Catégories
Documents disponibles dans cette catégorie (2212)
Ajouter le résultat dans votre panier Affiner la recherche
Etendre la recherche sur niveau(x) vers le bas
La Steppe infinie / Esther Hautzig
La Steppe infinie [texte imprimé] / Esther Hautzig . - Paris : Ecole des Loisirs, 1992 . - p. 252. - (Médium) .
ISBN : 2-211-01629-4
Langues : Français (fre)
Catégories : (438) Pologne
323.118(=924) Antisémitisme
82-93 Littérature de jeunesse - littérature pour enfants
929 Biographies et témoignages
94(100)"1939/45" Histoire Seconde Guerre mondiale
Enfants soldats
Judéocide / ShoahIndex. décimale : ENF.GU(+13) guerres - enfants +13 ans Note de contenu : Esther avait 10 ans quand son monde bascula. Elle avait cru que sa vie heureuse en Pologne durerait toujours. Et lorsque les armées d'Hitler envahirent la Pologne en 1939, et que les Russes occupèrent son village un an plus tard, le monde d'Esther resta intact: pour elle, les guerres et les bombes s'arrêtaient à la grille du jardin. Mais un matin de juin 41, deux soldats russes se présentèrent. Témoignage émouvant sur la résistance de l'esprit humain, d'une famille qui a gardé courage pendant les 5 années que dura leur exil. Un grand document qui vivra longtemps dans la mémoire de chaque lecteur. Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : La Steppe infinie Type de document : texte imprimé Auteurs : Esther Hautzig Editeur : Paris : Ecole des Loisirs Année de publication : 1992 Collection : Médium Importance : p. 252 ISBN/ISSN/EAN : 2-211-01629-4 Langues : Français (fre) Catégories : (438) Pologne
323.118(=924) Antisémitisme
82-93 Littérature de jeunesse - littérature pour enfants
929 Biographies et témoignages
94(100)"1939/45" Histoire Seconde Guerre mondiale
Enfants soldats
Judéocide / ShoahIndex. décimale : ENF.GU(+13) guerres - enfants +13 ans Note de contenu : Esther avait 10 ans quand son monde bascula. Elle avait cru que sa vie heureuse en Pologne durerait toujours. Et lorsque les armées d'Hitler envahirent la Pologne en 1939, et que les Russes occupèrent son village un an plus tard, le monde d'Esther resta intact: pour elle, les guerres et les bombes s'arrêtaient à la grille du jardin. Mais un matin de juin 41, deux soldats russes se présentèrent. Témoignage émouvant sur la résistance de l'esprit humain, d'une famille qui a gardé courage pendant les 5 années que dura leur exil. Un grand document qui vivra longtemps dans la mémoire de chaque lecteur. Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Réservation
Réserver ce document
Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 2813/1 ENF.GU(+13) Livre Libre-accès Enfants Disponible
[n° ou bulletin] 310 - Décembre 2019 - Stéréotypes, fin de partie ? [texte imprimé] . - 2019 . - 215 p. : ill. en coul.
Langues : Français (fre)
Catégories : 070.4 Périodiques Revues
087.5 Publications pour les enfants - jeunesse
82-93 Littérature de jeunesse - littérature pour enfantsNote de contenu : Sommaire :
Éditorial / Jacques Vidal-Naquet
Nouveautés
- Albums
- Contes
- Poésie
- Théâtre
- Livres à écouter
- Romans
- Bandes dessinées
- Documentaires
- Applis & jeux vidéo
Making of : "Le Petit Chaperon rouge", de Dominique Lagraula
Revue de presse jeunesse :
- Des magazines Disney à Sciences&vie junior : la presse en mutation
- Picsou Magazine, pas qu'une affaire de gros sous
Livres de référence : Enfances de classe - "de l'inégalité parmi les enfants", sous la direction de Bernard Lahire
Index
Dossier : Stéréotypes, fin de partie ?
