[n° ou bulletin] est un bulletin de
86 - janvier-mars 2016 - Radicalisme violent. : Comprendre, prévenir au-delà de l’urgence [texte imprimé] . - 2016 . - 92 p. ; 30 cm. Langues : Français ( fre)
Catégories : |
-053.2 Enfants / Jeunes 297 Islam & Intégrisme islamique (islamisme) 316.47 Relation sociale . Violence . Torture 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique 329.3:297 Djihad islamique 343.917 Délinquance politique Terrorisme 374.3 Education de la jeunesse
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Résumé : |
Site éditeur :
Pourquoi des jeunes de chez nous partent-ils faire la guerre en Syrie ou se font-ils exploser, ici, dans des attentats suicides ? Face au phénomène du radicalisme violent coexistent la tentation de ne rien faire, voire du déni, celle de croire que le sécuritaire suffira, et celle enfin de comprendre pour désamorcer, prévenir et, au-delà de l’urgence, construire une société plus inclusive. C’est cette dernière que nous avons choisi d’investiguer dans ce numéro. Il a été conçu pour aider les travailleurs sociaux, et tous ceux qui se sentent concernés, à déjouer les pièges des amalgames et à réinvestir ou inventer des actions préventives qui visent un réel mieux vivre ensemble.
Edito :
Longtemps, nous avons hésité à consacrer un numéro de l’Observatoire à la question du radicalisme violent. N’allions-nous pas encore alimenter la surmédiatisation d’un phénomène qui ne concerne, directement, qu’une petite minorité de jeunes ? N’allions-nous pas risquer d’encore attirer les regards inquiets sur une population musulmane déjà fortement stigmatisée ?
Nous avons néanmoins fini par franchir le pas. Parce que, à diverses occasions, nous avons pu constater que les travailleurs sociaux se posent de nombreuses questions sur ce sujet complexe et sensible, tout en évitant de trop « s’en mêler » car craignant la maladresse, l’erreur d’interprétation, l’amalgame, … Parce que, aussi, la prévention du radicalisme, à condition qu’elle soit clairement dissociée de la répression et du contrôle - ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas -, implique d’en revenir à certains fondamentaux du travail social.
Nous avons construit ce dossier en nous appuyant sur les rencontres co-organisées par le Centre Régional d’Intégration de Charleroi (CRIC) et le Centre Régional de Verviers pour l’Intégration (CRVI), en collaboration avec la Direction Générale Opérationnelle de l’Action sociale de la la Région wallonne (DGO5), « Prévention du radicalisme violent. Osons en parler », programmées en octobre et novembre 2015.
Celles-ci nous ont servi de point de départ - vous retrouverez plusieurs orateurs conviés à ces journées dans nos contributeurs - mais nous avons aussi étoffé ce dossier, que nous avons conçu en deux parties, en nous appuyant notamment sur les avis pertinents de Thierry Tournoy, Directeur du CRIC et de Daniel Martin, Directeur du CRVI.
La première partie pose cette terrible question : pourquoi des jeunes de chez nous se laissent-ils séduire par les discours de Daesh et partent-ils faire la guerre en Syrie ou se font-ils exploser dans des attentats suicides ici, en Europe ? Pour y répondre, nous avons sollicité une palette de contributeurs qui, par leur expertise, décortiquent ce qui se joue derrière cet embrigadement criminel des jeunes dans le radicalisme violent.
La seconde propose des pistes et des réflexions sur ce qu’il y a lieu de mener, d’inventer, de soutenir comme actions pour prévenir cette radicalisation. Si les travailleurs sociaux ne peuvent certes agir sur la variable géopolitique ni révolutionner notre contexte sociétal actuel, ils peuvent jouer un rôle important dans divers domaines : aider le jeune à se construire comme sujet et comme acteur de son devenir ; reconstruire le lien décousu entre celui-ci et la société, sa famille, l’école, … ; consolider son esprit critique et sa résistance morale face aux tentatives d’endoctrinement ; promouvoir l’interculturalité et le vivre-ensemble ; lutter contre les inégalités et les discriminations ; … Et, au-delà de l’urgence, participer par leurs convictions et leurs idéaux à une société davantage inclusive et porteuse de signes positifs, d’émancipation, d’espoir. |
Note de contenu : |
Sommaire :
COMPRENDRE
- Radicalisation violente. Analyse et balises pour le travailleur social - Younous LAMGHARI
Au moment où l’actualité met les projecteurs sur le terrorisme islamiste, cet article apporte un éclairage sur les concepts de radicalisme, extrémisme et terrorisme qui sert à introduire un modèle intégré explicatif de l’engagement d’individus dans le processus de radicalisation à portée violente de type jihadiste. Les nuances qui en découlent peuvent inspirer (être mises à profit par) le travailleur social dans son activité quotidienne.
