[n° ou bulletin] est un bulletin de
vol. 32 n°1 - 2013 - Pouvoir, participation et capacité [document électronique] / Fabrizio Cantelli, Directeur de publication ; Francis Garon, Directeur de publication ; Nathalie Schiffino, Directeur de publication . - 2013 . - 1 page web (consulter le 30/05/2018). Langues : Français ( fre)
Catégories : |
31 Statistique Démographie 316 Sociologie 321.7 Démocratie / Démocratisation 323.21 Militantisme Participation Engagement
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Note de contenu : |
Sommaire
Introduction
Participation et pouvoirs : pour une lecture renouvelée
Fabrizio Cantelli, Francis Garon et Nathalie Schiffino
p. 3–19
Articles
Mini-publics et démocratie délibérative
Hervé Pourtois
p. 21–41
Résumé
La légitimité du recours aux mini-publics est souvent justifiée par les défenseurs de la théorie délibérative de la démocratie par le fait que ceux-ci seraient un analogon de la délibération publique par le grand public. Cet article analyse cette justification et identifie quatre défis qui se posent à elle : l’autonomie interne des mini-publics, le risque de fragmentation des enjeux sociaux, l’ontologie sociale individualiste et surtout le défi de la démocratie de masse. Il conclut sur la nécessité de considérer plutôt les mini-publics comme des moyens visant à stimuler le débat au sein du grand public.
De la capacité, de la compétence, de l’empowerment, repenser l’anthropologie de la participation
Jean-Louis Genard
p. 43–62
Résumé
Le plus souvent étudiée dans le contexte des évolutions du politique et du passage présumé d’une démocratie représentative vers une démocratie davantage participative ou délibérative, la question de la participation est abordée ici sous l’angle d’une transformation de nos coordonnées anthropologiques. Les exigences et les attentes de participation se retrouvent en effet dans de multiples domaines qui excèdent de loin la seule sphère du politique, allant du monde de l’entreprise et de ses cercles de qualité jusqu’à la production de biens en kit sollicitant les capacités de montage des acheteurs. Cette extension du domaine de la participation s’appuie en réalité sur un certain nombre de présupposés anthropologiques. Ceux-ci prêtent aux acteurs des capacités et des compétences qu’ils sont censés détenir, à moins qu’ils ne soient appelés à les enrichir par des stratégies d’empowerment si elles leur font défaut ou sont insuffisantes. Ils leur attribuent aussi un potentiel de motivation indispensable à l’actualisation de ces compétences et capacités. Le texte soutient que l’évaluation des personnes ainsi que la configuration de nombreux dispositifs sociaux récents tendent de plus en plus à s’ajuster à ce nouveau référentiel anthropologique. Il en va ainsi de la participation politique bien sûr, mais aussi des nouvelles politiques sociales, des formations au « pouvoir d’agir », des objectifs éducatifs, des politiques de développement ou de santé. Revenant plus spécifiquement sur la question de la participation politique, le texte montre comment ces nouvelles coordonnées anthropologiques reconfigurent la question de l’expertise en réorganisant les partages entre expertises ordinaire et spécialisée et, du coup, le partage entre les espaces où peut prendre place une démocratie participative et ceux qui demeurent confiés à l’expertise technocratique.
Deux conceptions de l’empowerment
Fabrizio Cantelli
p. 63–87
Résumé
La catégorie d’empowerment devient omniprésente quand il s’agit de participation. Pourtant, peu de travaux en ont exploré sociologiquement les contours, les propriétés et la portée. Il s’agit de prendre distance avec une approche unidimensionnelle de la catégorie, qui l’appréhende comme une solution démocratique ou une régression liée à un usage managérial. Notre démarche comparative élargie considère plusieurs espaces-temps, ce qui permet de rendre compte de deux manières très différentes de penser le pouvoir et d’agir sur des capacités. Cet article interroge deux conceptions de l’empowerment, soit deux philosophies du pouvoir sous-jacentes : une gestionnaire et une civique. Pour saisir les conceptions gestionnaires de l’empowerment, notre article s’appuie sur un spectre allant du cas spécifique de la Banque mondiale (Empowerment Team) à plusieurs acteurs de la santé en relation avec les institutions européennes. Concernant les conceptions civiques de l’empowerment, l’enquête repose sur le mouvement des droits civiques aux États-Unis et le Blackpower dans les années 1960, tout en s’interrogeant sur l’héritage contemporain.
