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929 Rousset, David (1912-1997) |
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Ecrivains parmi les ombres / Lionel Richard in Magazine Littéraire, 438 (janvier 2005)
[article] Ecrivains parmi les ombres [texte imprimé] / Lionel Richard (1938-....) ; Thomas Regnier . - 2005 . - pp. 49-53.
Langues : Français (fre)
in Magazine Littéraire > 438 (janvier 2005) . - pp. 49-53
Catégories : 0(082) Critique / extrait document / citations
82-940.531 Littérature lazaréenne
929 Borowski, Tadeusz
929 Cayrol, Jean
929 Kertész, Imre
929 Levi, Primo (1919-1987)
929 Pahor, Boris
929 Rousset, David (1912-1997)
Antelme, Robert (1917-1990)Résumé : Présentation d'ouvrages clés sur les camps :
David Rousset "l'univers concentrationnaire"
Robert Antelme "L'espèce humaine"
Tadeusz Borowski "Le monde de pierre"
Primo Levi "Si c'est un homme"
Jean Cayrol "Lazare parmi nous"
Boris Pahor "péleron parmi les ombres"
Imre Kertész "liquidation", "kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas"Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di [article]
Titre : Ecrivains parmi les ombres Type de document : texte imprimé Auteurs : Lionel Richard (1938-....) ; Thomas Regnier Année de publication : 2005 Article en page(s) : pp. 49-53 Langues : Français (fre) Catégories : 0(082) Critique / extrait document / citations
82-940.531 Littérature lazaréenne
929 Borowski, Tadeusz
929 Cayrol, Jean
929 Kertész, Imre
929 Levi, Primo (1919-1987)
929 Pahor, Boris
929 Rousset, David (1912-1997)
Antelme, Robert (1917-1990)Résumé : Présentation d'ouvrages clés sur les camps :
David Rousset "l'univers concentrationnaire"
Robert Antelme "L'espèce humaine"
Tadeusz Borowski "Le monde de pierre"
Primo Levi "Si c'est un homme"
Jean Cayrol "Lazare parmi nous"
Boris Pahor "péleron parmi les ombres"
Imre Kertész "liquidation", "kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas"Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
in Magazine Littéraire > 438 (janvier 2005) . - pp. 49-53Réservation
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Exemplaires (1)
Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 53979 mag Périodique Libre-accès Périodiques Disponible La littérature en suspens / Catherine Coquio
La littérature en suspens : écritures de la Shoah, le témoignage et les oeuvres [texte imprimé] / Catherine Coquio (1960-....), Auteur . - [Paris] : l'Arachnéen, DL 2015 . - 1 vol. (489 p.) ; 24 cm.
ISBN : 978-2-9541059-5-6 : 32 EUR
Index
Langues : Français (fre)
Catégories : 0(082) Critique / extrait document / citations
8 Linguistique Philologie Littérat.
82-940.531 Littérature lazaréenne
929 Améry, Jean (1912-1978)
929 Cayrol, Jean
929 Hillesum, Etty
929 Kertész, Imre
929 Rousset, David (1912-1997)
Appelfeld, Aharon (1932-....)
Delbo, Charlotte (1913-1985)
Goldschmidt, Georges-Arthur (1928-....)
Rawicz, Piotr (1919-1982)Index. décimale : 929 Biographies Résumé : Site éditeur :
Ce livre est consacré aux textes de ceux qui ont entrepris de témoigner des camps nazis et de la Shoah en faisant œuvre. Il réfléchit le statut incertain et le caractère tourmenté de ces œuvres qui témoignent d’une forme de «désappartenance» humaine, et cherche en elles les effets de cette scission : quelle tension produit le fait de témoigner d’une rupture anthropologique à l’intérieur du système de valeurs qu’est la «littérature» ? Ce qui a lieu alors n’est pas un adieu à la littérature, ni sa complète disqualification, mais sa crise et sa critique, implicite ou explicite, à la manière d’une mise en «suspens».
«Quand on écrit sur Auschwitz, il faut savoir que, du moins dans un certain sens, Auschwitz a mis la littérature en suspens», disait Imre Kertész en 2002 (L’Holocauste comme culture). On tente ici de comprendre ce «certain sens» et la manière dont il se démultiplie selon les histoires et les aires où ces œuvres ont été produites.
La Littérature en suspens distingue les «Théories et paradigmes» (I) et les «Œuvres» (II), en prenant un double parti : celui d’abord d’historiciser les discours critiques et paradigmes qui se sont développés à ce sujet, en différenciant ce qui s’est joué en Occident et en Europe orientale (URSS et Pologne), selon les expériences historiques, les expériences politiques et leurs horizons culturels d’inscription ; celui ensuite de s’immerger dans certaines œuvres où l’art se voit à la fois requis et rejeté, ou mobilisé et questionné : celles en particulier de trois déportés politiques (David Rousset, Charlotte Delbo, Jean Cayrol), puis d’écrivains juifs rescapés de l’extermination (Etty Hillesum, Piotr Rawicz, Jean Améry, Imre Kertész, Georges-Arthur Goldschmidt, Aharon Appelfeld). La question des rapports entre «témoignage» et «littérature» est ainsi reposée en considérant un corpus plus vaste et différencié que le canon d’où émergent les théories du pseudo «genre testimonial» jusqu’ici mobilisées ; au parti pris d’une philologie critique se joint une approche de type anthropologique attachée à préciser le rapport entre l’acte de témoigner et le jeu de la création, et à comprendre la place du serment et du rituel dans ces écritures sécularisées.
Ce livre montre que l’intégration du témoignage dans la «littérature» s’est faite sur un mode suspensif, schismatique et souvent ironique, dans tous les cas dans une forme de distance dont la signification réclame d’être davantage réfléchie, à l’heure où le supposé «passage de témoins» fait parler d’une «littérature de la troisième génération». Le legs précieux de cette littérature pensante ne doit pas se dissoudre dans notre culture de la mémoire. La conjugaison de l’acte de témoignage et du jeu de l’œuvre créatrice produit une ritualité spécifique, étrangère à toute sacralisation du témoignage en tant que tel. Le livre tente de comprendre le rapport spécifique au sacré qu’élabore cette littérature de la désappartenance, profane et iconoclaste, en se penchant sur les relations complexes inventées pas chaque auteur au monde de la littérature, et, à travers elle, sur les liens entre la terreur mythique associée au passé et l’intensité nécessaire d’une vie à venir.
