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Stein, Sygmunt (1899-1968) |
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Ma guerre d'Espagne : Brigades internationales, la fin d'un mythe [texte imprimé] / Sygmunt Stein (1899-1968), Auteur ; Jean-Jacques Marie, Auteur de la postface, du colophon, etc. ; Marina Alexeeva-Antipov, Traducteur . - Paris : Éditions du Seuil, DL 2012 . - 1 vol. (265 p.) : couv. ill. ; 22 cm.
ISBN : 978-2-02-103932-0 : 19 EUR
[Suivi de] Notice biographique de Sygmunt Stein
Langues : Français (fre) Langues originales : Yiddish (yid)
Catégories : 321.6(47) Stalinisme
929 Biographies et témoignages
94(460)"1936-1939" Guerre d'Espagne
94(460)"1936-1939" Brigades Internationales
Stein, Sygmunt (1899-1968)Index. décimale : 929 Biographies Résumé : Site éditeur :
Pour beaucoup, le mythe des Brigades internationales reste aujourd’hui encore intact. Et pourtant, derrière l’aventure héroïque de milliers de volontaires venus de tous les pays au secours de la République espagnole, se cache une autre vérité, déconcertante et douloureuse, que révèle ce témoignage sauvé de l’oubli.
Sygmunt Stein, militant communiste juif en Tchécoslovaquie, bouleversé par les procès de Moscou qui ébranlent sa foi révolutionnaire, va chercher en Espagne l’étincelle qui ranimera ses idéaux. Mais arrivé à Albacete, siège des Brigades internationales, il se voit nommé commissaire de la propagande, poste où il découvre jour après jour l’étendue de l’imposture stalinienne. Très vite, la réalité s’impose à lui : « La Russie craignait d’avoir une république démocratique victorieuse en Europe occidentale, et sabotait pour cette raison le duel sanglant entre les forces démocratiques et le fascisme. » Tout ce qu’il croyait combattre dans le fascisme, à commencer par l’antisémitisme, il le retrouve dans son propre camp. La déception est à la mesure de l’espoir qui l’avait mené en Espagne : immense. Affecté par la suite à la compagnie juive Botwin, il sera envoyé au front pour servir de chair à canon.
Des exécutions arbitraires du « boucher d’Albacete », André Marty, aux banquets orgiaques des commissaires politiques, en passant par les impostures de la propagande soviétique, Sygmunt Stein dénonce violemment dans son livre, écrit en yiddish dans les années 1950, et resté inédit en français, la légende dorée des Brigades internationales.
Attention : à lire avec circonspection :
III – Distance critique ?
Sygmunt Stein dresse donc, sans l’ombre d’une nuance, et sous la forme d’un pamphlet typique de la période de guerre froide, un portrait à charge de l’action du communisme/stalinisme (écrivant indifféremment « stalinisme » ou « communisme ») en Espagne, au sein des Brigades internationales. Tel quel, ce livre doit légitimement susciter, comme tout document partisan, et nonobstant la stratégie éditoriale du Seuil et la publicité faite autour de sa traduction en français, un vigoureux examen critique et historiographique. Pourtant, le caractère très problématique de la postface de Jean-Jacques Marie n’aide guère à apporter les grandes nuances que l’ouvrage nécessite absolument. Si Jean-Jacques Marie rappelle tout d’abord, à juste titre, que l’histoire des Brigades internationales fut un domaine longtemps et fermement réglé par la mémoire communiste, un grand nombre d’études récentes sont venues corriger en partie cette exclusivité. La postface pose légitimement la question de savoir à quel point Stein exagère, mais c’est fort curieusement par la négative qu’elle y répond. Pour preuve du cynisme soviétique, et donc des Brigades internationales, dans une confusion quelque peu étonnante, Jean-Jacques Marie s’étend longuement sur la duplicité soviétique envers l’Espagne. Or, sur ce point, des études américaines, comme celles de l’historien Daniel Kowalski (dont Stalin and the Spanish Civil War, 2004) à partir des archives soviétiques, nuancent très fortement cette assertion, ainsi que la thèse de Gerald Howson (Arms for Spain : The Untold Story of the Spanish Civil War, 1998) que cite d’ailleurs Jean-Jacques Marie. Cette question est importante, fondamentale même, car elle met en évidence la confusion générale existant dans les distinctions entre les Brigades internationales elles-mêmes, le rôle du Komintern, la diplomatie soviétique, l’aide