Classe [texte imprimé] / Etienne Penissat, Auteur . - Paris : Anamosa, 2023 . - 1 vol. (109 p.). - ( Le mot est faible, ISSN 2678-3274) . ISBN : 978-2-38191-063-5 Langues : Français ( fre)
Catégories : |
03 Dictionnaire. Référence. Adresses. Définitions 323.25 Résistance passive . Désobéissance civile. Lutte non armée 323.26 Résistance armée . Lutte active. Sabotage . Guérilla 323.4 Lutte des classes Domination / Hiérarchie
|
Index. décimale : |
LUTTE En Lutte / Engagement / Contestation |
Résumé : |
Site éditeur :
Classe : historiquement, le mot est fort, associé à une remise en cause radicale de l’ordre social ; aujourd’hui, il est affaibli et ne cristallise plus les oppositions politiques, alors que les inégalités de conditions de vie et de travail sont toujours présentes. Il s’agit ici de redonner son tranchant à la classe sociale comme concept et instrument politique d’émancipation.
Pour point de départ, il y a un paradoxe : le mot classe se trouve affaibli aujourd’hui, alors même que la domination capitaliste se radicalise depuis quarante ans. Le sens associé au concept s’est en effet transformé ; le pluriel (classes populaires, classes supérieures ou classes dominantes) a remplacé le singulier de la classe ouvrière et de la bourgeoisie pour désigner les classes et, chez les chercheurs en sciences sociales, l’accent est mis sur la pluralité des conditions socio-économiques et des rapports à la culture et à la politique davantage que sur les formes d’unité. Dit autrement, « la classe ouvrière » ne constitue plus le sujet historique des transformations sociales dans le discours et l’organisation des forces de gauche.
Pour comprendre le paradoxe, il est nécessaire de faire évoluer la définition du mot en lien avec les transformations du capitalisme. L’affaiblissement de la classe est alors à mettre en relation avec la fin d’une configuration historique spécifique : les nouvelles formes de capitalisme qui se sont développées depuis les années 1970 nécessitent de repenser le concept de classe en tant qu’elles fabriquent un type de rapport d’exploitation mais aussi de marchandisation de la monnaie, du travail et de la nature. Ces transformations ne sont pas uniquement économiques, elles se jouent aussi dans les formes de sociabilités, de solidarités et de culture dans lesquelles se forment et se reforment les classes sociales. Ces recompositions sociologiques impliquent dès lors de rompre avec la vision d’une classe ouvrière synonyme de prolétariat industriel pour en redéfinir les contours.
Redonner sa force au mot classe implique également de ne pas en faire un isolat et une chose statique, qui nierait d’autres formes de dominations telles que le genre et la race. Autrement dit, les inégalités de genre, de race ou d’origine migratoire ont une base matérielle dans le capitalisme contemporain qu’il s’agit de prendre au sérieux. La configuration contemporaine invite ainsi à réinventer le processus d’affirmation du mot de classe, en y articulant positivement dans une perspective d’émancipation l’imbrication des rapports de domination. De ce point de vue, les expériences des luttes sociales récentes (par exemple la mobilisation des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles) fournissent des points d’appui pour imaginer un réarmement du mot classe sans affaiblir les autres. |
Note de contenu : |
Table des matières
• Des classes en luttes
• Quand la classe devient le langage des dominé·es
• Les frontières de la classe
• Un âge d’or des classes ?
• La classe défaite
• La classe des sciences sociales, entre éclipse et redéfinitions
• Classes sociales et classes de sexe
• Classe, immigration et race
• Repolitiser le langage des classes
• Luttes de classes intersectionnelles
Note de lecture et bibliographie
Remerciements
|
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
Titre : |
Classe |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Etienne Penissat, Auteur |
Editeur : |
Paris : Anamosa |
Année de publication : |
2023 |
Collection : |
Le mot est faible, ISSN 2678-3274 |
Importance : |
1 vol. (109 p.) |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-38191-063-5 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
03 Dictionnaire. Référence. Adresses. Définitions 323.25 Résistance passive . Désobéissance civile. Lutte non armée 323.26 Résistance armée . Lutte active. Sabotage . Guérilla 323.4 Lutte des classes Domination / Hiérarchie
|
Index. décimale : |
LUTTE En Lutte / Engagement / Contestation |
Résumé : |
Site éditeur :
Classe : historiquement, le mot est fort, associé à une remise en cause radicale de l’ordre social ; aujourd’hui, il est affaibli et ne cristallise plus les oppositions politiques, alors que les inégalités de conditions de vie et de travail sont toujours présentes. Il s’agit ici de redonner son tranchant à la classe sociale comme concept et instrument politique d’émancipation.
Pour point de départ, il y a un paradoxe : le mot classe se trouve affaibli aujourd’hui, alors même que la domination capitaliste se radicalise depuis quarante ans. Le sens associé au concept s’est en effet transformé ; le pluriel (classes populaires, classes supérieures ou classes dominantes) a remplacé le singulier de la classe ouvrière et de la bourgeoisie pour désigner les classes et, chez les chercheurs en sciences sociales, l’accent est mis sur la pluralité des conditions socio-économiques et des rapports à la culture et à la politique davantage que sur les formes d’unité. Dit autrement, « la classe ouvrière » ne constitue plus le sujet historique des transformations sociales dans le discours et l’organisation des forces de gauche.
Pour comprendre le paradoxe, il est nécessaire de faire évoluer la définition du mot en lien avec les transformations du capitalisme. L’affaiblissement de la classe est alors à mettre en relation avec la fin d’une configuration historique spécifique : les nouvelles formes de capitalisme qui se sont développées depuis les années 1970 nécessitent de repenser le concept de classe en tant qu’elles fabriquent un type de rapport d’exploitation mais aussi de marchandisation de la monnaie, du travail et de la nature. Ces transformations ne sont pas uniquement économiques, elles se jouent aussi dans les formes de sociabilités, de solidarités et de culture dans lesquelles se forment et se reforment les classes sociales. Ces recompositions sociologiques impliquent dès lors de rompre avec la vision d’une classe ouvrière synonyme de prolétariat industriel pour en redéfinir les contours.
Redonner sa force au mot classe implique également de ne pas en faire un isolat et une chose statique, qui nierait d’autres formes de dominations telles que le genre et la race. Autrement dit, les inégalités de genre, de race ou d’origine migratoire ont une base matérielle dans le capitalisme contemporain qu’il s’agit de prendre au sérieux. La configuration contemporaine invite ainsi à réinventer le processus d’affirmation du mot de classe, en y articulant positivement dans une perspective d’émancipation l’imbrication des rapports de domination. De ce point de vue, les expériences des luttes sociales récentes (par exemple la mobilisation des femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles) fournissent des points d’appui pour imaginer un réarmement du mot classe sans affaiblir les autres. |
Note de contenu : |
Table des matières
• Des classes en luttes
• Quand la classe devient le langage des dominé·es
• Les frontières de la classe
• Un âge d’or des classes ?
• La classe défaite
• La classe des sciences sociales, entre éclipse et redéfinitions
• Classes sociales et classes de sexe
• Classe, immigration et race
• Repolitiser le langage des classes
• Luttes de classes intersectionnelles
Note de lecture et bibliographie
Remerciements
|
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
| |