[article] L'Introuvable opposition entre le régionalisme citoyen wallon et le nationalisme ethnique flamand : A propos de l'Encyclopédie du Mouvement wallon [texte imprimé] / Maarten Van Ginderachter . - 2004 . - pp. 67-96. Langues : Français ( fre) in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) > 13/14 (décembre 2004) . - pp. 67-96
Catégories : |
0(082) Critique / extrait document / citations 323.173 Séparatisme Indépendance 329.17 Tendance nationaliste 353(493=393) Flandre 353(493=40) Wallonie / Communauté française Wallonie-Bruxelles 94(493) Histoire de la Belgique
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Résumé : |
Dans le discours public et scientifique belge un large consensus semble admettre que la Belgique francophone, et particulièrement la Wallonie, diffère fondamentalement de la Flandre en tant que communauté imaginée. L'image dominante est celle d'une nation flamande fondée sur des principes ethniques, tels la filiation et le droit du sang, qui ont donné naissance à un nationalisme extrémiste. La société wallonne, par contre, est ouverte à tous et elle se veut citoyenne, volontariste et anti-nationaliste.
L'Encyclopédie du Mouvement wallon (EMW), parue en 2000-2001, s'inscrit dans cette tradition dichotomique. Le profil de l'EMW est ambigu : d'une part, c'est un ouvrage de référence scientifique, d'autre part, les idées actuelles du Mouvement wallon y sont développées. Il n'y a, en soi, rien à reprocher à une historiographie engagée, mais l'EMW présente une image trop citoyenne de la Wallonie et trop ethnique de la Flandre.
L'idéal de société purement citoyen ne révèle pas toute l'histoire du Mouvement wallon. En premier lieu, j'ai formulé l'hypothèse que des notions telle l'hospitalité ne pénètrent vraiment le fondement de l'image identitaire wallonne qu'après 1960. À ce moment-là , le Mouvement wallon se met à craindre que le déclin démographique dans le sud du pays ne serve d'éteignoir à l'économie et que la Wallonie ne soit à la merci de la Flandre numériquement supérieure. Au début des années soixante, tout le monde est appelé sur le pont. Quelques rapports retentissants font comprendre que seule une politique active de natalité et d'immigration est à même de combattre le 'dépeuplement' de la Wallonie. En second lieu, les wallingants définissent leur 'peuple' non seulement par des critères citoyens, mais aussi par des principes ethniques, comme la terre natale wallonne, le sang et la race, la filiation ou le sort historique commun.
Plus généralement, une lecture approfondie de l'EMW prouve que chaque construction de nation se fonde sur des éléments citoyens volontaristes et sur des données ethno-culturelles; il n'est pas question de l'existence d'une cloison étanche entre les deux. Les nations réelles viennent s'inscrire entre ces deux pôles et les différences entre elles sont dues à la proportion réciproque des éléments ethniques et citoyens. |
Permalink : |
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[article]
Titre : |
L'Introuvable opposition entre le régionalisme citoyen wallon et le nationalisme ethnique flamand : A propos de l'Encyclopédie du Mouvement wallon |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Maarten Van Ginderachter |
Année de publication : |
2004 |
Article en page(s) : |
pp. 67-96 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
0(082) Critique / extrait document / citations 323.173 Séparatisme Indépendance 329.17 Tendance nationaliste 353(493=393) Flandre 353(493=40) Wallonie / Communauté française Wallonie-Bruxelles 94(493) Histoire de la Belgique
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Résumé : |
Dans le discours public et scientifique belge un large consensus semble admettre que la Belgique francophone, et particulièrement la Wallonie, diffère fondamentalement de la Flandre en tant que communauté imaginée. L'image dominante est celle d'une nation flamande fondée sur des principes ethniques, tels la filiation et le droit du sang, qui ont donné naissance à un nationalisme extrémiste. La société wallonne, par contre, est ouverte à tous et elle se veut citoyenne, volontariste et anti-nationaliste.
L'Encyclopédie du Mouvement wallon (EMW), parue en 2000-2001, s'inscrit dans cette tradition dichotomique. Le profil de l'EMW est ambigu : d'une part, c'est un ouvrage de référence scientifique, d'autre part, les idées actuelles du Mouvement wallon y sont développées. Il n'y a, en soi, rien à reprocher à une historiographie engagée, mais l'EMW présente une image trop citoyenne de la Wallonie et trop ethnique de la Flandre.
L'idéal de société purement citoyen ne révèle pas toute l'histoire du Mouvement wallon. En premier lieu, j'ai formulé l'hypothèse que des notions telle l'hospitalité ne pénètrent vraiment le fondement de l'image identitaire wallonne qu'après 1960. À ce moment-là , le Mouvement wallon se met à craindre que le déclin démographique dans le sud du pays ne serve d'éteignoir à l'économie et que la Wallonie ne soit à la merci de la Flandre numériquement supérieure. Au début des années soixante, tout le monde est appelé sur le pont. Quelques rapports retentissants font comprendre que seule une politique active de natalité et d'immigration est à même de combattre le 'dépeuplement' de la Wallonie. En second lieu, les wallingants définissent leur 'peuple' non seulement par des critères citoyens, mais aussi par des principes ethniques, comme la terre natale wallonne, le sang et la race, la filiation ou le sort historique commun.
Plus généralement, une lecture approfondie de l'EMW prouve que chaque construction de nation se fonde sur des éléments citoyens volontaristes et sur des données ethno-culturelles; il n'est pas question de l'existence d'une cloison étanche entre les deux. Les nations réelles viennent s'inscrire entre ces deux pôles et les différences entre elles sont dues à la proportion réciproque des éléments ethniques et citoyens. |
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