Note de contenu : Table :
Théories et paradigmes
I- De la littérature interdite au «genre littéraire» : prescriptions et canons
La première partie évoque les écrans et prismes, de nature à la fois théorique et politique, à travers lesquels ont été lues (et non-lues) les œuvres des rescapés : discours prescriptifs ou interdits de mémoire, constitution de paradigmes et effets de canons liés à la formation de corpus, différents selon les aires culturelles et les expériences historiques. La place donnée à l’histoire politique et aux contraintes idéologiques explique qu’une distinction soit faite entre l’Ouest et l’Est : quelle que soit la modification de cette géographie politique après 1989, celle-ci a pesé de tout son poids sur la genèse et la construction des discours et des lectures.
– «“Après Auschwitz” : la littérature coupable» expose, décompose et périodise un système discursif qui s’est développé autour de l’acte d’écrire et de représenter pendant plusieurs décennies dans la pensée occidentale, en passant en revue les paradigmes qui se sont constitués en Allemagne, aux États-Unis et en France.
• Allemagne : poids de la sentence d’Adorno sur la poésie barbare après Auschwitz, puis sa décomposition critique au cours des années 1990 où se développe une réflexion sur la fiction à l’œuvre dans les textes d’après-guerre et les modes de littérarisation des témoignages.
• États-Unis : développement d’une «école du silence» et de l’indicible (Georges Steiner, Elie Wiesel) en contrepoint d’un processus d’«américanisation de l’Holocauste» ; constitutions de canons et construction d’une critique intégrant la «littérature de l’Holocauste» à la «Bibliothèque de la Catastrophe» juive (David G. Roskies) ; passage de «l’irreprésentable» à la «crise de la représentation», travaux sur les formes du témoignage et la réécriture fictionnelle de l’événement, le trauma et la transmission, les écritures générationnelles….
• France : coexistence paradoxale d’une littérature concentrationnaire ou lazaréenne chargée de «refonder» la littérature en sa «vérité» (Robert Antelme, Georges Perec) ou de lui donner un avenir (Jean Cayrol), et d’interdits de narration, fiction ou catharsis (Maurice Blanchot, Claude Lanzmann) tandis que des modes de narration fictionnalisée s’affirment dans une littérature juive (André Schwarz-Bart, Anna Langfus, Piotr Rawicz); l’art ou la poésie devenant la condition sinon la forme du témoignage placé sous le signe de l’impossible (Shoshana Fellman, Jacques Derrida) ; constitution d’œuvres en objets d’étude sous le signe du «genre» avec canonisation et patrimonialisation de certaines (Robert Antelme, Primo Levi), aux détriments de la «Khurbn Literatur» (Littérature de la destruction).
Ces paradigmes se croisent et se reformulent à la faveur d’une internationalisation de la recherche, plus marquée depuis les années 1990 et surtout 2000, même si les cloisonnements pèsent toujours sur les types d’approches. Sont alors formulées les «questions d’échelle» et évoqués des spécificités nationales (Pays-Bas, Italie, Israël) et certaines œuvres devenues paradigmatiques (Primo Levi).
– «“Khurbn” : réponses à la Catastrophe» expose la genèse et le développement d’une autre conception du témoignage avec la «Khurbn Literatur», en montrant comment les écrits des ghettos polonais d’abord, puis le témoignage des survivants, viennent s’inscrire dans une réflexion proprement juive, surtout judéo-polonaise et en grande partie yiddish, née d’une histoire au long cours : le modèle ethnographique de sauvegarde des traces issu de la sécularisation du «Zakhor» et des «Sheymes», issu des crises de la modernité, vient croiser les genres anciens accompagnant la chronique des persécutions. De cette sacralisation de la trace et du témoignage individuel et collectif naît une littérature fortement inscrite dans les traditions religieuses juives, souvent sur le mode de la transgression et de la dérision. En contrepoint sont évoqués les regards de «l’autre côté du ghetto» dans ce «pays-témoin», avant et après la campagne antisémite des années 1960.
– Dans «URSS : la mémoire interdite» un autre corpus est évoqué : là où l’extermination s’est déroulée à ciel ouvert et aux yeux de la population non juive, une «littérature des ravins» se constitue très tôt, prise en charge par les correspondants de guerre et ceux qui collectent les traces pour le Livre noir, dont plusieurs écrivains officiels, qui évoluent dans leur rapport à leur judéité (Vassili Grossman et Ilya Ehrenbourg) et travaillent avec les écrivains yiddishophones (Avrom Sutzkever, Dovid Bergelson, Lev Ozerov). Ici le «suspens» est lié au tournant violemment antisémite que prend le régime en 1947-1948. Une littérature – russe, yiddish et ukrainienne – se développe alors dans les interstices de la censure, déformée par les dogmes du réalisme socialiste, empruntant souvent la forme du vers poétique, plus propice au cryptage et à l’allusion. On évoque la genèse du paradigme de «Babi Yar», ravin des ravins devenu l’emblème d’un déni soviétique au long cours, puis d’une mémoire officielle pendant le dégel, derrière laquelle couve une protestation explosive qui touche à toute forme d’idéologie, mais aussi aux illusions de l’humanisme et aux mensonges de la culture (Anatoli Kouznetsov).
II- Témoignage et littérature : l’acte, le schisme, le jeu
– Ce chapitre formule d’abord quelques «contrepropositions» sur les notions de «poétique», «témoignage», «catharsis», «fiction», «interdit», qui sont apparues tout au long du chapitre précédent, à la manière d’une mise au point théorique.
– Dans «Le témoignage est un acte et non un genre», l’auteur pose quelques données d’ordre anthropologique relatives au lien entre témoignage et serment comme rite verbal, acte par quoi la parole se transporte dans la sphère sacrée de manière conditionnelle (Benveniste), là où la création littéraire se donne la liberté du jeu. On revient sur le «schisme» créé au sein de la littérature par le témoignage en tant qu’acte de parole ritualisé, prononçant un serment de véridiction et de non-oubli à destination des morts autant que des vivants. On oppose aux théories du témoignage comme «genre littéraire» cette notion d’acte rituel que l’œuvre transporte vers le jeu, produisant une tension spécifique et réglant un régime d’énonciation transgénérique. On évoque les malentendus que fait naître l’idée d’un «genre testimonial» conçu comme «genre littéraire» à partir du modèle canonisé du récit de déportation.
– Pour finir on examine la teneur de vérité du «jeu de Primo Levi» lorsque, créant lui-même un malentendu, il affilie le témoignage du camp à l’épopée, et affirme que «le récit du rescapé est un genre littéraire».
