[n° ou bulletin] est un bulletin de
130 - août-septembre 2013 - A qui le crime profite [texte imprimé] / Maurice Lemoine, Directeur de publication . - 2013 . - 98 p. Langues : Français ( fre)
Catégories : |
336 Finances 336.7 Monnaie Banque Bourse 339.7 Finances internationales 343 Droit pénal 343.34 Infractions diverses (Affaires, corruption, etc) 343.5 Infraction contre les bons moeurs Prostitution 343.6 Infractions contre la personne / Trafic / Assassinat 343.7 Infractions contre la propriété Vol Spoliations 346 Droit économique
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Résumé : |
De Pablo Escobar à Jérôme Cahuzac. Profitant des lacunes des règles et des lois, du secret bancaire et de la circulation sans contrôle des capitaux, truands et cols blancs, chacun dans son registre, s’en donnent a cœur joie. Et régulièrement, les gouvernements jurent qu’ils vont agir énergiquement… |
Note de contenu : |
Sommaire :
En bandes organisées / Maurice Lemoine
I. Trafics en tous genres
Cosa Nostra, « French connection », triades chinoises, yakuzas japonais… Les formes mafieuses de production et la criminalité organisée remontent certes à des temps parfois très anciens. Mais d’autres apparaissent, plus contemporaines, comme les groupes délictueux nés de la dislocation de l’ancien empire soviétique ou des Balkans. Partout dans le monde, par ailleurs, la crise de l’Etat-providence et la libéralisation à outrance ont favorisé le développement des trafics les plus variés. De la drogue aux armes et aux matières radioactives, des métaux aux œuvres d’art, de la prostitution à la contrebande et à la contrefaçon (même de médicaments), les organisations criminelles, des plus rustiques aux plus sophistiquées, n’ont jamais connu un essor aussi généralisé.
La légalité, l’ordre public et les populations sont durement affectés ; des secteurs entiers de l’économie, des villes, des provinces et des régions tombent sous le joug des nouveaux maîtres de la guerre ou du monde glauque de l’« argent sale » et des narcotrafiquants.
Face à cette évolution, les vieilles stratégies de lutte paraissent d’autant plus inadaptées et inefficaces que, parfois, ce sont les Etats eux-mêmes, sous la coupe de dictatures ou de dirigeants dévoyés, qui se livrent aux opérations délictueuses ou permettent à des groupes paramilitaires de mener leurs activités illicites, en échange de la répression politique de l’opposition, à l’instar de ce qui se passe en Colombie.
Articles :
« Big Pharma », ou la corruption ordinaire / Philippe Rivière
En Colombie, les grandes fortunes ont la couleur du sang / Carlos Gutiérrez
Voyage au bout de la nuit des « Natacha » / François Loncle
Enquête sur le pillage des objets d’art / Philippe Baqué
Intermédiaires douteux, armes mortelles / Brian Wood
Immigrés dans les rets de la Mafia calabraise / Christophe Ventura
Ponzi et le secret des pyramides / Ibrahim Warde
Inde-Bangladesh, la frontière déjouée / Elizabeth Rush
Trafic de cocaïne, une pièce négligée du puzzle sahélien / Anne Frintz
II. Les bons, les brutes et les truands
Régulièrement, avec bonne conscience, les gouvernants occidentaux s’insurgent contre les trafiquants de drogue d’Amérique latine, d’Asie ou d’ailleurs, qui inondent les marchés de leurs stupéfiants. Ils réclament des pays producteurs une attitude de fermeté à l’égard des paysans. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie quand, comme en Bolivie, les cultivateurs de coca sont des mineurs reconvertis, chassés des gisements d’étain en raison des restructurations imposées par le Fonds monétaire international ?
Ce n’est pas à eux que profite le crime. Pas plus, à l’autre extrémité de la chaîne, qu’aux habitants des quartiers de « non-droit ». Car, à la tolérance zéro prônée un peu partout à l’encontre des petits délinquants de la précarité et du chômage répond la « répression zéro » des grands criminels de l’argent.
