Les soldats de Salamine [texte imprimé] / Javier Cercas (1962-....), Auteur ; Élisabeth Beyer, Traducteur ; Aleksandar Grujičić, Traducteur . - Arles : Actes Sud, impr. 2011 . - 1 vol. (236 p. : couv. ill. ; 18 cm. - ( Babel, ISSN 1140-3853; 621) . ISBN : 978-2-7427-4649-1 Langues : Français ( fre) Langues originales : Espagnol ( spa)
Catégories : |
82-3 Oeuvres de fiction 94(460)"1936-1939" Guerre d'Espagne
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Index. décimale : |
82 Fictions : roman, théâtre, poésie, bande dessinée adulte |
Résumé : |
Site éditeur :
A la fin de la guerre civile espagnole, l’écrivain Rafael Sánchez Mazas, un des fondateurs de la Phalange, réchappe du peloton d’exécution des troupes républicaines défaites qui fuient vers la frontière française. Un soldat le découvre terré derrière des buissons et pointe son fusil sur lui. Il le regarde longuement dans les yeux et crie à ses supérieurs : "Par ici, il n’y a personne !"
La valeur qu’il entrevoit au-delà de l’apparente anecdote historique pousse un journaliste, soixante ans plus tard, à s’attacher au destin des deux adversaires qui ont joué leur vie dans ce seul regard.
Il trace le portrait du gentilhomme suranné rêvant d’instaurer un régime de poètes et de condottieres renaissants, quand surgit la figure providentielle d’un vieux soldat républicain. L’apprenti tourneur catalan, vétéran de toutes les guerres, raconte : les camps d’Argelès, la légion étrangère, huit années de combats sans relâche contre la barbarie fasciste. Serait-il le soldat héroïque ? L’homme laisse entendre que les véritables héros sont tous morts, tombés au champ d’honneur, tombés surtout dans l’oubli ; que les guerres ne seraient romanesques que pour ceux qui ne les ont pas vécues.
Ce livre, qui a bouleversé l’Espagne, entreprend une carrière internationale sans précédent.
Jean-Paul Bonjean, Aide-mémoire, n°60, avril-juin 2012
« C’est toujours un peloton de soldats qui, au dernier moment, sauve la civilisation. » Cette phrase ambiguë de Spengler est peut-être ce qui donne la tonalité de ce « récit réel » qui, dans le cadre des derniers jours de la guerre civile espagnole, évoque un personnage contrasté de celle-ci : Sanchez Mazas. Ce dernier, après avoir échappé au peloton d’exécution des troupes républicaines en déroute (il est un des fondateurs de la Phalange que Franco récupérera), doit la vie sauve à un soldat qui, bien que l’ayant vu, le laisser aller.
Tout le récit s’emploie à construire un Sanchez Mazas tout en contradictions. À la fois écrivain, poète et idéologue de la Phalange, il nourrit une forme de nostalgie pour les valeurs héroïques de la monarchie. À rebours, cela ne l’empêchera pas de retourner l’aide que des hommes et des femmes lui auront apportée dans les jours difficiles où il n’était encore personne. Ensuite, devenu ministre du gouvernement de Franco, il aura la possibilité d’aider à son tour ces hommes et ces femmes alors persécutés par le nouveau régime. Il y a là une humanité qui contraste fortement avec ses idées politiques.
Je rapprocherais ce projet d’écriture du Limonov d’Emmanuel Carrère, paru l’année passée. En effet, on y trouve plusieurs ingrédients similaires : l’évocation d’un personnage ambigu de l’histoire politique, l’ancrage de la narration dans une contemporanéité tissée des petits soucis du quotidien de l’auteur, la fragilité d’un destin flamboyant, une écriture de qualité qui nous happe dès les premières lignes dans une trame qui peut s’apparenter à une enquête (journalistique, en l’occurrence).