Œuvres
Cette deuxième partie prend le parti de l’immersion dans quelques œuvres, choisies pour la force avec laquelle elles énoncent leur pensée schismatique et l’inscrivent dans la littérature, nécessitant chacune son décryptage propre : leurs auteurs aident à penser ou repenser à la fois la valeur et la fonction de la littérature à partir de la «ligne infranchissable d’Auschwitz» (Kertész). Ils invitent à repenser l’acte d’écriture et la transmission littéraire en posant un rapport nouveau entre l’expérience historique et le legs métaphysique, théologique ou ontologique, ou qui réapprend un certain usage distancié du mythe.
I- Littérature du camp : le cosmos et l’espèce
Ce chapitre aborde les poétiques de trois déportés politiques français qui inventent chacun un système d’écriture codifié et fortement ritualisé à partir d’une expérience d’extrême déshumanisation, en jouant de trois manières différentes avec le mythe : construction d’une «profondeur des camps» devenue «cosmogonie» intime dans une parodie de l’enfer (David Rousset), modulation d’un chant tragique aimanté par la figure improbable d’Antigone à Auschwitz (Charlotte Delbo), imagination d’un «art lazaréen» conçu à partir de l’expérience étrangéisante du survivant (Jean Cayrol).
II- Illuminations et sauvetages
Ce chapitre traite d’œuvres où l’acte de témoigner et la recherche d’une écriture distanciée, propre à la production d’une pensée spéculative et métaphysique, s’accompagnent de formes d’illumination et de pratiques d’étrangéisation engendrant une ironie et parfois un humour singulier.
– «Catastrophe et messianisme» s’interroge sur ce que devient la structure de pensée messianique dans le témoignage de la Catastrophe, en particulier lorsque celui-ci se fait au présent : sont évoqués le journal clandestin rédigé à Theresienstadt par une jeune Tchèque, Alice Ehrmann, d’où est tirée la formule-titre «Une étrange vision de l’avenir au-delà de tout ceci», puis les Lettres de Westerbork d’Etty Hillesum : chez celle-ci sont mises en rapport la perception apocalyptique du présent du camp de Westerbork et l’imagination d’un «livre à venir» pour lequel le mot «poésie» n’est lui-même plus adéquat.
– «Caractères destructeurs» est une formule empruntée à Walter Benjamin pour désigner celui qui, paradoxalement, se tient «sur le front de la tradition» en adoptant le geste de la «liquidation». Elle s’applique diversement à trois auteurs issus respectivement de Galicie orientale (Piotr Rawicz), d’Autriche (Jean Améry) et de Hongrie (Imre Kertész), dont la relation à la littérature est à la fois passionnelle et iconoclaste. L’enjeu critique est ici de comprendre le rapport paradoxal qu’ils ont créé aux traditions littéraires et culturelles qui les ont formés : romantisme allemand et essayisme autrichien dans la «passion littéraire» d’Améry, qui lui fit multiplier les essais romanesques et placer «à la lumière de l’utopie» son «essai pour surmonter l’insurmontable», héritant de Paul Celan tout en semblant reniant l’écriture poétique ; conte philosophique, roman d’éducation et récit de déportation renversés en «roman atonal» par «l’innocence cynique» (Nietzsche) d’un ex-enfant-narrateur dans Être sans destin de Kertész ; messianisme et mystique juive d’Europe orientale dans l’unique roman-poème de Rawicz, Le Sang du ciel, où le judaïsme religieux semble à la fois récapitulé et détruit dans une narration troublante, soumis à l’implosion dans un exil radical et recueilli à l’état de ruines.
III- La langue des enfants
À travers l’œuvre de deux auteurs qui étaient enfants pendant le génocide, Georges-Arthur Goldschmidt et Aharon Appelfeld, ce chapitre analyse la construction d’un puissant mythe linguistique et poétique, lié à l’expérience d’un changement de langue : l’idée d’une «langue nouvelle» (Appelfeld) ou d’une «contre-langue» (Goldschmidt) qui serait celle des enfants, et qui, réanimant une mémoire enfouie du corps réveillant la stupeur de l’infans, ouvre la voie à un type de création poétique singulier. On interprète ici la signification de ce mythe d’une langue de l’enfance en revenant sur l’expérience qui l’a nourrie chez ces deux auteurs – installation en Palestine et apprentissage de l’hébreu pour Appelfeld, installation en France et pratique de l’entre-deux-langues pour le traducteur qu’est Goldschmidt.
La relation à la fois mémorielle et poétique qu’élaborent ces textes avec la terreur nazie – comme dotée d’un caractère originaire par le récit d’enfance – est lue à la lumière des propos de Hans Blumenberg sur le mythe et sa variabilité historique (Arbeit am Mythos), et de Yosef Yerushalmi sur la littérature moderne comme substitut aux rituels et légendes. Elle est également lue à l’aide de deux métaphores de Danilo Kiš, lui-même survivant : celle de «l’écho du mythique» et celle d’«étrangéisation», notion que Kiš emprunte à Chklovski pour en faire un usage singulier, qui vient en quelque sorte «compléter» le récit que propose Carlo Ginzburg de ses usages occidentaux (l’«estrangement»). Cette poétique de l’enfance propre aux écritures de la remémoration tardive est enfin confrontée aux écrits d’enfants contemporains de la Catastrophe, et ce qui est alors interrogé est la signification du présent que font vivre ces textes et l’héritage qu’ils peuvent constituer.
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Titre : La littérature en suspens : écritures de la Shoah, le témoignage et les oeuvres Type de document : texte imprimé Auteurs : Catherine Coquio (1960-....), Auteur Editeur : [Paris] : l'Arachnéen Année de publication : DL 2015 Importance : 1 vol. (489 p.) Format : 24 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-9541059-5-6 Prix : 32 EUR Note générale : Index Langues : Français (fre) Catégories : 0(082) Critique / extrait document / citations
8 Linguistique Philologie Littérat.
82-940.531 Littérature lazaréenne
929 Améry, Jean (1912-1978)
929 Cayrol, Jean
929 Hillesum, Etty
929 Kertész, Imre
929 Rousset, David (1912-1997)
Appelfeld, Aharon (1932-....)
Delbo, Charlotte (1913-1985)
Goldschmidt, Georges-Arthur (1928-....)