Avec, de temps à autre, des opérations « poudre aux yeux » pour donner l’impression de lutter contre la corruption, le tapage orchestré autour des « lampistes » permet de couvrir les scandales financiers et bancaires qui déferlent sur les pays riches — Etats-Unis, Japon, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Suisse… — et dans lesquels les plus grandes institutions sont impliquées.
Articles :
Coupables ou victimes, les paysans boliviens ? / M.L.
Marseille, quartiers nord / M.L.
Obscurs destins de l’argent de la drogue / Alain Labrousse
L’Ouest africain rongé par ses abcès régionaux / Philippe Leymarie
Au Mexique, survivre à la violence pendant la guerre
contre les « narcos » / Anne Vigna
D’où vient l’argent des talibans ? / Louis Imbert
Enron et les faiseurs de krach / I. W.
Grande désillusion pour les juges italiens / Francesca Lancini
III. Des paradis pavés de mauvaises intentions
La question des mafias s’intègre dans un ensemble plus vaste : celui de la mondialisation et de la libéralisation de la sphère financière. C’est en effet dans un gigantesque partenariat avec les pouvoirs politiques et les multinationales de la finance et des affaires que le crime organisé se joue de la légalité des Etats.
Une fraction de ses gigantesques profits aboutit sur les comptes d’établissements domiciliés dans les paradis fiscaux, créés pour favoriser l’anonymat des opérations d’une clientèle « honnête » avide de discrétion. Là , tandis que dans leurs pays respectifs chefs d’Etat et ministres rivalisent pour imposer à leurs peuples des mesures d’austérité, se mêlent argent sale et capitaux « propres » des multinationales et des « évadés fiscaux ». Avec, de temps à autre, des déclarations tonitruantes pour donner l’impression de lutter contre un phénomène que les gouvernements, s’ils en avaient véritablement l’intention, pourraient mettre hors d’état de nuire.
En effet, ces havres du secret bancaire ne nichent pas que dans des lieux « exotiques », tels que Singapour, le Liberia ou le Panamá : à côté de ceux situés au Liechtenstein, à Monaco ou en Suisse, l’Union européenne possède les siens, depuis l’Autriche et le Luxembourg jusqu’aux centres offshore de la Couronne britannique, dans les îles Vierges, Caïmans, Jersey et Guernesey. Sans parler des trois Etats américains qui abritent plus de sept cent mille sociétés offshore : le Delaware, le Wyoming et le Nevada.
Articles :
Du blanchiment aux crises / Guilhem Fabre
Les beaux jours de la corruption à la française / Christian de Brie
La tourmente financière vue de l’île de Jersey / Olivier Cyran
Les neuf vies du secret bancaire helvétique / Sébastien Guex
Une directive européenne pour doper la spéculation / Paul Lagneau-Ymonet et Angelo Riva
Un grand vent de moralisation ? / Jean de Maillard
Iconographie
Les images de ce numéro sont l’œuvre de trois photographes de l’agence Noor : chacun des trois chapitres présente un reportage différent.
I. Trafics en tous genres. En 2007, le photographe Francesco Zizola enquête en Calabre sur la puissante Ndrangheta, Mafia locale dont la richesse émane du contrôle de restaurants et de supermarchés autant que du trafic de la drogue.
II. Les bons, les brutes et les truands. Photographié par Kadir Van Lohuizen, dans le cadre de son projet « Via Panam » sur la migration dans les Amériques, le Chapare, situé au coeur de la Bolivie, est célèbre pour sa production de coca.
III. Des paradis pavés de mauvaises intentions. Les photographies de ce chapitre sont extraites de la série « Le langage de l’argent », réalisée par Nina Berman.
