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Le droit du travail en danger / Laurent Willemez
Le droit du travail en danger : une ressource collective pour des combats individuels [texte imprimé] / Laurent Willemez, Auteur . - Bellecombe-en-Bauges : Ed. du Croquant, 2006 . - 1 vol. (159 p.) : couv. ill. ; 18 cm. - (Savoir-agir) .
ISBN : 978-2-914968-16-4
Langues : Français (fre)
Catégories : 331 Travail Organisation du travail
331.101 Théorie du travail
351.83 Législation du travail
Inégalités sociales / PrécaritéIndex. décimale : LUTTE En Lutte / Engagement / Contestation Résumé : Site éditeur :
Le droit du travail est en danger : réquisitoires et entorses remettent symboliquement et pratiquement en cause le dispositif d’encadrement légal du travail salarié et de protection des travailleurs qui s’était progressivement mis en place. Sur fond de dérégulation et de désinvestissement de l’État, mais aussi de division syndicale et d’asthénie des luttes sociales, la “sécurité juridique” des salariés n’a pas cessé de se détériorer.
Or le droit est une arme de plus en plus utilisée : défense des salariés devant les prud’hommes, recours contre les licenciements collectifs, syndicalistes spécialisés dans l’action juridique et judiciaire, stages de formation juridique... Depuis le début du siècle, des dirigeants syndicaux et des militants ont compris, en effet, que le droit pouvait être une ressource pour transformer les relations sociales, accroître la protection des salariés ou imposer de nouvelles normes. Ainsi le droit du travail a-t-il été progressivement construit par les représentants des salariés. Mais ces “progrès” juridiques ont aussi été obtenus à la suite de luttes sociales, dans des conjonctures favorables aux salariés : dans les années 1900, après 1936, après 1945, après Mai 68.
Que se passe-t-il lorsque le droit devient l’arme du faible et apparaît comme la seule forme de contre-offensive possible face à la dérégulation et à la remise en cause de la protection des salariés ? Le droit ne conduit-il pas aussi à individualiser les conflits sociaux et à renforcer la délégation à des spécialistes au sein des organisations syndicales ?
Laurent Villemez, maître de conférences en sociologie à l’université de Poitiers (SACO) et chercheur au CURAPP (CNRS-Université d’Amiens), est membre de l’association "Raisons d’Agir".Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : Le droit du travail en danger : une ressource collective pour des combats individuels Type de document : texte imprimé Auteurs : Laurent Willemez, Auteur Editeur : Bellecombe-en-Bauges : Ed. du Croquant Année de publication : 2006 Collection : Savoir-agir Importance : 1 vol. (159 p.) Présentation : couv. ill. Format : 18 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-914968-16-4 Langues : Français (fre) Catégories : 331 Travail Organisation du travail
331.101 Théorie du travail
351.83 Législation du travail
Inégalités sociales / PrécaritéIndex. décimale : LUTTE En Lutte / Engagement / Contestation Résumé : Site éditeur :
Le droit du travail est en danger : réquisitoires et entorses remettent symboliquement et pratiquement en cause le dispositif d’encadrement légal du travail salarié et de protection des travailleurs qui s’était progressivement mis en place. Sur fond de dérégulation et de désinvestissement de l’État, mais aussi de division syndicale et d’asthénie des luttes sociales, la “sécurité juridique” des salariés n’a pas cessé de se détériorer.
Or le droit est une arme de plus en plus utilisée : défense des salariés devant les prud’hommes, recours contre les licenciements collectifs, syndicalistes spécialisés dans l’action juridique et judiciaire, stages de formation juridique... Depuis le début du siècle, des dirigeants syndicaux et des militants ont compris, en effet, que le droit pouvait être une ressource pour transformer les relations sociales, accroître la protection des salariés ou imposer de nouvelles normes. Ainsi le droit du travail a-t-il été progressivement construit par les représentants des salariés. Mais ces “progrès” juridiques ont aussi été obtenus à la suite de luttes sociales, dans des conjonctures favorables aux salariés : dans les années 1900, après 1936, après 1945, après Mai 68.
Que se passe-t-il lorsque le droit devient l’arme du faible et apparaît comme la seule forme de contre-offensive possible face à la dérégulation et à la remise en cause de la protection des salariés ? Le droit ne conduit-il pas aussi à individualiser les conflits sociaux et à renforcer la délégation à des spécialistes au sein des organisations syndicales ?