Rawicz, Piotr (1919-1982)Index. décimale : 929 Biographies Résumé : Site éditeur :
Ce livre est consacré aux textes de ceux qui ont entrepris de témoigner des camps nazis et de la Shoah en faisant œuvre. Il réfléchit le statut incertain et le caractère tourmenté de ces œuvres qui témoignent d’une forme de «désappartenance» humaine, et cherche en elles les effets de cette scission : quelle tension produit le fait de témoigner d’une rupture anthropologique à l’intérieur du système de valeurs qu’est la «littérature» ? Ce qui a lieu alors n’est pas un adieu à la littérature, ni sa complète disqualification, mais sa crise et sa critique, implicite ou explicite, à la manière d’une mise en «suspens».
«Quand on écrit sur Auschwitz, il faut savoir que, du moins dans un certain sens, Auschwitz a mis la littérature en suspens», disait Imre Kertész en 2002 (L’Holocauste comme culture). On tente ici de comprendre ce «certain sens» et la manière dont il se démultiplie selon les histoires et les aires où ces œuvres ont été produites.
La Littérature en suspens distingue les «Théories et paradigmes» (I) et les «Œuvres» (II), en prenant un double parti : celui d’abord d’historiciser les discours critiques et paradigmes qui se sont développés à ce sujet, en différenciant ce qui s’est joué en Occident et en Europe orientale (URSS et Pologne), selon les expériences historiques, les expériences politiques et leurs horizons culturels d’inscription ; celui ensuite de s’immerger dans certaines œuvres où l’art se voit à la fois requis et rejeté, ou mobilisé et questionné : celles en particulier de trois déportés politiques (David Rousset, Charlotte Delbo, Jean Cayrol), puis d’écrivains juifs rescapés de l’extermination (Etty Hillesum, Piotr Rawicz, Jean Améry, Imre Kertész, Georges-Arthur Goldschmidt, Aharon Appelfeld). La question des rapports entre «témoignage» et «littérature» est ainsi reposée en considérant un corpus plus vaste et différencié que le canon d’où émergent les théories du pseudo «genre testimonial» jusqu’ici mobilisées ; au parti pris d’une philologie critique se joint une approche de type anthropologique attachée à préciser le rapport entre l’acte de témoigner et le jeu de la création, et à comprendre la place du serment et du rituel dans ces écritures sécularisées.
Ce livre montre que l’intégration du témoignage dans la «littérature» s’est faite sur un mode suspensif, schismatique et souvent ironique, dans tous les cas dans une forme de distance dont la signification réclame d’être davantage réfléchie, à l’heure où le supposé «passage de témoins» fait parler d’une «littérature de la troisième génération». Le legs précieux de cette littérature pensante ne doit pas se dissoudre dans notre culture de la mémoire. La conjugaison de l’acte de témoignage et du jeu de l’œuvre créatrice produit une ritualité spécifique, étrangère à toute sacralisation du témoignage en tant que tel. Le livre tente de comprendre le rapport spécifique au sacré qu’élabore cette littérature de la désappartenance, profane et iconoclaste, en se penchant sur les relations complexes inventées pas chaque auteur au monde de la littérature, et, à travers elle, sur les liens entre la terreur mythique associée au passé et l’intensité nécessaire d’une vie à venir.
Note de contenu : Table :
Théories et paradigmes
I- De la littérature interdite au «genre littéraire» : prescriptions et canons
La première partie évoque les écrans et prismes, de nature à la fois théorique et politique, à travers lesquels ont été lues (et non-lues) les œuvres des rescapés : discours prescriptifs ou interdits de mémoire, constitution de paradigmes et effets de canons liés à la formation de corpus, différents selon les aires culturelles et les expériences historiques. La place donnée à l’histoire politique et aux contraintes idéologiques explique qu’une distinction soit faite entre l’Ouest et l’Est : quelle que soit la modification de cette géographie politique après 1989, celle-ci a pesé de tout son poids sur la genèse et la construction des discours et des lectures.
– «“Après Auschwitz” : la littérature coupable» expose, décompose et périodise un système discursif qui s’est développé autour de l’acte d’écrire et de représenter pendant plusieurs décennies dans la pensée occidentale, en passant en revue les paradigmes qui se sont constitués en Allemagne, aux États-Unis et en France.
• Allemagne : poids de la sentence d’Adorno sur la poésie barbare après Auschwitz, puis sa décomposition critique au cours des années 1990 où se développe une réflexion sur la fiction à l’œuvre dans les textes d’après-guerre et les modes de littérarisation des témoignages.
• États-Unis : développement d’une «école du silence» et de l’indicible (Georges Steiner, Elie Wiesel) en contrepoint d’un processus d’«américanisation de l’Holocauste» ; constitutions de canons et construction d’une critique intégrant la «littérature de l’Holocauste» à la «Bibliothèque de la Catastrophe» juive (David G. Roskies) ; passage de «l’irreprésentable» à la «crise de la représentation», travaux sur les formes du témoignage et la réécriture fictionnelle de l’événement, le trauma et la transmission, les écritures générationnelles….
• France : coexistence paradoxale d’une littérature concentrationnaire ou lazaréenne chargée de «refonder» la littérature en sa «vérité» (Robert Antelme, Georges Perec) ou de lui donner un avenir (Jean Cayrol), et d’interdits de narration, fiction ou catharsis (Maurice Blanchot, Claude Lanzmann) tandis que des modes de narration fictionnalisée s’affirment dans une littérature juive (André Schwarz-Bart, Anna Langfus, Piotr Rawicz); l’art ou la poésie devenant la condition sinon la forme du témoignage placé sous le signe de l’impossible (Shoshana Fellman, Jacques Derrida) ; constitution d’œuvres en objets d’étude sous le signe du «genre» avec canonisation et patrimonialisation de certaines (Robert Antelme, Primo Levi), aux détriments de la «Khurbn Literatur» (Littérature de la destruction).
Ces paradigmes se croisent et se reformulent à la faveur d’une internationalisation de la recherche, plus marquée depuis les années 1990 et surtout 2000, même si les cloisonnements pèsent toujours sur les types d’approches. Sont alors formulées les «questions d’échelle» et évoqués des spécificités nationales (Pays-Bas, Italie, Israël) et certaines œuvres devenues paradigmatiques (Primo Levi).