- Radicalisation, entre contexte et responsabilité individuelle - Rik COOLSAET
La religion, contrairement à une idée reçue et largement véhiculée par nos représentants politiques, ne joue qu’un rôle secondaire dans la radicalisation des jeunes partis combattre en Syrie. Cette radicalisation est en effet avant tout un processus de socialisation dans lequel la dynamique de groupe (amis, famille) et le contexte, marqué par une fracture importante entre la société et une partie de la jeunesse, sont bien plus déterminants que l’idéologie. C’est ce qu’entend montrer cette contribution, après avoir dans un premier temps mis en discussion et resitué historiquement le concept de « radicalisation ».
- Au-delà de l’islamisme radical. Comprendre la diversité de l’islam - Corinne TORREKENS
Dans le contexte émotionnel suscité par les attentats de 2015, l’islam s’est souvent vu réduire à l’islamisme radical, qui n’en est pourtant qu’une expression très minoritaire. Cet article rend ainsi compte de la diversité de l’islam belge, et notamment des grands clivages qui le traversent : ethnique, religieux (courants et écoles juridiques) et générationnel. Il explique également le mariage détonant que constitue le jihadisme contemporain, alliant un courant particulier des Frères musulmans (le « Qutbisme ») et un courant particulier du salafisme.
- Adolescence et double identité. Quand l’engagement radical violent devient une réponse à un questionnement identitaire - Serge GARCET
L’engagement radical violent est caractérisé par la jeunesse de ses participants. Il apparaît comme une réponse individuelle à un questionnement identitaire dans lequel des processus cognitifs caractéristiques de l’adolescence sont associés aux représentations qu’engendre la problématique de la « double identité » chez les jeunes issus de l’immigration. L’article tente de décrire ce processus du point de vue psychologique tout en relevant le rôle déterminant tenu par les cognitions et les émotions sur l’adoption d’une posture victimaire derrière l’engagement radical.
- Médias sociaux : facteurs ou outils de radicalisation ? - Julianne LAFFINEUR
L’utilisation des médias sociaux par les individus et groupes terroristes a suscité nombre de questions : nos jeunes risquent-ils de se radicaliser via les médias sociaux ? Quel impact peuvent avoir des messages au contenu extrémiste sur Internet ? Faut-il censurer ? Etc. Pour comprendre l’impact de ces messages en ligne sur une radicalisation et des actions extrémistes hors ligne, il est nécessaire d’apporter un éclairage sur les causes de ce processus de radicalisation chez les jeunes. Médias sociaux : cause ou facilitateur ?
- Les deux dimensions sous-jacentes de la radicalisation. Regard d’un philosophe - Edouard DELRUELLE
Edouard Delruelle est un philosophe engagé dans la Cité et régulièrement en contact avec le terrain. Il a, notamment, été directeur-adjoint du Centre pour l’égalité des chances et dispense des formations aux travailleurs sociaux autour des questions du racisme et de l’interculturalité. Il fait également partie de la Commission Marcourt qui a établi des propositions pour le développement d’un « Islam de Belgique ».
Il nous offre une analyse sans concession sur le contexte sociétal actuel qui favorise la radicalisation des jeunes, et plus généralement une montée aux extrêmes, au sein de la population « autochtone » aussi bien qu’au sein des populations issues de l’immigration. Une dynamique historique destructrice, où s’entretiennent mutuellement, d’une part, l’individualisme et les inégalités au niveau socio-économique, d’autre part, une recherche compulsive d’identités collectives enfermantes au niveau culturel et symbolique. Il nous lance également des pistes pour en sortir.
PRÉVENIR
- Une prévention efficace nécessite une remise en question sans concession - Daniel MARTIN
Les actions et les menaces terroristes ont déclenché toute une batterie de mesures de type sécuritaire qui, si elles étaient indispensables dans l’immédiat, ne peuvent constituer l’essentiel des réponses, d’autant qu’elles ne garantissent nullement un avenir où il fera bon vivre ensemble. Pour D. Martin, il est clair que les réponses sont à chercher du côté de la prévention, elles doivent être multiformes et s’appuyer sur une analyse en profondeur et sans concession de notre système et de nos politiques d’inclusion des populations étrangères.
- « Maman, je suis parti aider le peuple syrien ». Quand des mères mettent leur vécu au service de la lutte contre l’embrigadement jihadiste - Saliha BEN ALI et Dominique BONS (interview)
Saliha Ben Ali, Belge musulmane d’origine tunisienne vivant à Bruxelles, et Dominique Bons, Française athée vivant à Toulouse, se sont connues et rapprochées après avoir partagé un drame semblable : un enfant parti« faire le jihad » et décédé en Syrie.