Laurent Villemez, maître de conférences en sociologie à l’université de Poitiers (SACO) et chercheur au CURAPP (CNRS-Université d’Amiens), est membre de l’association "Raisons d’Agir".Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Réservation
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Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 42856 LUTTE/WIL Livre Libre-accès Adultes Disponible L'émeute de novembre 2005 / Gérard Mauger
L'émeute de novembre 2005 : une révolte protopolitique [texte imprimé] / Gérard Mauger (1943-....), Auteur . - Bellecombe-en-Bauges : Ed. du Croquant, 2006 . - 1 vol. (157 p.) : couv. ill. ; 21 cm. - (Savoir-agir) .
ISBN : 978-2-914968-22-5
Langues : Français (fre)
Catégories : 070 Presse Journalisme Médias
070.1 Théorie/Ethique de la presse
323.269.3 Emeutes . Agitation civile . Guerre civile
364.25 Banlieue/Quartier défavorisé
94(44)"20" Histoire de la France au XXIe siècleIndex. décimale : LUTTE En Lutte / Engagement / Contestation Résumé : Site éditeur :
Novembre 2005 : parallèlement à l’émeute où s’affrontent « jeunes des cités » et policiers, se déroule une « émeute de papier » où se confrontent représentations hostiles ou favorables aux émeutiers : reportages et éditoriaux des journalistes, déclarations des hommes politiques, interprétations contradictoires des intellectuels. Cette émeute de papier fait évidemment partie de l’émeute.
Pour rendre compte de l’événement, il s’agit donc d’établir à la fois une version contrôlée des faits – ce qui s’est passé dans les banlieues –, un répertoire raisonné des prises de position – ce qui s’est passé sur les scènes médiatique, politique, intellectuelle –, et de confronter les interprétations proposées aux faits établis.
Si l’on renonce à des énoncés plus proches de l’exhortation ou de la dénonciation que de la description, force est de constater qu’au regard du répertoire d’action politique institutionnalisé, l’émeute de novembre 2005 s’apparente évidemment plus à une révolte « protopolitique » qu’à un mouvement social organisé.
Gérard Mauger est sociologue, directeur de recherches au CNRS et directeur adjoint du Centre de sociologie européenne (CNRS-EHESS). Il est membre de l’association Raisons d’agir. Ses recherches ont porté sur la jeunesse, la déviance, les pratiques culturelles et les intellectuels. Auteurs de nombreux ouvrages, il a notamment dirigé Lire les sciences. Vol. 4 / 1997–2004 (Maison des sciences de l’homme, 2004) et Rencontres avec Pierre Bourdieu (Éd. du Croquant, 2005).Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : L'émeute de novembre 2005 : une révolte protopolitique Type de document : texte imprimé Auteurs : Gérard Mauger (1943-....), Auteur Editeur : Bellecombe-en-Bauges : Ed. du Croquant Année de publication : 2006 Collection : Savoir-agir Importance : 1 vol. (157 p.) Présentation : couv. ill. Format : 21 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-914968-22-5 Langues : Français (fre) Catégories : 070 Presse Journalisme Médias
070.1 Théorie/Ethique de la presse
323.269.3 Emeutes . Agitation civile . Guerre civile
364.25 Banlieue/Quartier défavorisé
94(44)"20" Histoire de la France au XXIe siècleIndex. décimale : LUTTE En Lutte / Engagement / Contestation Résumé : Site éditeur :
Novembre 2005 : parallèlement à l’émeute où s’affrontent « jeunes des cités » et policiers, se déroule une « émeute de papier » où se confrontent représentations hostiles ou favorables aux émeutiers : reportages et éditoriaux des journalistes, déclarations des hommes politiques, interprétations contradictoires des intellectuels. Cette émeute de papier fait évidemment partie de l’émeute.
Pour rendre compte de l’événement, il s’agit donc d’établir à la fois une version contrôlée des faits – ce qui s’est passé dans les banlieues –, un répertoire raisonné des prises de position – ce qui s’est passé sur les scènes médiatique, politique, intellectuelle –, et de confronter les interprétations proposées aux faits établis.
Si l’on renonce à des énoncés plus proches de l’exhortation ou de la dénonciation que de la description, force est de constater qu’au regard du répertoire d’action politique institutionnalisé, l’émeute de novembre 2005 s’apparente évidemment plus à une révolte « protopolitique » qu’à un mouvement social organisé.