- L'effet papillons noirs / Aurélie Crop, Laura Nsafou, Isabelle Cambourakis et le CNLJ
- Marre des bébés blonds ? / Marine Planche
- Les stéréotypes, une histoire courte et longue / Nelly Chabrol Gagne
- Heureux comme stéréotype en France / Julie Fette
- Pourquoi Dodji est noir / Entretien avec Fabien Vehlmann, par Marine Planche
- La cruche et le prince : les stéréotypes de genres dans les shôjos / Clarisse Gadala
- Le projet Brindacier / Christophe Patris
- La presse jeunesse à l'épreuve des stéréotypes / Christophe Patris
- G-BOOK, ça bouge en Europe / Mathilde Lévêque et Roberta Pederzoli
- Une bibliothèque sans dessus dessous / Rachelle Gosselin et Maena Pelletier
Libre cours
Le dur métier de fillette, illustrés féminins, stéréotypes de genre et mixité ! / Béatrice Guillier
Actualité
Comment ça marche
Une nouvelle appli pour la BD / Entretien avec Damien Sueur, par Céline Meneghin
Échos
Vive Claveloux / Marie Lallouet
Vie des bibliothèques
La bibliothèque au cinéma comme jamais ! / Entretien avec Alain Guillon et Philippe Worms, réalisateurs du film documentaire "Chut...!"
Hommages
- Anne-Marie Faure / Catherine Picard
- Pierre Le-Tan / Loïc Boyer
- Axl Cendres / Tibo Bérard
Revue des revues
- Revues de langues françaises / Ghislaine Chagrot et Christophe Patris
- Revues de langue anglaise / Viviane Ezratty
Formation
Formations 2020 de la BnF/CNLJ : De nouveaux stages :
- Bibliothèques et spectacles jeune public
- Démarches participatives en bibliothèque jeunesse
- Oser raconter : pour une oralité vivante en bibliothèque / Agnès Bergonzi et Virginie MeyerEn ligne : https://cnlj.bnf.fr/fr/detail_revue/Stereotypes_fin_de_partie_/310 Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ [n° ou bulletin]
Titre : 310 - Décembre 2019 - Stéréotypes, fin de partie ? Type de document : texte imprimé Année de publication : 2019 Importance : 215 p. Présentation : ill. en coul. Langues : Français (fre) Catégories : 070.4 Périodiques Revues
087.5 Publications pour les enfants - jeunesse
82-93 Littérature de jeunesse - littérature pour enfantsNote de contenu : Sommaire :
Éditorial / Jacques Vidal-Naquet
Nouveautés
- Albums
- Contes
- Poésie
- Théâtre
- Livres à écouter
- Romans
- Bandes dessinées
- Documentaires
- Applis & jeux vidéo
Making of : "Le Petit Chaperon rouge", de Dominique Lagraula
Revue de presse jeunesse :
- Des magazines Disney à Sciences&vie junior : la presse en mutation
- Picsou Magazine, pas qu'une affaire de gros sous
Livres de référence : Enfances de classe - "de l'inégalité parmi les enfants", sous la direction de Bernard Lahire
Index
Dossier : Stéréotypes, fin de partie ?
- L'effet papillons noirs / Aurélie Crop, Laura Nsafou, Isabelle Cambourakis et le CNLJ
- Marre des bébés blonds ? / Marine Planche
- Les stéréotypes, une histoire courte et longue / Nelly Chabrol Gagne
- Heureux comme stéréotype en France / Julie Fette
- Pourquoi Dodji est noir / Entretien avec Fabien Vehlmann, par Marine Planche
- La cruche et le prince : les stéréotypes de genres dans les shôjos / Clarisse Gadala
- Le projet Brindacier / Christophe Patris
- La presse jeunesse à l'épreuve des stéréotypes / Christophe Patris
- G-BOOK, ça bouge en Europe / Mathilde Lévêque et Roberta Pederzoli
- Une bibliothèque sans dessus dessous / Rachelle Gosselin et Maena Pelletier
Libre cours
Le dur métier de fillette, illustrés féminins, stéréotypes de genre et mixité ! / Béatrice Guillier
Actualité
Comment ça marche
Une nouvelle appli pour la BD / Entretien avec Damien Sueur, par Céline Meneghin
Échos
Vive Claveloux / Marie Lallouet
Vie des bibliothèques
La bibliothèque au cinéma comme jamais ! / Entretien avec Alain Guillon et Philippe Worms, réalisateurs du film documentaire "Chut...!"
