominique Dauby
Le 15 mars 1944, le Conseil national de la Résistance français énonçait quelques principes fondamentaux pour reconstruire l’avenir : le rétablissement de la démocratie, du suffrage universel et de la liberté de la presse. Des principes auxquels seules des fondations solides pouvaient donner force, en France et ailleurs :
- « 'l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie »,
- « un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ».
|
En ligne : |
http://www.territoires-memoire.be/se-documenter/revue-aide-memoire/am-les-dernie [...] |
Format de la ressource électronique : |
Présentation du bulletin de la revue + articles en ligne + bulletin à télécharger |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ |
| |