Gérard Mauger est sociologue, directeur de recherches au CNRS et directeur adjoint du Centre de sociologie européenne (CNRS-EHESS). Il est membre de l’association Raisons d’agir. Ses recherches ont porté sur la jeunesse, la déviance, les pratiques culturelles et les intellectuels. Auteurs de nombreux ouvrages, il a notamment dirigé Lire les sciences. Vol. 4 / 1997–2004 (Maison des sciences de l’homme, 2004) et Rencontres avec Pierre Bourdieu (Éd. du Croquant, 2005).Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Réservation
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Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 42846 LUTTE/MAU Livre Libre-accès - Disponible Guerre aux chômeurs ou guerre au chômage / Emmanuel Pierru
Guerre aux chômeurs ou guerre au chômage [texte imprimé] / Emmanuel Pierru, Auteur . - Bellecombe-en-Bauges : Ed. du Croquant, 2005 . - 1 vol. (221 p.) : couv. ill. en coul. ; 18 cm. - (Savoir-agir) .
ISBN : 978-2-914968-09-6
Glossaire
Langues : Français (fre)
Catégories : 03 Dictionnaire. Référence. Adresses. Définitions
316 Sociologie
329.18 Tendance d'extrême droite
331 Travail Organisation du travail
369.3 Assurance chômage / Chômeur / CPAS / MinimexIndex. décimale : 364 Inégalité sociale / Exclusion / Aide Sociale / Aide Humanitaire Résumé : Site éditeur :
Le chômeur condense tout un ensemble d’indignités sociales et politiques qui en font une figure peu fréquentable et peu respectable. Le chômage « volontaire », les « trappes à chômage », la « violence » des chômeurs, leur tentation électorale vers le FN sont quelques-uns de ces lieux communs de la vision néo-libérale du chômage, empiriquement réfutables à la seule lumière des travaux sociologiques menés sur ce thème.
Par ailleurs, si chômage et démocratie sont deux termes très souvent mis en relation, c’est pour poser la question sous l’angle unique des effets : quels effets sociaux et politiques le chômage exerce-t-il sur la démocratie ? Or, si on renverse les termes de la question initiale – « qu’est-ce que la démocratie fait, ou doit faire, des chômeurs ? » – on retrouve l’origine du chômage en tant que réforme sociale visant, dans la toute fin du xix e siècle, à arracher les chômeurs à une « dangereuse » pauvreté.
Cette vieille réforme du chômage contribuait à construire le chômage en risque collectif auquel il devait être apporté des solutions collectives. Elle cherchait alors à conférer de véritables droits aux chômeurs, présumés non responsables de leur situation dans la mesure où elle était définie comme le résultat involontaire d’un aléa économique. Le rappel des origines de cette réforme n’en devient que plus urgent à l’heure où la plus grande confusion sémantique règne autour de la délicate question du chômage.
Emmanuel Pierru est sociologue, chargé de recherche au CNRS (CERAPS à Lille), membre de l’association Raisons d’agir.
« Une précision sémantique importante doit cependant être apportée d’emblée. Car le chômage revêt plusieurs acceptions qu’il est nécessaire de distinguer pour bien appréhender le sens des développements qui vont suivre :
- D’abord, le chômage se définit par un manque : le fait de ne pas avoir de « travail » au sens le plus large. Le chômeur aujourd’hui, le sans-emploi, le sans-travail hier sont des termes synonymes pour désigner une condition stigmatisée et, le plus souvent, socialement disqualifiée (surtout quand il dure). Plus encore, nous montrerons que « le » chômeur est frappé d’emblée d’un certain nombre d’indignités (économiques, sociales, politiques) qui, pour être sans grand fondement, en font toutefois une cause le plus souvent indéfendable.
- Seconde définition possible, le « chômage » peut être abordé par le prisme des réponses des politiques économiques d’ensemble par lesquelles il est combattu, à l’instar des politiques macro-économiques de soutien de l’activité, les politiques d’emploi et de lutte contre le chômage, etc. Ce n’est alors plus le « chômeur », comme individu concret de « chair et d’os » qui est au cœur du problème du « chômage », mais un agrégat économique (le taux de chômage) ou encore des « collectifs » nominaux abstraits (la lutte contre l’(les) exclusion(s), le chômage de longue durée, etc.).