L’Observatoire les a rencontrées, pour qu’elles nous apportent leur témoignage et nous aident à mieux comprendre comment des jeunes, quelles que soient leur origine et leur culture, peuvent basculer dans le radicalisme et tout quitter pour partir dans un pays en guerre. Mais aussi, pour qu’elles nous expliquent comment elles ont mis leur vécu au service de la lutte contre la radicalisation et l’embrigadement jihadiste : interpellations des pouvoirs publics, soutien aux familles directement concernées, sensibilisation et prévention à destination des jeunes et des parents.
- Radicalisation : quelles orientations pour quelles actions en milieu ouvert ? - Jean BLAIRON et Jacqueline FASTRÈS
Suite aux attentats et menaces, des actions qui ressortent tantôt de l’aide, tantôt du contrôle tendent à se mettre en branle. Il convient cependant d’être extrêmement attentif à être bien au clair et à séparer les deux types d’action, au risque de créer des amalgames dans lesquels les travailleurs sociaux pourraient se perdre ou face auxquels ils pourraient se cabrer. Ce serait dommage car les mécanismes qui mènent au radicalisme sont au coeur des actions préventives en milieu ouvert.
- Promouvoir l’interculturalité auprès des jeunes. La vidéo comme outil de pédagogie active - Foued BELLALI (interview)
Enfant d’immigrés marocains, Foued Bellali aime se décrire comme un « (quasi) prototype belge » : né en Flandre, il a grandi en Wallonie (La Louvière) et vit et travaille aujourd’hui à Bruxelles. Il a créé l’asbl 2Bouts, reconnue en 2006 et soutenue par la COCOF (dans le cadre du décret de Cohésion sociale), avec pour principal objectif de favoriser l’interculturalité et le vivre-ensemble. L’association cherche à faire évoluer des représentations et stéréotypes, et amener un changement des mentalités par la découverte de l’autre, par l’acquisition d’un respect à l’égard de cultures différentes.
En collaboration avec diverses associations (maisons de jeunes, de quartier, écoles de devoirs, …), 2Bouts propose des animations, une éducation aux médias et des ateliers vidéo à des publics majoritairement jeunes. 2Bouts intervient également au sein d’établissements scolaires, et dispense des formations à des professionnels dans les secteurs de l’éducation et du social.
Eu égard à la thématique de ce numéro de l’Observatoire, cette prise en compte de la diversité culturelle est essentielle car, lorsqu’elle est mal gérée, les tentions et frustrations qu’elle suscite conduisent souvent à l’intolérance, au repli identitaire ou communautaire, au racisme, …, autant d’éléments qui peuvent nourrir la radicalisation des jeunes.
- De la propagande terroriste à la déradicalisation : médias et discours de haine - Yves COLLARD
Le jihadisme radical et violent mène un combat médiatique d’un nouveau type. Se démarquant du vieux modèle de communication verticale et ouvertement jihadiste d’al Qaïda, la stratégie de propagande et de recrutement de Daesh se déploie sur les supports de communication les plus populaires auprès de la jeunesse d’Europe et d’ailleurs, et donne lieu à une démultiplication de messages horizontaux complexes et élaborés. Quels sont les objectifs, les formes et les contenus de ce cyberjihadisme 2.0 ? Pourquoi celui-ci parvient-il à séduire nos jeunes ? Comment peut-on agir contre ce phénomène ? Autant de questions auxquelles cet article cherche à répondre.
- Équipes mobiles dans l’enseignement obligatoire. Intervention et prévention de la radicalisation en milieu scolaire - Bruno SEDRAN et Thérèse LUCAS (interview)
Depuis le 23 janvier, dans la foulée des attentats à Charlie Hebdo et dans le cadre d’un plan de lutte contre la radicalisation voté par la Fédération Wallonie-Bruxelles, plusieurs initiatives ont été prises par la Ministre en charge de l’enseignement obligatoire. Parmi celles-ci, figure la possibilité de solliciter l’intervention des Équipes mobiles, dispositif qui existe depuis 2004 et qui vise à favoriser le bien-être à l’école, l’accrochage scolaire et la prévention de la violence.
L’Observatoire a rencontré Bruno Sedran. Il est le référent de la Direction générale de l’Enseignement obligatoire pour les questions de radicalisme et le coordonnateur des Équipes mobiles. A cet interview, était également présente Thérèse Lucas, coordinatrice des services de médiation scolaire en Région wallonne. Si, à ces derniers, il n’a pas été dédié spécifiquement de mission "radicalisme", nous verrons qu’ils ont aussi un rôle à jouer en tant que services de prévention générale.
- Améliorer le vivre ensemble à partir des malaises et des tensions réciproques - Brigitte MARÉCHAL
Entre 2006 et 2016, avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin, le Centre Interdisciplinaire d’Etudes de l’Islam dans le Monde Contemporain (CISMOC) a analysé les noeuds qui émergent en lien à la présence de l’islam dans différents lieux de vie où musulmans et non-musulmans se croisent. Les deux premières études ont permis de montrer les sources de tensions et malaises mais aussi que les ajustements réciproques qui existent sont souvent trop peu perçus de part et d’autre. La dernière a permis d’analyser les logiques qui sous-tendent les réponses les plus prometteuses d’une réelle co-inclusion.
