[article] Comment éduquer les enfants ? [texte imprimé] / Martine Fournier, Directeur de publication . - 2010 . - pp; 60-65. Langues : Français ( fre) in Sciences Humaines > 211 (janvier 2010) . - pp; 60-65
Catégories : |
321.7 Démocratie / Démocratisation 323.25 Résistance passive . Désobéissance civile. Lutte non armée 37.02 Didactique et méthodologie 371 Organisation de l'éducation et de l'enseignement 374.3 Education de la jeunesse
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Résumé : |
- Comment éduquer les enfants ? / Dossier coordonné par Martine Fournier
En novembre 2009, la célébration du 20e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant a rappelé que l’un des premiers droits de l’enfant était d’être éduqué. Certes, mais comment ? En France le débat fait rage. Il a été récemment remis sur la sellette par une discussion sur l’interdiction de la fessée qui témoigne des conceptions divergentes qui divisent la société.
Sociologue des familles contemporaines, François de Singly éclaire les enjeux de ce débat. Jusqu’aux années 1960 (première modernité), l’objectif prioritaire de l’éducation était dicté par la conformité aux normes sociales, le respect des règles et d’une discipline permettant à chacun de trouver la place qui lui était assignée. Depuis, à l’heure de l’« individualisme démocratique » (seconde modernité), la construction de l’autonomie repose moins sur une transmission verticale et autoritaire que sur des apprentissages actifs et sur les choix individuels de l’enfant.
Tel est le projet des sociétés contemporaines dans lequel, paradoxalement, le rôle des adultes est loin d’être estompé. F. de Singly utilise la métaphore des « parents-voyagistes » pour décrire ce voyage – non plus organisé, mais accompagné –, pour œuvrer à l’épanouissement de leur progéniture…
C’est bien dans cette recherche de la bonne distance que se situe toute la difficulté de l’éducation démocratique aujourd’hui. Négocier, expliquer, aménager… Le métier de parent est devenu une activité à temps plein !
- Il est permis de devenir soi-même / François de Singly
Les différences de prises de position concernant l’éducation ne renvoient pas seulement à des expertises ou des opinions individuelles ; elles forment système. Schématiquement, deux positions s’affrontent, et sur un terrain qui dépasse l’éducation : elles incarnent deux conceptions des sociétés démocratiques. L’une cherche à dénoncer les excès de la démocratie, de l’éducation démocratique qui engendre des enfants consommateurs, non cultivés et obéissants à la tyrannie du marché. L’autre plaide au contraire pour une extension de la démocratie : l’enfant n’est plus défini avant tout en tant que fils ou fille, en tant que « petit », en tant que devant être soumis à l’autorité, il doit chercher à devenir lui-même comme la société démocratique doit aussi s’organiser elle-même.
+ Quelle place pour la transmission dans l’éducation démocratique ? / F.S.
- Désobéir, ça s'apprend !: Entretien avec Daniel Marcelli
« Il est permis d’obéir ! » Pour Daniel Marcelli, l’obéissance ne doit cependant pas reposer sur la soumission mais sur un lien de confiance qui permet à l’enfant de se construire.
Fort de quarante ans de pratique en pédopsychiatrie, Daniel Marcelli a vécu les évolutions radicales intervenues dans l’éducation, ces dernières décennies.
