[article] De l’Amicale des ex-Prisonniers Politiques de Silésie à la Fondation Auschwitz : constructions de mémoires en Belgique [texte imprimé] / Sarah Timperman, Auteur . - 2017 . - p. 120-131. Langues : Français ( fre) in Témoigner. Entre histoire et mémoire > 125 (octobre 2017) . - p. 120-131
Catégories : |
(493) Belgique 061.2(493) Fondation Auschwitz (B) 37:17 Travail de Mémoire
|
Résumé : |
Dès la fin de l'Occupation se pose, en Belgique comme dans les autres pays d'Europe, la question de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci va produire des mémoires concurrentes qui s'excluent mutuellement. La mémoire de l'Occupation en Belgique a d'emblée été monopolisée par les anciens prisonniers politiques qui avaient en charge l'organisation de la transmission du souvenir. Dans les deux premières décennies d'après-guerre, la souffrance des Juifs est absente des commémorations, la mémoire de la guerre est strictement patriotique et combattante. Il faut attendre les années 1960, mais surtout les années 1980 pour qu’émerge une prise de conscience de l'opinion publique du sens véritable de l'extermination des Juifs. Au cours des années 1990, la mémoire du judéocide est au centre de l'attention et Auschwitz devient un des symboles de la Seconde Guerre mondiale. En parallèle, on assiste a contrario au refoulement symbolique des prisonniers politiques. Un demi-siècle après la fin de la Seconde Guerre mondiale, on est passé ainsi d'une mémoire patriotique excluant l'expérience juive à une mémoire de la Seconde Guerre mondiale qui se revendique « des droits de l'homme » dans laquelle le génocide des Juifs est central. Cet article, se propose d’analyser comment l’Amicale Belge des ex-Prisonniers Politiques de Silésie – devenue en 1976 l’Amicale belge d'Auschwitz et prédécesseur de l'actuelle Fondation Auschwitz – s'inscrit dans cette évolution. Dans le paysage des mémoires éclatées de la Seconde Guerre mondiale, comment une amicale – à la fois « politique » et « d'Auschwitz » – qui se trouve donc au carrefour des deux principales mémoires a-t-elle pu se structurer autour de cette double appartenance ? Pour répondre à ces questions, nous nous sommes basés sur les archives de l'Amicale de Silésie conservées à la Fondation Auschwitz et sur les interviews de ses dirigeants réalisées au début des années 1990. |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
[article]
Titre : |
De l’Amicale des ex-Prisonniers Politiques de Silésie à la Fondation Auschwitz : constructions de mémoires en Belgique |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Sarah Timperman, Auteur |
Année de publication : |
2017 |
Article en page(s) : |
p. 120-131 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
(493) Belgique 061.2(493) Fondation Auschwitz (B) 37:17 Travail de Mémoire
|
Résumé : |
Dès la fin de l'Occupation se pose, en Belgique comme dans les autres pays d'Europe, la question de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Celle-ci va produire des mémoires concurrentes qui s'excluent mutuellement. La mémoire de l'Occupation en Belgique a d'emblée été monopolisée par les anciens prisonniers politiques qui avaient en charge l'organisation de la transmission du souvenir. Dans les deux premières décennies d'après-guerre, la souffrance des Juifs est absente des commémorations, la mémoire de la guerre est strictement patriotique et combattante. Il faut attendre les années 1960, mais surtout les années 1980 pour qu’émerge une prise de conscience de l'opinion publique du sens véritable de l'extermination des Juifs. Au cours des années 1990, la mémoire du judéocide est au centre de l'attention et Auschwitz devient un des symboles de la Seconde Guerre mondiale. En parallèle, on assiste a contrario au refoulement symbolique des prisonniers politiques. Un demi-siècle après la fin de la Seconde Guerre mondiale, on est passé ainsi d'une mémoire patriotique excluant l'expérience juive à une mémoire de la Seconde Guerre mondiale qui se revendique « des droits de l'homme » dans laquelle le génocide des Juifs est central. Cet article, se propose d’analyser comment l’Amicale Belge des ex-Prisonniers Politiques de Silésie – devenue en 1976 l’Amicale belge d'Auschwitz et prédécesseur de l'actuelle Fondation Auschwitz – s'inscrit dans cette évolution. Dans le paysage des mémoires éclatées de la Seconde Guerre mondiale, comment une amicale – à la fois « politique » et « d'Auschwitz » – qui se trouve donc au carrefour des deux principales mémoires a-t-elle pu se structurer autour de cette double appartenance ? Pour répondre à ces questions, nous nous sommes basés sur les archives de l'Amicale de Silésie conservées à la Fondation Auschwitz et sur les interviews de ses dirigeants réalisées au début des années 1990. |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
in Témoigner. Entre histoire et mémoire > 125 (octobre 2017) . - p. 120-131
| |