[n° ou bulletin] est un bulletin de
129 - juin-juillet 2013 - Europe, droit d'inventaire [texte imprimé] . - 2013 . - 98 p. ; 29 cm. Langues : Français ( fre)
Catégories : |
33(4) Economie politique et sociale de l'Europe et de l'Union européenne 94(4)"1945/..." Histoire de l'Europe après 1945
|
Note de contenu : |
Sommaire :
La construction européenne, telle que nous la connaissons, n’a-t-elle aucun sens ? Dire cela serait exagéré après soixante ans de travail partagé. En revanche, elle relève plus à certains égards du registre de la croyance que de la raison. N’est-ce pas la « foi » qui, en définitive, justifie un autoritarisme de plus en plus ouvert, tournant le dos aux valeurs démocratiques que l’Union est supposée défendre ?
Numéro coordonné par Anne-Cécile Robert
Les croyants
Anne-Cécile Robert
Glossaire
I. Dans l’engrenage libéral
Avec ses normes contraignantes (critères de convergence, pacte de stabilité et de croissance, pacte budgétaire) et ses institutions supranationales (Commission de Bruxelles, Banque centrale européenne), l’architecture de la zone euro dessine une sorte de fédération technico-économique. Son but ultime est l’achèvement du Marché commun décidé en 1957 par le très libéral traité de Rome. Depuis l’Acte unique de 1985, l’intégration communautaire semble tout entière tournée vers cette unification dont la monnaie unique est la clé de voûte.
L’année 2013 franchit une nouvelle étape avec l’entrée en vigueur du mécanisme européen de stabilité (MES) et la mise en place de la supervision des banques. Les principes du libre-échange et de la concurrence structurent l’ensemble des traités. Les valeurs politiques et démocratiques sont prudemment reléguées à des préambules sans force obligatoire.
Progressivement, les Etats subordonnent leur économie et leur société à un marché envahissant, transformant les droits sociaux en variables d’ajustement. Le démantèlement de la politique agricole commune éclaire ce tropisme : au nom du libre-échange exigé par l’Organisation mondiale du commerce, l’Union se prive d’un outil qui pourrait lui être si utile face aux défis environnementaux et alimentaires. Et le « sauvetage » des pays victimes de la crise financière sert de prétexte au durcissement de la même politique.
Articles :
La crise rattrape le Parlement de Strasbourg/ A.-C. R.
Quel avenir pour l’euro ?/ Laurent L.Jacque
Dès 1958, le ver était dans le fruit / François Denord
L’édification d’une véritable communauté nécessite l’acceptation d’une discipline rigoureuse / Robert Schuman
Pour la gauche, une utopie de rechange / Serge Halimi
Une politique agricole commune sans contenu / Jean-Christophe Kroll et Aurélie Trouvé
En Grèce, l’austérité à la folie / Noëlle Burgi
Deux traités pour un coup d’Etat / Raoul Marc Jennar
Imbroglio bancaire / Dominique Plihon
II. Navigation à vue
L’attribution du prix Nobel de la paix à l’Union européenne en 2012 a paradoxalement rappelé que, depuis les grandes heures de la réconciliation franco-allemande et du « plus jamais ça » dans les années 1950, l’intégration communautaire n’avait pas trouvé d’autre projet mobilisateur.
En dix ans, le nombre d’Etats membres a pratiquement doublé, passant de quinze à vingt-huit avec la Croatie en 2013. Pour les nouveaux arrivants, l’Union est avant tout un Marché commun, même si, pour quelques-uns, elle constitue également une assurance contre la domination de Moscou. Mais, face à la récession qui menace et à l’interminable crise de l’euro, la dimension politique de la fédéralisation du continent n’occupe guère les débats du Conseil européen.