- Ateliers d’échanges interculturels au sein d’une Initiative Locale d’Intégration - Aïcha ADAHMAN, Anne-Sophie DELCOIGNE et Myriam EL MAHI (interview)
L’asbl Génération Espoir, fondée il y a un plus d’une quinzaine d’années par des personnes d’origine maghrébine et de confession musulmane, oeuvre pour l’intégration des personnes étrangères et d’origine étrangère (reconnue en tant qu’Initiative locale d’Intégration par la Région wallonne) et en faveur de l’interculturalité. Elle propose par ailleurs un soutien scolaire (École de devoirs reconnue par l’Office de la Naissance et de l’Enfance).
Cette association, qui a longtemps fonctionné sur une base bénévole, s’adresse à des personnes de toutes origines et de tous âges, mais son public est en large partie constitué de personnes d’origine maghrébine et de confession musulmane. Elle cherche à créer des ponts entre cette population et les autres communautés, le reste de la société.
L’Observatoire a rencontré trois de ses permanentes, pour qu’elles nous parlent du travail interculturel qu’elles mènent notamment à travers des ateliers d’échange et de réflexion, mais aussi des questionnements qui animent les membres de la communauté maghrébine et musulmane de la commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve.
- Impacts et enjeux du radicalisme pour les acteurs de l’intégration - Thierry TOURNOY
Les attentats jihadistes et la vague de migrants impactent le travail des Centres régionaux d’intégration. Chaque jour, ils mesurent l’accentuation des difficultés du vivre ensemble que ces événements provoquent et, chaque jour, il leur est demandé des solutions "clé en main" qui n’existent pas. Seul un travail en profondeur soutenu par la conviction que l’avenir passe par le double-mouvement des uns vers les autres pourra aboutir à la construction d’une société interculturelle.
- La Wallonie face au radicalisme - Philippe BROGNIET
Si le radicalisme et le terrorisme sont des phénomènes complexes et multifactoriels, la Wallonie, tout comme les autres entités fédérées, s’est engagée à tenter de prévenir le radicalisme violent, dans les limites de ses compétences. Une des premières mesures prévues par le plan adopté par le Gouvenement est d’informer et de former les travailleurs sociaux et les agents communaux en contact avec la population. Les deux autres mesures principales concernent le renforcement de dispositifs existants visant la cohésion sociale et l’inclusion sociale, via notamment l’insertion socio-professionnelle et le parcours d’intégration
- Les réponses au radicalisme. Le rôle d’Unia - Nathalie DENIES et Michel VANDERKAM
Bien qu’Unia (nouveau nom d’appel pour désigner le Centre interfédéral pour l’égalité des chances) n’ait pas spécifiquement dans ses objectifs de lutter contre le radicalisme, ses missions visant à promouvoir l’égalité des chances et à combattre toute forme de discrimination lui en donnent la légitimité. Unia veillera particulièrement à dénoncer les discours d’incitation à la haine et à faire évoluer la législation pour faciliter les demandes de retrait de contenus radicaux sur les réseaux sociaux.
- La prison est-elle une solution ? - Mélanie BERTRAND et Séverine CLINAZ ; Yahyâ HACHEM SAMII (interview)
La CAAP est une asbl faîtière. Elle regroupe 49 associations actives en prison, présentes dans les établissements pénitentiaires (17) et de défense sociale (2) de Wallonie et de Bruxelles.
Elle est née en 2007, à l’occasion des travaux préparatoires qui déboucheront sur l’accord de coopération de 2009, en vue d’une meilleure politique en matière de réinsertion des détenus. Cet accord s’inscrit lui-même dans le prolongement de la loi de principes, votée en 20051, qui reconnait notamment le statut juridique interne des détenus, à savoir que bien que privé de liberté, un détenu conserve l’ensemble de ses droits au même titre qu’un citoyen libre. Par extension, cette loi légitime l’action des associations qui proposent aux détenus des offres de service en matière d’aide sociale, de soutien psychologique, d’activités de loisirs, de formation, de promotion de la santé, etc.
Nous voulions rencontrer la CAAP pour connaitre son avis quant à l’idée assez répandue que la prison est un lieu de radicalisation important. A la suite de cette première rencontre, nous avons ensuite été poser quelques questions à Yahyâ Hachem Samii, directeur du service d’aide sociale aux détenus de Nivelles, la Touline.
