[article] Des institutions omnipotentes [texte imprimé] . - 2007 . - pp. 55-74. Langues : Français ( fre) in Manière de voir > 91 (janvier-février 2007) . - pp. 55-74
Catégories : |
061.1:33 Fonds monétaire international (FMI) 061.1:33 Organisation Mondiale du Commerce (OMC) 321.7 Démocratie / Démocratisation 330.82 Libéralisme - Capitalisme 339 Commerce Economie mondiale Mondialisation / Altermondialisme
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Résumé : |
On pourrait penser que les politiques menées ou préconisées par les institutions multilatérales de l’économie et de la finance – de la Banque mondiale à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en passant par le Fonds monétaire international (FMI) – seraient le fruit de compromis entre les positions des gouvernements qui en sont membres. Donc que ces politiques seraient susceptibles de varier en fonction des changements intervenus au moins à la tête des grands Etats. Ce n’est nullement le cas sauf, à la limite, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) : certes la charte de cette institution ne varie pas d’un pouce, mais les négociations menées dans son cadre opposent les gouvernements entre eux, et peuvent réussir ou échouer selon les concessions qu’ils sont disposés à se consentir mutuellement.
Un fil rouge – celui de l’idéologie néolibérale incarnée par ce que l’on a appelé le «consensus de Washington» – relie efficacement toutes ces institutions, auxquelles il faut ajouter, pour l’Europe, la Commission européenne et la Banque centrale européenne. D’où vient que ce mur de pensée bétonnée à l’échelle mondiale apparaisse très difficile à abattre ? Pour plusieurs raisons à effet cumulatif.
D’abord parce que les Etats-Unis exercent une influence dominante – non contestée par les Européens – sur celles d’entre elles qui ont une vocation universelle. Ensuite parce que, pour mener des politiques qu’ils savent impopulaires, la plupart des gouvernements préfèrent les présenter comme des «contraintes» extérieures – sur lesquelles ils n’ont aucune prise – et non pas comme des décisions nationales. On dira que «c’est la faute du FMI» ou «c’est la faute de Bruxelles». Enfin parce que les technostructures de ces institutions ont développé une «culture» néolibérale commune en symbiose avec celle de Washington. Une «culture» que, grâce à leurs pouvoirs propres et aux moyens dont elles disposent, elles sont en mesure d’imposer à la grande majorité des Etats. Un peu comme le robot de L’Odyssée de l’espace qui échappe à ses concepteurs, elles se sont autonomisées. Il faudra un ouragan démocratique pour les remettre à leur place.
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Depuis Doha, l’OMC tourne à vide / B. C.
Bataille pour la survie du coton africain / Tom Amadou Seck |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
[article]
Titre : |
Des institutions omnipotentes |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2007 |
Article en page(s) : |
pp. 55-74 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
061.1:33 Fonds monétaire international (FMI) 061.1:33 Organisation Mondiale du Commerce (OMC) 321.7 Démocratie / Démocratisation 330.82 Libéralisme - Capitalisme 339 Commerce Economie mondiale Mondialisation / Altermondialisme
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Résumé : |
On pourrait penser que les politiques menées ou préconisées par les institutions multilatérales de l’économie et de la finance – de la Banque mondiale à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), en passant par le Fonds monétaire international (FMI) – seraient le fruit de compromis entre les positions des gouvernements qui en sont membres. Donc que ces politiques seraient susceptibles de varier en fonction des changements intervenus au moins à la tête des grands Etats. Ce n’est nullement le cas sauf, à la limite, à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) : certes la charte de cette institution ne varie pas d’un pouce, mais les négociations menées dans son cadre opposent les gouvernements entre eux, et peuvent réussir ou échouer selon les concessions qu’ils sont disposés à se consentir mutuellement.
Un fil rouge – celui de l’idéologie néolibérale incarnée par ce que l’on a appelé le «consensus de Washington» – relie efficacement toutes ces institutions, auxquelles il faut ajouter, pour l’Europe, la Commission européenne et la Banque centrale européenne. D’où vient que ce mur de pensée bétonnée à l’échelle mondiale apparaisse très difficile à abattre ? Pour plusieurs raisons à effet cumulatif.
D’abord parce que les Etats-Unis exercent une influence dominante – non contestée par les Européens – sur celles d’entre elles qui ont une vocation universelle. Ensuite parce que, pour mener des politiques qu’ils savent impopulaires, la plupart des gouvernements préfèrent les présenter comme des «contraintes» extérieures – sur lesquelles ils n’ont aucune prise – et non pas comme des décisions nationales. On dira que «c’est la faute du FMI» ou «c’est la faute de Bruxelles». Enfin parce que les technostructures de ces institutions ont développé une «culture» néolibérale commune en symbiose avec celle de Washington. Une «culture» que, grâce à leurs pouvoirs propres et aux moyens dont elles disposent, elles sont en mesure d’imposer à la grande majorité des Etats. Un peu comme le robot de L’Odyssée de l’espace qui échappe à ses concepteurs, elles se sont autonomisées. Il faudra un ouragan démocratique pour les remettre à leur place.
A chaque sommet international son contre-sommet populaire / Bernard Cassen
Quand le patronat accuse les patrons / François Chesnais
Portrait de groupe à la Banque mondiale / Jean Ziegler
«Bamako», l’«ajustement structurel» en procès / Marianne Khalili-Roméo
Le G8, club de riches très contesté / Gustave Massiah
Depuis Doha, l’OMC tourne à vide / B. C.
Bataille pour la survie du coton africain / Tom Amadou Seck |
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