Dès qu’une question géopolitique importante se pose, les Etats membres partent en ordre dispersé. Il en fut spectaculairement ainsi au moment de la guerre américaine contre l’Irak en 2003 : illégale, fondée sur le mensonge grossier des armes de destruction massive, elle aurait dû susciter leur réprobation unanime et celle de la Commission. Six pays de l’Union se sont pourtant engagés derrière Washington. Forts en rhétorique pompeuse sur les valeurs communes, les pays membres échouent devant les cas pratiques.
Quel projet pour quelle Europe ? La réponse ne cesse d’être différée du fait de l’hétérogénéité croissante de l’Union. Le bricolage institutionnel et la fuite en avant dans les élargissements semblent alors servir de seule ligne de conduite à des dirigeants sans vision.
Articles :
Une armée mexicaine / Federico Santopinto
D’un rêve à l’autre / Jeremy Rifkin
Face à l’hégémonie de Berlin / Perry Anderson
Anniversaire morose pour le couple franco-allemand / A.-C.R.
L’adhésion de Londres au Marché commun / Paul Coulbois
Grands et petits Etats : un clivage artificiel ? / Jean-Claude Boyer
Désillusion populaire dans les Balkans / Jean-Arnault Dérens
Incertaine géopolitique / Michel Foucher
III. Tentation autoritaire et révoltes populaires
Taux de croissance en berne, explosion du chômage, hausse de la pauvreté : l’Europe est prise au piège de la crise. Après la Grèce, Chypre se trouve au bord de la faillite. Les signaux d’alarme s’allument en Slovénie. Portugal, Espagne et Italie paraissent sur la corde raide.
L’Union réagit en imposant une politique d’austérité qui ne peut qu’aggraver la situation. Alors que les Grecs multiplient les grèves générales, une journée de protestation contre la rigueur a rassemblé des centaines de milliers de personnes de Rome à Londres, en passant par Paris et Lisbonne, le 14 novembre 2012. Les manifestants dénoncent la baisse des prestations sociales (y compris des retraites), les suppressions d’emplois, la dégradation des services publics de santé et d’éducation, la crise de l’immobilier…
Occupés à colmater, les unes après les autres, les brèches percées dans la « stabilité de la zone euro», les dirigeants européens demeurent sourds à la souffrance sociale. Ils n’hésitent pas à ignorer le verdict des urnes pour maintenir le cap qu’ils se sont fixé. Les « non » français et néerlandais, exprimés lors de référendums en 2005, ont ainsi été écartés pour imposer le traité de Lisbonne. En fait, les citoyens n’ont jamais pesé dans des mécanismes de décision conçus, dès l’origine, pour satisfaire d’abord les exigences de l’économie libérale. Pourtant, la prise en compte de la voix des peuples constitue l’une des conditions d’un projet européen digne de ce nom.
Articles :
Dans les coulisses du Conseil européen / Christophe Deloire et Christophe Dubois
Une oligarchie institutionnalisée / François Denord et Antoine Schwartz
Une Assemblée très sensible aux pressions / Françoise Castex
Norvège : un refus réfléchi / Steve Btaudt et Gérard de Sélys
Et les Français dirent « non » / A.-C.R.
Un combat sans cesse renouvelé / Thorbjørn Jagland
Les voies d’une réorientation / Bernard Cassen
Feuille de route pour un projet commun / Paul Thibaud
Iconographie
Toutes les photographies de ce numéro font partie de la série « Trans-Europa-Land » de Jean-Christophe Béchet.