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En ligne : |
http://www.revueobservatoire.be/Radicalisme-violent-Comprendre-prevenir-au-dela- [...] |
Format de la ressource électronique : |
Présentation du bulletin de la revue + articles en ligne |
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[n° ou bulletin] est un bulletin de
Titre : |
86 - janvier-mars 2016 - Radicalisme violent. : Comprendre, prévenir au-delà de l’urgence |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2016 |
Importance : |
92 p. |
Format : |
30 cm |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
-053.2 Enfants / Jeunes 297 Islam & Intégrisme islamique (islamisme) 316.47 Relation sociale . Violence . Torture 32.019 Propagande / Communication politique / Médias et politique 329.3:297 Djihad islamique 343.917 Délinquance politique Terrorisme 374.3 Education de la jeunesse
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Résumé : |
Site éditeur :
Pourquoi des jeunes de chez nous partent-ils faire la guerre en Syrie ou se font-ils exploser, ici, dans des attentats suicides ? Face au phénomène du radicalisme violent coexistent la tentation de ne rien faire, voire du déni, celle de croire que le sécuritaire suffira, et celle enfin de comprendre pour désamorcer, prévenir et, au-delà de l’urgence, construire une société plus inclusive. C’est cette dernière que nous avons choisi d’investiguer dans ce numéro. Il a été conçu pour aider les travailleurs sociaux, et tous ceux qui se sentent concernés, à déjouer les pièges des amalgames et à réinvestir ou inventer des actions préventives qui visent un réel mieux vivre ensemble.
Edito :
Longtemps, nous avons hésité à consacrer un numéro de l’Observatoire à la question du radicalisme violent. N’allions-nous pas encore alimenter la surmédiatisation d’un phénomène qui ne concerne, directement, qu’une petite minorité de jeunes ? N’allions-nous pas risquer d’encore attirer les regards inquiets sur une population musulmane déjà fortement stigmatisée ?
Nous avons néanmoins fini par franchir le pas. Parce que, à diverses occasions, nous avons pu constater que les travailleurs sociaux se posent de nombreuses questions sur ce sujet complexe et sensible, tout en évitant de trop « s’en mêler » car craignant la maladresse, l’erreur d’interprétation, l’amalgame, … Parce que, aussi, la prévention du radicalisme, à condition qu’elle soit clairement dissociée de la répression et du contrôle - ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas -, implique d’en revenir à certains fondamentaux du travail social.
Nous avons construit ce dossier en nous appuyant sur les rencontres co-organisées par le Centre Régional d’Intégration de Charleroi (CRIC) et le Centre Régional de Verviers pour l’Intégration (CRVI), en collaboration avec la Direction Générale Opérationnelle de l’Action sociale de la la Région wallonne (DGO5), « Prévention du radicalisme violent. Osons en parler », programmées en octobre et novembre 2015.
Celles-ci nous ont servi de point de départ - vous retrouverez plusieurs orateurs conviés à ces journées dans nos contributeurs - mais nous avons aussi étoffé ce dossier, que nous avons conçu en deux parties, en nous appuyant notamment sur les avis pertinents de Thierry Tournoy, Directeur du CRIC et de Daniel Martin, Directeur du CRVI.
La première partie pose cette terrible question : pourquoi des jeunes de chez nous se laissent-ils séduire par les discours de Daesh et partent-ils faire la guerre en Syrie ou se font-ils exploser dans des attentats suicides ici, en Europe ? Pour y répondre, nous avons sollicité une palette de contributeurs qui, par leur expertise, décortiquent ce qui se joue derrière cet embrigadement criminel des jeunes dans le radicalisme violent.
La seconde propose des pistes et des réflexions sur ce qu’il y a lieu de mener, d’inventer, de soutenir comme actions pour prévenir cette radicalisation. Si les travailleurs sociaux ne peuvent certes agir sur la variable géopolitique ni révolutionner notre contexte sociétal actuel, ils peuvent jouer un rôle important dans divers domaines : aider le jeune à se construire comme sujet et comme acteur de son devenir ; reconstruire le lien décousu entre celui-ci et la société, sa famille, l’école, … ; consolider son esprit critique et sa résistance morale face aux tentatives d’endoctrinement ; promouvoir l’interculturalité et le vivre-ensemble ; lutter contre les inégalités et les discriminations ; … Et, au-delà de l’urgence, participer par leurs convictions et leurs idéaux à une société davantage inclusive et porteuse de signes positifs, d’émancipation, d’espoir. |
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Sommaire :
COMPRENDRE
- Radicalisation violente. Analyse et balises pour le travailleur social - Younous LAMGHARI
Au moment où l’actualité met les projecteurs sur le terrorisme islamiste, cet article apporte un éclairage sur les concepts de radicalisme, extrémisme et terrorisme qui sert à introduire un modèle intégré explicatif de l’engagement d’individus dans le processus de radicalisation à portée violente de type jihadiste. Les nuances qui en découlent peuvent inspirer (être mises à profit par) le travailleur social dans son activité quotidienne.