- Enfin, le chômage existe aussi sous la forme de dispositifs institutionnels de protection sociale contre le risque de perte d’emploi et/ou contre ses effets - financiers en particulier, ne serait-ce qu’en apportant aux chômeurs un revenu de remplacement (l’assurance chômage par exemple). Dans cette définition, le chômage est appréhendé sous l’angle d’une réforme sociale et politique qui vise à réparer et à réhabiliter ce qui est perçu comme un risque d’existence inhérent à la vie en société pour les personnes (comme la vieillesse, la maladie, etc.), voire comme une forme d’injustice économique (le fait d’être privé d’emploi) occasionnée par le fonctionnement du capitalisme.
Ces définitions, qui semblent désigner un seul et même phénomène dans les représentations communes, ne se recoupent pas toujours. Elles peuvent même devenir concurrentes. En particulier, il faut insister sur cette distinction centrale, apparemment sibylline : historiquement, le chômage et le chômeur ne sont pas des catégories strictement interchangeables. Nombre de travaux, désormais classiques, consacrés à l’émergence de la catégorie chômage - à l’instar de ceux de C. Topalov -, ont montré que l’ « invention » du chômage ne coïncidait pas nécessairement avec la « naissance du chômeur ». Il convient donc de garder à l’esprit la distinction entre l’agrégat (le chômage) et les figures (les chômeurs) dans lesquelles il s’incarne. Nous verrons ainsi que la lutte (macro-économique) contre le chômage peut se faire au détriment de la protection sociale des chômeurs ; que les stigmates sociaux et politiques accolés aux chômeurs peuvent s’opposer à l’édification et à la consolidation d’une indemnisation du chômeur.
En effet, si la dénonciation systématique du chômage est devenue depuis près d’un quart de siècle une incantation conjuratoire, elle semble de plus en plus tenir lieu d’action politique. Par-delà la diversité des solutions avancées et l’affrontement des prescriptions, l’objectif - la lutte contre le chômage - semble consensuel. Mais, une fois écartés tous les vœux pieux, qu’en est-il au juste ?
S’il n’y a pas un mois sans que soient âprement commentées les variations du taux de chômage, il est beaucoup plus rarement question du sort des chômeurs en tant que tels. Le parti pris de cet ouvrage est de montrer toutes les difficultés qu’il y a à construire le chômage comme un risque social (c’est-à-dire collectif) sur lequel doit se déployer une protection universelle et étendue. Nous souhaiterions mettre en évidence que cette protection contre le chômage est légitime socialement (en « supportant » les personnes), qu’elle a un intérêt économique (dans une économie de marché où se confrontent une offre et une demande de travail), enfin qu’elle est une cause politique de premier ordre pour tout le monde du travail et non pas pour les seuls chômeurs.
Or, trop souvent, le débat public autour du chômage est autant convenu que pauvre : si le nombre des chômeurs (combien de chômeurs en plus, en moins ?) est au centre de toutes les attentions et préoccupations politiques, le chômage, comme réalité vécue, est bien souvent complètement relégué à la périphérie de l’action publique - généralement réduit aux maigres débats sur le bien-fondé de son « traitement social ». Si la réussite et/ou l’échec sur l’enjeu « chômage » est très largement perçu comme ce qui fait et défait les gouvernements, « le » chômeur et sa protection sont les grands absents des affrontements et des joutes politiques. Pour s’en convaincre, il suffit de prêter une attention tout particulière à ces moments révélateurs de la vie politique que sont les campagnes électorales : si toutes les déclarations de « foi » érigent l’objectif de la « baisse » du chômage en un point de passage politiquement obligé, combien de plate-forme, de programmes électoraux font de l’amélioration du sort des chômeurs une revendication centrale ? Combien proposent de faire de l’assurance chômage et de l’amélioration des droits des chômeurs des enjeux dignes d’intérêt politique ? Tout se passe comme si les chômeurs étaient complètement relégués derrière cette abstraction économique qu’est le chômage ou, ce qui revient un peu au même, à leur nombre. Plus le chômage suscite des controverses et des polémiques violentes, plus les chômeurs, dans la réalité de