Hommages
- Anne-Marie Faure / Catherine Picard
- Pierre Le-Tan / Loïc Boyer
- Axl Cendres / Tibo Bérard
Revue des revues
- Revues de langues françaises / Ghislaine Chagrot et Christophe Patris
- Revues de langue anglaise / Viviane Ezratty
Formation
Formations 2020 de la BnF/CNLJ : De nouveaux stages :
- Bibliothèques et spectacles jeune public
- Démarches participatives en bibliothèque jeunesse
- Oser raconter : pour une oralité vivante en bibliothèque / Agnès Bergonzi et Virginie MeyerEn ligne : https://cnlj.bnf.fr/fr/detail_revue/Stereotypes_fin_de_partie_/310 Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 53582 REV Périodique Libre-accès Bibliothèque insoumise Exclu du prêt Des stratégies de résistance / Bernard Cassen in Manière de voir, 97 (Février-Mars 2008)
[article] Des stratégies de résistance [texte imprimé] / Bernard Cassen, Directeur de publication . - 2008 . - pp. 81-97.
Langues : Français (fre)
in Manière de voir > 97 (Février-Mars 2008) . - pp. 81-97
Catégories : 070.4(493) Politique
316.35 Groupes / Identités / Communautés
81 Linguistique LangueRésumé : Langue et politique sont intimement liées. C’est ce que n’ont toujours pas compris certains linguistes qui croient à une sorte de « marché » naturel des langues. Ils consignent la montée de telle d’entre elles et la disparition de telle autre à la manière dont les opérateurs suivent les hauts et les bas des cours de la Bourse. La notion de politique linguistique les choque, car elle interfère avec la « main invisible » régulant ce « marché » qui constitue leur corpus de recherche. Ils oublient que les Etats, lorsqu’il faut sauver les investisseurs au détriment du contribuable, renflouent les institutions financières défaillantes. Dans une visée plus respectable, ce sont aussi les Etats qui, par leurs interventions, ont permis à certaines langues (hongrois, finnois, tchèque, estonien, hébreu israélien) de survivre ou de s’adapter à la modernité.
Les politiques linguistiques sont donc le moyen, pour les entités infra-étatiques, étatiques et supraétatiques, de contrecarrer la dérive naturelle du « marché » vers l’acteur le plus puissant, en l’occurrence l’anglais. Il ne s’agit pas de lutter contre cette langue, mais de promouvoir les autres, dans une logique de pluralisme. D’autant que le « marché » est par définition « court-termiste » et incapable de se projeter vers l’avenir. Les médias regorgent d’articles sur la montée en puissance de l’Asie, mais qui se soucie de l’enseignement du chinois, du coréen, du japonais, du malais ou du vietnamien ?
Dans l’immédiat, les actions de résistance à l’homogénéisation consistent d’abord, pour les gouvernements, à faire appliquer strictement les régimes linguistiques des organisations internationales dont ils sont membres. En théorie, l’anglais n’y est pratiquement jamais la langue unique officielle ou de travail. La pratique est très différente, et cela vaut tout autant pour l’Union européenne. Une piste pleine d’avenir n’est pas encore explorée, faute de volonté politique : l’intercompréhension des langues romanes, qui ferait de l’ensemble de celles-ci une seule langue, parlée par plus d’un milliard d’êtres humains.
Une idée en marche, la latinité
Philippe Rossillon
Entre locuteurs de langues romanes, on peut toujours se comprendre
B. C.
Esprit de famille
Françoise Ploquin
Un multilinguisme émancipateur
José Vidal-Beneyto
Bruxelles devrait être une vitrine
B. C.Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di [article]
Titre : Des stratégies de résistance Type de document : texte imprimé Auteurs : Bernard Cassen, Directeur de publication Année de publication : 2008 Article en page(s) : pp. 81-97 Langues : Français (fre) Catégories : 070.4(493) Politique
316.35 Groupes / Identités / Communautés
81 Linguistique LangueRésumé : Langue et politique sont intimement liées. C’est ce que n’ont toujours pas compris certains linguistes qui croient à une sorte de « marché » naturel des langues. Ils consignent la montée de telle d’entre elles et la disparition de telle autre à la manière dont les opérateurs suivent les hauts et les bas des cours de la Bourse. La notion de politique linguistique les choque, car elle interfère avec la « main invisible » régulant ce « marché » qui constitue leur corpus de recherche. Ils oublient que les Etats, lorsqu’il faut sauver les investisseurs au détriment du contribuable, renflouent les institutions financières défaillantes. Dans une visée plus respectable, ce sont aussi les Etats qui, par leurs interventions, ont permis à certaines langues (hongrois, finnois, tchèque, estonien, hébreu israélien) de survivre ou de s’adapter à la modernité.