- Radicalisation, entre contexte et responsabilité individuelle - Rik COOLSAET
La religion, contrairement à une idée reçue et largement véhiculée par nos représentants politiques, ne joue qu’un rôle secondaire dans la radicalisation des jeunes partis combattre en Syrie. Cette radicalisation est en effet avant tout un processus de socialisation dans lequel la dynamique de groupe (amis, famille) et le contexte, marqué par une fracture importante entre la société et une partie de la jeunesse, sont bien plus déterminants que l’idéologie. C’est ce qu’entend montrer cette contribution, après avoir dans un premier temps mis en discussion et resitué historiquement le concept de « radicalisation ».
- Au-delà de l’islamisme radical. Comprendre la diversité de l’islam - Corinne TORREKENS
Dans le contexte émotionnel suscité par les attentats de 2015, l’islam s’est souvent vu réduire à l’islamisme radical, qui n’en est pourtant qu’une expression très minoritaire. Cet article rend ainsi compte de la diversité de l’islam belge, et notamment des grands clivages qui le traversent : ethnique, religieux (courants et écoles juridiques) et générationnel. Il explique également le mariage détonant que constitue le jihadisme contemporain, alliant un courant particulier des Frères musulmans (le « Qutbisme ») et un courant particulier du salafisme.
- Adolescence et double identité. Quand l’engagement radical violent devient une réponse à un questionnement identitaire - Serge GARCET
L’engagement radical violent est caractérisé par la jeunesse de ses participants. Il apparaît comme une réponse individuelle à un questionnement identitaire dans lequel des processus cognitifs caractéristiques de l’adolescence sont associés aux représentations qu’engendre la problématique de la « double identité » chez les jeunes issus de l’immigration. L’article tente de décrire ce processus du point de vue psychologique tout en relevant le rôle déterminant tenu par les cognitions et les émotions sur l’adoption d’une posture victimaire derrière l’engagement radical.
- Médias sociaux : facteurs ou outils de radicalisation ? - Julianne LAFFINEUR
L’utilisation des médias sociaux par les individus et groupes terroristes a suscité nombre de questions : nos jeunes risquent-ils de se radicaliser via les médias sociaux ? Quel impact peuvent avoir des messages au contenu extrémiste sur Internet ? Faut-il censurer ? Etc. Pour comprendre l’impact de ces messages en ligne sur une radicalisation et des actions extrémistes hors ligne, il est nécessaire d’apporter un éclairage sur les causes de ce processus de radicalisation chez les jeunes. Médias sociaux : cause ou facilitateur ?
- Les deux dimensions sous-jacentes de la radicalisation. Regard d’un philosophe - Edouard DELRUELLE
Edouard Delruelle est un philosophe engagé dans la Cité et régulièrement en contact avec le terrain. Il a, notamment, été directeur-adjoint du Centre pour l’égalité des chances et dispense des formations aux travailleurs sociaux autour des questions du racisme et de l’interculturalité. Il fait également partie de la Commission Marcourt qui a établi des propositions pour le développement d’un « Islam de Belgique ».
Il nous offre une analyse sans concession sur le contexte sociétal actuel qui favorise la radicalisation des jeunes, et plus généralement une montée aux extrêmes, au sein de la population « autochtone » aussi bien qu’au sein des populations issues de l’immigration. Une dynamique historique destructrice, où s’entretiennent mutuellement, d’une part, l’individualisme et les inégalités au niveau socio-économique, d’autre part, une recherche compulsive d’identités collectives enfermantes au niveau culturel et symbolique. Il nous lance également des pistes pour en sortir.
PRÉVENIR
- Une prévention efficace nécessite une remise en question sans concession - Daniel MARTIN
Les actions et les menaces terroristes ont déclenché toute une batterie de mesures de type sécuritaire qui, si elles étaient indispensables dans l’immédiat, ne peuvent constituer l’essentiel des réponses, d’autant qu’elles ne garantissent nullement un avenir où il fera bon vivre ensemble. Pour D. Martin, il est clair que les réponses sont à chercher du côté de la prévention, elles doivent être multiformes et s’appuyer sur une analyse en profondeur et sans concession de notre système et de nos politiques d’inclusion des populations étrangères.
- « Maman, je suis parti aider le peuple syrien ». Quand des mères mettent leur vécu au service de la lutte contre l’embrigadement jihadiste - Saliha BEN ALI et Dominique BONS (interview)
Saliha Ben Ali, Belge musulmane d’origine tunisienne vivant à Bruxelles, et Dominique Bons, Française athée vivant à Toulouse, se sont connues et rapprochées après avoir partagé un drame semblable : un enfant parti« faire le jihad » et décédé en Syrie.