leur(s) condition(s) d’existence, disparaissent de la scène publique. De manière très ponctuelle, des mouvements de chômeurs font irruption dans les agendas médiatique et politique et font des « droits » des sans-emploi un enjeu revendicatif : ils manifestent dans les ANPE ou les ASSEDIC ; plus récemment, ils vont devant les tribunaux pour être rétablis dans leurs droits quand ceux-ci ont été unilatéralement « recalculés » à la baisse. Ces mouvements suscitent, souvent de manière très éphémère - renouvellement des sujets médiatiques oblige… -, des débats ponctuels. Tout au plus entend-on, de ci, de là, des discours compassionnels, souvent empreints de condescendance sur ces « pauvres » chômeurs réduits à se « révolter » pour attirer l’attention sur leur sort qu’on semble, à chaque fois, découvrir comme peu enviable. Et puis les stigmatisations reprennent vite, quant à elles, leur droit commun : remontent alors à la surface les antiennes sur les « faux » chômeurs, leur paresse, leur inclination présumée à toutes les « violences » contre les biens et les personnes, leur affinité avec le FN… Le débat sur les droits des chômeurs passe alors vite à celui, redoutable, sur les « trappes à chômage », qui sont surtout des trappes sociales et politiques. La restauration de toutes les indignités sociales et politiques, qui marquent au fer rouge la condition de chômeur, escamote très efficacement tous les projets visant à une codification précise et une amélioration de son statut. »Note de contenu : Table :
1. Mots de la réforme, réforme des mots. La défaite du chômage ?
2. Les formes de l'indignité. Inventaire critique des mauvais procès faits aux chômeurs
Comprend un passage sur : Des chômeurs extrêmes ? (Le précédent nazi ou "l'électoralisation" d'une menace sociale - du nazisme au FN... la réactivation du mythe de l'autoritarisme des chômeurs - quel "vote FN des chômeurs" ? - Un vote des chômeurs décidément introuvable)
3. Les chômeurs : une cause indéfendable
- ConclusionPermalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : Guerre aux chômeurs ou guerre au chômage Type de document : texte imprimé Auteurs : Emmanuel Pierru, Auteur Editeur : Bellecombe-en-Bauges : Ed. du Croquant Année de publication : 2005 Collection : Savoir-agir Importance : 1 vol. (221 p.) Présentation : couv. ill. en coul. Format : 18 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-914968-09-6 Note générale : Glossaire Langues : Français (fre) Catégories : 03 Dictionnaire. Référence. Adresses. Définitions
316 Sociologie
329.18 Tendance d'extrême droite
331 Travail Organisation du travail
369.3 Assurance chômage / Chômeur / CPAS / MinimexIndex. décimale : 364 Inégalité sociale / Exclusion / Aide Sociale / Aide Humanitaire Résumé : Site éditeur :
Le chômeur condense tout un ensemble d’indignités sociales et politiques qui en font une figure peu fréquentable et peu respectable. Le chômage « volontaire », les « trappes à chômage », la « violence » des chômeurs, leur tentation électorale vers le FN sont quelques-uns de ces lieux communs de la vision néo-libérale du chômage, empiriquement réfutables à la seule lumière des travaux sociologiques menés sur ce thème.
Par ailleurs, si chômage et démocratie sont deux termes très souvent mis en relation, c’est pour poser la question sous l’angle unique des effets : quels effets sociaux et politiques le chômage exerce-t-il sur la démocratie ? Or, si on renverse les termes de la question initiale – « qu’est-ce que la démocratie fait, ou doit faire, des chômeurs ? » – on retrouve l’origine du chômage en tant que réforme sociale visant, dans la toute fin du xix e siècle, à arracher les chômeurs à une « dangereuse » pauvreté.
Cette vieille réforme du chômage contribuait à construire le chômage en risque collectif auquel il devait être apporté des solutions collectives. Elle cherchait alors à conférer de véritables droits aux chômeurs, présumés non responsables de leur situation dans la mesure où elle était définie comme le résultat involontaire d’un aléa économique. Le rappel des origines de cette réforme n’en devient que plus urgent à l’heure où la plus grande confusion sémantique règne autour de la délicate question du chômage.
Emmanuel Pierru est sociologue, chargé de recherche au CNRS (CERAPS à Lille), membre de l’association Raisons d’agir.