Cartographie / Philippe Rekacewicz et Agnès Stienne
Sur les routes mondiales de la drogue
Trafics clandestins, négoces illicites
Les trous noirs de l’économie
Portraits / Maurice Lemoine
Pablo Escobar
Al Capone
Viktor Bout
Bernard Madoff
Michele Sindona
Lu dans « Le Monde diplomatique »
1982-1988
1989-1997
1997-1998
1999-2001
2001- 2003
2004-2005
2007-2008
2009-2011
2012-2013
Secrétariat de rédaction et documentation / Olivier Pironet
Essais et sites
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[n° ou bulletin] est un bulletin de
Titre : |
130 - août-septembre 2013 - A qui le crime profite |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Maurice Lemoine, Directeur de publication |
Année de publication : |
2013 |
Importance : |
98 p. |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
336 Finances 336.7 Monnaie Banque Bourse 339.7 Finances internationales 343 Droit pénal 343.34 Infractions diverses (Affaires, corruption, etc) 343.5 Infraction contre les bons moeurs Prostitution 343.6 Infractions contre la personne / Trafic / Assassinat 343.7 Infractions contre la propriété Vol Spoliations 346 Droit économique
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Résumé : |
De Pablo Escobar à Jérôme Cahuzac. Profitant des lacunes des règles et des lois, du secret bancaire et de la circulation sans contrôle des capitaux, truands et cols blancs, chacun dans son registre, s’en donnent a cœur joie. Et régulièrement, les gouvernements jurent qu’ils vont agir énergiquement… |
Note de contenu : |
Sommaire :
En bandes organisées / Maurice Lemoine
I. Trafics en tous genres
Cosa Nostra, « French connection », triades chinoises, yakuzas japonais… Les formes mafieuses de production et la criminalité organisée remontent certes à des temps parfois très anciens. Mais d’autres apparaissent, plus contemporaines, comme les groupes délictueux nés de la dislocation de l’ancien empire soviétique ou des Balkans. Partout dans le monde, par ailleurs, la crise de l’Etat-providence et la libéralisation à outrance ont favorisé le développement des trafics les plus variés. De la drogue aux armes et aux matières radioactives, des métaux aux œuvres d’art, de la prostitution à la contrebande et à la contrefaçon (même de médicaments), les organisations criminelles, des plus rustiques aux plus sophistiquées, n’ont jamais connu un essor aussi généralisé.
La légalité, l’ordre public et les populations sont durement affectés ; des secteurs entiers de l’économie, des villes, des provinces et des régions tombent sous le joug des nouveaux maîtres de la guerre ou du monde glauque de l’« argent sale » et des narcotrafiquants.
Face à cette évolution, les vieilles stratégies de lutte paraissent d’autant plus inadaptées et inefficaces que, parfois, ce sont les Etats eux-mêmes, sous la coupe de dictatures ou de dirigeants dévoyés, qui se livrent aux opérations délictueuses ou permettent à des groupes paramilitaires de mener leurs activités illicites, en échange de la répression politique de l’opposition, à l’instar de ce qui se passe en Colombie.
Articles :
« Big Pharma », ou la corruption ordinaire / Philippe Rivière
En Colombie, les grandes fortunes ont la couleur du sang / Carlos Gutiérrez
Voyage au bout de la nuit des « Natacha » / François Loncle
Enquête sur le pillage des objets d’art / Philippe Baqué
Intermédiaires douteux, armes mortelles / Brian Wood
Immigrés dans les rets de la Mafia calabraise / Christophe Ventura
Ponzi et le secret des pyramides / Ibrahim Warde
Inde-Bangladesh, la frontière déjouée / Elizabeth Rush
Trafic de cocaïne, une pièce négligée du puzzle sahélien / Anne Frintz
II. Les bons, les brutes et les truands
Régulièrement, avec bonne conscience, les gouvernants occidentaux s’insurgent contre les trafiquants de drogue d’Amérique latine, d’Asie ou d’ailleurs, qui inondent les marchés de leurs stupéfiants. Ils réclament des pays producteurs une attitude de fermeté à l’égard des paysans. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie quand, comme en Bolivie, les cultivateurs de coca sont des mineurs reconvertis, chassés des gisements d’étain en raison des restructurations imposées par le Fonds monétaire international ?
Ce n’est pas à eux que profite le crime. Pas plus, à l’autre extrémité de la chaîne, qu’aux habitants des quartiers de « non-droit ». Car, à la tolérance zéro prônée un peu partout à l’encontre des petits délinquants de la précarité et du chômage répond la « répression zéro » des grands criminels de l’argent.