Les politiques linguistiques sont donc le moyen, pour les entités infra-étatiques, étatiques et supraétatiques, de contrecarrer la dérive naturelle du « marché » vers l’acteur le plus puissant, en l’occurrence l’anglais. Il ne s’agit pas de lutter contre cette langue, mais de promouvoir les autres, dans une logique de pluralisme. D’autant que le « marché » est par définition « court-termiste » et incapable de se projeter vers l’avenir. Les médias regorgent d’articles sur la montée en puissance de l’Asie, mais qui se soucie de l’enseignement du chinois, du coréen, du japonais, du malais ou du vietnamien ?
Dans l’immédiat, les actions de résistance à l’homogénéisation consistent d’abord, pour les gouvernements, à faire appliquer strictement les régimes linguistiques des organisations internationales dont ils sont membres. En théorie, l’anglais n’y est pratiquement jamais la langue unique officielle ou de travail. La pratique est très différente, et cela vaut tout autant pour l’Union européenne. Une piste pleine d’avenir n’est pas encore explorée, faute de volonté politique : l’intercompréhension des langues romanes, qui ferait de l’ensemble de celles-ci une seule langue, parlée par plus d’un milliard d’êtres humains.
Une idée en marche, la latinité
Philippe Rossillon
Entre locuteurs de langues romanes, on peut toujours se comprendre
B. C.
Esprit de famille
Françoise Ploquin
Un multilinguisme émancipateur
José Vidal-Beneyto
Bruxelles devrait être une vitrine
B. C.Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
in Manière de voir > 97 (Février-Mars 2008) . - pp. 81-97Réservation
Réserver ce document
Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 43847 man Périodique Réserve Adultes Disponible Le Strip-tease de la maîtresse / Yves Pinguilly
Réservation
Réserver ce document
Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 24544/1 ENF.DI(9-12) Livre Libre-accès Enfants Disponible Le stylo d'Alexandre de Villedieu / Michel Gheude
Le stylo d'Alexandre de Villedieu = Alexandre Villedieu's fountain pen [texte imprimé] / Michel Gheude ; Ros Schwartz, Traducteur . - Bruxelles : La Mesure du possible, 2006 . - 1 vol. (53 p.) : couv. ill. & ill. ; 19 cm.
ISBN : 978-2-930441-07-8 : 7 €
Titre de la couverture : Le stylo d'Alexandre Villedieu : correspondance de guerre en temps de paix = Alexandre Villedieu's fountain pen : war correspondance in peace time.
Langues : Français (fre) Anglais (eng)
Catégories : 82 Littérature en général
94(100)"1914/18" Histoire Première Guerre mondiale
Droit de la Guerre et guerre en généralIndex. décimale : 82 Fictions : roman, théâtre, poésie, bande dessinée adulte Résumé : Site éditeur :
En 1996, la machine d’un agriculteur de Loos-en-Gohelle, dans le Nord, bute sur les restes d’un Poilu. C’est habituel. Depuis 1918, les champs de France comme de Belgique s’ouvrent comme des mémoires vives. Sur ce squelette, un stylo. En parfait état de marche. C’est celui d’Alexandre Villedieu, tué à 29 ans. Michel Gheude va, de la Somme à Sarajevo, chercher à savoir ce que son stylo pouvait bien avoir à nous dire encore. De ses pérégrinations, il ramènera un texte puissant sur les hommes et leur destin qui est aussi, surtout, un essai sur l’écriture.
Extrait :
En chemin vers Etretat et les goélands nichés sur ses falaises d'aval et d’amont, j'avais traversé la baie de Somme. Je voulais revoir ses infinités d'eaux mêlées de sables et d'oiseaux, entre la pointe du Hourdel et la petite cité du Crotoy où Jules Verne écrivit 20.000 lieues sous les mers. De l'autoroute du Nord, j’avais mis le cap sur Amiens, Venise de Picardie, via Cambrai, Bapaume et Albert.