Les ambivalences de la démocratie urbaine : Une lecture par John Dewey
Louise Carlier
p. 89–106
Résumé
Cet article traite la question de la participation sous l’angle des compétences et des pouvoirs qui s’y jouent et qui sont attribués aux différents acteurs dans le cours même de sa mise en oeuvre. Il s’appuie sur l’ethnographie d’un dispositif participatif engagé par des acteurs de la société civile, les États généraux de Bruxelles, faisant intervenir universitaires, associations et citoyens, qui se sont déroulés de septembre 2008 à mai 2009. En prenant appui sur John Dewey et les approches pragmatiques, il s’agit de décrire l’ambivalence de dispositifs participatifs qui, tout en cherchant à nourrir de nouvelles capacités citoyennes, limitent également l’empowerment du public.
L’émancipation coopérative face à la compétence participative
Jérôme Boissonade
p. 107–127
Résumé
Nous souhaitons interroger la pertinence des notions de compétences et de capacités comme concepts critiques pragmatistes opératoires face aux nouveaux processus de domination, notamment ceux exercés par les institutions. Pour ce faire, nous nous appuyons dans ce texte sur l’expérience croisée d’un conseil de quartier et d’une accession sociale à la propriété à gestion coopérative. La démocratie participative exige des capacités spécifiques qui sont en effet perturbées par cette expérience coopérative dont le rapport à la décision repose sur le faire et la dimension capacitaire sur les prises élaborées à cet effet. Il s’agit donc moins pour les accédants concernés d’obtenir une reconnaissance publique de capacités pouvant conduire à un accès à la décision, que de construire de manière coopérative des prises d’émancipation critique vis-à -vis de ces dispositifs participatifs. Ce passage d’une compétence participative à une émancipation coopérative permet à la fois de surmonter l’instrumentalisation capacitaire et de mieux travailler l’articulation entre la constitution des prises et la portée critique des processus d’émancipation.
Conclusion
Visages de la participation et capacités critiques des citoyens
Nathalie Schiffino, Francis Garon et Fabrizio Cantelli
p. 129–142
|
En ligne : |
https://www.erudit.org/fr/revues/ps/2013-v32-n1-ps0839/ |
Format de la ressource électronique : |
Articles en ligne |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ |
[n° ou bulletin] est un bulletin de
Titre : |
vol. 32 n°1 - 2013 - Pouvoir, participation et capacité |
Type de document : |
document électronique |
Auteurs : |
Fabrizio Cantelli, Directeur de publication ; Francis Garon, Directeur de publication ; Nathalie Schiffino, Directeur de publication |
Année de publication : |
2013 |
Importance : |
1 page web (consulter le 30/05/2018) |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
31 Statistique Démographie 316 Sociologie 321.7 Démocratie / Démocratisation 323.21 Militantisme Participation Engagement
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Note de contenu : |
Sommaire
Introduction
Participation et pouvoirs : pour une lecture renouvelée
Fabrizio Cantelli, Francis Garon et Nathalie Schiffino
p. 3–19
Articles
Mini-publics et démocratie délibérative
Hervé Pourtois
p. 21–41
Résumé
La légitimité du recours aux mini-publics est souvent justifiée par les défenseurs de la théorie délibérative de la démocratie par le fait que ceux-ci seraient un analogon de la délibération publique par le grand public. Cet article analyse cette justification et identifie quatre défis qui se posent à elle : l’autonomie interne des mini-publics, le risque de fragmentation des enjeux sociaux, l’ontologie sociale individualiste et surtout le défi de la démocratie de masse. Il conclut sur la nécessité de considérer plutôt les mini-publics comme des moyens visant à stimuler le débat au sein du grand public.