L’Observatoire les a rencontrées, pour qu’elles nous apportent leur témoignage et nous aident à mieux comprendre comment des jeunes, quelles que soient leur origine et leur culture, peuvent basculer dans le radicalisme et tout quitter pour partir dans un pays en guerre. Mais aussi, pour qu’elles nous expliquent comment elles ont mis leur vécu au service de la lutte contre la radicalisation et l’embrigadement jihadiste : interpellations des pouvoirs publics, soutien aux familles directement concernées, sensibilisation et prévention à destination des jeunes et des parents.
- Radicalisation : quelles orientations pour quelles actions en milieu ouvert ? - Jean BLAIRON et Jacqueline FASTRÈS
Suite aux attentats et menaces, des actions qui ressortent tantôt de l’aide, tantôt du contrôle tendent à se mettre en branle. Il convient cependant d’être extrêmement attentif à être bien au clair et à séparer les deux types d’action, au risque de créer des amalgames dans lesquels les travailleurs sociaux pourraient se perdre ou face auxquels ils pourraient se cabrer. Ce serait dommage car les mécanismes qui mènent au radicalisme sont au coeur des actions préventives en milieu ouvert.
- Promouvoir l’interculturalité auprès des jeunes. La vidéo comme outil de pédagogie active - Foued BELLALI (interview)
Enfant d’immigrés marocains, Foued Bellali aime se décrire comme un « (quasi) prototype belge » : né en Flandre, il a grandi en Wallonie (La Louvière) et vit et travaille aujourd’hui à Bruxelles. Il a créé l’asbl 2Bouts, reconnue en 2006 et soutenue par la COCOF (dans le cadre du décret de Cohésion sociale), avec pour principal objectif de favoriser l’interculturalité et le vivre-ensemble. L’association cherche à faire évoluer des représentations et stéréotypes, et amener un changement des mentalités par la découverte de l’autre, par l’acquisition d’un respect à l’égard de cultures différentes.
En collaboration avec diverses associations (maisons de jeunes, de quartier, écoles de devoirs, …), 2Bouts propose des animations, une éducation aux médias et des ateliers vidéo à des publics majoritairement jeunes. 2Bouts intervient également au sein d’établissements scolaires, et dispense des formations à des professionnels dans les secteurs de l’éducation et du social.
Eu égard à la thématique de ce numéro de l’Observatoire, cette prise en compte de la diversité culturelle est essentielle car, lorsqu’elle est mal gérée, les tentions et frustrations qu’elle suscite conduisent souvent à l’intolérance, au repli identitaire ou communautaire, au racisme, …, autant d’éléments qui peuvent nourrir la radicalisation des jeunes.
- De la propagande terroriste à la déradicalisation : médias et discours de haine - Yves COLLARD
Le jihadisme radical et violent mène un combat médiatique d’un nouveau type. Se démarquant du vieux modèle de communication verticale et ouvertement jihadiste d’al Qaïda, la stratégie de propagande et de recrutement de Daesh se déploie sur les supports de communication les plus populaires auprès de la jeunesse d’Europe et d’ailleurs, et donne lieu à une démultiplication de messages horizontaux complexes et élaborés. Quels sont les objectifs, les formes et les contenus de ce cyberjihadisme 2.0 ? Pourquoi celui-ci parvient-il à séduire nos jeunes ? Comment peut-on agir contre ce phénomène ? Autant de questions auxquelles cet article cherche à répondre.
- Équipes mobiles dans l’enseignement obligatoire. Intervention et prévention de la radicalisation en milieu scolaire - Bruno SEDRAN et Thérèse LUCAS (interview)
Depuis le 23 janvier, dans la foulée des attentats à Charlie Hebdo et dans le cadre d’un plan de lutte contre la radicalisation voté par la Fédération Wallonie-Bruxelles, plusieurs initiatives ont été prises par la Ministre en charge de l’enseignement obligatoire. Parmi celles-ci, figure la possibilité de solliciter l’intervention des Équipes mobiles, dispositif qui existe depuis 2004 et qui vise à favoriser le bien-être à l’école, l’accrochage scolaire et la prévention de la violence.
L’Observatoire a rencontré Bruno Sedran. Il est le référent de la Direction générale de l’Enseignement obligatoire pour les questions de radicalisme et le coordonnateur des Équipes mobiles. A cet interview, était également présente Thérèse Lucas, coordinatrice des services de médiation scolaire en Région wallonne. Si, à ces derniers, il n’a pas été dédié spécifiquement de mission "radicalisme", nous verrons qu’ils ont aussi un rôle à jouer en tant que services de prévention générale.
