[n° ou bulletin] est un bulletin de
5 - mars 2022 - De l’extrême-droite à Blanquer, l’école bleu blanc rance [texte imprimé] . - 2022 . - 1 fichier pdf (12 p.). Langues : Français ( fre)
Catégories : |
171:329.18 Antifascisme - Lutte contre l'extrême droite 329.18(44) Extrême droite France 371 Organisation de l'éducation et de l'enseignement
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Résumé : |
Page de présentation :
Voici numéro 5 de l’Ecole de la lutte. Trimestriel, départemental et tout en couleur, cette nouvelle formule, "l’Ecole de la lutte" a pour but de donner une grande place aux luttes locales de l’éducation, aux témoignages de terrain, mais se veut aussi plus axé sur des réflexions et des analyses thématiques. Edité sur papier, L’Ecole de la lutte est complété par une version numérique augmentée que voici. Ce cinquième numéro ne pouvait pas être consacré à autre chose qu’à la question de l’extrême-droite et de ses vues sur l’Ecole, mais aussi des dérives d’un ministre réactionnaire et autoritaire.
Edito - Le grand bouleversement
« Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Ce clair-obscur dont parle le théoricien et antifasciste italien, Antonio Gramsci ressemble de façon troublante à celui dans lequel nous vivons. Alors que les consciences s’éveillent et s’éguisent, que celles et ceux qui se battent pour plus d’égalité et de visibilité sont toujours plus nombreux-sEs, les partisan-nEs du vieux monde qui sont bien souvent les tenants de tous les privilèges, réagissent et convulsent.
Face à l’éclosion de ce « nouveau monde », des recompositions s’opèrent et de plus en plus souvent, des lignes rouges sont franchies. La panique morale est si grande que ce qui n’était auparavant que des fantasmes d’extrême-droite, des théories délirantes, se retrouvent propulsées sur le devant de la scène médiatique et institutionnelle. Grand remplacement, masculinisme, théorie du genre, islamo-gauchisme, wokisme ou cancel culture autant de concepts qui, à coups de fake news et de théories du complot, ont désormais pignon sur rue. Dans un grand et sidérant mouvement d’inversion des rôles, les oppressé-Es se retrouvent accusé-Es d’oppression, les privé-Es de tout, d’être des privilégié-Es. Dans un monde aussi incertain, agiter les peurs apparaît comme un bon calcul. Non seulement, l’école n’échappe pas à la bataille en cours, mais s’en retrouve au coeur. L’extrême-droite qui a toujours eu sa petite obsession pour l’école, voit aujourd’hui son projet profondément autoritaire et inégalitaire, partagé sur certaines lignes par des partis de gouvernement et par le ministre de l’éducation lui même. Pourtant, malgré la banalisation, les résistances restent vives. Nous sommes encore très largement majoritaires dans notre profession à porter les valeurs du service public d’éducation. Par nos méthodes pédagogiques, par notre travail constant au service de l’émancipation de nos élèves, par nos combats syndicaux, nous pouvons changer la donne et à bien des égards nous le faisons déjà. Certains exemples internationaux montrent bien que le mouvement social peut influer le cours des choses. Alors, même en pleine confusion, et si l’avenir semble se brouiller, tâchons de suivre la même boussole : celle de la justice sociale et du progrès. |
Note de contenu : |
Sommaire
ECHOS / Blanquer, l’islamogauchisme et le wokisme
Il était une fois un ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer
qui a marqué le ministère par sa dérive d’extrême-droite et la longévité de son mandat. Interrogé début décembre 2018 par RTL à propos des commentaires enthousiastes qu’il suscitait essentiellement à droite, le ministre affirmait vouloir «dépasser les clivages» car, selon lui, sa politique éducative ne serait «ni de gauche, ni de droite». Ah ? Peut être d’extrême-droite alors, au vu des propos tenus par Marine Le Pen cette même année : «L’engouement sus?cité autour de monsieur Blanquer, (...) constitue une victoire idéo?logique notable pour le Front national et une défaite cuisante des sociologues et des pédagogistes».
