Soumission et résistance. De la servitude volontaire à la résistance citoyenne : [Actes du colloque du 26 novembre 2008] [texte imprimé] . - Liège : Les Territoires de la Mémoire, 2009 . - 1 vol. (25 p.) ; 21 cm. Langues : Français ( fre)
Catégories : |
172 Citoyenneté . Civisme . Solidarité . Morale sociale . Ethique sociale. Empathie 323.25 Résistance passive . Désobéissance civile. Lutte non armée 323.26 Résistance armée . Lutte active. Sabotage . Guérilla Contrôle social (surveillance, auto-obéissance, obéissance, soumission à l'autorité)
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Index. décimale : |
17 Morale Pratique, tolérance, citoyenneté, civisme |
Résumé : |
Article Aide-Mémoire n°47 :
Soumission et Résistance : deux facettes antagonistes du comportement humain ? par Philippe Marchal
Le 26 novembre dernier, les Territoires de la Mémoire ont organisé un colloque qui a porté au coeur du débat une préoccupation essentielle du travail de Mémoire : l’articulation entre servitude volontaire et résistance citoyenne active.
Opposition réelle ou dualité présente en chacun de nous ? Serions- nous, toutes et tous, à la fois « bourreaux » et « victimes » selon notre adaptation à des circonstances particulières ?
Cette rencontre faisait suite à celle de l’an dernier intitulée « Résister … mais comment ». Une réflexion portant principalement sur la pédagogie liée au travail de mémoire. Et ces questions : notre action a-t-elle un effet mesurable ou durable auprès des publics que nous accueillons ? Comment les stratégies pédagogiques différent-t-elle en fonction de ces publics (jeune ou adulte) ? Les méthodes que nous préconisons sont-elles en mesure de mobiliser les comportements de résistance chez les individus ? Et si c’est le cas, qu’elle est alors notre capacité de transfert à d’autres situations peu ou prou similaires ?
Malgré la richesse de la réflexion et les nombreuses interrogations qu’elle générait, nous devions poursuivre nos analyses et nos explorations.
Avec le colloque « Soumission et résistance » nous voulions solliciter certaines disciplines liées aux sciences humaines. Bien des questions furent posées : quel est le potentiel de l’individu pour résister aux diverses infl uences « autoritaires » ? Dans quelles conditions sociales, environnementales ou culturelles le comportement de soumission prend-t-il l’ascendant sur le comportement de résistance ? Est-il possible d’éduquer à l’altruisme et à l’empathie ? Les mises en situation et le risque d’éventuelles perturbations psychologiques ont-elles une influence positive ou négative sur la prise de conscience citoyenne ? La capacité des individus a exercer une certaine vigilance et à décoder des faits aux conséquences potentiellement dangereuses et dramatiques, peut-elle faire l’objet d’une éducation spécifique ?
La journée s’articulait autour d’une approche théorique le matin et l’examen d’exemples concrets l’après midi. Elle s’est clôturée par la projection du court-métrage d’animation « Mine de rien … 28 enfants redonnent des couleurs à la démocratie » qui illustre parfaitement les propos du jour en promouvant les valeurs et les dispositifs démocratiques et en encourageant la résistance citoyenne.
Présentation très succincte des intervenants :
En matinée, 3 exposés particulièrement révélateurs :
Pierre Thys, chargé de cours à l’Ecole de Criminologie de l’Université de Liège et spécialiste de l’étude sur les auteurs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité a proposé une réflexion lucide sur les rapports qu’entretiennent la soumission et la résistance chez les individus. Si d’une certaine manière la soumission est nécessaire à l’organisation de la vie en société, si nous sommes « naturellement » soumis par diverses influences éducatives et culturelles, il est cependant très important de bien identifier et définir les comportements de résistance indispensables au fonctionnement démocratique et capable de s’opposer aux dérives liberticides.
Me Jean-Louis Gilissen est un avocat spécialisé en Droit Pénal International et en Droit Humanitaire. Dans sa pratique au quotidien, il est très attentif aux dispositifs juridiques que notre Etat démocratique met en oeuvre le plus souvent sous des couverts d’apparence légitime (discours sécuritaire, lutte contre le terrorisme, etc.) C’est un tableau très inquiétant qu’il nous a proposé. Son discours pourtant sans aucune complaisance fut un appel à la résistance au jour le jour. On ne se méfie que de ce que l’on connaît … alors : autant savoir … pour résister.
Le professeur honoraire de la Faculté de psychologie et des Sciences de l’Education de l’Université de Mons-Hainaut, Marcel Frydman, en rappelant diverses expériences qui sondent les comportements humains et les constats observés trop souvent catastrophiques, a mis l’accent sur la nécessité et sur la possibilité de mettre en place le plus tôt possible, au sein de la famille, à l’école et dans le tissu socioculturel, une éducation à l’altruisme capable de diminuer efficacement les effets de l’isolement, de l’individualisme et du repli sur soi.
