[article] Wat betekende de Koude Oorlog ? : Belgische diplomaten en de vijandige bipolarisering : Edouard Le Ghait en baron Hervé de Gruben [texte imprimé] / Maarten Van Alstein, Auteur . - 2009 . - pp. 103-143. Langues : Français ( fre) in Cahiers d'Histoire du Temps Présent (CHTP) > 20 (décembre 2008) . - pp. 103-143
Catégories : |
327 Relations internationales 327.54"1948-1991" Guerre froide Gruben, Hervé de Le Ghait, Édouard
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Résumé : |
Samenvattingen / Résumés / Summaries
Qu’a pu signifier la Guerre froide ?
Les diplomates belges et la formation de deux blocs antagonistes : Édouard Le Ghait et le baron Hervé de Gruben
Après la défaite de l’Allemagne et du Japon en 1945, la Grande Alliance, qui avait réuni les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique dans un combat commun contre les forces de l’Axe, se désagrégea. Un processus de formation de deux blocs antagonistes gagna en intensité dans les relations internationales. Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, la Guerre froide aurait une influence déterminante non seulement sur la société, l’économie et la politique belge; le cadre d’action de l’élite diplomatique belge en subirait aussi profondément l’influence. En 1944, les points de départ de la politique étrangère belge étaient la poursuite de la collaboration entre les grandes puissances, la réalisation d’une entente régionale en Europe occidentale et la recherche de bonnes relations avec l’Union soviétique. En 1949, l’atlantisme, l’européanisme et l’antisoviétisme étaient devenus les piliers de la politique belge. Cet article étudie comment deux hauts diplomates belges issus de milieux politiques et philosophiques différents, le catholique Hervé de Gruben et l’homme de gauche Édouard Le Ghait, ont interprété cette formation de deux blocs antagonistes et comment ils se sont positionnés vis-à -vis des images et des discours conflictuels devenus hégémoniques pendant cette période.
À partir de schémas de pensée différents, les deux diplomates ont réagi de manière divergente à la formation de deux blocs antagonistes au niveau des relations internationales après la Seconde Guerre mondiale. Comme catholique, le baron Hervé de Gruben acceptait mal, pendant les dernières années de la guerre, la vision selon laquelle l’Union soviétique était définie comme un partenaire. Son scepticisme sur les possibilités de poursuite de la coalition entre les grandes puissances et sa critique explicite de l’attitude des Soviétiques en Europe centrale et orientale le firent diverger de la vision dominante au sein du Ministère des affaires étrangères dans les années 1944- 1945. Dans les années 1945-1947, lorsque de Gruben devint directeur de la politique et plus tard secrétaire général, il fit différentes tentatives stratégiques pour détourner la politique étrangère belge de ses tendances prosoviétiques dans le contexte de la confrontation et des tensions croissantes entre Britanniques et Américains d’une part, et Soviétiques de l’autre. À partir du moment où, après 1947, les discours antirusses et anticommunistes de la Guerre froide devinrent hégémoniques sur le plan international, il s’employa à les intégrer dans la politique belge. Après 1949, de Gruben se montra positif envers l’Otan et la fondation de l’Allemagne occidentale dans un plus large contexte ouest-européen.
Édouard Le Ghait – une des voix les plus résolument à gauche au département des Affaires étrangères dans l’immédiat après-guerre – suivit une autre trajectoire qu’Hervé de Gruben. Il ne se conforma pas à l’antisoviétisme et à l’atlantisme, qui après 1948 devinrent d’importants piliers de la politique étrangère belge. Bien plus même, il s’y opposa activement à l’intérieur et plus tard aussi à l’extérieur du département. Son enthousiasme initial pour la Révolution russe et l’Union soviétique diminua il est vrai progressivement au cours de son séjour comme ambassadeur à Moscou et dut céder la place à un désenchantement vis-à -vis du régime soviétique, mais Le Ghait n’abandonna jamais ses tentatives pour comprendre de la manière la plus nuancée possible la politique soviétique et les intentions des chefs du Kremlin. Alors que de nombreux socio-démocrates se rallièrent fin des années 1940 et début des années 1950 aux schémas explicatifs hégémoniques des deux blocs antagonistes, Le Ghait continua à s’opposer à la radicalisation et à la militarisation des relations internationales. Son opposition à ces discours devint encore plus évidente après qu’il ait quitté la carrière diplomatique et qu’il ait commencé à consacrer son temps à l’étude critique de la guerre atomique et au pacifisme. |
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[article]
Titre : |
Wat betekende de Koude Oorlog ? : Belgische diplomaten en de vijandige bipolarisering : Edouard Le Ghait en baron Hervé de Gruben |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Maarten Van Alstein, Auteur |
Année de publication : |
2009 |
Article en page(s) : |
pp. 103-143 |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
327 Relations internationales 327.54"1948-1991" Guerre froide Gruben, Hervé de Le Ghait, Édouard
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Résumé : |
Samenvattingen / Résumés / Summaries
Qu’a pu signifier la Guerre froide ?
