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Auteur Henri Christophe (1945-....) |
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Les derniers jours de l'humanité / Karl Kraus
Les derniers jours de l'humanité [texte imprimé] / Karl Kraus (1874-1936), Auteur ; Jean-Louis Besson (1946-....), Traducteur ; Henri Christophe (1945-....), Traducteur . - Version intégral . - Marseille : Agone, 2004 . - 787 p. : front, couv. ill. ; 21 cm. - (Marginales) .
ISBN : 2-910846-88-1
Bibliogr. p. 787
Langues : Français (fre) Langues originales : Allemand (ger)
Catégories : 792 Arts du spectacle Théatre
82-2 Théatre (littérature de)
821.112.2 Littérature allemande
94(100)"1914/18" Histoire Première Guerre mondiale
94(430) Histoire de l'AllemagneIndex. décimale : 82 Fictions : roman, théâtre, poésie, bande dessinée adulte Note de contenu : 4e de couverture :
Les faits mis en scène ici par Karl Kraus se sont réellement produits ; les conversations les plus invraisemblables ont été tenues mot pour mot ; les inventions les plus criardes sont des citations ; les récits prennent vie sous forme de personnages, les personnages dépérissent sous forme d’éditorial ; la chronique a reçu une bouche qui la profère en monologues, de grandes phrases sont plantées sur deux jambes – bien des hommes n’en ont plus qu’une. Quiconque a les nerfs fragiles, bien qu’assez solides pour endurer cette époque, qu’il se retire du spectacle.
La vie de l’écrivain et journaliste viennois Karl Kraus (1874-1936) se confond avec l’infatigable bataille qu’il mena dans sa revue "Die Fackel" (Le Flambeau) contre la corruption de la langue et donc de la morale.
Extrait :
« Au secours, les tués ! Assistez-moi, que je ne sois pas obligé de vivre parmi des hommes qui, par ambition démesurée, ont ordonné que des cœurs cessent de battre, que des mères aient des cheveux blancs ! Revenez ! Demandez-leur ce qu’ils ont fait de vous ! Ce qu’ils ont fait quand vous souffriez par leur faute avant de mourir par leur faute ! Cadavres en armes, formez les rangs et hantez leur sommeil. Avancez ! Avance, cher partisan de l’esprit, et réclame-leur ta chère tête ! Avance pour leur dire où tu es et comment c’est là-bas, dis-leur que tu ne voulais plus jamais te laisser utiliser pour ça ! Et toi là-bas, avec ce visage défiguré à ton dernier instant, lorsque sur ordre la bête sauvage, l’écume aux lèvres, se précipita sur toi — avance ! Ce n’est pas votre mort — c’est votre vie que je veux venger sur ceux qui vous l’ont infligée ! J’ai dessiné les ombres qu’ils sont et qu’ils voulaient par esprit de mensonge transformer en apparence ! Je les ai dépecés de leur chair ! Mais les pensées nées de leur bêtise, les sentiments nés de leur malignité, l’effroyable rythme de leur inexistence, je les ai affublés de corps et je les laisse se mouvoir ! Si on avait conservé les voix de cette époque, la vérité extérieure aurait démenti la vérité intérieure, et l’oreille n’aurait reconnu ni l’une ni l’autre. J’ai sauvegardé la substance, et mon oreille a découvert la résonance des actes, mon œil le geste des discours, et ma voix, chaque fois qu’elle citait, a retenu la note fondamentale, jusqu’à la fin des jours. »Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : Les derniers jours de l'humanité Type de document : texte imprimé Auteurs : Karl Kraus (1874-1936), Auteur ; Jean-Louis Besson (1946-....), Traducteur ; Henri Christophe (1945-....), Traducteur Mention d'édition : Version intégral Editeur : Marseille : Agone Année de publication : 2004 Collection : Marginales Importance : 787 p. Présentation : front, couv. ill. Format : 21 cm ISBN/ISSN/EAN : 2-910846-88-1 Note générale : Bibliogr. p. 787 Langues : Français (fre) Langues originales : Allemand (ger) Catégories : 792 Arts du spectacle Théatre
82-2 Théatre (littérature de)
821.112.2 Littérature allemande
94(100)"1914/18" Histoire Première Guerre mondiale
94(430) Histoire de l'AllemagneIndex. décimale : 82 Fictions : roman, théâtre, poésie, bande dessinée adulte Note de contenu : 4e de couverture :
Les faits mis en scène ici par Karl Kraus se sont réellement produits ; les conversations les plus invraisemblables ont été tenues mot pour mot ; les inventions les plus criardes sont des citations ; les récits prennent vie sous forme de personnages, les personnages dépérissent sous forme d’éditorial ; la chronique a reçu une bouche qui la profère en monologues, de grandes phrases sont plantées sur deux jambes – bien des hommes n’en ont plus qu’une. Quiconque a les nerfs fragiles, bien qu’assez solides pour endurer cette époque, qu’il se retire du spectacle.
La vie de l’écrivain et journaliste viennois Karl Kraus (1874-1936) se confond avec l’infatigable bataille qu’il mena dans sa revue "Die Fackel" (Le Flambeau) contre la corruption de la langue et donc de la morale.
Extrait :
« Au secours, les tués ! Assistez-moi, que je ne sois pas obligé de vivre parmi des hommes qui, par ambition démesurée, ont ordonné que des cœurs cessent de battre, que des mères aient des cheveux blancs ! Revenez ! Demandez-leur ce qu’ils ont fait de vous ! Ce qu’ils ont fait quand vous souffriez par leur faute avant de mourir par leur faute ! Cadavres en armes, formez les rangs et hantez leur sommeil. Avancez ! Avance, cher partisan de l’esprit, et réclame-leur ta chère tête ! Avance pour leur dire où tu es et comment c’est là-bas, dis-leur que tu ne voulais plus jamais te laisser utiliser pour ça ! Et toi là-bas, avec ce visage défiguré à ton dernier instant, lorsque sur ordre la bête sauvage, l’écume aux lèvres, se précipita sur toi — avance ! Ce n’est pas votre mort — c’est votre vie que je veux venger sur ceux qui vous l’ont infligée ! J’ai dessiné les ombres qu’ils sont et qu’ils voulaient par esprit de mensonge transformer en apparence ! Je les ai dépecés de leur chair ! Mais les pensées nées de leur bêtise, les sentiments nés de leur malignité, l’effroyable rythme de leur inexistence, je les ai affublés de corps et je les laisse se mouvoir ! Si on avait conservé les voix de cette époque, la vérité extérieure aurait démenti la vérité intérieure, et l’oreille n’aurait reconnu ni l’une ni l’autre. J’ai sauvegardé la substance, et mon oreille a découvert la résonance des actes, mon œil le geste des discours, et ma voix, chaque fois qu’elle citait, a retenu la note fondamentale, jusqu’à la fin des jours. »Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Réservation
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