– «“Khurbn” : réponses à la Catastrophe» expose la genèse et le développement d’une autre conception du témoignage avec la «Khurbn Literatur», en montrant comment les écrits des ghettos polonais d’abord, puis le témoignage des survivants, viennent s’inscrire dans une réflexion proprement juive, surtout judéo-polonaise et en grande partie yiddish, née d’une histoire au long cours : le modèle ethnographique de sauvegarde des traces issu de la sécularisation du «Zakhor» et des «Sheymes», issu des crises de la modernité, vient croiser les genres anciens accompagnant la chronique des persécutions. De cette sacralisation de la trace et du témoignage individuel et collectif naît une littérature fortement inscrite dans les traditions religieuses juives, souvent sur le mode de la transgression et de la dérision. En contrepoint sont évoqués les regards de «l’autre côté du ghetto» dans ce «pays-témoin», avant et après la campagne antisémite des années 1960.
– Dans «URSS : la mémoire interdite» un autre corpus est évoqué : là où l’extermination s’est déroulée à ciel ouvert et aux yeux de la population non juive, une «littérature des ravins» se constitue très tôt, prise en charge par les correspondants de guerre et ceux qui collectent les traces pour le Livre noir, dont plusieurs écrivains officiels, qui évoluent dans leur rapport à leur judéité (Vassili Grossman et Ilya Ehrenbourg) et travaillent avec les écrivains yiddishophones (Avrom Sutzkever, Dovid Bergelson, Lev Ozerov). Ici le «suspens» est lié au tournant violemment antisémite que prend le régime en 1947-1948. Une littérature – russe, yiddish et ukrainienne – se développe alors dans les interstices de la censure, déformée par les dogmes du réalisme socialiste, empruntant souvent la forme du vers poétique, plus propice au cryptage et à l’allusion. On évoque la genèse du paradigme de «Babi Yar», ravin des ravins devenu l’emblème d’un déni soviétique au long cours, puis d’une mémoire officielle pendant le dégel, derrière laquelle couve une protestation explosive qui touche à toute forme d’idéologie, mais aussi aux illusions de l’humanisme et aux mensonges de la culture (Anatoli Kouznetsov).
II- Témoignage et littérature : l’acte, le schisme, le jeu
– Ce chapitre formule d’abord quelques «contrepropositions» sur les notions de «poétique», «témoignage», «catharsis», «fiction», «interdit», qui sont apparues tout au long du chapitre précédent, à la manière d’une mise au point théorique.
– Dans «Le témoignage est un acte et non un genre», l’auteur pose quelques données d’ordre anthropologique relatives au lien entre témoignage et serment comme rite verbal, acte par quoi la parole se transporte dans la sphère sacrée de manière conditionnelle (Benveniste), là où la création littéraire se donne la liberté du jeu. On revient sur le «schisme» créé au sein de la littérature par le témoignage en tant qu’acte de parole ritualisé, prononçant un serment de véridiction et de non-oubli à destination des morts autant que des vivants. On oppose aux théories du témoignage comme «genre littéraire» cette notion d’acte rituel que l’œuvre transporte vers le jeu, produisant une tension spécifique et réglant un régime d’énonciation transgénérique. On évoque les malentendus que fait naître l’idée d’un «genre testimonial» conçu comme «genre littéraire» à partir du modèle canonisé du récit de déportation.
– Pour finir on examine la teneur de vérité du «jeu de Primo Levi» lorsque, créant lui-même un malentendu, il affilie le témoignage du camp à l’épopée, et affirme que «le récit du rescapé est un genre littéraire».
Œuvres
Cette deuxième partie prend le parti de l’immersion dans quelques œuvres, choisies pour la force avec laquelle elles énoncent leur pensée schismatique et l’inscrivent dans la littérature, nécessitant chacune son décryptage propre : leurs auteurs aident à penser ou repenser à la fois la valeur et la fonction de la littérature à partir de la «ligne infranchissable d’Auschwitz» (Kertész). Ils invitent à repenser l’acte d’écriture et la transmission littéraire en posant un rapport nouveau entre l’expérience historique et le legs métaphysique, théologique ou ontologique, ou qui réapprend un certain usage distancié du mythe.
I- Littérature du camp : le cosmos et l’espèce
Ce chapitre aborde les poétiques de trois déportés politiques français qui inventent chacun un système d’écriture codifié et fortement ritualisé à partir d’une expérience d’extrême déshumanisation, en jouant de trois manières différentes avec le mythe : construction d’une «profondeur des camps» devenue «cosmogonie» intime dans une parodie de l’enfer (David Rousset), modulation d’un chant tragique aimanté par la figure improbable d’Antigone à Auschwitz (Charlotte Delbo), imagination d’un «art lazaréen» conçu à partir de l’expérience étrangéisante du survivant (Jean Cayrol).
II- Illuminations et sauvetages
Ce chapitre traite d’œuvres où l’acte de témoigner et la recherche d’une écriture distanciée, propre à la production d’une pensée spéculative et métaphysique, s’accompagnent de formes d’illumination et de pratiques d’étrangéisation engendrant une ironie et parfois un humour singulier.
– «Catastrophe et messianisme» s’interroge sur ce que devient la structure de pensée messianique dans le témoignage de la Catastrophe, en particulier lorsque celui-ci se fait au présent : sont évoqués le journal clandestin rédigé à Theresienstadt par une jeune Tchèque, Alice Ehrmann, d’où est tirée la formule-titre «Une étrange vision de l’avenir au-delà de tout ceci», puis les Lettres de Westerbork d’Etty Hillesum : chez celle-ci sont mises en rapport la perception apocalyptique du présent du camp de Westerbork et l’imagination d’un «livre à venir» pour lequel le mot «poésie» n’est lui-même plus adéquat.
– «Caractères destructeurs» est une formule empruntée à Walter Benjamin pour désigner celui qui, paradoxalement, se tient «sur le front de la tradition» en adoptant le geste de la «liquidation». Elle s’applique diversement à trois auteurs issus respectivement de Galicie orientale (Piotr Rawicz), d’Autriche (Jean Améry) et de Hongrie (Imre Kertész), dont la relation à la littérature est à la fois passionnelle et iconoclaste. L’enjeu critique est ici de comprendre le rapport paradoxal qu’ils ont créé aux traditions littéraires et culturelles qui les ont formés : romantisme allemand et essayisme autrichien dans la «passion littéraire» d’Améry, qui lui fit multiplier les essais romanesques et placer «à la lumière de l’utopie» son «essai pour surmonter l’insurmontable», héritant de Paul Celan tout en semblant reniant l’écriture poétique ; conte philosophique, roman d’éducation et récit de déportation renversés en «roman atonal» par «l’innocence cynique» (Nietzsche) d’un ex-enfant-narrateur dans Être sans destin de Kertész ; messianisme et mystique juive d’Europe orientale dans l’unique roman-poème de Rawicz, Le Sang du ciel, où le judaïsme religieux semble à la fois récapitulé et détruit dans une narration troublante, soumis à l’implosion dans un exil radical et recueilli à l’état de ruines.