Avec, de temps à autre, des opérations « poudre aux yeux » pour donner l’impression de lutter contre la corruption, le tapage orchestré autour des « lampistes » permet de couvrir les scandales financiers et bancaires qui déferlent sur les pays riches — Etats-Unis, Japon, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Suisse… — et dans lesquels les plus grandes institutions sont impliquées.
Articles :
Coupables ou victimes, les paysans boliviens ? / M.L.
Marseille, quartiers nord / M.L.
Obscurs destins de l’argent de la drogue / Alain Labrousse
L’Ouest africain rongé par ses abcès régionaux / Philippe Leymarie
Au Mexique, survivre à la violence pendant la guerre
contre les « narcos » / Anne Vigna
D’où vient l’argent des talibans ? / Louis Imbert
Enron et les faiseurs de krach / I. W.
Grande désillusion pour les juges italiens / Francesca Lancini
III. Des paradis pavés de mauvaises intentions
La question des mafias s’intègre dans un ensemble plus vaste : celui de la mondialisation et de la libéralisation de la sphère financière. C’est en effet dans un gigantesque partenariat avec les pouvoirs politiques et les multinationales de la finance et des affaires que le crime organisé se joue de la légalité des Etats.
Une fraction de ses gigantesques profits aboutit sur les comptes d’établissements domiciliés dans les paradis fiscaux, créés pour favoriser l’anonymat des opérations d’une clientèle « honnête » avide de discrétion. Là , tandis que dans leurs pays respectifs chefs d’Etat et ministres rivalisent pour imposer à leurs peuples des mesures d’austérité, se mêlent argent sale et capitaux « propres » des multinationales et des « évadés fiscaux ». Avec, de temps à autre, des déclarations tonitruantes pour donner l’impression de lutter contre un phénomène que les gouvernements, s’ils en avaient véritablement l’intention, pourraient mettre hors d’état de nuire.
En effet, ces havres du secret bancaire ne nichent pas que dans des lieux « exotiques », tels que Singapour, le Liberia ou le Panamá : à côté de ceux situés au Liechtenstein, à Monaco ou en Suisse, l’Union européenne possède les siens, depuis l’Autriche et le Luxembourg jusqu’aux centres offshore de la Couronne britannique, dans les îles Vierges, Caïmans, Jersey et Guernesey. Sans parler des trois Etats américains qui abritent plus de sept cent mille sociétés offshore : le Delaware, le Wyoming et le Nevada.
Articles :
Du blanchiment aux crises / Guilhem Fabre
Les beaux jours de la corruption à la française / Christian de Brie
La tourmente financière vue de l’île de Jersey / Olivier Cyran
Les neuf vies du secret bancaire helvétique / Sébastien Guex
Une directive européenne pour doper la spéculation / Paul Lagneau-Ymonet et Angelo Riva
Un grand vent de moralisation ? / Jean de Maillard
Iconographie
Les images de ce numéro sont l’œuvre de trois photographes de l’agence Noor : chacun des trois chapitres présente un reportage différent.
I. Trafics en tous genres. En 2007, le photographe Francesco Zizola enquête en Calabre sur la puissante Ndrangheta, Mafia locale dont la richesse émane du contrôle de restaurants et de supermarchés autant que du trafic de la drogue.
II. Les bons, les brutes et les truands. Photographié par Kadir Van Lohuizen, dans le cadre de son projet « Via Panam » sur la migration dans les Amériques, le Chapare, situé au coeur de la Bolivie, est célèbre pour sa production de coca.
III. Des paradis pavés de mauvaises intentions. Les photographies de ce chapitre sont extraites de la série « Le langage de l’argent », réalisée par Nina Berman.
Cartographie / Philippe Rekacewicz et Agnès Stienne
Sur les routes mondiales de la drogue
Trafics clandestins, négoces illicites
Les trous noirs de l’économie
Portraits / Maurice Lemoine
Pablo Escobar
Al Capone
Viktor Bout
Bernard Madoff
Michele Sindona
Lu dans « Le Monde diplomatique »
1982-1988
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