Cartographie / Cécile Marin
Une association unique d’Etats
Kaléidoscope continental
A la recherche de la démocratie
Témoignages
« Ici, il vous faut faire vos preuves »
« Je suis au courant de tout »
« S’impliquer dans le dialogue social européen demande des ressources »
« Tout le monde a des écouteurs aux oreilles »
Extraits littéraires
« Marseille, porte du Sud » (Albert Londres)
« Prague, Mitteleuropa » (Marthe Robert)
Secrétariat de rédaction et documentation / Olivier Pironet
Essais et sites
Chronologies
|
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ |
[n° ou bulletin] est un bulletin de
Titre : |
129 - juin-juillet 2013 - Europe, droit d'inventaire |
Type de document : |
texte imprimé |
Année de publication : |
2013 |
Importance : |
98 p. |
Format : |
29 cm |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
33(4) Economie politique et sociale de l'Europe et de l'Union européenne 94(4)"1945/..." Histoire de l'Europe après 1945
|
Note de contenu : |
Sommaire :
La construction européenne, telle que nous la connaissons, n’a-t-elle aucun sens ? Dire cela serait exagéré après soixante ans de travail partagé. En revanche, elle relève plus à certains égards du registre de la croyance que de la raison. N’est-ce pas la « foi » qui, en définitive, justifie un autoritarisme de plus en plus ouvert, tournant le dos aux valeurs démocratiques que l’Union est supposée défendre ?
Numéro coordonné par Anne-Cécile Robert
Les croyants
Anne-Cécile Robert
Glossaire
I. Dans l’engrenage libéral
Avec ses normes contraignantes (critères de convergence, pacte de stabilité et de croissance, pacte budgétaire) et ses institutions supranationales (Commission de Bruxelles, Banque centrale européenne), l’architecture de la zone euro dessine une sorte de fédération technico-économique. Son but ultime est l’achèvement du Marché commun décidé en 1957 par le très libéral traité de Rome. Depuis l’Acte unique de 1985, l’intégration communautaire semble tout entière tournée vers cette unification dont la monnaie unique est la clé de voûte.
L’année 2013 franchit une nouvelle étape avec l’entrée en vigueur du mécanisme européen de stabilité (MES) et la mise en place de la supervision des banques. Les principes du libre-échange et de la concurrence structurent l’ensemble des traités. Les valeurs politiques et démocratiques sont prudemment reléguées à des préambules sans force obligatoire.
Progressivement, les Etats subordonnent leur économie et leur société à un marché envahissant, transformant les droits sociaux en variables d’ajustement. Le démantèlement de la politique agricole commune éclaire ce tropisme : au nom du libre-échange exigé par l’Organisation mondiale du commerce, l’Union se prive d’un outil qui pourrait lui être si utile face aux défis environnementaux et alimentaires. Et le « sauvetage » des pays victimes de la crise financière sert de prétexte au durcissement de la même politique.
Articles :
La crise rattrape le Parlement de Strasbourg/ A.-C. R.
Quel avenir pour l’euro ?/ Laurent L.Jacque
Dès 1958, le ver était dans le fruit / François Denord
L’édification d’une véritable communauté nécessite l’acceptation d’une discipline rigoureuse / Robert Schuman
Pour la gauche, une utopie de rechange / Serge Halimi
Une politique agricole commune sans contenu / Jean-Christophe Kroll et Aurélie Trouvé
En Grèce, l’austérité à la folie / Noëlle Burgi
Deux traités pour un coup d’Etat / Raoul Marc Jennar
Imbroglio bancaire / Dominique Plihon
II. Navigation à vue
L’attribution du prix Nobel de la paix à l’Union européenne en 2012 a paradoxalement rappelé que, depuis les grandes heures de la réconciliation franco-allemande et du « plus jamais ça » dans les années 1950, l’intégration communautaire n’avait pas trouvé d’autre projet mobilisateur.
En dix ans, le nombre d’Etats membres a pratiquement doublé, passant de quinze à vingt-huit avec la Croatie en 2013. Pour les nouveaux arrivants, l’Union est avant tout un Marché commun, même si, pour quelques-uns, elle constitue également une assurance contre la domination de Moscou. Mais, face à la récession qui menace et à l’interminable crise de l’euro, la dimension politique de la fédéralisation du continent n’occupe guère les débats du Conseil européen.