III- La langue des enfants
À travers l’œuvre de deux auteurs qui étaient enfants pendant le génocide, Georges-Arthur Goldschmidt et Aharon Appelfeld, ce chapitre analyse la construction d’un puissant mythe linguistique et poétique, lié à l’expérience d’un changement de langue : l’idée d’une «langue nouvelle» (Appelfeld) ou d’une «contre-langue» (Goldschmidt) qui serait celle des enfants, et qui, réanimant une mémoire enfouie du corps réveillant la stupeur de l’infans, ouvre la voie à un type de création poétique singulier. On interprète ici la signification de ce mythe d’une langue de l’enfance en revenant sur l’expérience qui l’a nourrie chez ces deux auteurs – installation en Palestine et apprentissage de l’hébreu pour Appelfeld, installation en France et pratique de l’entre-deux-langues pour le traducteur qu’est Goldschmidt.
La relation à la fois mémorielle et poétique qu’élaborent ces textes avec la terreur nazie – comme dotée d’un caractère originaire par le récit d’enfance – est lue à la lumière des propos de Hans Blumenberg sur le mythe et sa variabilité historique (Arbeit am Mythos), et de Yosef Yerushalmi sur la littérature moderne comme substitut aux rituels et légendes. Elle est également lue à l’aide de deux métaphores de Danilo Kiš, lui-même survivant : celle de «l’écho du mythique» et celle d’«étrangéisation», notion que Kiš emprunte à Chklovski pour en faire un usage singulier, qui vient en quelque sorte «compléter» le récit que propose Carlo Ginzburg de ses usages occidentaux (l’«estrangement»). Cette poétique de l’enfance propre aux écritures de la remémoration tardive est enfin confrontée aux écrits d’enfants contemporains de la Catastrophe, et ce qui est alors interrogé est la signification du présent que font vivre ces textes et l’héritage qu’ils peuvent constituer.
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 49430 929/lit Livre Libre-accès Adultes Disponible Mémoire du mal, tentation du bien / Tzvetan Todorov
Mémoire du mal, tentation du bien : enquête sur le siècle [texte imprimé] / Tzvetan Todorov (1939-....), Auteur . - Paris : Robert Laffont, 2000 . - 355 p. : ill.
ISBN : 2-221-09079-9 : 25 €
Langues : Français (fre)
Catégories : 321.6 Régime autoritaire / Dictature / Gouvernement non démocratique / Totalitarisme
321.6"1933/1945" Nazisme
321.6(47) Stalinisme
37:17 Travail de Mémoire
82-940.531 Littérature lazaréenne
929 Grossman, Vasilij Semënovič (1905-1964)
929 Biographies et témoignages
929 Buber-Neumann, Margarete (1901-1989)
929 Gary, Romain (1914-1980)
929 Levi, Primo (1919-1987)
929 Rousset, David (1912-1997)
929 Tillion, Germaine (1907-2008)Index. décimale : 37:17 Travail de Mémoire Résumé : Note de l'éditeur :
Sur le siècle du totalitarisme, voici un essai majeur qui s’inscrit dans la lignée des livres de François Furet et Jean-François Revel.
Que faut-il retenir du XXe siècle, quels enseignements doit-on en tirer? Il s’est achevé par une forme d’action politique à première vue inédite : les «guerres éthiques», conduites en Irak et en Yougoslavie par les pays occidentaux qui n’emploient que des bombes «à caractère humanitaire» (Václav Havel). Nous croyons avoir bien compris le passé depuis que le mal a été clairement identifié: le totalitarisme, symbolisé pour nous par le camp d’extermination nazi et le goulag communiste. Mais la démocratie est-elle toujours un bien? ou devons-nous penser, avec le grand Vassili Grossman, que «là ou se lève l’aube du bien, des enfants et des vieillards périssent, le sang coule»?
Se souvenir du mal passé ne suffit pas pour empêcher les errements présents. La mémoire n’est pas toujours, et intrinsèquement, une bonne chose, ni l’oubli une malédiction. Ce n’est pas en nous prenant pour l’incarnation du bien, en donnant des leçons de morale à nos concitoyens comme aux pays étrangers que nous échappons au mal. On doit résister à cette tentation tout en continuant à défendre la liberté de l’individu et l’amour des hommes.
Dans une réflexion exigeante sur le siècle, depuis la naissance des totalitarismes jusqu’à la guerre du Kosovo, en passant par la bombe atomique d’Hiroshima, Tzvetan Todorov s’interroge sur le sens de cette histoire tragique. Il éclaire l’opposition entre régimes démocratiques et totalitaires, aussi entre communisme et nazisme, avant d’analyser les abus les plus courants de la mémoire. Il nous met aussi en garde contre les dérives menaçant la démocratie.
Ce siècle des ténèbres est traversé par quelques sillons lumineux, hommes et femmes exemplaires qui, confrontés avec les totalitarismes, ont su précisément combattre le mal sans se prendre pour une incarnation du bien. Leurs portraits ponctuent le livre: Vassili Grossman et Margarete Buber-Neumann, David Rousset et Primo Levi, Romain Gary et Germaine Tillion.Note de contenu : Sommaire
Prologue : fin de siècle
1. le mal du siècle : démocraties, totalitarisme, scientisme et humanisme, guerres
le siècle de Vassili Grossman
2. la comparaisson : nazisme et communisme, diffrénces, jugements
le siècle de Margarete Buber-Neumann
3. la conservation du passé : contrôler la mémoire, les 3 stades, témoins - historien - comémorateurs, le jugement moral, les grands récits
le siècle de David Rousset
4. les usagers de la mémoire : ni sacraliser ni banaliser, au service de l'intérêt, vocation de la mémoire
le siècle de Primo Levi
5. Passé présent : le "moralement correct", mythe et histoire, justice et histoire
le siècle de Romain Gary
6. Les périls de la démocratie : les bombes d'Hiroshima et de Nagasaki, Kosovo : le contexte politique, l'intervention militaire, l'humanitaire et le judiciaire, droit d'ingérence ou devoir d'assistance ?