Au Café Relais de Pozières, tous les murs étaient décorés d'insignes et de reliques de la grande guerre. Sur les appuis de fenêtres, des douilles de cuivre, des éclats de shrapnels. Au fond de la salle, un mannequin en costume d'officier anglais. Le café était plein. La patronne avait fristouillé de l'omelette aux frites à la demande d'une vingtaine d'Anglais. Elle préparait du rôti de porc pour les Australiens qui arrivaient le lendemain. En début de semaine, les Irlandais lui avaient commandé des sandwiches. Toute l'année, ils viennent, jeunes et vieux, rendre hommage à leurs morts et visiter les champs de bataille de la Somme. Je n'avais jamais entendu parler de Pozières, mais les Australiens le connaissent. Un village du Queensland porte aujourd'hui son nom. C'est à Pozières qu'apparurent pour la première fois, en septembre 1916, les chars de combat. Devant son pastis, le patron du Café Relais ne parlait que de la guerre. Comme si l’armistice n’avait été signé que pour la forme et que la guerre continuait déguisée en paix, omniprésente dans les âmes et le paysage blessés. En cinq mois de bataille ininterrompue, les Alliés n'avancèrent ici que de dix kilomètres et les pertes des deux camps s’élevèrent à un million d'hommes. Partout des cimetières, partout des monuments aux morts. Français, Anglais, Sénégalais, Marocains, Indiens, Irlandais, Néo-zélandais, Africains du Sud, Ecossais, Américains, Australiens, Canadiens : leurs drapeaux sont accrochés dans une chapelle de la Cathédrale d'Amiens. La plus haute de France. Celle dont Ruskin écrivait qu’elle était une bible de pierre. Mais peu des généraux de 14 devaient avoir lu Ruskin dont Proust avait traduit La Bible d’Amiens en 1904 et Sésame et les lys l’année suivante. Et ceux qui, par amour de l’art, l’avaient lu, ne devaient guère partager son pacifisme, lui qui appelait les états à former “des armées de penseurs au lieu d’armées de meurtriers”. Ils se firent au contraire les meurtriers de leurs ennemis et ceux de leurs propres soldats jusqu’à ce que les croix devinssent plus nombreuses que les survivants. Un million d’hommes hantent la vallée. Beaumont-Hamel, Courcelette, Albert, Rancourt, Longueval. Des cimetières, des monuments, des nécropoles. À la sortie du village de Pozières, un cimetière. À trois kilomètres, le mémorial de Thiepval. Parmi les noms gravés sur les seize piliers monumentaux, un Purcell, un Joyce, un Faulkner. 73.000 disparus. Le monument est dédié aux soldats privés de sépulture par infortunes de la guerre. L'anglais dit curieusement fortune pour infortune mais plus exactement que le français missing people pour disparus. Les morts qui manquent. Les morts qui manquent davantage encore que les autres.
Les morts sans sépulture, — six cent mille sur les quatre millions de victimes des tranchées du front franco-allemand — font parfois d’inattendus retours: “En labourant son champ, un agriculteur de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) a découvert la dépouille d'un soldat de la Première Guerre mondiale et quelques-uns de ses effets personnels: un ceinturon, un couteau, une pipe, un portefeuille et un stylo-plume. Appelé sur les lieux, Alfred Duparcq, président de l'association d'histoire locale, s'est rendu compte à sa grande stupeur que le stylo portant la marque "Waterman's Fountain Pen Ny.USA. Augu. 4 1908" était toujours utilisable plus de 80 ans après. Le stylo avec une plume en or rétractable, était encore rempli d'encre. Alfred Duparcq a contacté le ministère des Anciens Combattants pour retrouver les descendants du soldat, tué probablement en mai 1915 au cours de la bataille d'Artois, et leur restituer le fameux stylo “.
À la lecture de l’article, dans un journal daté du 23 avril 1996, quelque chose me mit mal à l’aise. Cet enthousiasme pour la qualité de l'encre et le caractère rétractable de la plume en or, me gênait.