Ces trois exposés seront bientôt disponibles sur notre site Internet.
A la lecture de ceux-ci, il est facile d’imaginer les prolongements de la réflexion. Les Territoires de la Mémoire s’y emploieront au travers des publications, des prochains colloques et des nouveaux outils de sensibilisation qui seront créés. En effet, le travail de mémoire est pluriel et de nombreuses facettes n’ont pas encore été suffisamment étudiées.
L’après-midi fut consacrée aux témoignages.
Didier Brissa, victime des écoutes téléphoniques lors du sommet Ecofi n qui s’est tenu à Liège en 2001, nous fait part de son expérience et de ses déboires avec la justice. Cela n’a pas entamé sa conviction de Résistant d’aujourd’hui…au contraire !
Dimitri Angélis est un militant actif au sein de Greenpeace : une organisation très connue pour son engagement écologiste et ses actions spectaculaires. Derrière une image très « combattante » se cache une organisation résistante d’une effi cacité avérée.
Myriam Wilkin est directrice du groupe scolaire Arnould Clausse (Ecole du Laveu en pédagogie active). Elle nous a fait part de son analyse suite à une « animation » réalisée dans sa classe et basée sur l’expérience américaine « Les yeux bleus » qui place les élèves dans des situations de discrimination à partir de la couleur de leurs yeux. Un exposé objectif qui a mis en évidence les bénéfi ces et les dangers potentiels de telles mises en situation.
Pour les Territoires de la Mémoire et les participants, ce colloque fut l’occasion d’interroger à nouveau notre sens critique et de mesurer la fragilité de certaines convictions parfois trop hâtivement affirmées. Et nous, dans telle ou telle circonstance, comment aurions-nous réagi ? Entre servitude volontaire et résistance citoyenne active, est-il possible de toujours choisir ?
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Note de contenu : |
Table :
- Introduction, / P. Pétry
- La soumission ou un lent et efficace dressage / Pierre Thys
- Indifférence ou altruisme : plaidoyer pour un véritable programme d'éducation sociale / Marcel Frydman
- Dérives liberticides dans le système juridique belge / Jean-Louis Gilissen |
Permalink : |
https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
Titre : |
Soumission et résistance. De la servitude volontaire à la résistance citoyenne : [Actes du colloque du 26 novembre 2008] |
Type de document : |
texte imprimé |
Editeur : |
Liège : Les Territoires de la Mémoire |
Année de publication : |
2009 |
Importance : |
1 vol. (25 p.) |
Format : |
21 cm |
Langues : |
Français (fre) |
Catégories : |
172 Citoyenneté . Civisme . Solidarité . Morale sociale . Ethique sociale. Empathie 323.25 Résistance passive . Désobéissance civile. Lutte non armée 323.26 Résistance armée . Lutte active. Sabotage . Guérilla Contrôle social (surveillance, auto-obéissance, obéissance, soumission à l'autorité)
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Index. décimale : |
17 Morale Pratique, tolérance, citoyenneté, civisme |
Résumé : |
Article Aide-Mémoire n°47 :
Soumission et Résistance : deux facettes antagonistes du comportement humain ? par Philippe Marchal
Le 26 novembre dernier, les Territoires de la Mémoire ont organisé un colloque qui a porté au coeur du débat une préoccupation essentielle du travail de Mémoire : l’articulation entre servitude volontaire et résistance citoyenne active.
Opposition réelle ou dualité présente en chacun de nous ? Serions- nous, toutes et tous, à la fois « bourreaux » et « victimes » selon notre adaptation à des circonstances particulières ?
Cette rencontre faisait suite à celle de l’an dernier intitulée « Résister … mais comment ». Une réflexion portant principalement sur la pédagogie liée au travail de mémoire. Et ces questions : notre action a-t-elle un effet mesurable ou durable auprès des publics que nous accueillons ? Comment les stratégies pédagogiques différent-t-elle en fonction de ces publics (jeune ou adulte) ? Les méthodes que nous préconisons sont-elles en mesure de mobiliser les comportements de résistance chez les individus ? Et si c’est le cas, qu’elle est alors notre capacité de transfert à d’autres situations peu ou prou similaires ?
Malgré la richesse de la réflexion et les nombreuses interrogations qu’elle générait, nous devions poursuivre nos analyses et nos explorations.
