[article] Réponses de la francophonie [texte imprimé] / Bernard Cassen, Directeur de publication . - 2008 . - pp. 43-54. Langues : Français ( fre) in Manière de voir > 97 (Février-Mars 2008) . - pp. 43-54
Catégories : |
316.73 Interculturel Métissage Différence Multiculturel 81 Linguistique Langue
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Résumé : |
S’il est un terme qui irrite fortement une bonne partie des journalistes, publicitaires, essayistes de plateaux de télévision et grands patrons, c’est bien celui, terriblement ringard pour eux, de francophonie. Ils sont rejoints par des porte-parole de groupes se revendiquant de la gauche, de l’altermondialisme et de l’extrême gauche qui le cataloguent comme un vestige néocolonial et comme un faux nez de la « Françafrique ». La plupart ignorent que c’est à l’initiative non pas de Paris, mais de capitales africaines, qu’a été créée en 1970 à Niamey (Niger) la première structure intergouvernementale regroupant à l’époque vingt et un Etats francophones : l’Agence de coopération culturelle et technique. Il y a une dizaine d’années, l’Agence s’est transformée en Organisation internationale de la francophonie (OIF), rassemblant actuellement soixante-huit membres « ayant le français en partage ».
On peut assez facilement tourner en dérision les grand-messes que sont les Sommets rancophones, d’où il sort beaucoup plus de discours que de mesures concrètes. Surtout quand certains Etats membres (notamment en Europe de l’Est) préfèrent l’anglais au français dans les enceintes européennes et internationales. S’ils tiennent pourtant à faire partie de l’OIF, c’est parce qu’ils voient en elle un élément, certes modeste, de diversification de leur politique étrangère. Un petit pas vers la multipolarité.
Derrière les institutions, il existe aussi une réalité : une proximité culturelle fondée sur la langue, comme c’est aussi le cas entre les Etats où l’on parle arabe, espagnol, portugais ou turc. Surtout, la francophonie a opéré une mutation sensible : elle ne se contente plus de vouloir défendre et illustrer la langue française ; elle se veut la championne de la diversité linguistique (en premier lieu chez ses membres) et du pluralisme culturel. Tous ceux qui ne se résignent pas à une standardisation universelle sous la férule de l’anglo-américain devraient s’en sentir solidaires.
Solidarité et multipolarité planétaires/ Ignacio Ramonet
L’épreuve de la liberté/ Philippe de Saint Robert
Le plus court chemin vers l’universel/ B. C.
Entre le « tout Coca-Cola » et le « tout ayatollah »/ Stélio Farandjis
Une jambe qui manque/ Michel Guillou
Au service du pluralisme culturel/ Abdou Diouf |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
[article]
Titre : |
Réponses de la francophonie |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Bernard Cassen, Directeur de publication |
Année de publication : |
2008 |
Article en page(s) : |
pp. 43-54 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
316.73 Interculturel Métissage Différence Multiculturel 81 Linguistique Langue
|
Résumé : |
S’il est un terme qui irrite fortement une bonne partie des journalistes, publicitaires, essayistes de plateaux de télévision et grands patrons, c’est bien celui, terriblement ringard pour eux, de francophonie. Ils sont rejoints par des porte-parole de groupes se revendiquant de la gauche, de l’altermondialisme et de l’extrême gauche qui le cataloguent comme un vestige néocolonial et comme un faux nez de la « Françafrique ». La plupart ignorent que c’est à l’initiative non pas de Paris, mais de capitales africaines, qu’a été créée en 1970 à Niamey (Niger) la première structure intergouvernementale regroupant à l’époque vingt et un Etats francophones : l’Agence de coopération culturelle et technique. Il y a une dizaine d’années, l’Agence s’est transformée en Organisation internationale de la francophonie (OIF), rassemblant actuellement soixante-huit membres « ayant le français en partage ».
On peut assez facilement tourner en dérision les grand-messes que sont les Sommets rancophones, d’où il sort beaucoup plus de discours que de mesures concrètes. Surtout quand certains Etats membres (notamment en Europe de l’Est) préfèrent l’anglais au français dans les enceintes européennes et internationales. S’ils tiennent pourtant à faire partie de l’OIF, c’est parce qu’ils voient en elle un élément, certes modeste, de diversification de leur politique étrangère. Un petit pas vers la multipolarité.
Derrière les institutions, il existe aussi une réalité : une proximité culturelle fondée sur la langue, comme c’est aussi le cas entre les Etats où l’on parle arabe, espagnol, portugais ou turc. Surtout, la francophonie a opéré une mutation sensible : elle ne se contente plus de vouloir défendre et illustrer la langue française ; elle se veut la championne de la diversité linguistique (en premier lieu chez ses membres) et du pluralisme culturel. Tous ceux qui ne se résignent pas à une standardisation universelle sous la férule de l’anglo-américain devraient s’en sentir solidaires.
Solidarité et multipolarité planétaires/ Ignacio Ramonet
L’épreuve de la liberté/ Philippe de Saint Robert
Le plus court chemin vers l’universel/ B. C.
Entre le « tout Coca-Cola » et le « tout ayatollah »/ Stélio Farandjis
Une jambe qui manque/ Michel Guillou
Au service du pluralisme culturel/ Abdou Diouf |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
in Manière de voir > 97 (Février-Mars 2008) . - pp. 43-54
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