De la capacité, de la compétence, de l’empowerment, repenser l’anthropologie de la participation
Jean-Louis Genard
p. 43–62
Résumé
Le plus souvent étudiée dans le contexte des évolutions du politique et du passage présumé d’une démocratie représentative vers une démocratie davantage participative ou délibérative, la question de la participation est abordée ici sous l’angle d’une transformation de nos coordonnées anthropologiques. Les exigences et les attentes de participation se retrouvent en effet dans de multiples domaines qui excèdent de loin la seule sphère du politique, allant du monde de l’entreprise et de ses cercles de qualité jusqu’à la production de biens en kit sollicitant les capacités de montage des acheteurs. Cette extension du domaine de la participation s’appuie en réalité sur un certain nombre de présupposés anthropologiques. Ceux-ci prêtent aux acteurs des capacités et des compétences qu’ils sont censés détenir, à moins qu’ils ne soient appelés à les enrichir par des stratégies d’empowerment si elles leur font défaut ou sont insuffisantes. Ils leur attribuent aussi un potentiel de motivation indispensable à l’actualisation de ces compétences et capacités. Le texte soutient que l’évaluation des personnes ainsi que la configuration de nombreux dispositifs sociaux récents tendent de plus en plus à s’ajuster à ce nouveau référentiel anthropologique. Il en va ainsi de la participation politique bien sûr, mais aussi des nouvelles politiques sociales, des formations au « pouvoir d’agir », des objectifs éducatifs, des politiques de développement ou de santé. Revenant plus spécifiquement sur la question de la participation politique, le texte montre comment ces nouvelles coordonnées anthropologiques reconfigurent la question de l’expertise en réorganisant les partages entre expertises ordinaire et spécialisée et, du coup, le partage entre les espaces où peut prendre place une démocratie participative et ceux qui demeurent confiés à l’expertise technocratique.
Deux conceptions de l’empowerment
Fabrizio Cantelli
p. 63–87
Résumé
La catégorie d’empowerment devient omniprésente quand il s’agit de participation. Pourtant, peu de travaux en ont exploré sociologiquement les contours, les propriétés et la portée. Il s’agit de prendre distance avec une approche unidimensionnelle de la catégorie, qui l’appréhende comme une solution démocratique ou une régression liée à un usage managérial. Notre démarche comparative élargie considère plusieurs espaces-temps, ce qui permet de rendre compte de deux manières très différentes de penser le pouvoir et d’agir sur des capacités. Cet article interroge deux conceptions de l’empowerment, soit deux philosophies du pouvoir sous-jacentes : une gestionnaire et une civique. Pour saisir les conceptions gestionnaires de l’empowerment, notre article s’appuie sur un spectre allant du cas spécifique de la Banque mondiale (Empowerment Team) à plusieurs acteurs de la santé en relation avec les institutions européennes. Concernant les conceptions civiques de l’empowerment, l’enquête repose sur le mouvement des droits civiques aux États-Unis et le Blackpower dans les années 1960, tout en s’interrogeant sur l’héritage contemporain.
Les ambivalences de la démocratie urbaine : Une lecture par John Dewey
Louise Carlier
p. 89–106
Résumé
Cet article traite la question de la participation sous l’angle des compétences et des pouvoirs qui s’y jouent et qui sont attribués aux différents acteurs dans le cours même de sa mise en oeuvre. Il s’appuie sur l’ethnographie d’un dispositif participatif engagé par des acteurs de la société civile, les États généraux de Bruxelles, faisant intervenir universitaires, associations et citoyens, qui se sont déroulés de septembre 2008 à mai 2009. En prenant appui sur John Dewey et les approches pragmatiques, il s’agit de décrire l’ambivalence de dispositifs participatifs qui, tout en cherchant à nourrir de nouvelles capacités citoyennes, limitent également l’empowerment du public.
L’émancipation coopérative face à la compétence participative
Jérôme Boissonade
p. 107–127
Résumé
Nous souhaitons interroger la pertinence des notions de compétences et de capacités comme concepts critiques pragmatistes opératoires face aux nouveaux processus de domination, notamment ceux exercés par les institutions. Pour ce faire, nous nous appuyons dans ce texte sur l’expérience croisée d’un conseil de quartier et d’une accession sociale à la propriété à gestion coopérative. La démocratie participative exige des capacités spécifiques qui sont en effet perturbées par cette expérience coopérative dont le rapport à la décision repose sur le faire et la dimension capacitaire sur les prises élaborées à cet effet. Il s’agit donc moins pour les accédants concernés d’obtenir une reconnaissance publique de capacités pouvant conduire à un accès à la décision, que de construire de manière coopérative des prises d’émancipation critique vis-à -vis de ces dispositifs participatifs. Ce passage d’une compétence participative à une émancipation coopérative permet à la fois de surmonter l’instrumentalisation capacitaire et de mieux travailler l’articulation entre la constitution des prises et la portée critique des processus d’émancipation.
Conclusion
Visages de la participation et capacités critiques des citoyens
Nathalie Schiffino, Francis Garon et Fabrizio Cantelli
p. 129–142
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En ligne : |
https://www.erudit.org/fr/revues/ps/2013-v32-n1-ps0839/ |
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