militaire soviétique à l’Espagne et les intérêts particuliers des partis communistes nationaux. Ces différents curseurs ne furent pas toujours synchronisés et n’obéissaient pas aux mêmes objectifs, avec parfois d’énormes décalages, donc. In fine, il n’y eut pas, en Espagne, un monolithe communiste conquérant incarné par une seule volonté soviétique, donc stalinienne. Le propos de Stein – en fait surtout exceptionnel pour la complication qu’il apporte au travail des historiens – doit être lu avec circonspection et il faut fortement relativiser l’aspect sensationnel des « révélations ». Stein n’apporte aucune précision à son propos, très peu de dates et il n’a pour l’essentiel pas vu ce dont il parle, tout en colportant ragots et rumeurs circulant dans le milieu fermé des cadres des Brigades internationales et pour l’essentiel bien connus des spécialistes. Quant aux « horreurs » dépeintes par Sygmunt Stein (beuveries, corruption, banditisme, prostituées etc.), elles ne sont après tout qu’une variante de ce qui s’écrivait dans la presse d’extrême droite de la fin des années trente. Bien qu’elles réjouissent aujourd’hui l’essayiste conservateur Jean Sévillia[10] dans Le Figaro Histoire[11], les journalistes des grands magazines[12] ou certains syndicalistes d’extrême gauche[13], elles ont pourtant été balayées il y a 15 ans, définitivement croyait-on (sans doute naïvement !) par le livre de Rémi Skoutelski[14] sur les volontaires français des Brigades, et continueront de l’être par les travaux récents en voie d’achèvement d’Edouard Sill[15]. Rien que sur André Marty, le soi-disant « boucher d’Albacete », que de toutes façons Stein n’a pas pu voir à cette époque comme il le prétend, puisque celui-ci se trouvait alors à Moscou, les recherches de Rémi Skoutelski dans les archives des Brigades à Moscou, dans celles de l’Internationale communiste et du fonds André Marty ont fait justice des « légendes noires » attachées à sa personne, mais également de celles sur la présence de truands et de prévaricateurs installés aux postes clés, ou de la participation de brigadistes à la répression contre les libertaires, poumistes[16] ou trotskystes.
voir : http://dissidences.hypotheses.org/3369Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : Ma guerre d'Espagne : Brigades internationales, la fin d'un mythe Type de document : texte imprimé Auteurs : Sygmunt Stein (1899-1968), Auteur ; Jean-Jacques Marie, Auteur de la postface, du colophon, etc. ; Marina Alexeeva-Antipov, Traducteur Editeur : Paris : Éditions du Seuil Année de publication : DL 2012 Importance : 1 vol. (265 p.) Présentation : couv. ill. Format : 22 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-02-103932-0 Prix : 19 EUR Note générale : [Suivi de] Notice biographique de Sygmunt Stein Langues : Français (fre) Langues originales : Yiddish (yid) Catégories : 321.6(47) Stalinisme
929 Biographies et témoignages
94(460)"1936-1939" Guerre d'Espagne
94(460)"1936-1939" Brigades Internationales
Stein, Sygmunt (1899-1968)Index. décimale : 929 Biographies Résumé : Site éditeur :
Pour beaucoup, le mythe des Brigades internationales reste aujourd’hui encore intact. Et pourtant, derrière l’aventure héroïque de milliers de volontaires venus de tous les pays au secours de la République espagnole, se cache une autre vérité, déconcertante et douloureuse, que révèle ce témoignage sauvé de l’oubli.
Sygmunt Stein, militant communiste juif en Tchécoslovaquie, bouleversé par les procès de Moscou qui ébranlent sa foi révolutionnaire, va chercher en Espagne l’étincelle qui ranimera ses idéaux. Mais arrivé à Albacete, siège des Brigades internationales, il se voit nommé commissaire de la propagande, poste où il découvre jour après jour l’étendue de l’imposture stalinienne. Très vite, la réalité s’impose à lui : « La Russie craignait d’avoir une république démocratique victorieuse en Europe occidentale, et sabotait pour cette raison le duel sanglant entre les forces démocratiques et le fascisme. » Tout ce qu’il croyait combattre dans le fascisme, à commencer par l’antisémitisme, il le retrouve dans son propre camp. La déception est à la mesure de l’espoir qui l’avait mené en Espagne : immense. Affecté par la suite à la compagnie juive Botwin, il sera envoyé au front pour servir de chair à canon.