FOCUS / Programmes des présidentielles - Les réactionnaires à l’assaut de l’Ecole
C’est une constante dans son histoire, l’extrême-droite a toujours été inquiétée par l’école. Angoissée même, pourrait-on dire, tant la question de l’éducation irait immanquablement de pair avec la dénonciation du « déclin », de « l’ensauvagement » et de la « corruption » des moeurs. Si les thématiques emblématiques de l’extrême droite restent l’immigration et la sécurité, celle de l’école est régulièrement convoquée pour expliquer les maux de la société. Tour à tour symptôme, maladie ou remède, l’école a une place centrale dans la pensée réactionnaire. Au grès de faits divers, d’évènements traumatisants ou de fausses informations, l’extrême-droite s’est imposée dans le débat et propose ses vieilles recettes et sa vision couleur sépia de l’école. Il n’y a plus désormais aucun sujet médiatique qui ne touche de près ou de loin à l’école sans qu’une personnalité d’extrême-droite ne soit invitée à donner son avis. Une banalisation qui doit beaucoup à l’action d’un ministre de l’éducation biberonné au sarkozysme et qui n’a eu de cesse d’attiser les paniques morales au sein de la population. Les élections présidentielles sont généralement l’occasion de peaufiner ce discours et d’établir un programme comme c’est le cas pour Le Pen et Zemmour. Si ces derniers sonnent creux, et se résument généralement à une litanie de slogans rances, ils ne sont pour autant pas vides de sens. Ils ne disent rien d’autre que leur volonté de mettre en place, à travers le rétablissement d’un état scolaire ancien et fantasmé, un ordre social inégalitaire, autoritaire et raciste.
FOCUS / Eléments de pédagogie antifasciste appliquée
ENTRETIEN / Ecriture inclusive : mauvais genre
Dans une circulaire de mai 2021, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, a interdit « le recours à l’écriture dite inclusive » à l’école. Il va jusqu’à parler « d’un risque énorme » « quant à la transmission du français ». Comment expliquer une telle hostilité, mais avant tout qu’est-ce que l’écriture inclusive ? Rencontre avec Julie Abbou, chercheuse en sciences du langage
INTERNATIONAL / Victoire populaire au Chili contre l’extrême-droite
RESSOURCES / VISA, s’armer contre l’extrême-droite ! |
En ligne : |
https://sudeduc13.ouvaton.org/spip.php?article2020 |
Format de la ressource électronique : |
Présentation et téléchargement |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ |
[n° ou bulletin] est un bulletin de
Titre : |
5 - mars 2022 - De l’extrême-droite à Blanquer, l’école bleu blanc rance |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2022 |
Importance : |
1 fichier pdf (12 p.) |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
171:329.18 Antifascisme - Lutte contre l'extrême droite 329.18(44) Extrême droite France 371 Organisation de l'éducation et de l'enseignement
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Résumé : |
Page de présentation :
Voici numéro 5 de l’Ecole de la lutte. Trimestriel, départemental et tout en couleur, cette nouvelle formule, "l’Ecole de la lutte" a pour but de donner une grande place aux luttes locales de l’éducation, aux témoignages de terrain, mais se veut aussi plus axé sur des réflexions et des analyses thématiques. Edité sur papier, L’Ecole de la lutte est complété par une version numérique augmentée que voici. Ce cinquième numéro ne pouvait pas être consacré à autre chose qu’à la question de l’extrême-droite et de ses vues sur l’Ecole, mais aussi des dérives d’un ministre réactionnaire et autoritaire.
Edito - Le grand bouleversement
« Le vieux monde se meurt, le nouveau tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Ce clair-obscur dont parle le théoricien et antifasciste italien, Antonio Gramsci ressemble de façon troublante à celui dans lequel nous vivons. Alors que les consciences s’éveillent et s’éguisent, que celles et ceux qui se battent pour plus d’égalité et de visibilité sont toujours plus nombreux-sEs, les partisan-nEs du vieux monde qui sont bien souvent les tenants de tous les privilèges, réagissent et convulsent.
