[article] Démocratie et Beauf-génération [texte imprimé] / Jean-François Bachelet, Auteur . - 2009 . - pp. 1 et 6-7. Langues : Français ( fre) in Aide-Mémoire > 50 (octobre-décembre 2009) . - pp. 1 et 6-7
Catégories : |
316.47 Relation sociale . Violence . Torture 316.7 Sociologie de la Culture / Vie Intellectuel
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Résumé : |
Extrait :
Dans l’absolu, des élections au suffrage universel devraient être la manifestation de l’effectivité de la démocratie, celle-ci étant communément promue comme le seul mode d’organisation politique garant des droits individuels et collectifs et, à travers ceux-ci, d’un socle de valeurs héritées des Lumières qui déterminent nos représentations du progrès, de la liberté, de l’égalité, de la tolérance … Campagne électorale et vote pourraient ainsi se lire comme de la démocratie en action, au même titre par exemple que des débats parlementaires s’il n’y avait pas une inexorable progression de l’abstention, d’hémicycles à moitié vides, de récupération des débats par les médias qui les transforment en événements et en arguments commerciaux ; s’il n’y avait pas non plus -a contrario- la pression d’impératifs financiers qui conduisent à subordonner l’actualité politique à l’actualité « pipole », aux sports et aux faits divers, à moins qu’il ne s’agisse de confusions sciemment entretenues tant par les journalistes que par les exigences de la communication politique elle-même ; s’il n’y avait pas enfin les sondages qui, à travers leur usage inconsidéré, pervertissent dangereusement le concept de transparence et d’objectivité dans l’information. Au bout du compte, on est en droit de se demander ce qu’il reste de la démocratie dans notre quotidien, hormis une belle idée. La question n’est pas ici de se prononcer sur le fait qu’il aurait existé un jour quelque part une démocratie parfaite, ni même que l’idée d’une parfaite démocratie est possible. Tout au plus la lucidité commande-t-elle de se soumettre au cliché du choix démocratique par défaut puisqu’il s’agirait du moins mauvais des systèmes. Le tout est de ne pas tomber dans le piège qui consisterait à penser que la démocratie peut tout se permettre sous prétexte que, même médiocre, elle nous évite le pire, car le pire se nourrit, insidieusement, de la médiocrité de la démocratie, et il profite de sa faiblesse pour finalement l’abolir et s’y substituer. |
En ligne : |
http://www.territoires-memoire.be/am/affArt.php?artid=527 |
Format de la ressource électronique : |
article en ligne |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
[article]
Titre : |
Démocratie et Beauf-génération |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Jean-François Bachelet, Auteur |
Année de publication : |
2009 |
Article en page(s) : |
pp. 1 et 6-7 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
316.47 Relation sociale . Violence . Torture 316.7 Sociologie de la Culture / Vie Intellectuel
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Résumé : |
Extrait :
Dans l’absolu, des élections au suffrage universel devraient être la manifestation de l’effectivité de la démocratie, celle-ci étant communément promue comme le seul mode d’organisation politique garant des droits individuels et collectifs et, à travers ceux-ci, d’un socle de valeurs héritées des Lumières qui déterminent nos représentations du progrès, de la liberté, de l’égalité, de la tolérance … Campagne électorale et vote pourraient ainsi se lire comme de la démocratie en action, au même titre par exemple que des débats parlementaires s’il n’y avait pas une inexorable progression de l’abstention, d’hémicycles à moitié vides, de récupération des débats par les médias qui les transforment en événements et en arguments commerciaux ; s’il n’y avait pas non plus -a contrario- la pression d’impératifs financiers qui conduisent à subordonner l’actualité politique à l’actualité « pipole », aux sports et aux faits divers, à moins qu’il ne s’agisse de confusions sciemment entretenues tant par les journalistes que par les exigences de la communication politique elle-même ; s’il n’y avait pas enfin les sondages qui, à travers leur usage inconsidéré, pervertissent dangereusement le concept de transparence et d’objectivité dans l’information. Au bout du compte, on est en droit de se demander ce qu’il reste de la démocratie dans notre quotidien, hormis une belle idée. La question n’est pas ici de se prononcer sur le fait qu’il aurait existé un jour quelque part une démocratie parfaite, ni même que l’idée d’une parfaite démocratie est possible. Tout au plus la lucidité commande-t-elle de se soumettre au cliché du choix démocratique par défaut puisqu’il s’agirait du moins mauvais des systèmes. Le tout est de ne pas tomber dans le piège qui consisterait à penser que la démocratie peut tout se permettre sous prétexte que, même médiocre, elle nous évite le pire, car le pire se nourrit, insidieusement, de la médiocrité de la démocratie, et il profite de sa faiblesse pour finalement l’abolir et s’y substituer. |
En ligne : |
http://www.territoires-memoire.be/am/affArt.php?artid=527 |
Format de la ressource électronique : |
article en ligne |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
in Aide-Mémoire > 50 (octobre-décembre 2009) . - pp. 1 et 6-7
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