- Améliorer le vivre ensemble à partir des malaises et des tensions réciproques - Brigitte MARÉCHAL
Entre 2006 et 2016, avec le soutien de la Fondation Roi Baudouin, le Centre Interdisciplinaire d’Etudes de l’Islam dans le Monde Contemporain (CISMOC) a analysé les noeuds qui émergent en lien à la présence de l’islam dans différents lieux de vie où musulmans et non-musulmans se croisent. Les deux premières études ont permis de montrer les sources de tensions et malaises mais aussi que les ajustements réciproques qui existent sont souvent trop peu perçus de part et d’autre. La dernière a permis d’analyser les logiques qui sous-tendent les réponses les plus prometteuses d’une réelle co-inclusion.
- Ateliers d’échanges interculturels au sein d’une Initiative Locale d’Intégration - Aïcha ADAHMAN, Anne-Sophie DELCOIGNE et Myriam EL MAHI (interview)
L’asbl Génération Espoir, fondée il y a un plus d’une quinzaine d’années par des personnes d’origine maghrébine et de confession musulmane, oeuvre pour l’intégration des personnes étrangères et d’origine étrangère (reconnue en tant qu’Initiative locale d’Intégration par la Région wallonne) et en faveur de l’interculturalité. Elle propose par ailleurs un soutien scolaire (École de devoirs reconnue par l’Office de la Naissance et de l’Enfance).
Cette association, qui a longtemps fonctionné sur une base bénévole, s’adresse à des personnes de toutes origines et de tous âges, mais son public est en large partie constitué de personnes d’origine maghrébine et de confession musulmane. Elle cherche à créer des ponts entre cette population et les autres communautés, le reste de la société.
L’Observatoire a rencontré trois de ses permanentes, pour qu’elles nous parlent du travail interculturel qu’elles mènent notamment à travers des ateliers d’échange et de réflexion, mais aussi des questionnements qui animent les membres de la communauté maghrébine et musulmane de la commune d’Ottignies-Louvain-la-Neuve.
- Impacts et enjeux du radicalisme pour les acteurs de l’intégration - Thierry TOURNOY
Les attentats jihadistes et la vague de migrants impactent le travail des Centres régionaux d’intégration. Chaque jour, ils mesurent l’accentuation des difficultés du vivre ensemble que ces événements provoquent et, chaque jour, il leur est demandé des solutions "clé en main" qui n’existent pas. Seul un travail en profondeur soutenu par la conviction que l’avenir passe par le double-mouvement des uns vers les autres pourra aboutir à la construction d’une société interculturelle.
- La Wallonie face au radicalisme - Philippe BROGNIET
Si le radicalisme et le terrorisme sont des phénomènes complexes et multifactoriels, la Wallonie, tout comme les autres entités fédérées, s’est engagée à tenter de prévenir le radicalisme violent, dans les limites de ses compétences. Une des premières mesures prévues par le plan adopté par le Gouvenement est d’informer et de former les travailleurs sociaux et les agents communaux en contact avec la population. Les deux autres mesures principales concernent le renforcement de dispositifs existants visant la cohésion sociale et l’inclusion sociale, via notamment l’insertion socio-professionnelle et le parcours d’intégration
- Les réponses au radicalisme. Le rôle d’Unia - Nathalie DENIES et Michel VANDERKAM
Bien qu’Unia (nouveau nom d’appel pour désigner le Centre interfédéral pour l’égalité des chances) n’ait pas spécifiquement dans ses objectifs de lutter contre le radicalisme, ses missions visant à promouvoir l’égalité des chances et à combattre toute forme de discrimination lui en donnent la légitimité. Unia veillera particulièrement à dénoncer les discours d’incitation à la haine et à faire évoluer la législation pour faciliter les demandes de retrait de contenus radicaux sur les réseaux sociaux.
- La prison est-elle une solution ? - Mélanie BERTRAND et Séverine CLINAZ ; Yahyâ HACHEM SAMII (interview)
La CAAP est une asbl faîtière. Elle regroupe 49 associations actives en prison, présentes dans les établissements pénitentiaires (17) et de défense sociale (2) de Wallonie et de Bruxelles.
Elle est née en 2007, à l’occasion des travaux préparatoires qui déboucheront sur l’accord de coopération de 2009, en vue d’une meilleure politique en matière de réinsertion des détenus. Cet accord s’inscrit lui-même dans le prolongement de la loi de principes, votée en 20051, qui reconnait notamment le statut juridique interne des détenus, à savoir que bien que privé de liberté, un détenu conserve l’ensemble de ses droits au même titre qu’un citoyen libre. Par extension, cette loi légitime l’action des associations qui proposent aux détenus des offres de service en matière d’aide sociale, de soutien psychologique, d’activités de loisirs, de formation, de promotion de la santé, etc.
Nous voulions rencontrer la CAAP pour connaitre son avis quant à l’idée assez répandue que la prison est un lieu de radicalisation important. A la suite de cette première rencontre, nous avons ensuite été poser quelques questions à Yahyâ Hachem Samii, directeur du service d’aide sociale aux détenus de Nivelles, la Touline.
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