le siècle Germaine Tillion
Epilogue : début du sièclePermalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : Mémoire du mal, tentation du bien : enquête sur le siècle Type de document : texte imprimé Auteurs : Tzvetan Todorov (1939-....), Auteur Editeur : Paris : Robert Laffont Année de publication : 2000 Importance : 355 p. Présentation : ill. ISBN/ISSN/EAN : 2-221-09079-9 Prix : 25 € Langues : Français (fre) Catégories : 321.6 Régime autoritaire / Dictature / Gouvernement non démocratique / Totalitarisme
321.6"1933/1945" Nazisme
321.6(47) Stalinisme
37:17 Travail de Mémoire
82-940.531 Littérature lazaréenne
929 Grossman, Vasilij Semënovič (1905-1964)
929 Biographies et témoignages
929 Buber-Neumann, Margarete (1901-1989)
929 Gary, Romain (1914-1980)
929 Levi, Primo (1919-1987)
929 Rousset, David (1912-1997)
929 Tillion, Germaine (1907-2008)Index. décimale : 37:17 Travail de Mémoire Résumé : Note de l'éditeur :
Sur le siècle du totalitarisme, voici un essai majeur qui s’inscrit dans la lignée des livres de François Furet et Jean-François Revel.
Que faut-il retenir du XXe siècle, quels enseignements doit-on en tirer? Il s’est achevé par une forme d’action politique à première vue inédite : les «guerres éthiques», conduites en Irak et en Yougoslavie par les pays occidentaux qui n’emploient que des bombes «à caractère humanitaire» (Václav Havel). Nous croyons avoir bien compris le passé depuis que le mal a été clairement identifié: le totalitarisme, symbolisé pour nous par le camp d’extermination nazi et le goulag communiste. Mais la démocratie est-elle toujours un bien? ou devons-nous penser, avec le grand Vassili Grossman, que «là ou se lève l’aube du bien, des enfants et des vieillards périssent, le sang coule»?
Se souvenir du mal passé ne suffit pas pour empêcher les errements présents. La mémoire n’est pas toujours, et intrinsèquement, une bonne chose, ni l’oubli une malédiction. Ce n’est pas en nous prenant pour l’incarnation du bien, en donnant des leçons de morale à nos concitoyens comme aux pays étrangers que nous échappons au mal. On doit résister à cette tentation tout en continuant à défendre la liberté de l’individu et l’amour des hommes.
Dans une réflexion exigeante sur le siècle, depuis la naissance des totalitarismes jusqu’à la guerre du Kosovo, en passant par la bombe atomique d’Hiroshima, Tzvetan Todorov s’interroge sur le sens de cette histoire tragique. Il éclaire l’opposition entre régimes démocratiques et totalitaires, aussi entre communisme et nazisme, avant d’analyser les abus les plus courants de la mémoire. Il nous met aussi en garde contre les dérives menaçant la démocratie.
Ce siècle des ténèbres est traversé par quelques sillons lumineux, hommes et femmes exemplaires qui, confrontés avec les totalitarismes, ont su précisément combattre le mal sans se prendre pour une incarnation du bien. Leurs portraits ponctuent le livre: Vassili Grossman et Margarete Buber-Neumann, David Rousset et Primo Levi, Romain Gary et Germaine Tillion.Note de contenu : Sommaire
Prologue : fin de siècle
1. le mal du siècle : démocraties, totalitarisme, scientisme et humanisme, guerres
le siècle de Vassili Grossman
2. la comparaisson : nazisme et communisme, diffrénces, jugements
le siècle de Margarete Buber-Neumann
3. la conservation du passé : contrôler la mémoire, les 3 stades, témoins - historien - comémorateurs, le jugement moral, les grands récits
le siècle de David Rousset
4. les usagers de la mémoire : ni sacraliser ni banaliser, au service de l'intérêt, vocation de la mémoire
le siècle de Primo Levi
5. Passé présent : le "moralement correct", mythe et histoire, justice et histoire
le siècle de Romain Gary
6. Les périls de la démocratie : les bombes d'Hiroshima et de Nagasaki, Kosovo : le contexte politique, l'intervention militaire, l'humanitaire et le judiciaire, droit d'ingérence ou devoir d'assistance ?
le siècle Germaine Tillion
Epilogue : début du sièclePermalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 40756/1 37:17/TOD Livre Libre-accès Adultes Disponible
Témoignage et fiction : les récits de rescapés dans la littérature de langue française (1945-2000) [texte imprimé] / Marie Bornand, Auteur . - Genève : Droz, 2004 . - 1 vol. (252 p.) ; 23 cm. - (Histoire des idées et critique littéraire, ISSN 0073-2397; 416) .
ISBN : 978-2-600-00951-5
Bibliogr. p. 231-244, index des noms propres
Langues : Français (fre)
Catégories : 341.485 Génocide . Massacre . Epuration ethnique
82-3 Oeuvres de fiction
82-940.531 Littérature lazaréenne
929 Biographies et témoignages
929 Rousset, David (1912-1997)
929 Wiesel, Elie (1928-....)
94(100)"1933/45" Univers concentrationnaire nazi. Camps de concentration et d'extermination. Déportation
Antelme, Robert (1917-1990)
Delbo, Charlotte (1913-1985)Index. décimale : 929 Biographies Résumé : Site éditeur :
Une part non négligeable de la littérature contemporaine de langue française évoque les génocides et les violences idéologiques qui secouèrent le XXe siècle. La question de la mémoire et du renouvellement de ses formes y occupe une place primordiale, influencée notamment par la répétition de telles atrocités (dans les Balkans et dans la région des Grands-Lacs). Le témoignage et la fiction apparaissent comme les composantes d’une dialectique propre aux récits de rescapés et aux œuvres romanesques qui, dans la seconde moitié du XXe siècle, ont eu pour tâche de transcrire un type d’expérience dépassant l’entendement. Témoignage et fiction fait dialoguer les récits de rescapés des camps nazis (Wiesel, Semprun, Antelme, Rousset, Delbo) avec ceux évoquant les heures noires du communisme ou, sur un mode allégorique, les violences des régimes totalitaires (Kristof, Volodine). Au souci de la vérité des faits narrés animant les premiers récits, Marie Bornand oppose les audaces narratives des romans d’une deuxième génération d’écrivains: les formes ambiguës conférées aux fictions de témoignage mettent doublement en évidence le caractère déroutant et dévastateur des événements racontés. Sollicité et malmené par les distorsions infligées aux structures du récit, le lecteur y est désormais à son tour assigné à la place inconfortable de témoin. La Peste de Camus, La Douleur de Marguerite Duras, W ou le souvenir d’enfance de Perec ainsi que la trilogie d’Agota Kristof comptent également au nombre des œuvres commentées pour conduire une interrogation originale sur les liens que les formes narratives entretiennent avec le réel. Les configurations littéraires du travail de mémoire s’y trouvent ainsi subtilement éclairées.Note de contenu : Table :
Introduction
I. L'invention contemporaine du témoignage
Chap 1.