« Une précision sémantique importante doit cependant être apportée d’emblée. Car le chômage revêt plusieurs acceptions qu’il est nécessaire de distinguer pour bien appréhender le sens des développements qui vont suivre :
- D’abord, le chômage se définit par un manque : le fait de ne pas avoir de « travail » au sens le plus large. Le chômeur aujourd’hui, le sans-emploi, le sans-travail hier sont des termes synonymes pour désigner une condition stigmatisée et, le plus souvent, socialement disqualifiée (surtout quand il dure). Plus encore, nous montrerons que « le » chômeur est frappé d’emblée d’un certain nombre d’indignités (économiques, sociales, politiques) qui, pour être sans grand fondement, en font toutefois une cause le plus souvent indéfendable.
- Seconde définition possible, le « chômage » peut être abordé par le prisme des réponses des politiques économiques d’ensemble par lesquelles il est combattu, à l’instar des politiques macro-économiques de soutien de l’activité, les politiques d’emploi et de lutte contre le chômage, etc. Ce n’est alors plus le « chômeur », comme individu concret de « chair et d’os » qui est au cœur du problème du « chômage », mais un agrégat économique (le taux de chômage) ou encore des « collectifs » nominaux abstraits (la lutte contre l’(les) exclusion(s), le chômage de longue durée, etc.).
- Enfin, le chômage existe aussi sous la forme de dispositifs institutionnels de protection sociale contre le risque de perte d’emploi et/ou contre ses effets - financiers en particulier, ne serait-ce qu’en apportant aux chômeurs un revenu de remplacement (l’assurance chômage par exemple). Dans cette définition, le chômage est appréhendé sous l’angle d’une réforme sociale et politique qui vise à réparer et à réhabiliter ce qui est perçu comme un risque d’existence inhérent à la vie en société pour les personnes (comme la vieillesse, la maladie, etc.), voire comme une forme d’injustice économique (le fait d’être privé d’emploi) occasionnée par le fonctionnement du capitalisme.
Ces définitions, qui semblent désigner un seul et même phénomène dans les représentations communes, ne se recoupent pas toujours. Elles peuvent même devenir concurrentes. En particulier, il faut insister sur cette distinction centrale, apparemment sibylline : historiquement, le chômage et le chômeur ne sont pas des catégories strictement interchangeables. Nombre de travaux, désormais classiques, consacrés à l’émergence de la catégorie chômage - à l’instar de ceux de C. Topalov -, ont montré que l’ « invention » du chômage ne coïncidait pas nécessairement avec la « naissance du chômeur ». Il convient donc de garder à l’esprit la distinction entre l’agrégat (le chômage) et les figures (les chômeurs) dans lesquelles il s’incarne. Nous verrons ainsi que la lutte (macro-économique) contre le chômage peut se faire au détriment de la protection sociale des chômeurs ; que les stigmates sociaux et politiques accolés aux chômeurs peuvent s’opposer à l’édification et à la consolidation d’une indemnisation du chômeur.
En effet, si la dénonciation systématique du chômage est devenue depuis près d’un quart de siècle une incantation conjuratoire, elle semble de plus en plus tenir lieu d’action politique. Par-delà la diversité des solutions avancées et l’affrontement des prescriptions, l’objectif - la lutte contre le chômage - semble consensuel. Mais, une fois écartés tous les vœux pieux, qu’en est-il au juste ?
S’il n’y a pas un mois sans que soient âprement commentées les variations du taux de chômage, il est beaucoup plus rarement question du sort des chômeurs en tant que tels. Le parti pris de cet ouvrage est de montrer toutes les difficultés qu’il y a à construire le chômage comme un risque social (c’est-à-dire collectif) sur lequel doit se déployer une protection universelle et étendue. Nous souhaiterions mettre en évidence que cette protection contre le chômage est légitime socialement (en « supportant » les personnes), qu’elle a un intérêt économique (dans une économie de marché où se confrontent une offre et une demande de travail), enfin qu’elle est une cause politique de premier ordre pour tout le monde du travail et non pas pour les seuls chômeurs.