Et, à l’en croire, il n’est pas de ceux qui idéalisent le passé… Mais accompagner l’enfant dans sa découverte du monde et dans la construction de sa personnalité, respecter sa liberté et ses choix – ses objectifs prioritaires aujourd’hui – est-il aussi simple ? Aussi idyllique et « rousseauiste » que voudraient nous le faire croire les préceptes de l’idéologie dominante en matière d’éducation ? Les parents qui se croient obligés de se montrer interventionnistes, voire autoritaires, ont-ils tout faux ? Parfois oui, lorsqu’il s’agit de projeter un destin trop ambitieux et personnel sur sa progéniture, parfois non, lorsqu’il s’agit de le protéger de risques qu’il est encore trop jeune pour mesurer… |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
[article]
Titre : |
Comment éduquer les enfants ? |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Martine Fournier, Directeur de publication |
Année de publication : |
2010 |
Article en page(s) : |
pp; 60-65 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
321.7 Démocratie / Démocratisation 323.25 Résistance passive . Désobéissance civile. Lutte non armée 37.02 Didactique et méthodologie 371 Organisation de l'éducation et de l'enseignement 374.3 Education de la jeunesse
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Résumé : |
- Comment éduquer les enfants ? / Dossier coordonné par Martine Fournier
En novembre 2009, la célébration du 20e anniversaire de la Convention des droits de l’enfant a rappelé que l’un des premiers droits de l’enfant était d’être éduqué. Certes, mais comment ? En France le débat fait rage. Il a été récemment remis sur la sellette par une discussion sur l’interdiction de la fessée qui témoigne des conceptions divergentes qui divisent la société.
Sociologue des familles contemporaines, François de Singly éclaire les enjeux de ce débat. Jusqu’aux années 1960 (première modernité), l’objectif prioritaire de l’éducation était dicté par la conformité aux normes sociales, le respect des règles et d’une discipline permettant à chacun de trouver la place qui lui était assignée. Depuis, à l’heure de l’« individualisme démocratique » (seconde modernité), la construction de l’autonomie repose moins sur une transmission verticale et autoritaire que sur des apprentissages actifs et sur les choix individuels de l’enfant.
Tel est le projet des sociétés contemporaines dans lequel, paradoxalement, le rôle des adultes est loin d’être estompé. F. de Singly utilise la métaphore des « parents-voyagistes » pour décrire ce voyage – non plus organisé, mais accompagné –, pour œuvrer à l’épanouissement de leur progéniture…
C’est bien dans cette recherche de la bonne distance que se situe toute la difficulté de l’éducation démocratique aujourd’hui. Négocier, expliquer, aménager… Le métier de parent est devenu une activité à temps plein !
- Il est permis de devenir soi-même / François de Singly
Les différences de prises de position concernant l’éducation ne renvoient pas seulement à des expertises ou des opinions individuelles ; elles forment système. Schématiquement, deux positions s’affrontent, et sur un terrain qui dépasse l’éducation : elles incarnent deux conceptions des sociétés démocratiques. L’une cherche à dénoncer les excès de la démocratie, de l’éducation démocratique qui engendre des enfants consommateurs, non cultivés et obéissants à la tyrannie du marché. L’autre plaide au contraire pour une extension de la démocratie : l’enfant n’est plus défini avant tout en tant que fils ou fille, en tant que « petit », en tant que devant être soumis à l’autorité, il doit chercher à devenir lui-même comme la société démocratique doit aussi s’organiser elle-même.
+ Quelle place pour la transmission dans l’éducation démocratique ? / F.S.
- Désobéir, ça s'apprend !: Entretien avec Daniel Marcelli
« Il est permis d’obéir ! » Pour Daniel Marcelli, l’obéissance ne doit cependant pas reposer sur la soumission mais sur un lien de confiance qui permet à l’enfant de se construire.
Fort de quarante ans de pratique en pédopsychiatrie, Daniel Marcelli a vécu les évolutions radicales intervenues dans l’éducation, ces dernières décennies.
Et, à l’en croire, il n’est pas de ceux qui idéalisent le passé… Mais accompagner l’enfant dans sa découverte du monde et dans la construction de sa personnalité, respecter sa liberté et ses choix – ses objectifs prioritaires aujourd’hui – est-il aussi simple ? Aussi idyllique et « rousseauiste » que voudraient nous le faire croire les préceptes de l’idéologie dominante en matière d’éducation ? Les parents qui se croient obligés de se montrer interventionnistes, voire autoritaires, ont-ils tout faux ? Parfois oui, lorsqu’il s’agit de projeter un destin trop ambitieux et personnel sur sa progéniture, parfois non, lorsqu’il s’agit de le protéger de risques qu’il est encore trop jeune pour mesurer… |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
in Sciences Humaines > 211 (janvier 2010) . - pp; 60-65
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