Des exécutions arbitraires du « boucher d’Albacete », André Marty, aux banquets orgiaques des commissaires politiques, en passant par les impostures de la propagande soviétique, Sygmunt Stein dénonce violemment dans son livre, écrit en yiddish dans les années 1950, et resté inédit en français, la légende dorée des Brigades internationales.
Attention : à lire avec circonspection :
III – Distance critique ?
Sygmunt Stein dresse donc, sans l’ombre d’une nuance, et sous la forme d’un pamphlet typique de la période de guerre froide, un portrait à charge de l’action du communisme/stalinisme (écrivant indifféremment « stalinisme » ou « communisme ») en Espagne, au sein des Brigades internationales. Tel quel, ce livre doit légitimement susciter, comme tout document partisan, et nonobstant la stratégie éditoriale du Seuil et la publicité faite autour de sa traduction en français, un vigoureux examen critique et historiographique. Pourtant, le caractère très problématique de la postface de Jean-Jacques Marie n’aide guère à apporter les grandes nuances que l’ouvrage nécessite absolument. Si Jean-Jacques Marie rappelle tout d’abord, à juste titre, que l’histoire des Brigades internationales fut un domaine longtemps et fermement réglé par la mémoire communiste, un grand nombre d’études récentes sont venues corriger en partie cette exclusivité. La postface pose légitimement la question de savoir à quel point Stein exagère, mais c’est fort curieusement par la négative qu’elle y répond. Pour preuve du cynisme soviétique, et donc des Brigades internationales, dans une confusion quelque peu étonnante, Jean-Jacques Marie s’étend longuement sur la duplicité soviétique envers l’Espagne. Or, sur ce point, des études américaines, comme celles de l’historien Daniel Kowalski (dont Stalin and the Spanish Civil War, 2004) à partir des archives soviétiques, nuancent très fortement cette assertion, ainsi que la thèse de Gerald Howson (Arms for Spain : The Untold Story of the Spanish Civil War, 1998) que cite d’ailleurs Jean-Jacques Marie. Cette question est importante, fondamentale même, car elle met en évidence la confusion générale existant dans les distinctions entre les Brigades internationales elles-mêmes, le rôle du Komintern, la diplomatie soviétique, l’aide militaire soviétique à l’Espagne et les intérêts particuliers des partis communistes nationaux. Ces différents curseurs ne furent pas toujours synchronisés et n’obéissaient pas aux mêmes objectifs, avec parfois d’énormes décalages, donc. In fine, il n’y eut pas, en Espagne, un monolithe communiste conquérant incarné par une seule volonté soviétique, donc stalinienne. Le propos de Stein – en fait surtout exceptionnel pour la complication qu’il apporte au travail des historiens – doit être lu avec circonspection et il faut fortement relativiser l’aspect sensationnel des « révélations ». Stein n’apporte aucune précision à son propos, très peu de dates et il n’a pour l’essentiel pas vu ce dont il parle, tout en colportant ragots et rumeurs circulant dans le milieu fermé des cadres des Brigades internationales et pour l’essentiel bien connus des spécialistes. Quant aux « horreurs » dépeintes par Sygmunt Stein (beuveries, corruption, banditisme, prostituées etc.), elles ne sont après tout qu’une variante de ce qui s’écrivait dans la presse d’extrême droite de la fin des années trente. Bien qu’elles réjouissent aujourd’hui l’essayiste conservateur Jean Sévillia[10] dans Le Figaro Histoire[11], les journalistes des grands magazines[12] ou certains syndicalistes d’extrême gauche[13], elles ont pourtant été balayées il y a 15 ans, définitivement croyait-on (sans doute naïvement !) par le livre de Rémi Skoutelski[14] sur les volontaires français des Brigades, et continueront de l’être par les travaux récents en voie d’achèvement d’Edouard Sill[15]. Rien que sur André Marty, le soi-disant « boucher d’Albacete », que de toutes façons Stein n’a pas pu voir à cette époque comme il le prétend, puisque celui-ci se trouvait alors à Moscou, les recherches de Rémi Skoutelski dans les archives des Brigades à Moscou, dans celles de l’Internationale communiste et du fonds André Marty ont fait justice des « légendes noires » attachées à sa personne, mais également de celles sur la présence de truands et de prévaricateurs installés aux postes clés, ou de la participation de brigadistes à la répression contre les libertaires, poumistes[16] ou trotskystes.
voir : http://dissidences.hypotheses.org/3369Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Réservation
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