Avec le colloque « Soumission et résistance » nous voulions solliciter certaines disciplines liées aux sciences humaines. Bien des questions furent posées : quel est le potentiel de l’individu pour résister aux diverses infl uences « autoritaires » ? Dans quelles conditions sociales, environnementales ou culturelles le comportement de soumission prend-t-il l’ascendant sur le comportement de résistance ? Est-il possible d’éduquer à l’altruisme et à l’empathie ? Les mises en situation et le risque d’éventuelles perturbations psychologiques ont-elles une influence positive ou négative sur la prise de conscience citoyenne ? La capacité des individus a exercer une certaine vigilance et à décoder des faits aux conséquences potentiellement dangereuses et dramatiques, peut-elle faire l’objet d’une éducation spécifique ?
La journée s’articulait autour d’une approche théorique le matin et l’examen d’exemples concrets l’après midi. Elle s’est clôturée par la projection du court-métrage d’animation « Mine de rien … 28 enfants redonnent des couleurs à la démocratie » qui illustre parfaitement les propos du jour en promouvant les valeurs et les dispositifs démocratiques et en encourageant la résistance citoyenne.
Présentation très succincte des intervenants :
En matinée, 3 exposés particulièrement révélateurs :
Pierre Thys, chargé de cours à l’Ecole de Criminologie de l’Université de Liège et spécialiste de l’étude sur les auteurs de crimes de guerre et crimes contre l’humanité a proposé une réflexion lucide sur les rapports qu’entretiennent la soumission et la résistance chez les individus. Si d’une certaine manière la soumission est nécessaire à l’organisation de la vie en société, si nous sommes « naturellement » soumis par diverses influences éducatives et culturelles, il est cependant très important de bien identifier et définir les comportements de résistance indispensables au fonctionnement démocratique et capable de s’opposer aux dérives liberticides.
Me Jean-Louis Gilissen est un avocat spécialisé en Droit Pénal International et en Droit Humanitaire. Dans sa pratique au quotidien, il est très attentif aux dispositifs juridiques que notre Etat démocratique met en oeuvre le plus souvent sous des couverts d’apparence légitime (discours sécuritaire, lutte contre le terrorisme, etc.) C’est un tableau très inquiétant qu’il nous a proposé. Son discours pourtant sans aucune complaisance fut un appel à la résistance au jour le jour. On ne se méfie que de ce que l’on connaît … alors : autant savoir … pour résister.
Le professeur honoraire de la Faculté de psychologie et des Sciences de l’Education de l’Université de Mons-Hainaut, Marcel Frydman, en rappelant diverses expériences qui sondent les comportements humains et les constats observés trop souvent catastrophiques, a mis l’accent sur la nécessité et sur la possibilité de mettre en place le plus tôt possible, au sein de la famille, à l’école et dans le tissu socioculturel, une éducation à l’altruisme capable de diminuer efficacement les effets de l’isolement, de l’individualisme et du repli sur soi.
Ces trois exposés seront bientôt disponibles sur notre site Internet.
A la lecture de ceux-ci, il est facile d’imaginer les prolongements de la réflexion. Les Territoires de la Mémoire s’y emploieront au travers des publications, des prochains colloques et des nouveaux outils de sensibilisation qui seront créés. En effet, le travail de mémoire est pluriel et de nombreuses facettes n’ont pas encore été suffisamment étudiées.
L’après-midi fut consacrée aux témoignages.
Didier Brissa, victime des écoutes téléphoniques lors du sommet Ecofi n qui s’est tenu à Liège en 2001, nous fait part de son expérience et de ses déboires avec la justice. Cela n’a pas entamé sa conviction de Résistant d’aujourd’hui…au contraire !
Dimitri Angélis est un militant actif au sein de Greenpeace : une organisation très connue pour son engagement écologiste et ses actions spectaculaires. Derrière une image très « combattante » se cache une organisation résistante d’une effi cacité avérée.
Myriam Wilkin est directrice du groupe scolaire Arnould Clausse (Ecole du Laveu en pédagogie active). Elle nous a fait part de son analyse suite à une « animation » réalisée dans sa classe et basée sur l’expérience américaine « Les yeux bleus » qui place les élèves dans des situations de discrimination à partir de la couleur de leurs yeux. Un exposé objectif qui a mis en évidence les bénéfi ces et les dangers potentiels de telles mises en situation.
Pour les Territoires de la Mémoire et les participants, ce colloque fut l’occasion d’interroger à nouveau notre sens critique et de mesurer la fragilité de certaines convictions parfois trop hâtivement affirmées. Et nous, dans telle ou telle circonstance, comment aurions-nous réagi ? Entre servitude volontaire et résistance citoyenne active, est-il possible de toujours choisir ?
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Note de contenu : |
Table :
- Introduction, / P. Pétry
- La soumission ou un lent et efficace dressage / Pierre Thys
- Indifférence ou altruisme : plaidoyer pour un véritable programme d'éducation sociale / Marcel Frydman
- Dérives liberticides dans le système juridique belge / Jean-Louis Gilissen |
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https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di |
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