Le front national : état des forces en perspective... [texte imprimé] / Jean-Yves Camus (1958-....) . - Paris : Crif, 2004 . - 36 p.. - ( Etudes du Crif, ISSN 1762-360x) . Langues : Français ( fre)
Catégories : |
31 Statistique Démographie 324 Elections Plébiscites 324(44) Elections France 329.18(44) Extrême droite France 329.18(44) Front National (FN France)
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Index. décimale : |
329.18 Extrême droite, nationalisme, populisme |
Note de contenu : |
C’est au Front national et à la galaxie des groupuscules de la droite extrême qu’est consacré le cinquième numéro des Études du CRIF. Un thème toujours d’actualité car il ne faudrait pas que l’émergence en France d’un nouvel antisémitisme essentiellement véhiculé par des jeunes d’origine arabo-musulmane sous couvert d’antisionisme, nous fasse oublier la nocivité et la dangerosité d’une formation qui remet en question le fondement même de notre République.
Sous la plume de Jean-Yves Camus, spécialiste reconnu du sujet, un véritable état de l’idéologie et de l’implantation du FN, « premier parti français classable à l’extrême-droite à s’être durablement installé dans la vie politique depuis 1945 », est dressé. Depuis sa fondation, le 5 octobre 1972, le Front national a connu une incontestable ascension. L’élection municipale partielle de Dreux en 1983 puis, le 21 avril 2002, la deuxième position de Jean-Marie Le Pen, au premier tour de l’élection présidentielle, constitue les points culminants de cette ascension. Même si le score modeste, 9,81%, au scrutin pour le Parlement européen du 13 juin 2004, constitue une contre-performance évidente. Le FN s’incruste dans le paysage politique français et, par ailleurs, il opère une égalisation de son implantation.
Agissant sur des leviers aussi divers que la conjoncture économique et sociale, la perspective de la montée des communautarismes, la mondialisation ou encore la grogne des débitants de tabac comme celle des viticulteurs ou des chasseurs et des pêcheurs, le FN, peu à peu, gagne des voix, y compris dans des milieux jusqu’ici hermétiques à ses idées comme les enseignants du public ou les cadres supérieurs.
Mais attention, dit Jean-Yves Camus, s’il faut combattre le FN, il ne faut pas dire tout et n’importe quoi à son sujet. Le FN n’est pas, au sens strict du terme, un mouvement fasciste. C’est un « parti mixte, dans l’idéologie duquel les éléments qui le situent dans la filiation fasciste sont beaucoup moins nombreux que ceux qui en font un national-populisme ». Si l’on veut le définir au plus près, on peut considérer que c’est un « parti de type national-populiste, xénophobe et autoritaire, ayant incorporé dans son corpus idéologique quelques traits du fascisme ».
Qui vote FN ? On apprendra avec intérêt que le vote FN est très fortement sur représenté chez ceux qui ont fait les études les plus courtes. Par ailleurs, si la poussée du parti en proche banlieue parisienne marque le pas, un déploiement dans les banlieues-dortoirs des zones semi-rurales de la « grande couronne » est manifeste.
La progression du FN est encore possible car les instituts de sondages montrent que bien que le FN soit perçu par deux tiers des électeurs comme un danger pour la démocratie, un tiers se dit d’accord avec au moins l’un des thèmes principaux développés par cette formation. « Rien ne permet d’affirmer que la progression du FN est stoppée », avertit Jean-Yves Camus.
Les point faibles du FN, outre la personnalisation à l’extrême autour de son fondateur, sont cependant nombreux : relais militants en déshérence, structures para syndicales dans les entreprises abandonnées, jeunesse délaissée, presse proche du dépôt de bilan.
Cette remarquable analyse sans fards et très fouillée du FN est complétée par une exploration de la galaxie de la droite extrême avec un MNR en pleine décomposition et, à la marge, Unité radicale, dissous le 6 août 2002 après la tentative d’assassinat du président Chirac par Maxime Brunerie et désormais transformé en Jeunesses identitaires, le Bloc identitaire, anti-musulman, le Réseau radical et solidariste, proche, lui, du Hamas, Terre et peuple et le groupe Adsav. Sans oublier la mouvance catholique intégriste « lefebvriste » autour de la schismatique Fraternité Saint-Pie X qui exploite le filon éculé de la littérature antisémite conspirationniste.
Face au danger FN qui perdure, la communauté juive doit, selon Jean-Yves Camus, agir en tant que composante de la communauté nationale menacée dans son fondement. Cette attitude est, pour lui, « le seul garant de l’avenir de notre vivre ensemble ». Une excellente livraison d’une revue dirigée avec talent et discernement par Marc Knobel.