Or, trop souvent, le débat public autour du chômage est autant convenu que pauvre : si le nombre des chômeurs (combien de chômeurs en plus, en moins ?) est au centre de toutes les attentions et préoccupations politiques, le chômage, comme réalité vécue, est bien souvent complètement relégué à la périphérie de l’action publique - généralement réduit aux maigres débats sur le bien-fondé de son « traitement social ». Si la réussite et/ou l’échec sur l’enjeu « chômage » est très largement perçu comme ce qui fait et défait les gouvernements, « le » chômeur et sa protection sont les grands absents des affrontements et des joutes politiques. Pour s’en convaincre, il suffit de prêter une attention tout particulière à ces moments révélateurs de la vie politique que sont les campagnes électorales : si toutes les déclarations de « foi » érigent l’objectif de la « baisse » du chômage en un point de passage politiquement obligé, combien de plate-forme, de programmes électoraux font de l’amélioration du sort des chômeurs une revendication centrale ? Combien proposent de faire de l’assurance chômage et de l’amélioration des droits des chômeurs des enjeux dignes d’intérêt politique ? Tout se passe comme si les chômeurs étaient complètement relégués derrière cette abstraction économique qu’est le chômage ou, ce qui revient un peu au même, à leur nombre. Plus le chômage suscite des controverses et des polémiques violentes, plus les chômeurs, dans la réalité de leur(s) condition(s) d’existence, disparaissent de la scène publique. De manière très ponctuelle, des mouvements de chômeurs font irruption dans les agendas médiatique et politique et font des « droits » des sans-emploi un enjeu revendicatif : ils manifestent dans les ANPE ou les ASSEDIC ; plus récemment, ils vont devant les tribunaux pour être rétablis dans leurs droits quand ceux-ci ont été unilatéralement « recalculés » à la baisse. Ces mouvements suscitent, souvent de manière très éphémère - renouvellement des sujets médiatiques oblige… -, des débats ponctuels. Tout au plus entend-on, de ci, de là, des discours compassionnels, souvent empreints de condescendance sur ces « pauvres » chômeurs réduits à se « révolter » pour attirer l’attention sur leur sort qu’on semble, à chaque fois, découvrir comme peu enviable. Et puis les stigmatisations reprennent vite, quant à elles, leur droit commun : remontent alors à la surface les antiennes sur les « faux » chômeurs, leur paresse, leur inclination présumée à toutes les « violences » contre les biens et les personnes, leur affinité avec le FN… Le débat sur les droits des chômeurs passe alors vite à celui, redoutable, sur les « trappes à chômage », qui sont surtout des trappes sociales et politiques. La restauration de toutes les indignités sociales et politiques, qui marquent au fer rouge la condition de chômeur, escamote très efficacement tous les projets visant à une codification précise et une amélioration de son statut. »Note de contenu : Table :
1. Mots de la réforme, réforme des mots. La défaite du chômage ?
2. Les formes de l'indignité. Inventaire critique des mauvais procès faits aux chômeurs
Comprend un passage sur : Des chômeurs extrêmes ? (Le précédent nazi ou "l'électoralisation" d'une menace sociale - du nazisme au FN... la réactivation du mythe de l'autoritarisme des chômeurs - quel "vote FN des chômeurs" ? - Un vote des chômeurs décidément introuvable)
3. Les chômeurs : une cause indéfendable
- ConclusionPermalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Réservation
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Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 42829 364/PIE Livre Libre-accès Adultes Disponible
Le populisme du FN, un dangereux contresens [texte imprimé] / Annie Collovald (1958-....), Auteur . - Bellecombe-en-Bauges : Ed. du Croquant, 2004 . - 253 p. : couv. ill. en coul. ; 18 cm. - (Savoir-agir) .
ISBN : 2-914968-06-X
Langues : Français (fre)
Catégories : 03 Dictionnaire. Référence. Adresses. Définitions
314 Démographie Etude de la population Sondage
316 Sociologie
316.35 Groupes / Identités / Communautés
321.7.02 Démagogie Populisme
324 Elections Plébiscites
329.18(44) Extrême droite France
329.18(44) Front National (FN France)Index. décimale : 329.18 Extrême droite, nationalisme, populisme Résumé : Voir article d'aide-mémoire : "Le populisme, un mot juste ou juste un mot ?" d'O. Starquit
Site éditeur :
Le populisme a conquis, dans le milieu des années 1980, une place prédominante dans les commentaires politiques pour désigner des phénomènes qui, à l’instar du FN, étaient jusqu’alors pensés comme relevant de l’extrême droite.
Cette interprétation actuellement dominante dans différents secteurs du commentaire politique (histoire, analyse électorale, sondages, journalisme) voit dans le FN le premier parti ouvrier de France. Des analyses empiriques désignent les groupes populaires comme les principaux soutiens du parti de Jean-Marie Le Pen.