Pour le paysan qui labourait son champ, pour les habitants de Loos-en-Gohelle qui voyaient resurgir les fantômes des batailles qui avaient ravagé leur région, pour la famille qui allait donner une sépulture à un grand père disparu depuis quatre-vingts ans et conserver de lui quelques souvenirs, comme pour chacun de nous, je doutais que la marque et la date de fabrication du stylo fussent de quelqu'importance. Dans ces quelques lignes, le soldat semblait compter moins que son stylo, l’homme moins que l’objet. Sa mort était comme oubliée tandis que l’on s’émerveillait de la survie de sa plume. J’aurais aimé que ce ne fût pas de l'indifférence, seulement un geste de dénégation, un recul inconscient devant cette macabre nique qu'au détour d'un sillon nous faisait soudain l'Histoire. Je n’en étais pas sûr. Le soir même les télévisions se disputaient l’interview d’Alfred Duparcq.Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : Le stylo d'Alexandre de Villedieu Titre original : Alexandre Villedieu's fountain pen Type de document : texte imprimé Auteurs : Michel Gheude ; Ros Schwartz, Traducteur Editeur : Bruxelles : La Mesure du possible Année de publication : 2006 Importance : 1 vol. (53 p.) Présentation : couv. ill. & ill. Format : 19 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-930441-07-8 Prix : 7 € Note générale : Titre de la couverture : Le stylo d'Alexandre Villedieu : correspondance de guerre en temps de paix = Alexandre Villedieu's fountain pen : war correspondance in peace time. Langues : Français (fre) Anglais (eng) Catégories : 82 Littérature en général
94(100)"1914/18" Histoire Première Guerre mondiale
Droit de la Guerre et guerre en généralIndex. décimale : 82 Fictions : roman, théâtre, poésie, bande dessinée adulte Résumé : Site éditeur :
En 1996, la machine d’un agriculteur de Loos-en-Gohelle, dans le Nord, bute sur les restes d’un Poilu. C’est habituel. Depuis 1918, les champs de France comme de Belgique s’ouvrent comme des mémoires vives. Sur ce squelette, un stylo. En parfait état de marche. C’est celui d’Alexandre Villedieu, tué à 29 ans. Michel Gheude va, de la Somme à Sarajevo, chercher à savoir ce que son stylo pouvait bien avoir à nous dire encore. De ses pérégrinations, il ramènera un texte puissant sur les hommes et leur destin qui est aussi, surtout, un essai sur l’écriture.
Extrait :
En chemin vers Etretat et les goélands nichés sur ses falaises d'aval et d’amont, j'avais traversé la baie de Somme. Je voulais revoir ses infinités d'eaux mêlées de sables et d'oiseaux, entre la pointe du Hourdel et la petite cité du Crotoy où Jules Verne écrivit 20.000 lieues sous les mers. De l'autoroute du Nord, j’avais mis le cap sur Amiens, Venise de Picardie, via Cambrai, Bapaume et Albert.
Au Café Relais de Pozières, tous les murs étaient décorés d'insignes et de reliques de la grande guerre. Sur les appuis de fenêtres, des douilles de cuivre, des éclats de shrapnels. Au fond de la salle, un mannequin en costume d'officier anglais. Le café était plein. La patronne avait fristouillé de l'omelette aux frites à la demande d'une vingtaine d'Anglais. Elle préparait du rôti de porc pour les Australiens qui arrivaient le lendemain. En début de semaine, les Irlandais lui avaient commandé des sandwiches. Toute l'année, ils viennent, jeunes et vieux, rendre hommage à leurs morts et visiter les champs de bataille de la Somme. Je n'avais jamais entendu parler de Pozières, mais les Australiens le connaissent. Un village du Queensland porte aujourd'hui son nom. C'est à Pozières qu'apparurent pour la première fois, en septembre 1916, les chars de combat. Devant son pastis, le patron du Café Relais ne parlait que de la guerre. Comme si l’armistice n’avait été signé que pour la forme et que la guerre continuait déguisée en paix, omniprésente dans les âmes et le paysage blessés. En cinq mois de bataille ininterrompue, les Alliés n'avancèrent ici que de dix kilomètres et les pertes des deux camps s’élevèrent à un million d'hommes. Partout des cimetières, partout des monuments aux morts. Français, Anglais, Sénégalais, Marocains, Indiens, Irlandais, Néo-zélandais, Africains du Sud, Ecossais, Américains, Australiens, Canadiens : leurs drapeaux sont accrochés dans une chapelle de la Cathédrale d'Amiens. La plus haute de France. Celle dont Ruskin écrivait qu’elle était une bible de pierre. Mais peu des généraux de 14 devaient avoir lu Ruskin dont Proust avait traduit La Bible d’Amiens en 1904 et Sésame et les lys l’année suivante. Et ceux qui, par amour de l’art, l’avaient lu, ne devaient guère partager son pacifisme, lui qui appelait les états à former “des armées de penseurs au lieu d’armées de meurtriers”. Ils se firent au contraire les meurtriers de leurs ennemis et ceux de leurs propres soldats jusqu’à ce que les croix devinssent plus nombreuses que les survivants. Un million d’hommes hantent la vallée. Beaumont-Hamel, Courcelette, Albert, Rancourt, Longueval. Des cimetières, des monuments, des nécropoles. À la sortie du village de Pozières, un cimetière. À trois kilomètres, le mémorial de Thiepval. Parmi les noms gravés sur les seize piliers monumentaux, un Purcell, un Joyce, un Faulkner. 73.000 disparus. Le monument est dédié aux soldats privés de sépulture par infortunes de la guerre. L'anglais dit curieusement fortune pour infortune mais plus exactement que le français missing people pour disparus. Les morts qui manquent. Les morts qui manquent davantage encore que les autres.