Jean-Pierre Allali |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
Titre : |
Le front national : état des forces en perspective... |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Jean-Yves Camus (1958-....) |
Editeur : |
Paris : Crif |
Année de publication : |
2004 |
Collection : |
Etudes du Crif, ISSN 1762-360x |
Importance : |
36 p. |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
31 Statistique Démographie 324 Elections Plébiscites 324(44) Elections France 329.18(44) Extrême droite France 329.18(44) Front National (FN France)
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Index. décimale : |
329.18 Extrême droite, nationalisme, populisme |
Note de contenu : |
C’est au Front national et à la galaxie des groupuscules de la droite extrême qu’est consacré le cinquième numéro des Études du CRIF. Un thème toujours d’actualité car il ne faudrait pas que l’émergence en France d’un nouvel antisémitisme essentiellement véhiculé par des jeunes d’origine arabo-musulmane sous couvert d’antisionisme, nous fasse oublier la nocivité et la dangerosité d’une formation qui remet en question le fondement même de notre République.
Sous la plume de Jean-Yves Camus, spécialiste reconnu du sujet, un véritable état de l’idéologie et de l’implantation du FN, « premier parti français classable à l’extrême-droite à s’être durablement installé dans la vie politique depuis 1945 », est dressé. Depuis sa fondation, le 5 octobre 1972, le Front national a connu une incontestable ascension. L’élection municipale partielle de Dreux en 1983 puis, le 21 avril 2002, la deuxième position de Jean-Marie Le Pen, au premier tour de l’élection présidentielle, constitue les points culminants de cette ascension. Même si le score modeste, 9,81%, au scrutin pour le Parlement européen du 13 juin 2004, constitue une contre-performance évidente. Le FN s’incruste dans le paysage politique français et, par ailleurs, il opère une égalisation de son implantation.
Agissant sur des leviers aussi divers que la conjoncture économique et sociale, la perspective de la montée des communautarismes, la mondialisation ou encore la grogne des débitants de tabac comme celle des viticulteurs ou des chasseurs et des pêcheurs, le FN, peu à peu, gagne des voix, y compris dans des milieux jusqu’ici hermétiques à ses idées comme les enseignants du public ou les cadres supérieurs.
Mais attention, dit Jean-Yves Camus, s’il faut combattre le FN, il ne faut pas dire tout et n’importe quoi à son sujet. Le FN n’est pas, au sens strict du terme, un mouvement fasciste. C’est un « parti mixte, dans l’idéologie duquel les éléments qui le situent dans la filiation fasciste sont beaucoup moins nombreux que ceux qui en font un national-populisme ». Si l’on veut le définir au plus près, on peut considérer que c’est un « parti de type national-populiste, xénophobe et autoritaire, ayant incorporé dans son corpus idéologique quelques traits du fascisme ».
Qui vote FN ? On apprendra avec intérêt que le vote FN est très fortement sur représenté chez ceux qui ont fait les études les plus courtes. Par ailleurs, si la poussée du parti en proche banlieue parisienne marque le pas, un déploiement dans les banlieues-dortoirs des zones semi-rurales de la « grande couronne » est manifeste.
La progression du FN est encore possible car les instituts de sondages montrent que bien que le FN soit perçu par deux tiers des électeurs comme un danger pour la démocratie, un tiers se dit d’accord avec au moins l’un des thèmes principaux développés par cette formation. « Rien ne permet d’affirmer que la progression du FN est stoppée », avertit Jean-Yves Camus.
Les point faibles du FN, outre la personnalisation à l’extrême autour de son fondateur, sont cependant nombreux : relais militants en déshérence, structures para syndicales dans les entreprises abandonnées, jeunesse délaissée, presse proche du dépôt de bilan.
Cette remarquable analyse sans fards et très fouillée du FN est complétée par une exploration de la galaxie de la droite extrême avec un MNR en pleine décomposition et, à la marge, Unité radicale, dissous le 6 août 2002 après la tentative d’assassinat du président Chirac par Maxime Brunerie et désormais transformé en Jeunesses identitaires, le Bloc identitaire, anti-musulman, le Réseau radical et solidariste, proche, lui, du Hamas, Terre et peuple et le groupe Adsav. Sans oublier la mouvance catholique intégriste « lefebvriste » autour de la schismatique Fraternité Saint-Pie X qui exploite le filon éculé de la littérature antisémite conspirationniste.
Face au danger FN qui perdure, la communauté juive doit, selon Jean-Yves Camus, agir en tant que composante de la communauté nationale menacée dans son fondement. Cette attitude est, pour lui, « le seul garant de l’avenir de notre vivre ensemble ». Une excellente livraison d’une revue dirigée avec talent et discernement par Marc Knobel.
Jean-Pierre Allali |
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