Littérature et engagement
le rôle des récits de rescapés
Chap 2.
Qu'est-ce que le témoignage en littérature ?
En amont de l'écriture : idéologie et fiction totalitaires
En aval du texte : le devoir de mémoire
Chap. 3. Emergence de la figure sociale du témoin
Chap. 4. la fiction du témoignage
Chap. 5.
Le contrat de vérité
la fiction "autorisée"
le faux témoignage
II. Récits de rescapés des camps de concentration nazis
Chap. 6. Histoire de déportation
Chap. 7.
La pratique du témoignage
Projets d'écriture (Antelme, Rouisset, Delbo, Wiesel)
Contrat de Lecture (Antelme, Rouisset, Delbo, Wiesel)
III. Fictions de témoignages
Chap. 8.
Pour un renouvellement des formes
Points forts et failles d'une pratique énonciative
Des fictions légitimes
Chap. 9.
Une pratique affadie ?
Parce que tout est dit
Un style documentaire
Et Buchenwald ?
IV. lecteur malmené, lecteur témoin
Chap. 10. Narrateur instable, lecteur qui répond
Chap. 11.
Fractyures énonciatives et affectation du lecteur
Le témoignage possible
le discours impossible
Chap. 12. Quelle éthique textuelle ?
De la supercherie à la commémoration
Mémoire fiction, mémoire obsession
Débris de mémoire et recyclage
Conclusion : inventer pour dire le vraiEn ligne : http://www.droz.org/fr/googlebookview/?GCOI=26001100442800&id=ISBN:2600009515&gi [...] Format de la ressource électronique : Google Aperçu Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di
Titre : Témoignage et fiction : les récits de rescapés dans la littérature de langue française (1945-2000) Type de document : texte imprimé Auteurs : Marie Bornand, Auteur Editeur : Genève : Droz Année de publication : 2004 Collection : Histoire des idées et critique littéraire, ISSN 0073-2397 num. 416 Importance : 1 vol. (252 p.) Format : 23 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-600-00951-5 Note générale : Bibliogr. p. 231-244, index des noms propres Langues : Français (fre) Catégories : 341.485 Génocide . Massacre . Epuration ethnique
82-3 Oeuvres de fiction
82-940.531 Littérature lazaréenne
929 Biographies et témoignages
929 Rousset, David (1912-1997)
929 Wiesel, Elie (1928-....)
94(100)"1933/45" Univers concentrationnaire nazi. Camps de concentration et d'extermination. Déportation
Antelme, Robert (1917-1990)
Delbo, Charlotte (1913-1985)Index. décimale : 929 Biographies Résumé : Site éditeur :
Une part non négligeable de la littérature contemporaine de langue française évoque les génocides et les violences idéologiques qui secouèrent le XXe siècle. La question de la mémoire et du renouvellement de ses formes y occupe une place primordiale, influencée notamment par la répétition de telles atrocités (dans les Balkans et dans la région des Grands-Lacs). Le témoignage et la fiction apparaissent comme les composantes d’une dialectique propre aux récits de rescapés et aux œuvres romanesques qui, dans la seconde moitié du XXe siècle, ont eu pour tâche de transcrire un type d’expérience dépassant l’entendement. Témoignage et fiction fait dialoguer les récits de rescapés des camps nazis (Wiesel, Semprun, Antelme, Rousset, Delbo) avec ceux évoquant les heures noires du communisme ou, sur un mode allégorique, les violences des régimes totalitaires (Kristof, Volodine). Au souci de la vérité des faits narrés animant les premiers récits, Marie Bornand oppose les audaces narratives des romans d’une deuxième génération d’écrivains: les formes ambiguës conférées aux fictions de témoignage mettent doublement en évidence le caractère déroutant et dévastateur des événements racontés. Sollicité et malmené par les distorsions infligées aux structures du récit, le lecteur y est désormais à son tour assigné à la place inconfortable de témoin. La Peste de Camus, La Douleur de Marguerite Duras, W ou le souvenir d’enfance de Perec ainsi que la trilogie d’Agota Kristof comptent également au nombre des œuvres commentées pour conduire une interrogation originale sur les liens que les formes narratives entretiennent avec le réel. Les configurations littéraires du travail de mémoire s’y trouvent ainsi subtilement éclairées.Note de contenu : Table :
Introduction
I. L'invention contemporaine du témoignage
Chap 1.
Littérature et engagement
le rôle des récits de rescapés
Chap 2.
Qu'est-ce que le témoignage en littérature ?
En amont de l'écriture : idéologie et fiction totalitaires
En aval du texte : le devoir de mémoire
Chap. 3. Emergence de la figure sociale du témoin
Chap. 4. la fiction du témoignage
Chap. 5.
Le contrat de vérité
la fiction "autorisée"
le faux témoignage
II. Récits de rescapés des camps de concentration nazis
Chap. 6. Histoire de déportation
Chap. 7.
La pratique du témoignage
Projets d'écriture (Antelme, Rouisset, Delbo, Wiesel)
Contrat de Lecture (Antelme, Rouisset, Delbo, Wiesel)
III. Fictions de témoignages
Chap. 8.
Pour un renouvellement des formes
Points forts et failles d'une pratique énonciative
Des fictions légitimes
Chap. 9.
Une pratique affadie ?
Parce que tout est dit
Un style documentaire
Et Buchenwald ?
IV. lecteur malmené, lecteur témoin
Chap. 10. Narrateur instable, lecteur qui répond
Chap. 11.
Fractyures énonciatives et affectation du lecteur
Le témoignage possible
le discours impossible
Chap. 12. Quelle éthique textuelle ?
De la supercherie à la commémoration
Mémoire fiction, mémoire obsession
Débris de mémoire et recyclage
Conclusion : inventer pour dire le vraiEn ligne : http://www.droz.org/fr/googlebookview/?GCOI=26001100442800&id=ISBN:2600009515&gi [...] Format de la ressource électronique : Google Aperçu Permalink : https://bibliotheque.territoires-memoire.be/pmb/opac_css/index.php?lvl=notice_di Réservation
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