Les morts sans sépulture, — six cent mille sur les quatre millions de victimes des tranchées du front franco-allemand — font parfois d’inattendus retours: “En labourant son champ, un agriculteur de Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) a découvert la dépouille d'un soldat de la Première Guerre mondiale et quelques-uns de ses effets personnels: un ceinturon, un couteau, une pipe, un portefeuille et un stylo-plume. Appelé sur les lieux, Alfred Duparcq, président de l'association d'histoire locale, s'est rendu compte à sa grande stupeur que le stylo portant la marque "Waterman's Fountain Pen Ny.USA. Augu. 4 1908" était toujours utilisable plus de 80 ans après. Le stylo avec une plume en or rétractable, était encore rempli d'encre. Alfred Duparcq a contacté le ministère des Anciens Combattants pour retrouver les descendants du soldat, tué probablement en mai 1915 au cours de la bataille d'Artois, et leur restituer le fameux stylo “.
À la lecture de l’article, dans un journal daté du 23 avril 1996, quelque chose me mit mal à l’aise. Cet enthousiasme pour la qualité de l'encre et le caractère rétractable de la plume en or, me gênait.
Pour le paysan qui labourait son champ, pour les habitants de Loos-en-Gohelle qui voyaient resurgir les fantômes des batailles qui avaient ravagé leur région, pour la famille qui allait donner une sépulture à un grand père disparu depuis quatre-vingts ans et conserver de lui quelques souvenirs, comme pour chacun de nous, je doutais que la marque et la date de fabrication du stylo fussent de quelqu'importance. Dans ces quelques lignes, le soldat semblait compter moins que son stylo, l’homme moins que l’objet. Sa mort était comme oubliée tandis que l’on s’émerveillait de la survie de sa plume. J’aurais aimé que ce ne fût pas de l'indifférence, seulement un geste de dénégation, un recul inconscient devant cette macabre nique qu'au détour d'un sillon nous faisait soudain l'Histoire. Je n’en étais pas sûr. Le soir même les télévisions se disputaient l’interview d’Alfred Duparcq.Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Réservation
Réserver ce document
Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 48347 82/GHE Livre Libre-accès Adultes Disponible Suite française / Irène Némirovsky
PermalinkSuites et séquelles de l'Allemagne nazie / Lionel Richard
PermalinkSuper-héros, une histoire politique / William Blanc
PermalinkSuperlumineuse / Ian De Haes
PermalinkSupermarché / La Chute / Biljana Srbljanovic
PermalinkSur les Hauts d'Ardenne / Isi Gelin
PermalinkSur Paul Celan / ILANA SHMUELI in Revue d'histoire de la Shoah, 176 (septembre-décembre 2002)
PermalinkSur quelques insuffisances inhérentes à la représentation cinématographiques des crimes et génocides nazis / Bernard Frumer in Fondation Auschwitz (bulletin trimestrielle), 42-43 (juillet-septembre 1994)
PermalinkSur Romain Gary / MYRIAM ANISSIMOV in Revue d'histoire de la Shoah, 176 (septembre-décembre 2002)
PermalinkSur la Shoah (CRDP). Shoah / Pierre-Yves Gaudard
Permalink