Face à l’éclosion de ce « nouveau monde », des recompositions s’opèrent et de plus en plus souvent, des lignes rouges sont franchies. La panique morale est si grande que ce qui n’était auparavant que des fantasmes d’extrême-droite, des théories délirantes, se retrouvent propulsées sur le devant de la scène médiatique et institutionnelle. Grand remplacement, masculinisme, théorie du genre, islamo-gauchisme, wokisme ou cancel culture autant de concepts qui, à coups de fake news et de théories du complot, ont désormais pignon sur rue. Dans un grand et sidérant mouvement d’inversion des rôles, les oppressé-Es se retrouvent accusé-Es d’oppression, les privé-Es de tout, d’être des privilégié-Es. Dans un monde aussi incertain, agiter les peurs apparaît comme un bon calcul. Non seulement, l’école n’échappe pas à la bataille en cours, mais s’en retrouve au coeur. L’extrême-droite qui a toujours eu sa petite obsession pour l’école, voit aujourd’hui son projet profondément autoritaire et inégalitaire, partagé sur certaines lignes par des partis de gouvernement et par le ministre de l’éducation lui même. Pourtant, malgré la banalisation, les résistances restent vives. Nous sommes encore très largement majoritaires dans notre profession à porter les valeurs du service public d’éducation. Par nos méthodes pédagogiques, par notre travail constant au service de l’émancipation de nos élèves, par nos combats syndicaux, nous pouvons changer la donne et à bien des égards nous le faisons déjà. Certains exemples internationaux montrent bien que le mouvement social peut influer le cours des choses. Alors, même en pleine confusion, et si l’avenir semble se brouiller, tâchons de suivre la même boussole : celle de la justice sociale et du progrès. |
Note de contenu : |
Sommaire
ECHOS / Blanquer, l’islamogauchisme et le wokisme
Il était une fois un ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer
qui a marqué le ministère par sa dérive d’extrême-droite et la longévité de son mandat. Interrogé début décembre 2018 par RTL à propos des commentaires enthousiastes qu’il suscitait essentiellement à droite, le ministre affirmait vouloir «dépasser les clivages» car, selon lui, sa politique éducative ne serait «ni de gauche, ni de droite». Ah ? Peut être d’extrême-droite alors, au vu des propos tenus par Marine Le Pen cette même année : «L’engouement sus?cité autour de monsieur Blanquer, (...) constitue une victoire idéo?logique notable pour le Front national et une défaite cuisante des sociologues et des pédagogistes».
FOCUS / Programmes des présidentielles - Les réactionnaires à l’assaut de l’Ecole
C’est une constante dans son histoire, l’extrême-droite a toujours été inquiétée par l’école. Angoissée même, pourrait-on dire, tant la question de l’éducation irait immanquablement de pair avec la dénonciation du « déclin », de « l’ensauvagement » et de la « corruption » des moeurs. Si les thématiques emblématiques de l’extrême droite restent l’immigration et la sécurité, celle de l’école est régulièrement convoquée pour expliquer les maux de la société. Tour à tour symptôme, maladie ou remède, l’école a une place centrale dans la pensée réactionnaire. Au grès de faits divers, d’évènements traumatisants ou de fausses informations, l’extrême-droite s’est imposée dans le débat et propose ses vieilles recettes et sa vision couleur sépia de l’école. Il n’y a plus désormais aucun sujet médiatique qui ne touche de près ou de loin à l’école sans qu’une personnalité d’extrême-droite ne soit invitée à donner son avis. Une banalisation qui doit beaucoup à l’action d’un ministre de l’éducation biberonné au sarkozysme et qui n’a eu de cesse d’attiser les paniques morales au sein de la population. Les élections présidentielles sont généralement l’occasion de peaufiner ce discours et d’établir un programme comme c’est le cas pour Le Pen et Zemmour. Si ces derniers sonnent creux, et se résument généralement à une litanie de slogans rances, ils ne sont pour autant pas vides de sens. Ils ne disent rien d’autre que leur volonté de mettre en place, à travers le rétablissement d’un état scolaire ancien et fantasmé, un ordre social inégalitaire, autoritaire et raciste.
FOCUS / Eléments de pédagogie antifasciste appliquée
ENTRETIEN / Ecriture inclusive : mauvais genre
Dans une circulaire de mai 2021, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, a interdit « le recours à l’écriture dite inclusive » à l’école. Il va jusqu’à parler « d’un risque énorme » « quant à la transmission du français ». Comment expliquer une telle hostilité, mais avant tout qu’est-ce que l’écriture inclusive ? Rencontre avec Julie Abbou, chercheuse en sciences du langage
INTERNATIONAL / Victoire populaire au Chili contre l’extrême-droite
RESSOURCES / VISA, s’armer contre l’extrême-droite ! |
En ligne : |
https://sudeduc13.ouvaton.org/spip.php?article2020 |
Format de la ressource électronique : |
Présentation et téléchargement |
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