[article] “Comment faire valoir la liberté contre la sécurité ?” [texte imprimé] / Mireille Delmas-Marty (1941-....), Personne interviewée . - 2016 . - p. 68-73. Langues : Français ( fre) in Philosophie magazine > 103 (octobre 2016) . - p. 68-73
Catégories : |
14 Systèmes philosophiques 34 Loi Droit Jurisprudence 342.7 Droits humains Droits de l'Homme. Droits fondamentaux 351.78 Sécurité publique / Insécurité
|
Résumé : |
Cette femme de convictions s’efforce depuis de nombreuses années de penser le droit à l’heure de la mondialisation. Dans l’ouvrage qu’elle vient de faire paraître, “Aux quatre vents du monde”, elle passe au crible des thèmes qui seront au cœur de la prochaine campagne présidentielle : guerre contre le terrorisme, état d’urgence, immigration… Et si certains s’en inspiraient ?
Comment travailler à des matières très techniques, comme le droit international ou le droit européen, sans perdre de vue ni ses convictions ni les tourmentes qui agitent l’époque ? Comment déceler, derrière l’aridité des textes de loi, les dynamiques des civilisations, le devenir des humains ? Tel est le tour de force de Mireille Delmas-Marty, qui a une œuvre imposante derrière elle et publie en cette rentrée un essai court, percutant, Aux quatre vents du monde (Seuil).
Elle nous reçoit dans son bureau chargé de livres, où les briques du code civil, du code pénal et des collections de revues juridiques côtoient des recueils de poésie et des Pléiades. Mireille Delmas-Marty a toujours mené de front plusieurs existences intellectuelles. Depuis son doctorat en sciences criminelles obtenu en 1969, sa trajectoire académique est irréprochable : agrégation de droit, professeure des universités, membre de l’Institut, entrée au Collège de France, à l’Académie des sciences morales et politiques, sans compter les nombreux séminaires donnés à São Paulo, Montréal, Florence ou Cambridge, les titres de docteure honoris causa… Mais cette chercheuse a également multiplié les participations engagées à des projets de réforme du droit, comme la commission Badinter de 1981 à 1986, ou à des missions stratégiques, comme la présidence du comité de surveillance de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf).
Aux quatre vents du monde : le titre très littéraire peut surprendre pour un essai qui aborde certains dossiers explosifs de l’actualité, tels que la lutte contre le terrorisme ou la politique migratoire. Mireille Delmas-Marty avoue qu’elle a toujours eu la passion de la voile, bien qu’elle n’en ait guère parlé jusqu’à ce jour. Sur la couverture de l’essai, une rose des vents qu’elle a réinventée, avec le nord de la « liberté » et le sud de la « sécurité », l’ouest de la « compétition » et l’est de la « coopération »… « J’ai toujours aimé le langage marin, dit-elle. Au milieu de l’océan Atlantique, la rencontre des alizés du nord et du sud, extrêmement violente, produit une neutralisation, une zone de calme qu’on appelle le “pot-au-noir”. Si vous n’avez pas de moteur, vous risquez d’y rester encalminé pendant des semaines ou de faire naufrage. Aujourd’hui, la France est entrée dans le pot-au-noir. » Que faire ? Chercher quelques idées motrices.
|
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
[article]
Titre : |
“Comment faire valoir la liberté contre la sécurité ?” |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Mireille Delmas-Marty (1941-....), Personne interviewée |
Année de publication : |
2016 |
Article en page(s) : |
p. 68-73 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
14 Systèmes philosophiques 34 Loi Droit Jurisprudence 342.7 Droits humains Droits de l'Homme. Droits fondamentaux 351.78 Sécurité publique / Insécurité
|
Résumé : |
Cette femme de convictions s’efforce depuis de nombreuses années de penser le droit à l’heure de la mondialisation. Dans l’ouvrage qu’elle vient de faire paraître, “Aux quatre vents du monde”, elle passe au crible des thèmes qui seront au cœur de la prochaine campagne présidentielle : guerre contre le terrorisme, état d’urgence, immigration… Et si certains s’en inspiraient ?
Comment travailler à des matières très techniques, comme le droit international ou le droit européen, sans perdre de vue ni ses convictions ni les tourmentes qui agitent l’époque ? Comment déceler, derrière l’aridité des textes de loi, les dynamiques des civilisations, le devenir des humains ? Tel est le tour de force de Mireille Delmas-Marty, qui a une œuvre imposante derrière elle et publie en cette rentrée un essai court, percutant, Aux quatre vents du monde (Seuil).
Elle nous reçoit dans son bureau chargé de livres, où les briques du code civil, du code pénal et des collections de revues juridiques côtoient des recueils de poésie et des Pléiades. Mireille Delmas-Marty a toujours mené de front plusieurs existences intellectuelles. Depuis son doctorat en sciences criminelles obtenu en 1969, sa trajectoire académique est irréprochable : agrégation de droit, professeure des universités, membre de l’Institut, entrée au Collège de France, à l’Académie des sciences morales et politiques, sans compter les nombreux séminaires donnés à São Paulo, Montréal, Florence ou Cambridge, les titres de docteure honoris causa… Mais cette chercheuse a également multiplié les participations engagées à des projets de réforme du droit, comme la commission Badinter de 1981 à 1986, ou à des missions stratégiques, comme la présidence du comité de surveillance de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf).
Aux quatre vents du monde : le titre très littéraire peut surprendre pour un essai qui aborde certains dossiers explosifs de l’actualité, tels que la lutte contre le terrorisme ou la politique migratoire. Mireille Delmas-Marty avoue qu’elle a toujours eu la passion de la voile, bien qu’elle n’en ait guère parlé jusqu’à ce jour. Sur la couverture de l’essai, une rose des vents qu’elle a réinventée, avec le nord de la « liberté » et le sud de la « sécurité », l’ouest de la « compétition » et l’est de la « coopération »… « J’ai toujours aimé le langage marin, dit-elle. Au milieu de l’océan Atlantique, la rencontre des alizés du nord et du sud, extrêmement violente, produit une neutralisation, une zone de calme qu’on appelle le “pot-au-noir”. Si vous n’avez pas de moteur, vous risquez d’y rester encalminé pendant des semaines ou de faire naufrage. Aujourd’hui, la France est entrée dans le pot-au-noir. » Que faire ? Chercher quelques idées motrices.
|
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
in Philosophie magazine > 103 (octobre 2016) . - p. 68-73
|