Les diplomates belges et la formation de deux blocs antagonistes : Édouard Le Ghait et le baron Hervé de Gruben
Après la défaite de l’Allemagne et du Japon en 1945, la Grande Alliance, qui avait réuni les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique dans un combat commun contre les forces de l’Axe, se désagrégea. Un processus de formation de deux blocs antagonistes gagna en intensité dans les relations internationales. Au cours de la seconde moitié du 20e siècle, la Guerre froide aurait une influence déterminante non seulement sur la société, l’économie et la politique belge; le cadre d’action de l’élite diplomatique belge en subirait aussi profondément l’influence. En 1944, les points de départ de la politique étrangère belge étaient la poursuite de la collaboration entre les grandes puissances, la réalisation d’une entente régionale en Europe occidentale et la recherche de bonnes relations avec l’Union soviétique. En 1949, l’atlantisme, l’européanisme et l’antisoviétisme étaient devenus les piliers de la politique belge. Cet article étudie comment deux hauts diplomates belges issus de milieux politiques et philosophiques différents, le catholique Hervé de Gruben et l’homme de gauche Édouard Le Ghait, ont interprété cette formation de deux blocs antagonistes et comment ils se sont positionnés vis-à -vis des images et des discours conflictuels devenus hégémoniques pendant cette période.
À partir de schémas de pensée différents, les deux diplomates ont réagi de manière divergente à la formation de deux blocs antagonistes au niveau des relations internationales après la Seconde Guerre mondiale. Comme catholique, le baron Hervé de Gruben acceptait mal, pendant les dernières années de la guerre, la vision selon laquelle l’Union soviétique était définie comme un partenaire. Son scepticisme sur les possibilités de poursuite de la coalition entre les grandes puissances et sa critique explicite de l’attitude des Soviétiques en Europe centrale et orientale le firent diverger de la vision dominante au sein du Ministère des affaires étrangères dans les années 1944- 1945. Dans les années 1945-1947, lorsque de Gruben devint directeur de la politique et plus tard secrétaire général, il fit différentes tentatives stratégiques pour détourner la politique étrangère belge de ses tendances prosoviétiques dans le contexte de la confrontation et des tensions croissantes entre Britanniques et Américains d’une part, et Soviétiques de l’autre. À partir du moment où, après 1947, les discours antirusses et anticommunistes de la Guerre froide devinrent hégémoniques sur le plan international, il s’employa à les intégrer dans la politique belge. Après 1949, de Gruben se montra positif envers l’Otan et la fondation de l’Allemagne occidentale dans un plus large contexte ouest-européen.
Édouard Le Ghait – une des voix les plus résolument à gauche au département des Affaires étrangères dans l’immédiat après-guerre – suivit une autre trajectoire qu’Hervé de Gruben. Il ne se conforma pas à l’antisoviétisme et à l’atlantisme, qui après 1948 devinrent d’importants piliers de la politique étrangère belge. Bien plus même, il s’y opposa activement à l’intérieur et plus tard aussi à l’extérieur du département. Son enthousiasme initial pour la Révolution russe et l’Union soviétique diminua il est vrai progressivement au cours de son séjour comme ambassadeur à Moscou et dut céder la place à un désenchantement vis-à -vis du régime soviétique, mais Le Ghait n’abandonna jamais ses tentatives pour comprendre de la manière la plus nuancée possible la politique soviétique et les intentions des chefs du Kremlin. Alors que de nombreux socio-démocrates se rallièrent fin des années 1940 et début des années 1950 aux schémas explicatifs hégémoniques des deux blocs antagonistes, Le Ghait continua à s’opposer à la radicalisation et à la militarisation des relations internationales. Son opposition à ces discours devint encore plus évidente après qu’il ait quitté la carrière diplomatique et qu’il ait commencé à consacrer son temps à l’étude critique de la guerre atomique et au pacifisme. |
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