Dès qu’une question géopolitique importante se pose, les Etats membres partent en ordre dispersé. Il en fut spectaculairement ainsi au moment de la guerre américaine contre l’Irak en 2003 : illégale, fondée sur le mensonge grossier des armes de destruction massive, elle aurait dû susciter leur réprobation unanime et celle de la Commission. Six pays de l’Union se sont pourtant engagés derrière Washington. Forts en rhétorique pompeuse sur les valeurs communes, les pays membres échouent devant les cas pratiques.
Quel projet pour quelle Europe ? La réponse ne cesse d’être différée du fait de l’hétérogénéité croissante de l’Union. Le bricolage institutionnel et la fuite en avant dans les élargissements semblent alors servir de seule ligne de conduite à des dirigeants sans vision.
Articles :
Une armée mexicaine / Federico Santopinto
D’un rêve à l’autre / Jeremy Rifkin
Face à l’hégémonie de Berlin / Perry Anderson
Anniversaire morose pour le couple franco-allemand / A.-C.R.
L’adhésion de Londres au Marché commun / Paul Coulbois
Grands et petits Etats : un clivage artificiel ? / Jean-Claude Boyer
Désillusion populaire dans les Balkans / Jean-Arnault Dérens
Incertaine géopolitique / Michel Foucher
III. Tentation autoritaire et révoltes populaires
Taux de croissance en berne, explosion du chômage, hausse de la pauvreté : l’Europe est prise au piège de la crise. Après la Grèce, Chypre se trouve au bord de la faillite. Les signaux d’alarme s’allument en Slovénie. Portugal, Espagne et Italie paraissent sur la corde raide.
L’Union réagit en imposant une politique d’austérité qui ne peut qu’aggraver la situation. Alors que les Grecs multiplient les grèves générales, une journée de protestation contre la rigueur a rassemblé des centaines de milliers de personnes de Rome à Londres, en passant par Paris et Lisbonne, le 14 novembre 2012. Les manifestants dénoncent la baisse des prestations sociales (y compris des retraites), les suppressions d’emplois, la dégradation des services publics de santé et d’éducation, la crise de l’immobilier…
Occupés à colmater, les unes après les autres, les brèches percées dans la « stabilité de la zone euro», les dirigeants européens demeurent sourds à la souffrance sociale. Ils n’hésitent pas à ignorer le verdict des urnes pour maintenir le cap qu’ils se sont fixé. Les « non » français et néerlandais, exprimés lors de référendums en 2005, ont ainsi été écartés pour imposer le traité de Lisbonne. En fait, les citoyens n’ont jamais pesé dans des mécanismes de décision conçus, dès l’origine, pour satisfaire d’abord les exigences de l’économie libérale. Pourtant, la prise en compte de la voix des peuples constitue l’une des conditions d’un projet européen digne de ce nom.
Articles :
Dans les coulisses du Conseil européen / Christophe Deloire et Christophe Dubois
Une oligarchie institutionnalisée / François Denord et Antoine Schwartz
Une Assemblée très sensible aux pressions / Françoise Castex
Norvège : un refus réfléchi / Steve Btaudt et Gérard de Sélys
Et les Français dirent « non » / A.-C.R.
Un combat sans cesse renouvelé / Thorbjørn Jagland
Les voies d’une réorientation / Bernard Cassen
Feuille de route pour un projet commun / Paul Thibaud
Iconographie
Toutes les photographies de ce numéro font partie de la série « Trans-Europa-Land » de Jean-Christophe Béchet.
Cartographie / Cécile Marin
Une association unique d’Etats
Kaléidoscope continental
A la recherche de la démocratie
Témoignages
« Ici, il vous faut faire vos preuves »
« Je suis au courant de tout »
« S’impliquer dans le dialogue social européen demande des ressources »
« Tout le monde a des écouteurs aux oreilles »
Extraits littéraires
« Marseille, porte du Sud » (Albert Londres)
« Prague, Mitteleuropa » (Marthe Robert)
Secrétariat de rédaction et documentation / Olivier Pironet
Essais et sites
Chronologies
|
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=bulletin_ |
|  |