Classes populaires, hier classes dangereuses, aujourd’hui classes autoritaires par ressentiment, aveuglement, inclinaison atavique, mauvaise éducation ou anomie sociale et politique ?
Des analyses mal fondées, doublées de déformations interprétatives, imposent la figure fantasmatique d’un peuple menaçant pour la stabilité de la démocratie, et dénient une fois de plus ce qu’est la réalité sociale et morale des comportements politiques des groupes populaires. On manque du même coup une véritable analyse des raisons du succès du FN, de la particularité de son déloyalisme politique et de la nature du danger qu’il incarne pour la démocratie. On évite aussi de se poser une question importante pour comprendre comment peut tenir une telle interprétation, si imprégnée de racisme social et si éloignée de toute réalité : à qui et à quoi sert l’autoritarisme prêté au peuple ?
Annie Collovald est maître de conférences en science politique, université Paris X-Nanterre, membre du LASP-CNRS (Laboratoire d’analyse des systèmes politiques).
Ouvrages parus : Jacques Chirac et le gaullisme, biographie d’un héritier à histoires (Belin, 1999) ; L’humanitaire ou le management des dévouements. Enquête sur un militantisme de « solidarité internationale » en faveur du tiers-monde (Rennes, PUR, 2002).En ligne : http://atheles.org/editionsducroquant/savoiragir/lepopulismedufnundangereuxcontr [...] Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : Le populisme du FN, un dangereux contresens Type de document : texte imprimé Auteurs : Annie Collovald (1958-....), Auteur Editeur : Bellecombe-en-Bauges : Ed. du Croquant Année de publication : 2004 Collection : Savoir-agir Importance : 253 p. Présentation : couv. ill. en coul. Format : 18 cm ISBN/ISSN/EAN : 2-914968-06-X Langues : Français (fre) Catégories : 03 Dictionnaire. Référence. Adresses. Définitions
314 Démographie Etude de la population Sondage
316 Sociologie
316.35 Groupes / Identités / Communautés
321.7.02 Démagogie Populisme
324 Elections Plébiscites
329.18(44) Extrême droite France
329.18(44) Front National (FN France)Index. décimale : 329.18 Extrême droite, nationalisme, populisme Résumé : Voir article d'aide-mémoire : "Le populisme, un mot juste ou juste un mot ?" d'O. Starquit
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Le populisme a conquis, dans le milieu des années 1980, une place prédominante dans les commentaires politiques pour désigner des phénomènes qui, à l’instar du FN, étaient jusqu’alors pensés comme relevant de l’extrême droite.
Cette interprétation actuellement dominante dans différents secteurs du commentaire politique (histoire, analyse électorale, sondages, journalisme) voit dans le FN le premier parti ouvrier de France. Des analyses empiriques désignent les groupes populaires comme les principaux soutiens du parti de Jean-Marie Le Pen.
Classes populaires, hier classes dangereuses, aujourd’hui classes autoritaires par ressentiment, aveuglement, inclinaison atavique, mauvaise éducation ou anomie sociale et politique ?
Des analyses mal fondées, doublées de déformations interprétatives, imposent la figure fantasmatique d’un peuple menaçant pour la stabilité de la démocratie, et dénient une fois de plus ce qu’est la réalité sociale et morale des comportements politiques des groupes populaires. On manque du même coup une véritable analyse des raisons du succès du FN, de la particularité de son déloyalisme politique et de la nature du danger qu’il incarne pour la démocratie. On évite aussi de se poser une question importante pour comprendre comment peut tenir une telle interprétation, si imprégnée de racisme social et si éloignée de toute réalité : à qui et à quoi sert l’autoritarisme prêté au peuple ?
Annie Collovald est maître de conférences en science politique, université Paris X-Nanterre, membre du LASP-CNRS (Laboratoire d’analyse des systèmes politiques).
Ouvrages parus : Jacques Chirac et le gaullisme, biographie d’un héritier à histoires (Belin, 1999) ; L’humanitaire ou le management des dévouements. Enquête sur un militantisme de « solidarité internationale » en faveur du tiers-monde (Rennes, PUR, 2002).En ligne : http://atheles.org/editionsducroquant/savoiragir/lepopulismedufnundangereuxcontr [...] Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Réservation
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