Ceux-là même qui ne connaissent rien à la guerre d’Espagne y trouveront intérêt et plaisir. C’est une très grande force du livre. |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
Titre : |
Les soldats de Salamine |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Javier Cercas (1962-....), Auteur ; Élisabeth Beyer, Traducteur ; Aleksandar Grujičić, Traducteur |
Editeur : |
Arles : Actes Sud |
Année de publication : |
impr. 2011 |
Collection : |
Babel, ISSN 1140-3853 num. 621 |
Importance : |
1 vol. (236 p. |
Présentation : |
couv. ill. |
Format : |
18 cm |
ISBN/ISSN/EAN : |
978-2-7427-4649-1 |
Langues : |
Français (fre) Langues originales : Espagnol (spa) |
Catégories : |
82-3 Oeuvres de fiction 94(460)"1936-1939" Guerre d'Espagne
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Index. décimale : |
82 Fictions : roman, théâtre, poésie, bande dessinée adulte |
Résumé : |
Site éditeur :
A la fin de la guerre civile espagnole, l’écrivain Rafael Sánchez Mazas, un des fondateurs de la Phalange, réchappe du peloton d’exécution des troupes républicaines défaites qui fuient vers la frontière française. Un soldat le découvre terré derrière des buissons et pointe son fusil sur lui. Il le regarde longuement dans les yeux et crie à ses supérieurs : "Par ici, il n’y a personne !"
La valeur qu’il entrevoit au-delà de l’apparente anecdote historique pousse un journaliste, soixante ans plus tard, à s’attacher au destin des deux adversaires qui ont joué leur vie dans ce seul regard.
Il trace le portrait du gentilhomme suranné rêvant d’instaurer un régime de poètes et de condottieres renaissants, quand surgit la figure providentielle d’un vieux soldat républicain. L’apprenti tourneur catalan, vétéran de toutes les guerres, raconte : les camps d’Argelès, la légion étrangère, huit années de combats sans relâche contre la barbarie fasciste. Serait-il le soldat héroïque ? L’homme laisse entendre que les véritables héros sont tous morts, tombés au champ d’honneur, tombés surtout dans l’oubli ; que les guerres ne seraient romanesques que pour ceux qui ne les ont pas vécues.
Ce livre, qui a bouleversé l’Espagne, entreprend une carrière internationale sans précédent.
Jean-Paul Bonjean, Aide-mémoire, n°60, avril-juin 2012
« C’est toujours un peloton de soldats qui, au dernier moment, sauve la civilisation. » Cette phrase ambiguë de Spengler est peut-être ce qui donne la tonalité de ce « récit réel » qui, dans le cadre des derniers jours de la guerre civile espagnole, évoque un personnage contrasté de celle-ci : Sanchez Mazas. Ce dernier, après avoir échappé au peloton d’exécution des troupes républicaines en déroute (il est un des fondateurs de la Phalange que Franco récupérera), doit la vie sauve à un soldat qui, bien que l’ayant vu, le laisser aller.
Tout le récit s’emploie à construire un Sanchez Mazas tout en contradictions. À la fois écrivain, poète et idéologue de la Phalange, il nourrit une forme de nostalgie pour les valeurs héroïques de la monarchie. À rebours, cela ne l’empêchera pas de retourner l’aide que des hommes et des femmes lui auront apportée dans les jours difficiles où il n’était encore personne. Ensuite, devenu ministre du gouvernement de Franco, il aura la possibilité d’aider à son tour ces hommes et ces femmes alors persécutés par le nouveau régime. Il y a là une humanité qui contraste fortement avec ses idées politiques.
Je rapprocherais ce projet d’écriture du Limonov d’Emmanuel Carrère, paru l’année passée. En effet, on y trouve plusieurs ingrédients similaires : l’évocation d’un personnage ambigu de l’histoire politique, l’ancrage de la narration dans une contemporanéité tissée des petits soucis du quotidien de l’auteur, la fragilité d’un destin flamboyant, une écriture de qualité qui nous happe dès les premières lignes dans une trame qui peut s’apparenter à une enquête (journalistique, en l’occurrence).
Ceux-là même qui ne connaissent rien à la guerre d’Espagne y trouveront intérêt et plaisir. C’est une très grande force du livre. |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
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